« La question d’une alliance PTr-MMM ne se pose pas, à ce jour »

Interview : Patrick Assirvaden, Président du PTr


“Priver Reza Issack de parole ou parler de sanction, c’est hors de question !!”

“Les responsables du MID et les responsables du CEB ne semblent pas être « empowered » pour faire avancer les choses”

« La liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres. » Faudrait-il restreindre certaines libertés, comme la liberté d’expression, au sein des partis politiques ou faudrait-il accorder le droit de parole à tous sans aucune exception? Les commentaires de Reza Issack dans la presse cette semaine soulèvent de nouveau des interrogations sur le fonctionnement interne des partis de la République de Maurice. Nous avons invité, le Président du Parti Travailliste, M Patrick Assirvaden, pour nous éclairer à ce propos.

Mauritius Times : ‘Le gouvernement doit se recentrer… refocaliser sur le développement du pays, l’économie comme le fait le Premier ministre » — ce sont-là vos propos à vous, en réponse aux interrogations de la presse, quelques jours avant que le PPS-« constructeur », Reza Issack, ne vienne secouer la baraque rouge avec des commentaires concernant la « médiocrité » de certains ministres. Nous ne savons pas s’il s’agit d’un complot ou pas, mais c’est quand même une étrange coïncidence que le Président du Parti et un PPS bien vu fassent ces déclarations, simultanément à ce moment précis. Quelles sont vos motivations ?

Patrick Assirvaden : Nous n’avons pas de motivations spécifiques ; seule le Parti Travailliste possède cette capacité à permettre à ses membres de s’exprimer librement. Les autres partis de l’échiquier politique, c’est du « one man show’.

C’est vrai que nous devons très rapidement refocaliser sur les vrais enjeux qui méritent toute notre attention. L’économie, le développement du pays, le secteur énergétique mais aussi les questions d’intérêt primordial comme la gestion de nos déchets et les questions environnementales.

Notre pays a connu un développement sans précédent depuis 2005, au point où même le député de l’Opposition, Steven Obeegadoo, a dû le reconnaître au Parlement. Pour revenir à votre question, mon appel était dans le sens suivant : laissons les « Jeteurs de Boue » dans leur boue ; nous, autour du Premier ministre, continuons notre travail de moderniser ce pays.

* La crise au niveau mondial, touchant Maurice, cela pourrait secouer le gouvernement, selon vous ?

Grâce à la vision du gouvernement de Navin Ramgoolam, le pays a enregistré une croissance de 3% alors qu’elle est de 0% dans des pays européens où on licencie des fonctionnaires et où le gel des salaires est en vigueur ; alors qu’ici, le PRB sera payé avec effet rétroactif de quelques six mois. Cela ne veut nullement dire que nous devons dormir sur nos lauriers car nous avons beaucoup de défis à relever et le gouvernement s’attelle à sa tâche quotidiennement.

Il est bon de faire ressortir que loin d’avoir recours aux mêmes mesures d’austérité prises par le gouvernement des pays développés, comme des coupures dans les prestations sociales, allant même à celles accordées aux handicapés comme en Angleterre, Maurice arrive quand même à augmenter les salaires et à améliorer les conditions de service de ses employés.

Il n’y a qu’à voir les données économiques pour savoir que cette politique de réajustement, qui, comme je le souligne encore, n’est pas une exclusivité mauricienne, donne des résultats qui ont même émerveillé un Prix Nobel de l’Economie qui a parlé de ‘miracle mauricien’.

Mais il y a aussi et surtout le respect avec lequel le Premier ministre est toujours accueilli par des chefs d’Etat et de gouvernement pour évaluer probablement ce qui représente à leurs yeux la compétence et la défense de la démocratie. Le Dr Navin Ramgoolam est chef de gouvernement, ce qui confirme l’exemplarité de son pays à presque tous les niveaux, compte tenu des notations des plus prestigieuses institutions.

