‘La prochaine campagne électorale promet des coups sous la ceinture avec un “dirty tricks unit” qui affûte ses tirs de barrage contre Ramgoolam en premier’

Interview : Uttam Callikan

Paul Bérenger, tout en ne refermant pas ses options, se méfiera sans doute d’une nouvelle alliance »

 ‘Les 95 kgs de cocaine infiltrés en compagnie du Mauricio soulèvent de nombreuses questions encore sans réponse’


La République a un demi-siècle d’indépendance avec obligation de s’adapter à un marché économique changeant et dynamique. Toutefois, les entreprises les plus anciennes ont pris des habitudes et n’arrivent pas à se moderniser. Les débats sur les lois du travail et la lutte contre les inégalités sociales sont permanents. Uttam Callikan nous en parle dans l’interview de cette semaine.

Uttam Callikan a eu un parcours académique comme universitaire qui l’a conduit entre autres à un doctorat au Collège de France à Paris. A cela s’ajoute un Diplôme post-gradué en Informatique en Grande-Bretagne et quelques années comme consultant en Australie et à Maurice avant de prendre la direction de la formation professionnelle et des politiques de qualité dans un groupe du privé. Il exerce aujourd’hui comme consultant avec accent sur la recherche scientifique et les systèmes d’éducation et de formation.


Mauritius Times : Des “entreprises hyper-profitables” – la liste nous est donnée dans la dernière édition des ‘Top 100 Companies 2019’, publiée par Business Publications Ltd, avec une quinzaine d’entreprises affichant des profits de plus de Rs 1 milliard et neuf autres engrangeant des bénéfices supérieurs à Rs 500 millions. Qu’en pensez-vous ?

Uttam Callikan : Plusieurs réflexions personnelles me viennent à l’esprit dont les vertus de solidarité des riches et puissants face aux nombreux problèmes sociétaux du pays.

Certes, il y a eu la loi sur la contribution au Corporate Social Responsibility (CSR), qui semble piétiner dans d’étranges voies depuis bientôt 5 ans, mais était-ce vraiment admirable d’avoir eu à légiférer pour que des entreprises éminemment profitables envisagent une contribution plus active au développement socio-économique du pays et de nos concitoyens?

L’exemple récent des Anglo-Saxons et des américains les plus fortunés – certains demandent qu’on leur exige davantage d’impôts ou de solidarité, certains renient les droits de transmission de leur patrimoine et d’autres offrent toutes leurs colossales acquisitions au seul profit d’œuvres charitables dont ils ne sont pas gérants – , devrait nous interpeller tous, gouvernants, entrepreneurs à la fortune faite, journalistes et observateurs ainsi que les citoyens.

Tout en disant cela, il faut reconnaître que l’entreprise privée et sa quête du profit sont légitimes dans notre modèle de société à l’économie libérale. Il ne s’agit donc pas de suggérer un simpliste “haro au capitaliste exploiteur” qui nous ramènerait en arrière, mais de convaincre le patronat et les conglomérats les plus puissants que des îlots de richesse, des Smart Cities, des ghettos de riches, et un soutien beaucoup plus soutenu de notre fragile tissu social, de ceux qui triment au bas de l’échelle, des plus faibles et des plus vulnérables, même favoriser ceux de la classe moyenne, ne sont pas incompatibles, sont même nécessaires pour justifier leur propre croissance.

Certains le sont. L’entreprise est pourvoyeuse d’emplois, créatrice de richesses et de valeur ajoutée. Celle-ci influe sur la vie de ses employés et a un impact sur son environnement entre autres; elle a sûrement d’autres dimensions que la simple accumulation de richesses et ces dimensions sont davantage importantes dans l’exiguïté d’une île, n’est-ce pas ?

* Une analyse sectorielle nous informera sur la performance des différents secteurs d’activités économiques du pays, mais voyez-vous là une corrélation avec la santé économique du pays ?

On est obligé de reconnaître que la croissance peine depuis quelques années à atteindre ou à franchir la barre des 4%. Cette barre est devenue tellement symbolique pour le Gouvernement en place qu’il semble prêt à déboucher le champagne si d’aventure un tel exploit devait se réaliser !

C’est sans doute, dans leur analyse, le plus accablant des constats, au vu non seulement des promesses électorales du “second miracle économique” à venir et de leurs prétentions affichées, dès le premier budget, de taux de croissance propres à donner le vertige !

