“L’écrasante majorité de ces indécis ne voteront pas par adhésion en faveur du gouvernement ou de l’opposition…

…ils rejetteront plutôt ce qu’incarnent Jugnauth et/ou Ramgoolam”

Interview : Rabin Bhujun, Journaliste

* ‘Le trio Ramgoolam-Bérenger-Duval doit dire à qui ils entendent déléguer les rênes du pouvoir quand ils quitteront la scène politique’

* ‘Le MSM avait obtenu 38 sièges en 2019. Le parti soleil et ses satellites peuvent rééditer ce même résultat ; le bloc PTr-MMM-PMSD aussi’


Après de nombreux débats et délibérations à propos des partis qui doivent se joindre ou non au train de l’Opposition, le premier congrès de l’alliance PTr-MMM-PMSD a donné le ton. Sachant que la masse silencieuse réserve son jugement sur les groupes politiques jusqu’au moment du scrutin et des votes, plus personne n’ose se prononcer sur l’issue des élections. Rabin Bhujun livre ses sentiments à propos de ce qui se joue au niveau politique et aussi à propos de stratégies qui pourraient être employées pour attirer les masses quelques mois avant les élections.


Mauritius Times: Il semble que selon l’opinion générale, suite au premier congrès de l’alliance PTr-MMM-PMSD à Mare d’Albertvendredi dernier, il existe aujourd’hui une opposition forte et potentiellement capable de renverser la vapeur. C’est probablement le message que ses dirigeants ont voulu faire passer à l’électorat en général. Ont-ils réussi leur pari, selon vous?

Rabin Bhujun: Navin Ramgoolam, Paul Bérenger et surtout Xavier Duval n’avaient pas trop le choix. Il fallait qu’ils concluent l’alliance dès maintenant, car la volonté du leader du PMSD de s’allier avec les rouges et les mauves faisait l’objet de trop de spéculations dans l’opposition aussi bien qu’au gouvernement. Le climat entre Duval et Bérenger n’était pas au beau fixe ; d’ailleurs, il demeure parfois encore tendu. Ramgoolam a assumé ses responsabilités. Il a joué au pacificateur et a presque forcé la concrétisation de l’alliance. Par la même occasion, il a envoyé un signal clair au grand public et surtout au MSM : Duval ne cherche pas – ou plus – à voir si l’herbe est plus verte de l’autre côté de la barrière.

L’alliance conclue, il était devenu essentiel de se projeter sur le terrain en battant immédiatement la campagne. Choisir de commencer à Mare d’Albert était une bonne décision. Organiser un congrès dans une région moins névralgique et symbolique que St-Pierre, Flacq, Triolet ou Vacoas, par exemple, cela a permis aux trois partis de mettre au point leurs moyens logistiques et donner à leur fantassins l’occasion de travailler ensemble.

La première mobilisation est réussie : les partisans des trois formations se sont rassemblés dans une ambiance joviale d’où transpirait une volonté certaine de bouter PravindJugnauthhors du pouvoir.

* C’est probablement un succès qui en appelle d’autres, et qui devrait assurer la pérennité de cette alliance, d’autant plus que et le PTr et le MMM n’ont vraiment pas d’autres options que de maintenir leur alliance jusqu’au bout, n’est-ce pas?

L’alliance PTr-MMM-PMSD est potentiellement à un an, voire presque 18 mois, des prochaines législatives. Vu qu’il était urgent de conclure l’alliance, quelques éléments importants n’ont pas fait l’objet d’un arbitrage final. Les éléphants des trois partis ne font pas grand cas de ces « détails » lors de leurs sorties médiatiques, mais les éléments qu’ils escamotent sont loin d’être anodins.

Ainsi, selon que vous parlez aux uns ou aux autres, le front bench de cette alliance est composé de Ramgoolam, Bérenger, Duval puis au choix d’ArvinBoolell, Shakeel Mohamed ou Reza Uteem. De même, il n’y a eu aucune indication précise sur le nombre de tickets attribués à chaque formation politique. D’ordinaire, dans notre tradition politique, c’est une des premières informations essentielles qu’on communique lors de la conclusion d’une alliance. J’entends aussi les adversaires du trio dire qu’ils ont conclu une alliance sans avoir discuté d’un programme. Ce type de commentaire est assez insipide, puisqu’on sait que les alliances publient habituellement leurs manifestes électoraux à seulement quelques jours du scrutin.

