“La grande majorité des gens veut un changement

Interview: Jack Bizlall

Il faut qu’il y ait des propositions politiques essentielles, acceptables et réalisables”

* ‘Voyons les noms des personnes les plus en vue ou ceux qui visent soit une troisième force. Qu’avons-nous comme combinaisons programmatiques ? Un cocktail de populisme, d’opportunisme, de suivisme, de folie… »

* ‘Des milliers de jeunes quittent le pays et ils sont remplacés par des milliers de travailleurs engagés. Les familles se séparent…’


Il va sans dire que la Constitution de notre pays a fait ses preuves contre vents et marées depuis 1968, date de l’accession à l’indépendance. Cependant, depuis quelques années, plusieurs dérives sur le plan politique obligent un certain nombre de syndicalistes, des observateurs de la société mauricienne et des citoyens engagés à réagir à un manque d’actions pour contrer les malversations en tous genres. Cette semaine, Jack Bizlall, syndicaliste et homme d’action, nous livre ses observations sans filtre. Il existe plusieurs systèmes politiques dans le monde mais comment fonctionne le système politique mauricien ? Quels dysfonctionnements a-t-on constaté après des élections générales dans notre pays pour que la majorité de la population mauricienne ne croit plus en l’intégrité de la classe politique ? A l’origine du mouvement pour une deuxième Constitution et auteur de plusieurs publications sur le sujet, Jack Bizlall propose une approche pédagogique pour sensibiliser les lecteurs à propos de son projet de réforme de la Constitution. Il s’attarde particulièrement sur un problème de taille : l’abstention aux élections. Si cet acte est un moyen symbolique pour le citoyen  d’exprimer son désaccord avec la classe politique et la mentalité qui la gangrène tant aujourd’hui, est-il possible d’envisager une autre option ?


 

Mauritius Times: Comment concevez-vous la politique dans le cadre des prochaines élections ?

Jack Bizlall: Il y a deux façons de voir les choses quand on aborde les élections. Les citoyens sont en majorité conditionnés par le système de représentation de leur pouvoir par un parti politique, pour être demain sous le joug d’un gouvernement et, pire, d’un seul homme agissant comme Premier ministre ou comme Président de la République.

Dans une lettre en date du 19 août 2023 adressée aux dirigeants de l’alliance annoncée du PTr, du MMM et du PMSD, je leur ai mis devant leurs responsabilités en évoquant trois possibilités dans le cadre des élections à Maurice.

         “(1) Un parti politique ou une alliance politique dirige notre pays par le Président de l’Etat.

Cette possibilité existe dans notre Constitution actuelle si le Leader d’un parti politique est nommé Président par le Premier ministre qui est, lui-même, nommé par ce leader qui contrôlerait ainsi la majorité parlementaire et ainsi le Cabinet. Le Premier ministre ne serait qu’un exécutant de la politique du Président. Cela aurait pu nous arriver en 2014. Nous serions aujourd’hui en République Présidentielle.

           “(2) Un parti politique (comme l’est le MSM) est la propriété d’une famille qui nomme le leader de ce parti. Ainsi, au pouvoir, le Premier ministre nomme le Président de la République qui est son suiveur (au sens figuré, c’est une personne qui, sans esprit critique, ne fait que suivre ce que le Premier ministre lui dicte).

Nous serions (et sommes déjà) en monarchie parlementaire – reliquat de notre Constitution de 1968. Un tel Premier ministre peut contrôler toutes nos institutions. La vie d’un député au Parlement est déjà intenable avec le Speaker actuel.

           “(3) Les élections de 2024 (?) se tiendront dans le cadre de notre Constitution actuelle MAIS avec un projet annoncé de passer à une nouvelle Constitution. Il y a déjà deux projets : celui de réviser notre système électoral et celui de parfaire les structures de notre administration.

Vous avez déjà reçu deux textes en circulation. Je vous soumets une autre publication intitulée « Nos erreurs Constitutionnelles » publiée par la Rosa Luxembourg Institute. “

Nous allons agir de plusieurs manières. Il faut pousser vers une Deuxième République. Il faudra tout faire dans cette direction.

* Votre stratégie est celle d’agir, de faire pression, de conscientiser, de proposer. Mais c’est sur la base de quel programme ?