Mais, plus sobrement, c’est inquiétant que tous les secteurs traditionnels (sucre, textile, tourisme, et services financiers) sont en souffrance faute soit de compétences, soit de vouloir politique ou par souci de rester dans le « spin »des communicants que “tout va très bien, le capitaine est à la manœuvre et il sait où il va !”…

La canne survit grâce à ses dérivés de sucres spéciaux, de distilleries ou de la filière énergie (les fameux IPPs), encore que ces “prime assets”, ces activités éminemment profitables, (dont d’ailleurs la valorisation des terres agricoles), ont été extraites du secteur, en ne laissant qu’une coquille plutôt vide se prêtant aux quémandes pour d’autres subsides ou d’autres gracieusetés de l’Etat, c’est-à-dire, des contribuables aux poches plutôt usées. Trouvera-t-on un plus juste équilibre entre les différents partenaires de l’industrie de la Canne à Sucre?

En tout cas, il importait de s’y atteler dès le début de ce mandat. Notons quand même que le Gouvernement a enfin jugé opportun qu’une étude globale de ce secteur soit conduite par la Banque mondiale, évitant peut-être qu’on verse dans l’émotionnel ou le raidissement des positions et des attentes des uns et des autres. Ici on cultive la canne et les préjugés, disait-on jadis…

Sans être un spécialiste de ces questions, on constate que les secteurs d’habitude plus dynamiques (offshore et services financiers) ont traversé des périodes difficiles avec la renégociation du Double Taxation Avoidance Agreement (DTAA) avec l’Inde, les pressions de l’Union européenne et du Fonds monétaire international (FMI), dans le cadre d’une meilleure régulation des flux financiers et du combat contre le blanchiment d’argent.

Les retombées internationales et médiatiques des Angolais aux richesses douteuses et à qui on a déroulé avec entrain le tapis rouge, ont certainement eu un impact défavorable sur notre image, déjà ternie par les soubresauts et les retombées internationales des affaires Bramer/BAI.

Quant aux secteurs d’avenir (intelligence artificielle, fintech, entre autres), ils sont, malgré quelques initiatives louables de l’Economic Development Board, plutôt tournés sur le moyen-long terme alors que l’industrie océanique est restée en cale sèche !

Tout miser sur les grands chantiers, les projets d’infrastructures, et les ventes immobilières, laisse présager de grandes difficultés à venir pour un pays endetté jusqu’au cou alors que nos déficits commerciaux se sont élargis d’année en année.

* Ce qui retient aussi l’attention à partir de ce classement des ‘Top 100 Companies’, c’est la performance des entreprises de l’Etat : SBM Holdings, qui était classée en deuxième position l’année dernière, tombe à la neuvième place avec des profits de Rs 1,6 milliards contre Rs 3,2 milliards au 31 décembre 2017 alors que la MCB a réalisé des profits de Rs 9,1 milliards en juin 2018. Air Mauritius descend d’une place du classement pour passer à la troisième position, et ce, malgré le fait que l’actuelle direction de Mauritius Telecom parle de « profits record » de Rs 1,3 milliards pour l’année financière 2018, la moyenne des bénéfices nets de MT a été de Rs 1,7 milliards durant la période 2005 à 2013. Quelle opinion en faites-vous ?

N’oublions pas qu’on parle là des fleurons jadis incontestés du pays, certains faisant même la fierté de leurs employés et des concitoyens. Que toutes ces institutions semblent opérer dans un environnement où les “checks and balances” normaux font défaut, laisse la porte ouverte aux soupçons d’incompétences, d’interférences politiques, de batifolages avec des salaires et des privilèges hors-normes, des puissants personnages à multiples casquettes.

Cela devait sans doute être le cauchemar des pères de l’indépendance, en s’efforçant de mettre au moins certains postes constitutionnels à l’abri d’une telle prise de contrôle par un clan, mais ce sont tous les verrous et barrages qui semblent aujourd’hui inopérants.

Le recrutement de milliers de fonctionnaires — par délégation de pouvoirs généralisée, sans gêner et sans passer par les procédures minima – est choquant.

