Interview Cader Sayed Hossen – « Navin Ramgoolam est et reste le leader du Parti Travailliste »

* ‘Imaginer faire un sit-in aux Chagos, cela relève de la pure fantaisie’

* Le pays risque de basculer et la seule préoccupation de Paul Bérenger est ‘une bonne réforme électorale’ »

L’exercice de présentation du budget national annuel approche. Nous avons invité Cader Sayed Hossen, homme politique et observateur de la société mauricienne, à porter un regard sur les attentes des citoyens. Quels sont les enjeux les plus importants pour les citoyens et dans quelle mesure le ministre des Finances pourra-t-il répondre aux aspirations des Mauriciens ? Aujourd’hui les citoyens sont très critiques envers la gestion de l’argent public. Est-ce que le grand argentier va tenir compte de ce nouveau prisme de lecture citoyen ?

 


Mauritius Times: Calme plat sur le plan politique, et on a l’impression que cela va encore durer un bon bout de temps, au regard de l’absence d’une opposition vigoureuse à l’actuel gouvernement. Le PTr reste-t-il toujours bloqué en raison des tracasseries que connaît son leader et aussi l’incertitude par rapport à son leadership ?

 

Cader Sayed-Hossen : Effectivement, c’est le calme plat, du moins en apparence. Même Badhain s’est fait tout petit – il en était temps après la destruction massive qu’il a laissée dans son sillage au cours de l’année écoulée. Mais les raisons de ce calme apparent ne sont pas celles que vous mentionnez.

Vous savez que pour qu’il y ait réaction – de la part de l’opposition, s’entend – il faut qu’il y ait une action gouvernementale. Or, au niveau de l’action gouvernementale, nous constatons un vide absolu, une non-existence totale de l’action politique et sociale.

Avant de parler de l’opposition travailliste, parlons donc du Gouvernement. Cela fait maintenant 20 mois que l’Alliance Lepep a fait main basse sur le pays et cela fait 20 mois que la machinerie du développement économique et le flux de l’épanouissement humain se sont arrêtés, stoppés net par la mesquinerie politique qui fait que la vengeance (Dieu seul sait quelle vengeance et pour quelle raison) a été instaurée comme politique gouvernementale de première priorité et par l’incapacité des gouvernants à dépasser le cadre de la satisfaction, au dépens de l’Etat et du public, de leurs petits besoins personnels, familiaux, claniques et autres – jobs, concessions gouvernementales, privilèges, symboles de statut de puissant, comme des policiers/gardes du corps pour les enfants de ministres.

A part le coup de gueule du Premier ministre concernant les Chagos, l’actualité politique se résume au chapelet habituel d’annonces de projets, les mêmes depuis 20 mois et toujours en attente d’être réalisés – et ce, hormis évidemment les pitreries habituelles des Soodhun et compagnie et les absurdités de Gayan et compagnie, sans parler des déprimantes vocalises de Madame la Speaker.

Les tracasseries administratives et policières que subit depuis 18 mois le Dr Navin Ramgoolam, leader du Parti Travailliste, continueront probablement de plus belle – en fait, proportionnellement à la baisse de popularité exponentielle de l’actuel gouvernement. Ce serait faux de dire que cela ne freine pas d’une certaine manière l’action du Parti Travailliste (du point de vue financier, par exemple), mais cela est loin de nous paralyser.

Ne vous fiez pas aux 5 dernières semaines, période creuse en raison du Ramadan, et vous constaterez vous-même non seulement que nous sommes très actifs sur le terrain, mais que chaque apparition politique publique de Navin Ramgoolam attire la grande foule.

Quant à la question de leadership du Parti Travailliste, il y a certes eu une contestation de certains quartiers. Mais il n’y a aucune incertitude à ce sujet: Navin Ramgoolam est et reste le leader du Parti Travailliste.