Je n’invente rien à cet effet. Le Premier ministre est ainsi vu par la majorité des Mauriciens comme le rassembleur, celui qui préconise sans relâche la modernité, la solidarité et l’unité mauriciennes. Il est le Premier ministre de tous les Mauriciens sans distinction aucune. Cela favorise bien sûr le climat indispensable pour redoubler la confiance et les efforts de chaque Mauricien.

* Reza Issack soutient qu’une alliance du PTr avec le MMM serait « souhaitable », car elle apportera « un apaisement, et encore plus de développements et de modernité, alors que vous, plus « philosophiquement », vous avez déclaré que « l’avenir nous dira s’il (Reza Issack) avait raison ». Ça, ce n’est pas du complot, mais ça ressemble étrangement à une gestion de l’opinion publique, n’est-ce pas ?

Ecoutez, Reza Issack a exprimé son opinion personnelle sur l’avenir du Parti Travailliste, et cela reste une opinion personnelle. Nous avons un mandat électoral qui expire en 2015. Nous sommes en alliance avec le PMSD. Les derniers sondages DCDM nous donnent largement une avance devant les autres partis politiques de Maurice. Le Dr Navin Ramgoolam bat largement ses adversaires en tant que Premier ministre préféré des Mauriciens. Donc la question d’alliance ne se pose pas, à ce jour… C’est dans cette optique que j’ai dit que seul l’avenir dira si Reza Issack avait raison ou non.

Mais permettez-moi d’ajouter ceci, nous avons toujours démontré que dans le Parti Travailliste, il existe véritablement la démocratie et les députés peuvent même critiquer des ministres sans pour autant soit être muselés ou bien même faire l’objet des sanctions comme cela est courant dans les autres partis politiques. Le Parti Travailliste est le seul parti politique où il existe une telle liberté d’expression. Il suffit de voir ce qui se passe au MMM ces jours-ci, où deux régionales (No. 14 et No. 19) ont été suspendus pour avoir osé dire certaines choses.

* Donc, pas de complot ? Pas de « management of public opinion » ?

Le complot n’a jamais été une arme du Parti Travailliste. C’est l’arme des forces obscures, que ce soit au niveau politique et des médias qui depuis fort longtemps mènent une campagne systématique de déstabilisation, heureusement contenue jusqu’ici admirablement par le Premier ministre. Par ces forces de l’opposition et une certaine presse, on tend à rendre le gouvernement responsable de tous les maux de Maurice, comme c’était le cas pour les inondations et les accidents de la route, et parfois on tend à profiter de la crédulité de certains et ceux-ci se font rouler.

Il suffit de voir pour comprendre que chaque jour qui passe, il se déroule des tragédies sous diverses formes, atteignant de grands pays. Récemment, il y a eu les inondations en Allemagne qui ont fait des morts pour ne parler que de ce cas récent. Et pourtant, loin de réclamer la démission du gouvernement, tout le monde se concerte pour faire face aux défis que pose le changement climatique qui n’épargne personne.

Il faut quand même faire preuve de discernement et non encourager de telles énormités. Il convient, comme le font tous les gouvernements, d’adopter de nouvelles mesures pour faire face aux nouveaux défis qui ne relèvent tout de même pas de la faute de Navin Ramgoolam ou de son gouvernement. Faut-il nous en vouloir parce qu’il ne pleut pas en hiver ? Il est certain que dans le contexte du développement continu, nous ne prétendons pas avoir tout accompli. Le chemin est long mais nous pouvons nous enorgueillir d’avoir réalisé ce que nous avons promis et nous poursuivons sans relâche ce développement sur tous les fronts.

* On ne sait pas si le Président du PTr est dans le secret du « dieu », mais dites-nous quand même si vous avez l’impression que le leader du parti se sent ces temps-ci au bout du rouleau avec toutes ces affaires et polémiques concernant un certain nombre de ses ministres en même temps ? « Is he fed up » ?