Je le dis et je le redis : la question est avant tout de savoir quels changements les différents regroupements politiques vont proposer. Les électeurs doivent être guidés par le principe de réclamations universelles appliquées à tous. J’identifie quatre réclamations principales :

(a)       Que nous passons à une autre constitution, c’est-à-dire à une Nouvelle Constitution pour laquelle le Mouvement Premier Mai (MPM) se bat depuis sa création, et ce, soutenu par multiples publications. Ce n’est pas une question facile à résoudre d’où ma participation au sein d’un groupe constitué de trois professionnels en la matière et aussi de trois anciens parlementaires.

(b)       Par rapport à l’économie, il faut absolument placer l’économie au service du social. Il ne faut pas les séparer ou placer l’économie en premier sous le contrôle des capitalistes puisque cette politique protège la classe capitaliste ;  ce sont les masses qui payent le prix avec des salaires de misère et des lois liberticides.

Regardez ce qui se passe en France. Cette politique fait le jeu des populistes de droite comme de gauche. Par exemple, il faut absolument séparer la propriété privée personnelle de la propriété privée sociale.

(c)        Par rapport aux travailleurs, il faut protéger les acquis universels comme l’emploi, les salaires, la santé en général, les pensions de retraite, l’emploi, les heures de travail, etc. Tout un programme électoral doit se construire autour de cet axe primordial.

Les autres classes sociales sont assez fortes pour se défendre. Assumons la défense des gens sans défense. C’est criminel de financer le budget par l’inflation. Voyez le coût de la vie et la baisse constante du pouvoir d’achat des Mauriciens.

(d)       Il faut changer le système d’éducation et le dépêtrer de l’intégration au système en place. Nous produisons des cadres par le fordisme intellectuel. Des milliers de jeunes quittent le pays et ils sont remplacés par des milliers de travailleurs engagés. Les familles se séparent.

Nous risquons fort de finir par un nationalisme immonde en laissant le terrain aux xénophobes…Et la société mauricienne va connaitre des crises sociales…

Notre pays est gouverné par des cliques pouvoiristes et accapareuses, malheureusement. Ce serait totalement différent si la République est administrée par les représentants des citoyens libérés par une Nouvelle Constitution et protégeant le pouvoir du peuple par la pratique référendaire.

Un gouvernement ne peut pas tout décider jusqu’à changer les lois pour modifier la Constitution. Les lois doivent respecter la Constitution.

* Existe-t-il d’autres propositions et pensez-vous que les forces politiques actuelles sont en mesure d’assumer des changements indispensables ?

Je tiens à cœur l’introduction d’un Code Social et d’un Code Administratif pour compléter le Code Pénal et le Code Civil. Nous aurons de gros problèmes avec les lois restrictives régissant la location des maisons (leurs prix deviennent intenables) ; les lois du travail (nous venons d’avoir la réintégration des travailleurs). Mais il existe d’autres choses encore. J’ai fait quatre propositions au ministre du Travail.

  • Il faut apporter de la sérénité et de la transparence.
  • Il faut le contrôle sur le gaspillage, la fraude.
  • Il faut règlementer les accaparements de toutes sortes en obligeant nos décideurs à répondre de leurs actes devant le judiciaire.
  • La population souffre de l’incapacité de loger des cas en Cour pour des raisons de frais légaux, mais il existe aussi des pratiques de copinage, des soumissions et pire d’opportunisme politique et économique.

Par défaut certaines peuvent se trouver demain au pouvoir, or ce sont les dirigeants de ces partis qui sont tous responsables de l’imposition du MSM et de la famille Jugnauth au pouvoir durant de nombreuses années.

En deux fois, le MSM et la famille Jugnauth ont été écartés du pouvoir et, à chaque fois, le PTr, le MMM et le PMSD les ont réhabilités.

De l’autre côté, je suis sidéré par le comportement d’Obeegadoo, de Ganoo, de Collendavelloo, etc. Je crois qu’ils ont des explications à donner lors de la campagne électorale. Je n’ai rien à voir et à faire avec le MSM et la famille Jugnauth. Lors de la première défaite du MSM, j’avais déjà souhaité qu’il disparaisse à jamais et Gilbert Ahnee avait prédit le contraire dans un éditorial me concernant à ce sujet. Il a eu raison.

* Jocelyn Chan Low parle de retrait des dirigeants actuels de l’Opposition en faveur d’une nouvelle direction. Croyez-vous que ces dirigeants vont écouter cet appel, relayé également par plusieurs autres observateurs et citoyens engagés ?