En parlant de programme, Ramgoolam puise déjà allègrement dans les propositions électorales de l’Alliance Nationale (PTr-PMSD) de 2019. Ce bloc proposait déjà, par exemple, l’audition des candidats à des postes importants par un comité parlementaire, le vote d’une Freedom of Information Act ou encore une révision des lois actuelles afin de promouvoir et protéger la liberté d’expression, notamment dans le champ du numérique.

En attendant que le Parlement soit dissout par Jugnauth et que la date des législatives soit connue, l’alliance de l’opposition n’a d’autre choix que de continuer sa mobilisation en organisant des meetings et des congrès dans les lieux que j’ai cités auparavant. Face à un MSM qui ne montre pas vraiment de signe de fébrilité, le trio PTr-MMM-PMSD veut démontrer que les Mauriciens se mobilisent à ses cotés dans tous les coins du pays. Les Mauriciens – faut-il encore le rappeler – sont toutefois aussi peureux qu’opportunistes. Il n’est pas dit que les non die hards se rendront à ces rassemblements, par peur d’y être vus ou tout simplement parce qu’ils n’adhèrent pas à l’offre politique rouge/mauve/bleu. Attentistes, une bonne partie des Mauriciens se décident, en effet, pour quel camp voter à une semaine, voire à la veille des scrutins. 

* Les circonscriptions urbaines sont plus ou moins acquises pour l’alliance PTr-MMM-PMSD, et les élections seront de toute évidence gagnées ou perdues dans les circonscriptions 4 à 14. La bataille promet d’être rude et méchante, avec une diabolisation, déjà en marche, du leader du PTr lors des prochains mois. Les dés sont, et resteraient donc pipés pour l’alliance PTr-MMM-PMSD, parait-il?

Utilisons les mots consacrés, vous parlez du « greater Hindu belt», cette ceinture de 11 circonscriptions qui votent prétendument comme un seul homme. Les résultats du greater Hindu belt ont effectivement tendance à s’aligner en faveur du bloc politique victorieux. Ce n’est pas pour cela qu’on devrait se hasarder à affirmer que les électeurs de ces circonscriptions sont de dociles moutons qui pratiquent uniquement un vote suiviste et ethnique.

Voici les statistiques : cette ceinture a produit neuf 3-0 lors des législatives de 1987 et 2010; huit 3-0 en 1991, 2014 et 2019 ; sept 3-0 en 2000 et 2005. A l’exception des deux 60-0 de notre histoire politique, quelques unes de ces circonscriptions ont même permis au PTr de kas piso lors des raz-de-marée MSM-MMM de 1991 et 2000. Gagner confortablement dans 4 ou 5 des circonscriptions du greater Hindu belt ne veut donc pas dire qu’on remportera la même victoire dans toutes les autres.

En dehors des 60-0, où l’usure du pouvoir est le facteur le plus déterminant, cette greater Hindu belt récompense essentiellement deux traits chez le leader de l’alliance victorieuse : la Respectabilité et la Prévisibilité. Ramgoolam et Jugnauth se positionneront fortement sur ces deux indicateurs. Depuis des années, l’actuel Premier ministre se construit une image d’homme de famille tenant ses promesses, notamment à l’égard des personnes âgées ; tout en diabolisant à outrance Ramgoolam.

En 2023 et 2024, le même pitch sera ressassé ; vu les actuels partenaires de Ramgoolam, cet argumentaire sera d’ailleurs saupoudré de considérations ethniques en petits comités. En effet, dans certains cercles, on ne se prive pas pour affirmer que face à un Ramgoolam diminué, ce sont Bérenger et Duval qui vont mener la danse. La narration « pouvwar pe sap dan lame » est induite. C’est mal connaître le leader des rouges, qui a une irrépressible propension à vouloir tout contrôler.