* Il y a eu des bribes d’information véhiculées par la presse concernant des contacts et rencontres qui auraient eu lieu avec le leader du PMSD, l’actuel no. 2 du gouvernement, ce qui a été démenti par Xavier Duval sur sa page Facebook. Il a soutenu qu’il n’a pas « croisé » Navin Ramgoolam depuis l’année dernière. Qu’est-ce qui se cache derrière de tels contacts ?

Je ne suis pas au courant de ce que vous appelez des « contacts et rencontres » entre qui que ce soit et qui que ce soit d’autre.

* On aura aussi appris que l’idée d’une nouvelle configuration qui ferait son chemin au sein du PTr : Navin Ramgoolam, l’actuel leader, serait projeté à un poste de conseiller supérieur à la Lee Kuan Yew, et c’est Arvin Boolell qui serait présenté comme candidat au poste de Premier ministre dans le cadre d’une alliance avec le PMSD, dont le leader, Xavier-Luc Duval, serait, lui, le n° 2 de cette alliance. Intox, « totalement insensé » comme le soutient Xavier Duval ou est-ce, selon vous, une option intéressante à considérer ?

La nouvelle configuration dont vous parlez n’a fait aucun chemin pour la simple raison qu’elle n’a jamais été évoquée au sein de la direction du Parti Travailliste. Par contre, ce que je peux vous assurer, c’est que la seule configuration présente à l’ordre du jour de la direction du Parti est la suivante : Navin Ramgoolam leader du Parti et, bien sûr, Premier ministre d’un futur gouvernement Travailliste.

Vous me demandez si c’est une option intéressante à considérer ? Vous me permettrez de vous répondre qu’en politique comme en toute chose je joue franc jeu et je n’ai pas l’habitude d’être tiraillé entre deux choix opposés.

* En attendant, il y a le contentieux opposant la République de Maurice à la Grande Bretagne par rapport aux Chagos. On sait que le précédent gouvernement avait marqué un grand coup avec les démarches entamées auprès du Tribunal international du droit de la mer pour contester la légalité du parc marin telle qu’elle est envisagée par les Britanniques. Mais le PTr reste silencieux sur la prise de position du Premier ministre et la stratégie adoptée. Pourquoi ce silence?

Je dois commencer par rappeler que c’est le Dr Ramgoolam qui, sous ses deux derniers mandats, a mené les actions les plus percutantes à ce jour en ce qui concerne nos revendications sur les Chagos. Ceci étant dit, au Parti Travailliste nous considérons que la question des Chagos est une question d’intérêt national supérieur qui ne doit souffrir d’aucune expression publique de divergence interne, ni d’aucune apparence de la moindre faille dans la volonté nationale de faire aboutir nos revendications.

Quel que soit le gouvernement en place et quelle que soit l’approche adoptée, la nation toute entière doit être solidaire de la démarche. Si nous avons des divergences en ce qui concerne l’approche, nous les considérons secondaires par rapport à l’objectif final commun. Nous les exprimerons le moment venu mais nous n’avons nullement l’intention de nous désolidariser de toute action nationale visant à faire reconnaitre nos droits légitimes sur les Chagos.

* SAJ persiste, cela malgré la requête de David Cameron auprès du Gouvernement mauricien pour engager des discussions avec le nouveau Premier ministre britannique. « J’ai pris l’initiative de suivre un parcours précis et je vais de l’avant », a déclaré SAJ. Cette voie est bien évidemment difficile et semée d’embûches, mais y a-t-il, selon l’analyse du PTr, une autre option ?

Je souhaite ajouter quelques mots à ce que j’ai dit précédemment, non sur l’approche de Sir Anerood Jugnauth, mais sur la fameuse requête du « outgoing » Premier ministre britannique, David Cameron. Cette requête est tout simplement une « delaying tactic », un subterfuge si souvent utilisé par les Britanniques non seulement dans l’affaire des Chagos, mais dans tant d’autres litiges opposant la Grande Bretagne à des pays plus faibles.