En trois fois, j’ai demandé poliment à Ramgoolam de partir pour que le MSM et la famille Jugnauth soient écartés du pouvoir. Une fois publiquement et deux autres fois à travers des lettres personnelles. La dernière fois, il m’a téléphoné pour me dire qu’il allait réagir. Puis, il y a eu un silence total.

J’ai déjà parlé à Boolell aussi.

Chan Low a raison de proposer le retrait des dirigeants actuels d’autant plus qu’ils auront à tenir jusqu’en 2029.Il est logique qu’ils doivent impérativement penser à l’avenir car, dans 5 ans, ils auront 83/84 ans. Ma génération se rétrécit comme une peau de chagrin. Du côté de Jugnauth, la question ne se pose pas. Après le père, c’est le fils et demain, ce sera qui d’autre? 

Chan Low parle d’alternance. Il fait référence implicitement à un renversement de la majorité politique lors des prochaines élections. Pour que cela soit possible, il faut que cette masse rejette le régime en place. Le vote doit être éclairé et l’abstention active. La grande majorité des gens veut un changement. Donc, il faut qu’il y ait des propositions politiques essentielles pour aller dans cette direction et que celles-ci soient acceptables et réalisables.

Pour résumer mon propos, il faudra construire une alternative républicaine solide, consistante et cohérente afin de déloger le régime monarchique actuel. Ne passons pas par quatre chemins : en construisant cette alternative, nous proposons des structures sociales et politiques conceptuellement différentes.

* Par ailleurs il y aura un certain nombre de partis, toute une foule au fait, qui vont se présenter devant l’électorat lors des prochaines  élections, et il n’y a donc aucun espoir de changement si une majorité d’électeurs se trompe. Votre opinion?

 Quelle tourmente pour les citoyens ? Nous avons eu des élections à trois comme en 1976.

J’ai mon opinion personnelle sur ces différents regroupements assez hétéroclites avec des dirigeants qui ont appartenu dans le passé au MSM, au PTr et au PMSD.

Voyons les noms des personnes les plus en vue ou ceux qui visent soit une troisième force ou encore ceux qui finiront par soutenir les deux alliances. Je procède par ordre alphabétique: D. Aubeeluck, Roshi Bhadain, Jean Claude Barbier, Patrick Belcourt, Paul Bérenger, Jack Brizmohun, Vasant Bunwaree, Nando Bodha, Ivan Collendavelloo, Parvez Dookhee, Xavier Duval, Elysée François, Allan Ganoo, Julia Hennequin, Pravind Jugnauth, Bruno Laurette, José Moirt, Steven Obeegadoo, Navin Ramgoolam, Sherry Singh, Dev Sunassee, Rama Valayden. Et il y aura sans doute aussi Cehl Meeah.

Assumons qu’ils soient tous des personnes respectables et respectées même si pour certains, ce sera difficile à penser, à la lumière de leur passé. Toutefois, évitons de personnaliser le débat.

Qu’avons-nous comme combinaisons programmatiques ? Un cocktail de populisme, d’étatisme, de technocratisme, d’opportunisme, de suivisme… voire même, entend-on dire, de folie.

J’ai lu le programme d’un groupe qui propose tout un projet pour la classe moyenne et ce groupe, au fond, ne veut rien savoir de l’idéologie – en étant ni de gauche ni de droite- mais fusionne aisément les contradictions de classes en un bloc monolithique de citoyens.

Il faudra des débats dès maintenant. Je crois que les organisations démocratiques doivent organiser des débats à partir des thèmes précis et permettre à ces organisations de s’exprimer pour se connaitre.

* Diriez-vous dans ces conditions que le MSM pourrait difficilement perdre les prochaines élections ?

Posons la problématique différemment au moyen de cinq questions.

  1. Existe-t-il à Maurice, dans ces élections à 2 ou à 3 (dans la mesure qu’une troisième alternance se constitue), une situation où plus de 50% des citoyens, ainsi que le MSM et la famille Jugnauth sont à l’aise avec la monarchie parlementaire imposée entre 1968 et 1992, compte tenu de la situation qui s’est transformée en s’aggravant à partir de 1992 ?

Je ne le crois pas ! Il ne semble pas que le MSM ait un soutien de plus de16% à 18%. De plus, je pense que ses alliés se sont affaiblis depuis 2019 par manque de démarcation avec le MSM.