Ramgoolam doit néanmoins mesurer la responsabilité qui pèse sur ses épaules et procéder avec doigté. S’il fait le paon en donnant l’impression qu’il dirige tout et décide de tout au sein de son alliance, il froissera les bases du MMM et du PMSD. S’il parait leur accorder trop de latitude, il inquiètera ses propres partisans. Il a été victime de cette équation compliquée à résoudre en 2014.De même, Ramgoolam doit pouvoir rassurer les Mauriciens en leur donnant des signes clairs sur sa succession et le renouvellement des têtes au sein de l’alliance qu’il dirige.

Le trio Ramgoolam (76 ans), Bérenger (78 ans) et Duval (65 ans) n’incarne pas, valeur du jour, un leadership politique qui puisse présider au destin du pays durant les 10-15 ans à venir. Le trio Ramgoolam-Bérenger-Duval doit dire à qui ils entendent déléguer les rênes du pouvoir quand ils quitteront la scène politique.

* Jean-Claude de l’Estraca lancé cette formule dans ses commentaires sur le congrès de Mare d’Albert: “Ils peuvent difficilement gagner mais Jugnauth peut perdre…” Est-ce envisageable ?

Dans une dizaine de circonscriptions, quelques centaines – voire quelques douzaines dans certains cas – de votes séparent le 3 élus du 4e candidat. En étant très conservateur et en admettant que des 2-1 de 2019 en faveur du MSM basculent en des 1-2 en faveur des l’opposition, ou encore que des 1-2 en faveur de l’opposition se transforment en 3-0 clair en sa faveur, on arrive déjà à une courte victoire du trio PTr-MMM-PMSD. Mais c’est là une approche très arithmétique de notre échiquier politique. Or, je fais partie de ceux qui ont appris leur leçon des calculs simplistes de 2014. L’analyse de la situation et de son évolution doit être plus nuancée.

Je pense que nous aborderons la question plus tard, mais il y a déjà la possibilité que d’autres groupuscules de l’opposition jouent au trouble-fête. Ensuite, et je ne le répéterai jamais assez : nous ne sommes pas à la veille des élections générales et plus ou moins un Mauricien sur deux n’a pas encore arrêté son choix. L’écrasante majorité de ces indécis ne voteront pas par adhésion en faveur du gouvernement ou de l’opposition. Ils rejetteront plutôt ce qu’incarnent Jugnauth et/ou Ramgoolam. Celui des deux qui sera le moins sanctionné gagnera les prochaines législatives.

* Les conditions politiques sont-elles propices pour des élections vers la fin de cette année-ci ou voyez-vous Pravind Jugnauth aller jusqu’au bout du mandat ? Qu’est-ce qui va être l’élément déterminant dans ses calculs politiques, selon vous?

Jugnauth et son entourage donnent de plus en plus d’indications de leur volonté d’aller jusqu’au bout du mandat du gouvernement. Seule la combinaison de deux facteurs aurait pu conduire le chef du MSM à tendre une embuscade électorale à l’opposition dès cette fin d’année. Comme beaucoup de personnes ayant regardé récemment les plaidoiries et l’attitude des Law Lords du Judicial Committee of the Privy Council dans l’affaire Dayal, l’issue de l’affaire me semble plutôt évidente.

Si Duval devenait la cerise sur le gâteau de Jugnauth en s’alliant à lui, je pense que le Premier ministre aurait alors pu tenter de pousser une alliance PTr-MMM aux abois en tablant sur les mêmes ressorts de narration qu’en décembre 2014. Mais voilà, Duval perdrait beaucoup en crédibilité s’il décide de déserter l’alliance fraichement conclue.

Face à cette donne, Jugnauth a tout intérêt à gagner du temps en tablant sur une stabilisation des marchés mondiaux et de la roupie. Il y a probablement une, potentiellement deux, baisses du prix du carburant à prévoir d’ici fin 2024. Des annonces budgétaires populistes de grande ampleur sont aussi en réserve, surtout si l’accord financier portant sur la location de Diego Garcia est conclu entre Maurice et le Royaume-Uni.

D’une part, Jugnauth tablera sur ses efforts pour améliorer le pouvoir d’achat des Mauriciens et, d’autre part, il défendra son bilan en matière d’infrastructures et chantiers publics. Il lui faut du temps pour cela.