Engager des discussions avec le gouvernement Brexit de Theresa May, elle-même bien plus conservatrice et bien plus nationaliste que David Cameron, serait à mon avis rien de plus qu’une cordial tea party, non seulement sans aucun lendemain pour la question des Chagos mais retardant toute action pertinente.

* Le MMM ne s’est pas fait prier pour se joindre aux débats sur les Chagos. Que faites-vous du coup d’éclat que recherche Paul Bérenger par un « landing » des députés mauriciens aux Chagos par bateau ? « L’archipel nous appartient… et cette initiative pourrait faire un joli coup de pub autour de la démarche de l’État mauricien de revendiquer sa souveraineté sur les Chagos », a-t-il déclaré…

Il y a certains coups de pub qui ne sont que des coups de pub qui s’arrêtent là, sans « payback ». Un landing des députés mauriciens aux Chagos ne pourra avoir lieu physiquement que si lesdits députés ne sont pas repoussés manu militari par les corps d’armée américains basés aux Chagos.

Donc, cet acte de revendication ne pourra avoir lieu qu’avec l’assentiment des autorités américaines auxquelles les Britanniques ont consenti un bail sur les Chagos : ce serait là déjà reconnaître sur les Chagos une souveraineté autre que la nôtre. Ce serait, donc, un exercice négatif au plus haut point.

Soyons sérieux, les Chagos sont des îlots loin de tout, isolés au milieu de l’océan Indien, imaginer faire un sit-in aux Chagos, cela relève de la pure fantaisie.

* Même si, à première vue, l’impression qui se dégage, c’est que l’affaire des Chagos pourrait servir de plateforme pour un rapprochement MSM-MMM, les sollicitations de Paul Bérenger en faveur d’une « bonne réforme électorale cette année sans que personne ne se sente menacé » n’ont pas été entendues par SAJ. Ce dernier a réagi en soutenant que Paul Bérenger voudrait d’un système pouvant renverser une majorité électorale avec l’application de la proportionnelle. « Il n’y aura pas ce genre de réforme », a déclaré SAJ. Paul Bérenger n’aura donc pas ce qu’il avait obtenu de Navin Ramgoolam en décembre 2014, non ?

Dans la vie politique d’un pays, comme dans la vie tout court, il y a des priorités et il y a le reste. Faisons un constat de l’état du pays : développement économique en panne, croissance stoppée net, pauvreté croissante, chômage en montée en spirale, malaise grandissant de la jeunesse, drogues mortelles en grande circulation même si le ministre Gayan attend toujours des preuves statistiques de cela, violence domestique et familiale rampante, crise sociale imminente.

Nous vivons sur un volcan social qui peut exploser à tout moment. Et la seule préoccupation de Paul Bérenger est « une bonne réforme électorale… » Le pays risque de basculer et la seule préoccupation de Paul Bérenger reste des considérations de nature purement politicienne.

Je dois cependant apporter une précision en ce qui concerne la formulation de votre question. Quand vous dites que Bérenger n’aura pas ce qu’il avait obtenu de Navin Ramgoolam, vous sous-entendez que la réforme électorale était en 2014 une demande, même une exigence, de Bérenger à laquelle Navin Ramgoolam a consenti. Ce qui est faux. Il y a eu tout simplement entente entre les 2 partis et les 2 leaders sur la réforme proposée.

Mais nous savons tous que le MSM, vu sa base électorale très faible, est farouchement contre toute réforme électorale allant dans le sens d’une représentativité plus adéquate des votes exprimés. Enclencher une telle réforme signifierait, pour le MSM, l’annonce de sa propre mort à court terme. C’est sans doute pour cela que Paul Bérenger, en sollicitant de Sir Anerood Jugnauth une réforme électorale, se donne la peine d’ajouter « sans que personne ne se sente menacé. »

Vaine précaution, c’était perdu d’avance, connaissant l’opposition catégorique du Premier ministre à tout aménagement de l’actuel système de représentation électorale.