  1. Existe-il à Maurice des adeptes du Travaillisme et du Militantisme parmi les électeurs – et ce, en majorité – pour faire revivre ces courants ?

 

Deux éléments retiennent notre attention.

(a) Les personnes âgées constituent le noyau dur de ces mouvements ainsi que les générations des années 70 et 80.

(b) Ce sont des gens qui se sentent perdus et qui constitueront plus de 15% d’abstentionnistes en plus des 24% d’abstention systémique.

 

  1. Existe-t-il à Maurice une conjoncture politique qui obligerait 30% à 35% des électeurs, qui iront aux urnes, de retrouver la confiance dans le PTr et le MMM sur le plan idéologique, et aussi en se basant sur l’histoire et les réalités sociaux économiques, surtout quand le PMSD est un associé ?

 

  1. Existerait-il dans le pays et ailleurs des sources de financement pour noyer ces élections avec de l’argent, des faveurs, des emplois, et d’autres stratégies encore pour fausser les élections, sans compter d’autres malversations électorales.
  2. Si un citoyen pense qu’il n’ira pas voter, alors n’est-il pas temps de rejoindre ceux qui continuent de militer pour une nouvelle constitution ?

Notre pays a connu beaucoup de phases contiguës politiquement parlant. C’est pour cela que j’insiste : il faut se concentrer sur les quatre propositions majeures pour avancer, pour décider si on doit voter ou pas.

* Pensez- vous que le régime en place va se plier aux exigences de la démocratie dans le cas des élections générales ?

Je crois que Pravind Jugnauth est très téméraire dans sa façon de décider et de se comporter. Soit il n’est pas conscient de ses actes, soit il s’en fiche de ce qui peut arriver.

Dans un texte intitulé ‘L’antithèse’ j’écris ce qui suit :

« Dernièrement nous avons pris connaissance du jugement de la Cour intermédiaire condamnant Pravind Jugnauth à la prison. Il ne peut échapper à sa condamnation. Dans les faits il est condamné et condamnable pour avoir le 23 décembre 2010 agi en dehors du cadre de la décision du Cabinet. Le 22 décembre 2010, la requête fut reçue de Mme Hanoomanjee pour approuver une nouvelle réallocation des fonds du Ministère de la Santé de Rs 144, 701,300 pour l’achat de Medpoint. Le Departmental Warrant fut émis le 27 décembre 2010. Le 26 et le 27 décembre étant congés publics, Mme Hanoomanjee procède à la nouvelle allocation des fonds le 28 décembre et Medpoint a reçu son chèque le même jour. Il faut absolument publier toute l’histoire de Medpoint. Accablante ! Vraiment accablante! »

Si quelqu’un peut agir de cette manière, c’est qu’il n’a peur de rien. Or, un dirigeant politique occupant des responsabilités du Premier ministre ou de ministre ne peut pas faire n’importe quoi. La plainte de Suren Dayal est, pour lui, un détail dans la panoplie des actions initiées contre lui.

Il utilise déjà les fonds publics à bien des égards. Il ne quittera pas ses fonctions de PM de lui-même, il ne partira que par la décision des citoyens ou des manifestations soutenant son départ.

Au lieu d’attendre le départ de Jugnauth, on peut le décrédibiliser par la démission répétée du leader de l’opposition et des dirigeants des partis politiques. Election partielle sur élection partielle. J’avais demandé à Boolell de démissionner et ainsi provoquer des élections de remplacement. C’était lors de son altercation avec le Speaker. Jugnauth contrôle l’Assemblée nationale, le Cabinet, le Speaker, le Président…Il est protégé par des institutions qui auraient dû le mettre au pas.

* Il n’est pas évident de faire de la résistance dans un environnement constitué de représailles, d’exclusion et de harcèlement des adversaires politiques dans le pays, non ?

Beaucoup de personnes, surtout des travaillistes, sont harcelés par le régime. Je regrette de dire que l’on n’en parle pas assez. Il faut aussi agir.

Concernant Yogita Baboo-Rama, par exemple, j’ai adressé deux lettres à travers l’Observatoire de la Démocratie pour la soutenir. Il faut une solidarité permanente pour forcer Jugnauth à respecter ses opposants. Il a une prédisposition psychologique qui le pousse à détruire tous ceux qui s’opposent à lui. Voyez le cas de Sherry Singh.