Tous ces agissements peuvent alimenter un désenchantement avec les promesses de campagne de faire les choses autrement, de faire primer la méritocratie plutôt que la fidélité familiale et politique, de favoriser la transparence dans la gestion des grands projets ou dans l’allocation des gros contrats.

Nous en sommes loin. Je ne sais pas ce que cela vaut mais j’ai vu un récent sondage sur une perception grandissante de la corruption ici…

* Il n’y a pas beaucoup de nouvelles entreprises qui viennent s’ajouter à cette liste des ‘Top 100 Companies’ et encore moins parmi les entreprises hyper-profitables du pays. Qu’est-ce que cela vous informe du dynamisme du monde des affaires à Maurice ?

Honnêtement, et sans vouloir leur faire de procès, le secteur oligarchique traditionnel, c’est un simple constat historique, n’a que très rarement été novateur ou pionnier.

Toutefois, en général, leurs moyens considérables et leur bonne gestion leur permettent de suivre et de pénétrer une nouvelle filière initiée par d’autres acteurs, politiques ou économiques.

L’hôtellerie et le tourisme doivent beaucoup au flair d’un homme politique d’exception Sir Gaëtan Duval.

La première Université, la première autoroute ou l’éducation secondaire gratuite sont l’œuvre durable d’un autre grand homme d’Etat, Sir Seewoosagur Ramgoolam face au scepticisme ambiant et avec des ressources nationales limitées.

Dans une large mesure, ce sont à nouveau les politiques, les hauts cadres du secteur public et les investisseurs étrangers qui lancent et peaufinent l’industrie textile, l’informatique, les études tertiaires, les services financiers ou l’offshore.

Les grands entrepreneurs de l’oligarchie locale, sauf quelques notables exceptions, finissent par suivre car ils sont foncièrement plus à l’aise dans les filières traditionnelles, les bénéfices à retirer de la canne et de la propriété terrienne, y inclus les développements hôteliers, et les activités annexes de d’import-export, de logistique, d’assurances et de banques.

Alors, fonder des espoirs exagérés sur les opérateurs privés pour planifier et développer une vision stratégique cohérente et novatrice de notre développement social et économique relève, jusqu’à preuve du contraire, de l’espoir plutôt que des réalités.

C’est étonnant que le Gouvernement ait décidé de sous-traiter au privé, en l’occurrence l’Economic Development Board, cette planification stratégique du pays depuis plus de deux ans. Il y a sans doute quelques compétences avérées qui y travaillent, mais, pour l’instant, cette institution chapeautant les permis, les patentes, les Occupation ou Residence permits, les dispenses diverses, les énormes concessions fiscales, le dégrèvement de la TVA, n’a pas impressionné.

Certaines de ses initiatives malheureuses (industrie cinématographique, vente de passeports aux riches étrangers), sa participation aux road-shows immobiliers ou à Cannes, les situations de conflits d’intérêt potentiel de sa direction et ses propres difficultés internes de gestion ne donnent pas confiance.

Elle est encore, nous dira-t-on, en rodage, mais le scepticisme palpable de Sir Anerood Jugnauth à sa création nous reste en mémoire. Alors c’est à nos gouvernants et penseurs de se demander si on s’est doté du bon outil pour analyser les grands défis de l’environnement, pour dégager les stratégies pour promouvoir l’innovation et de nouveaux piliers capables de nous porter plus loin dans notre développement.

* En ce qui concerne la santé économique du pays, le Gouvernement a réaffirmé ses ambitions pour amener Maurice à intégrer le groupe d’économies à revenus élevés d’ici quatre ans. En 2023, le revenu par habitant devrait passer à 13,550 dollars, ce qui serait en progression de 12,5% par rapport au revenu de 2018. Est-ce réalisable, selon vous ?

Comme le PM Narendra Modi, avec son “5 trillion economy” comme objectif, cela relève plutôt de la rhétorique pré- ou post-électorale. De mon point de vue, si cela arrive tant mieux, mais quand cela ne relève pas d’une stratégie ou de politiques mobilisant tous les acteurs de l’économie et les forces vives de la nation, beaucoup d’autres facteurs sont tout aussi, sinon plus importants.

Les inéquités résultant du développement, les politiques de bétonnage des terres et même de nos marshlands, la gestion de nos déchets, les mesures sociales (ou même du sentiment de bien-être), le vieillissement de la population, la qualité de notre mode de vie, la violence gratuite, la criminalité et les drogues fourniraient d’autres indicateurs complémentaires de l’état de santé du pays globalement.