* Au regard de la position de SAJ par rapport au projet de réforme électorale, c’est trop tôt pour affirmer que les contours de la nouvelle configuration politique se dessinent dès à présent, n’est-ce pas ?

En effet, il est nettement trop tôt pour parler de configuration politique – nouvelle ou pas.

* Par ailleurs, la présentation du budget se fera dans les jours à venir. Relancer l’économie, lutter contre le chômage, réduire les inégalités sociales et protéger les groupes vulnérables. Pas facile de trouver un juste équilibre dans le contexte économique actuel ?

Vous mentionnez quatre axes d’action: la relance de l’économie, la lutte contre le chômage, la réduction des inégalités et la protection des groupes vulnérables. Et vous parlez de trouver un juste équilibre ; mais ces 4 axes que vous mentionnez ne sont pas forcément en contradiction les unes avec les autres.

De manière générale, la relance de l’économie en parallèle avec une politique monétaire bien dosée – comme nous l’avons fait entre 2005 et 2014 – et doublée d’une politique sociale proactive et progressive – encore comme nous l’avons fait entre 2005 et 2014 – est ce qu’il faut dans n’importe quel cas de figure.

En fait, il s’agit moins de trouver un équilibre mais plus de trouver un moteur de relance et de renforcer le mécanisme des institutions de transfert social, de redistribution des richesses vers les groupes moins favorisés.

Mais pour assurer les 4 axes que vous mentionnez, on ne peut construire que sur des fondations sûres et solides. Or, en 20 mois d’exercice du pouvoir, l’actuel gouvernement a ruiné l’économie existante et, en brisant la confiance des institutions financières et des investisseurs en notre pays, a aussi mis en danger les perspectives économiques à court et à moyen termes.

Voyons les faits. La croissance économique stagne et, en dépit d’une situation économique internationale favorable, ne dépassera pas 3,2 ou 3,3%, ce qui est nettement insuffisant à relancer l’économie et à réduire les inégalités. L’investissement direct est en chute de plus de 28% par rapport à fin 2014.

La dette publique a dépassé les 65% du PNB et la tendance actuelle indique qu’elle va empirer. Il y a eu des licenciements massifs et peu de création d’emplois.. Le chômage des jeunes atteint des taux inacceptables. Le gouvernement, avec la complicité de Basant Roi à la Banque de Maurice, a laissé dériver la roupie – qui, en 20 mois, a perdu plus de 26% de sa valeur. Les prix des denrées de base prennent l’ascenseur et le pouvoir d’achat des Mauriciens dégringole.

N’oublions pas, par ailleurs, ces milliers de familles, incluant des petits épargnants, qui attendent toujours ce que Badhain leur avait promis – le remboursement total de leurs avoirs dans les différents comptes financiers de la British American Investment.

N’oublions pas non plus la menace de pertes d’emploi massives pour des milliers de jeunes, diplômés et compétents, suite à la renégociation catastrophique du Traité de Non-Double Imposition avec l’Inde – encore signée Badhain. Une partie de notre population est tombée à un tel niveau de désespoir, vous le savez sans doute, que de plus en plus de gens ordinaires se mettent à voler pour acheter de la nourriture.

Que peut construire sur cette base branlante la même équipe qui est responsable de cet état des choses ? More of the same, sans doute. Je ne souhaite certainement pas cette calamité, car j’aime mon pays et mes compatriotes. Mais force est de constater que nous sommes condamnés à subir les turpitudes de l’inefficience et de l’amateurisme criminel de ce gouvernement pendant encore quelques années jusqu’aux prochaines élections – à moins que le peuple ne fasse entendre sa voix et ait le courage de crier à haute voix ce qu’il pense en son for intérieur : « Assez ».

* Le ciblage pour le paiement de la pension de vieillesse, une révision de la Grant-in Aid aux collectivités locales et un ajustement dans les ‘services and utilities fees’, etc., reviennent sur le tapis depuis les déclarations publiques de Pravind Jugnauth dans ce sens et tout laisse croire qu’il souhaiterait que le gouvernement privilégie l’économie, la politique viendra après. Il n’a probablement pas de choix… ?