* Il existe cependant un sentiment anti-gouvernement très fort sur les réseaux sociaux et dans certains titres de presse, mais il est difficile et complexe de saisir et de comprendre le ‘mood’ réel de l’électorat, surtout rural, à ce stade vis-à-vis du gouvernement. C’est bien cela la clé du problème, n’est-ce pas ?

On vote dans le secret de l’isoloir ; pas dans les émissions call-in à la radio ; ni dans les colonnes des journaux et des sites web; encore moins sur Facebook ! Penser que l’échantillon dont vous parlez est représentatif de l’ensemble de la population serait une erreur capitale. Prenons un exemple précis.

Le bilan de Jugnauth en matière de gouvernance est catastrophique, je ne vois aucun autre qualificatif pour le décrire. Une grande partie des leaders d’opinion, notamment dans la presse, estiment que la dilapidation des réserves de la Banque de Maurice, les tensions entre le Directeur des Poursuites publiques et le Commissaire de Police, le licenciement d’une syndicaliste d’Air Mauritius, ou encore les feuilletons Kistnen, Stag Party, Planting, etc., préoccupent quotidiennement l’ensemble des Mauriciens, dont ceux de la si importante « ceinture » dont nous parlions plus tôt.

Ils se trompent. Ils confondent ce qu’ils entendent et ce qui se dit entre like-minded people avec les préoccupations réelles de la population, notamment une frange plus rurale et conservatrice de l’électorat.

Hier, comme aujourd’hui, c’est sur le terrain du pouvoir d’achat et du niveau de vie qu’une bonne partie de la majorité dite « silencieuse » se prononcera. Ces électeurs se demanderont qui a le plus fait en la matière et qui promet de bien – ou mieux – faire à l’avenir. C’est sur cette base qu’on sanctionnera l’un ou on censurera l’autre.

* Si les activistes sur le terrain ou sur les réseaux sociaux sont d’avis que l’actuel gouvernement doit débarrasser le plancher au plus vite, il est également probable qu’un nombre conséquent d’électeurs soit d’un avis différent, et cela pour diverses raisons, non ?

Si on se fie à ce qui se dit sur les réseaux sociaux ou dans les médias pour déterminer le mood réel de l’ensemble de la population, on se condamne à regarder le pays par le petit bout de la lorgnette. Si on s’était fié au mood sur les réseaux sociaux en 2019 pour prédire l’issue des dernières législatives, on aurait pu penser que le MSM aurait pris une sévère raclée dans les urnes. Il n’en a rien été.

Tristement, le débat politique dans le pays ressemble à une chambre d’écho. Les médias relatent ce qui est le flavour of the day sur les réseaux sociaux. Puis les réseaux sociaux s’emparent de la couverture médiatique et l’amplifient. Cela devient alors un phénomène que les médias rapportent à leur tour. L’un nourrit l’autre, ad nauseam.

Nous nous retrouvons ainsi dans des situations invraisemblables où la couverture de certains évènements est tournée en ridicule spectacle ; polarisée à outrance. La MBC mérite, à juste titre, beaucoup de critiques. Mais à voir certaines postures intellectuelles de journalistes et éditorialistes, on finit par se demander si les employés de la MBC sont au PMO ce que des journalistes de la presse dite « indépendante et libre» sont à l’opposition : d’obéissants relais dépourvus d’esprit critique !

* Un des effets indirects du jugement de la Cour suprême dans l’affaire SurenDayalv/s PravindJugnauth, c’est que les mêmes méthodes utilisées en 2019, celles qui n’ont pas été jugées contraires aux lois du pays, pourraient être utilisées lors des prochaines législatives. Ce risque existe-t-il toujours, à votre avis?

Il est dommage que l’équipe légale de Suren Dayal n’aie pas exploité l’utilisation outrancière de la MBC en 2019 devant le Privy Council. Peut-être que c’était un argumentaire intelligible – dans toute sa vulgarité – uniquement dans le contexte local et qu’un King’s Counsel aurait eu du mal à expliquer à des Law Lords dans quels bas-fonds la radiotélévision nationale sombre afin de flatter et servir son maître du jour.