On pourrait ainsi se demander pourquoi on n’a pas en place une évaluation systématique concernant l’état de nos plages, de nos lagons, de nos récifs coralliens, de nos réserves poissonnières, un état des lieux complet tous les dix ans avec des mesures essentielles de suivi plus fréquentes? A-t-on une étude approfondie de chercheurs sur l’impact du réchauffement de la planète, des courants plus chauds, des marées plus fortes et de la montée du niveau marin à l’horizon de 20-30 ans?

Le produit et l’offre touristique mauricienne sont-ils un peu dépassés, un peu vieillots, quand la propreté, les chiens errants, les agressions, les vols ou l’état de nos plages publiques ne contribuent plus à l’effet “wow” ?

Comment se féliciter, par ailleurs, d’avoir commandité un rapport détaillé sur la prolifération de la drogue, qui pointe du doigt, parmi d’autres, les déficiences notoires du port en matière de contrôle névralgique, qui recommande la restructuration de l’ADSU, qui soulève de nombreuses questions sur l’honorable profession, avec l’activité de certains légistes, alors que les suites du rapport LSL laissent l’impression d’un voile opaque ?

Les 95 kgs de cocaine infiltrés en compagnie du Mauricio et découverts accidentellement par des mécanos de Scomat soulèvent de nombreuses questions encore sans réponse.

Comment se féliciter que des agents de l’ordre public ou des douaniers effectuant normalement leurs tâches soient victimes de transferts perçus et vécus comme punitifs ?

Pourquoi ne pas organiser des Assises de la criminalité, réunissant des participants de tous bords pour dégager une stratégie commune et partagée ?

Les caméras CCTV ou à reconnaissance faciale auraient trouvé sans doute une place légitime dans la panoplie des mesures à envisager sans qu’on soit embarqué de force dans ce projet de Safe City à dizaines de milliards étalés sur vingt ans. Ce sont beaucoup de questions qui devraient nous interpeller.

De plus en plus, la population attend d’être traitée en adulte, capable de comprendre les décisions et leurs justifications: le Environmental Impact Assessment (EIA) n’est pas une “emmerde” administrative dont le privé et son instrument l’EDB, réclame de sévères restrictions.

Il existe une attente de transparence pour les gros contrats engageant le pays et les contribuables sur le long terme. Nos gouvernants doivent aussi trouver la bonne formule pour une certaine transparence des contrats d’Etat à Etat avec les gouvernements étrangers. Les Seychelles le font…

* Par ailleurs, partagez-vous l’opinion de ceux qui soutiennent que le pays tourne en rond depuis un certain nombre d’années, que l’alternance politique se résume à du pareil au même, et que rien ne change que ce soit le clientélisme politique ou les pratiques liées au « crony capitalism » et ses différents types de spéculateurs… ?

Au plan des alternatives politiques, c’est vrai que le pays peut donner l’impression d’avoir utilisé toutes les variantes d’alliances entre les quatre mêmes forces. Mais cela n’est pas unique à notre île. En Inde, ce sont les deux partis historiques, le BJP et le Congrès qui forgent le destin du pays et les alliances menées par l’un ou l’autre ont dû et devront forcément travailler avec les puissances économiques en place et les forces émergentes.

La question qui nous concerne plus ici, c’est la tentation des grands entrepreneurs (ou même petits et moyens) de consentir à financer des partis politiques, des alliances ou des campagnes électorales, en espérant qu’ils ouvriront là des oreilles plus attentives à leurs attentes, à leurs souhaits, à leurs espoirs de contrats, de cadeaux fiscaux,…

Quelque fois ils touchent le jackpot; c’était le cas en 2000 et à nouveau en décembre 2014, résultats qui ont dépassé toutes leurs espérances en donnant une majorité de trois-quarts à l’alliance victorieuse. La pluie de cadeaux fiscaux, d’exemptions, de tax holidays depuis 2015 les submerge ! Le financement occulte des campagnes électorales, alimentant non seulement le nerf de la guerre, mais aussi les coffres visibles ou invisibles de tous les partis politiques, constitue une des pierres d’achoppement de notre démocratie.