Quand nous parlons d’économie pour un gouvernement, nous ne parlons pas d’économie de la firme, mais de l’économie politique. Or, en économie politique, la distinction entre ce qui est strictement économique et ce qui est politique n’existe pas. Il faut bien noter ces 2 réalités fondamentales suivantes de notre société.

Premièrement, la société mauricienne est en déséquilibre absolu quand il s’agit de la répartition des avoirs (economic assets): une petite minorité contrôle la grande majorité des avoirs économiques.

Deuxièmement, l’économie mauricienne est une économie entièrement contrôlée par le secteur privé : l’Etat y joue un rôle de régulateur et de redistributeur – ce qui est absolument essentiel pour un équilibre social raisonnable.

Dans ce contexte, privilégier l’économie et faire passer la politique/le social après revient à adopter une politique de laisser-faire qui résulterait en une institutionnalisation des injustices et des inégalités. Cela, le Parti Travailliste ne l’acceptera jamais: les 80 ans d’existence du Parti Travailliste ont été témoins de notre lutte incessante pour plus d’égalité économique et plus de justice sociale.

Parler de la distinction entre les deux, parler de privilégier l’économie en se disant que la politique (par là, la redistribution des fruits de la croissance vers les catégories sociales moins favorisées) viendra après est un leurre, un mensonge, une tromperie, pire, un déni de la finalité de l’économie – qui n’est rien d’autre que le bien-être matériel pour le plus grand nombre -, et une trahison de la nation.

Le ministre des Finances, Pravind Jugnauth, n’a effectivement pas de choix. Mais pas dans le sens où vous l’entendez. En fait, il n’a d’autre choix moral que d’honorer les engagements qu’il a pris avant les élections de 2014 : assurer la croissance, créer des emplois, protéger les groupes vulnérables, construire un avenir pour nos jeunes – bref, faire de Maurice un pays heureux.

C’est sur la base de ces engagements que son père et luI, et leurs partenaires ont fait campagne ; et c’est sur la base de ces engagements qu’ils ont été élus. Mais il est extrêmement clair qu’un gouvernement qui a causé autant de dégâts à notre économie et à notre système de protection sociale en l’espace de 20 mois ne pourra jamais renverser la situation désastreuse qu’il a lui-même engendrée.

* Les dégâts causés par les drogues synthétiques prennent des proportions alarmantes, surtout parmi les collégiens, affirment les travailleurs sociaux. Le ministre Gayan soutient le contraire, cela en s’appuyant sur les statistiques de ses services. Qu’en pensez-vous ? A-t-il tort ?

Le ministre Gayan a criminellement tort et ses services statistiques, si toutefois c’est vrai que ces services produisent des statistiques qui soutiennent la position de Gayan, sont constitués d’incompétents et d’inconscients, criminels eux aussi.

Tout le monde sait à quel point il est facile de produire une drogue synthétique, combien ces drogues sont vendues à des prix dits « abordables », à quel point il est facile de s’en procurer, dans les collèges, dans les écoles, aux abords des gares routières, dans les cités, y compris dans la circonscription où Gayan a été élu. Tout le monde, sauf Gayan et ses services statistiques, le sait.

Tout le monde sait qu’il y a nombre de jeunes qui sont en hôpital psychiatrique avec de très sérieux troubles mentaux après un usage, même de courte durée, de drogues synthétiques. Tout le monde, sauf Gayan et ses services statistiques.

Tout le monde sait que plus de 15 jeunes, dont certains de la circonscription où Gayan a été élu, sont morts après avoir consommé une drogue synthétique. Tout le monde, sauf Gayan et ses services.

Et Gayan et ses services sont payés non seulement pour le savoir, mais pour le prévenir et le combattre. Et Gayan nie la réalité. Je le redis, il a criminellement tort.

* Published in print edition on 15 July 2016

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