Si on s’appuie sur le raisonnement purement juridique par rapport au délit de « bribery and treating » prévu dans la Representation of the People Act, il semble qu’il est permis au Premier ministre de faire des promesses électorales les plus alambiquées, dès lors que celles-ci profitent à l’ensemble des électeurs, peu importe leur choix dans l’isoloir. Mais le problème se situe ailleurs en fait.

Etant le maître du calendrier électoral, le Premier ministre sait quand il dissoudra le Parlement. En amont de la dissolution, il peut donc faire organiser de grands rassemblements aux frais du contribuable, y effectuer des annonces populaires tout en disposant de la généreuse couverture de la radiotélévision nationale sans pour autant enfreindre, stricto sensu, notre loi électorale.

Jugnauth l’a fait en 2019, il le refera à l’approche des prochaines législatives. C’est un pouvoir qu’il faut être capable d’encadrer, préférablement complètement réformer, afin de consolider le jeu démocratique dans le pays. Ne soyons pas dupes toutefois, tous les Premiers ministres aiment disposer de ce joker.

* Qu’en est-il du poids des partis extraparlementaires? On ne sait pas à ce stade si certains de ces partis ou de ses leaders seront pris ‘on board’ de l’alliance de l’opposition ou non, mais à qui profitera ce multipartisme?

Lors des législatives de 2019, les candidats de formations politiques plus modestes comme Roshi Bhadain ou Patrick Belcourt mais aussi des dissidents comme Sudesh Rughoobur ou Raj Pentiah avaient nuit à la capacité de mobilisation des partis de l’opposition. Si de nombreux dissidents sont rentrés au bercail ou ont carrément changé de camp, les partis traditionnels de l’opposition regardent néanmoins les nouvelles formations avec défiance.

Dans l’idéal et afin de consolider les chances de victoire de l’opposition, il aurait fallu que tout le monde – de Valayden à Belcourt en passant Subron, Bodha, Bhadain, Sunnasy et Laurette – puisse se ranger dans un seul camp. Ce n’est bien évidemment pas possible, ne serait-ce parce qu’il faudrait alors que cette grande alliance dispose de 90 investitures à distribuer ! Des arrangements spécifiques sont toutefois possibles dans certaines circonscriptions. Par exemple, ne nous étonnons pas de retrouver un candidat d’une formation politique alternative sur un ticket travailliste, à Belle-Rose/Quatre-Bornes. Cela s’envisage …

Il faut aussi préciser que les égos assez boursouflés, comme ceux de Bruneau Laurette ou Roshi Bhadain, se retrouvent plutôt dans des circonscriptions où l’opposition mainstream a déjà d’excellentes chances de briller. Ailleurs, notamment dans la greater hindu belt, les plus jeunes formations politiques n’ont ni l’assise, ni les profils susceptibles de fédérer suffisamment de soutiens pour nuire à la capacité de mobilisation de l’opposition et ainsi profiter aux candidats du MSM.

* Si le PTr parvient à consolider sa base et se donne la possibilité de rassembler au-delà de ses 30% de soutien électoral, les choses pourraient évoluer à l’approche des élections. Dans ce cas, le risque d’un ‘repeat’ de 2019 sera éloigné. Qu’en pensez-vous ?

Avec 37% des suffrages, le MSM avait obtenu 38 sièges en 2019. Le parti soleil et ses satellites peuvent rééditer ce même résultat ; le bloc PTr-MMM-PMSD aussi. Selon les estimations variables, le MSM et le PTr disposent chacun d’un socle incompressible d’environ 20% de l’électorat national. Pour prétendre remporter une législative, l’un ou l’autre doit arriver à mobiliser 10% d’électeurs supplémentaires essentiellement dans le bassin électoral du greater hindu belt. C’est sur la base de cette realpolitik ethnique, que le PTr et le MSM courtisent chacun cette base et ses sous-composantes.

D’ailleurs, avec ses grands sabots, la MBC a récemment diffusé les serments d’allégeance d’une section de la communauté majoritaire à l’égard du Premier ministre. Si les génies de la MBC et leurs maitres du Prime Minister’s Office pensent qu’ils ont bien fait, il faudrait aussi leur rappeler que pour chaque action, il y a une réaction égale et opposée. Montrer de manière trop ostentatoire certains soutiens peut en faire fuir d’autres…


Mauritius Times ePaper Friday 4 August 2023

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