* Peut-on faire autrement ?

La question divise. Mais puisque les opérateurs nous disent que c’est une contribution nécessaire et utile au bon fonctionnement de la démocratie, que ce n’est surtout pas pour un retour éventuel d’ascenseur, on pourrait les prendre au mot.

Imaginons un prélèvement d’une fraction annuelle du CSR ou tout autre prélèvement sur des grosses entreprises qui irait dans un fonds géré par une institution au-dessus du soupçon.

La distribution aux divers partis à l’Assemblée nationale comme aux petits partis, obéirait à quelques règles simples sans cette relation directe entre financier(s) et classe politique. Mais quel parti ou alliance politique souhaiterait vraiment couper ce cordon, ces relations incestueuses entre la classe politique et les barons du privé ?

Pourtant il faudra bien que cette épineuse question soit résolue et il faut garder espoir qu’on y réfléchira des deux côtés.

* On ne sait pas à ce stade si le Premier ministre ira de l’avant ou non avec l’élection partielle au No. 7 ou s’il choisira plutôt d’aller directement vers les élections générales, mais ce qui est assez surprenant cette fois-ci, c’est que personne, qu’on soit observateur/analyste politique ou non, ne semble pouvoir tâter le pouls de l’électorat. On parle plutôt d’ «élections surprises ». Vous vous attendez aussi à des surprises ou à une grosse surprise ?

Je n’ai aucun doute que les dirigeants du MSM, les stratèges et les top guns de “lakwizin” ont mis en place une stratégie réfléchie sur les conditions qui permettraient à leurs poulains de franchir la barre redoutée des prochaines échéances sans trop de casse, en caressant même l’espoir d’une possible victoire avec une alliance élargie.

Le Muvman Liberater, confluence de quelques personnalités, n’a qu’un poids somme toute modeste, mais les autres prétendants qu’on courtiserait souhaitent-ils courir le risque de prendre place dans la barque du MSM ?

C’est à voir, car la population est beaucoup plus avertie aujourd’hui et les risques de se brûler sont énormes, à mon avis, particulièrement pour le MMM, qui n’a toujours pas surmonté le naufrage de 2014.

Paul Bérenger, tout en ne refermant pas ses options, se méfiera sans doute d’une nouvelle alliance et peut espérer sauver un certain nombre de sièges, surtout urbains, dans une triangulaire.

Mais le jeu semble encore ouvert et tout restera flou jusqu’à l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale. Le budget n’ayant pas eu l’effet “feel-good” escompté, les stratèges du MSM vont devoir compter sur les trois événements à venir (les Jeux de l’OI, les visites protocolaires du Pape et du PM Modi). Ils espèrent pouvoir en tirer un capital politique et ils fixeraient la date des élections en prévision de ce calendrier.

les stratèges du MSM espèrent aussi gêner la montée en charge des partis de l’Opposition durant ces périodes où une certaine trêve politique serait attendue (sauf à la MBC qui accentuera son vacarme !).

Ce ne seront pas les seuls éléments d’une campagne qui promet des coups sous la ceinture avec un “dirty tricks unit” dit-on qui affûte ses tirs de barrage contre Navin Ramgoolam en premier.

Quant aux moyens financiers, n’en doutons pas, l’électorat aura droit aux largesses du MSM, mais cela n’assure pas toujours l’adhésion dans les urnes. Le fait même que le MSM entend surtout cibler Ramgoolam est un aveu des craintes réelles des stratèges de “Lakwizin” politique du MSM.

Ces stratèges voudront aussi nous faire oublier que le bilan doit couvrir les cinq ans du régime Lepep, le remplacement et le départ de plusieurs ministres dont les deux du « second miracle économique », les réalisations comptables face aux promesses dans tant de domaines, la politique de vendetta et de “provisional charges”, la tentative scélérate, n’ayons pas peur des mots, de mettre sous coupe réglée le bureau du Directeur des Poursuites publiques.

Quant aux “affaires” et scandales qui ont secoué cette gouvernance et ce mandat depuis bientôt cinq ans, il faudra aussi en assumer la paternité.

Alors, qu’en pensera le peuple, le citoyen lambda, le jeune électeur ? Bien entendu, que c’est difficile de se prononcer à ce stade…


* Published in print edition on 19 July 2019

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