Un task force est au travail à MK pour considérer 12 autres cas. Il existe un accord conclu à la CCM (Commission for Conciliation and Mediation) sur les procédures disciplinaires qui ne sont pas correctement mises en pratique. Leur application va être définie bientôt.

Mais le cas le plus grave est celui de Mme Aruna Devi Bunwaree-Ramsaha qui est la directrice de la MPA. En décembre 2022, on lui demande de prendre son congé et on soumet une lettre anonyme à la police concernant une allégation de divulgation d’information confidentielle. On enquête depuis et toujours rien. Son congé s’est terminé en juillet et, cette fois, on lui dit que l’enquête n’est pas terminée. Savez-vous ce que fait la police ? Elle questionne son chauffeur, ses employés de maison… Nous sommes sous un régime quasi-stalinien.

Je ne cesse de dire aux syndicalistes de faire attention.

* Voyez-vous le syndicalisme mauricien pouvoir intervenir dans le débat et, par ses mots d’ordre, faire changer les choses ?

Le syndicalisme à Maurice n’est pas monolithique. Je vous donne trois profils.

(1)       Une agence syndicale est non engagée en politique. C’est un business qui a besoin du régime en place pour prospérer, recruter et enrichir ses dirigeants.

(2)       Une corporation syndicale est souvent un appendice à un parti politique, de gauche ou de droite. Elle se soumet à une bureaucratie qui met en place des pratiques sectaires, des décisions prises organiquement par le parti politique. Ainsi l’engagement politique s’oppose au front de lutte qu’est un syndicat.

(3)       Une organisation engagée dans la lutte des classes milite au sein de la société dans le cadre des contradictions politiques, économiques, sociales en faveur de ses membres mais sans prosélytisme, sans corporatisme et s’active à représenter les intérêts de toutes les catégories sociales.

En 2009, j’ai essayé de rassembler tout le monde à Beau-Bassin pour une action de masse et une action politique multidimensionnelle. Certains n’ont pas compris ou n’ont pas voulu que ce soit ainsi, surtout une organisation avec laquelle j’ai particulièrement pris mes distances à cause de ses actions manœuvrières.

Si les choses avaient évolué dans le bon sens, toutes ces organisations, y compris celles comme l’ACIM, auraient pu se rassembler pour établir un programme de revendications et faire pression sur le régime en place et les forces qui se présentent comme l’alternance.

Cela étant dit, il n’est pas trop tard pour le faire…

Je suis en faveur d’une intervention basée sur le concept d’abstention active : abstenir de s’associer aux forces politiques de droite, populistes ou autocratiques.

Mais je préconise de s’engager activement par des actions sur le terrain pour dénoncer et proposer. La masse des gens peut se forger une raison pour aller voter ou pour ne pas voter. L’action domine tout dans cette perspective.

* Comment communiquer avec les électeurs pour qu’ils soient plus éclairés ?

Je lance une publication intitulée ‘La Réplique’ à l’intention des députés et des organisations politiques.

Le premier numéro, celui de septembre a pour titre « Mafia contre Mafia » et dénonce ce qui se passe au Champ de Mars par rapport à la déclaration du Premier ministre. On ne peut laisser les courses hippiques se transformer en un business mafieux.

Dans le deuxième numéro, celui d’octobre, j’aborderai mes protestations contre la position de l’église envers des prêtres pédophiles. J’expliquerai la raison de ma protestation. J’ai rapporté cela au ministère des Enfants. Mais j’ajoute que la réponse que je viens de recevoir du Père de St Perne est positive.

Cela étant dit, il y aurait plusieurs autres cas de représailles de l’Evêché. Mais, au fond, le débat concerne les lois religieuses qui prédominent sur le droit républicain. Je pose la question si le Concordat est en vigueur à Maurice.

Le dernier numéro, celui de novembre, intitulé ‘Le surendettement’ abordera les structures financières, bancaires, d’entraide, qui exploitent les salaires des travailleurs à un degré inimaginable. On ne doit pas seulement faire augmenter les salaires mais protéger sa valeur contre l’inflation et sa dilapidation par le surendettement.

Il va sans dire que ceux qui ne participent pas aux élections ont une plus grande responsabilité.


Mauritius Times ePaper Friday 1 September 2023

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