(Rires) Jamais ! Le Dr Navin Ramgoolam est un athlète de demi-fond. Son parcours politique a démontré qu’au moment où il porte des coups, c’est souvent fatal pour l’adversaire. Je suis convaincu qu’à l’heure actuelle, il pèse et sous-pèse toutes les options ou les voies devant lui. Il n’est pas pressé, le temps joue en sa faveur ; il n’a jamais tranché dans le vif, il place son coup quand on l’attend le moins. Pour moi, le Dr Navin Ramgoolam est un véritable joueur d’échecs. Rassurez-vous, il est en pleine forme, serein. Vous savez, on dit que celui qui veut aller loin, ménage sa monture. C’est ce qu’il fait. C’est le ‘Remake’ qui est au bout du rouleau ! Ça se voit, non ?

Il convient de ne pas sous-estimer l’excellent stratège politique que représente le Premier ministre préféré de tous les Mauriciens. Il a fait amplement la preuve de son habileté et de sa sagesse en maintenant sa majorité gouvernementale. C’est vous qui parlez de fragilité gouvernementale et pourtant le gouvernement actuel poursuit sa route avec sérénité et continue à tout mettre en œuvre pour le progrès et le bien-être de la population.

Les spéculations ont toujours existé et les imaginations atteintes trop souvent de certaines fébrilités. C’est normal et nous acceptons cette situation, c’est de bonne guerre, comme nous avons toujours démontré que les prévisionnistes politiques, parlant d’élections anticipées chaque semaine, continuent toujours de se tromper lourdement.

L’appât, trop souvent utilisé, fait relâche. Regardez la récente mission du Premier ministre au Japon, la manière dont il a été accueilli par les nombreux dirigeants africains, le Premier ministre japonais et surtout le Secrétaire général de l’ONU. Vous aurez une idée de l’ardeur avec laquelle il se bat tant sur le plan local qu’international pour l’avancement et la modernisation du pays.

* Une majorité très fragile, ces temps-ci, n’est pas particulièrement bonne pour la santé – et la sérénité – du Leader of the House, n’est-ce pas ?

Détrompez-vous ! Encore une fois, nous gouvernons sereinement, nos projets de loi sont adoptés. Nous modernisons le pays. Nous ne ressentons pas de fragilité. Au contraire c’est du côté de l’opposition que nous voyons, l’incertitude, le doute sur l’avenir, des jeux de positionnement impitoyables pour être calife à la place du calife. Les membres du front bench du MMM et du MSM se parlent avec chacun un couteau derrière le dos ! Le ‘Remake’, lui, explosera. Ce n’est qu’une question de temps !

* Il est probable qu’une alliance PTr-MMM pourrait apporter « un apaisement, et encore plus de développements et de modernité », comme l’affirme Reza Issack. Mais faut-il que l’autre partie, en l’occurrence le MMM, soit « réceptive » à une telle proposition ?

Permettez-moi, d’abord et avant tout, d’insister sur le fait que la question ne se pose pas. Nous avons un mandat clair pour diriger ce pays, point à la ligne. Actuellement, le MMM fait face à d’énormes difficultés, tant en interne, qu’en externe. Les sanctions, suspensions, guerres de positionnement sont devenues monnaie courante au sein de ce parti. Mais une chose est sûre et, là-dessus, tous les observateurs sont d’accord, les militants, la base du MMM refuse de lier leur avenir avec les Jugnauths. L’obstination de Bérenger de s’allier au clan Jugnauth a eu un effet direct sur l’effritement de son électorat, et le dernier sondage DCDM en est la preuve.

Donc, comme vous voyez en face de nous, ils sont divisés, dispersés. Aux Parlement, c’est pire. Le MSM fait tout pour éclipser Alan Ganoo.

Vous savez, il y a des conditions, des situations et des fictions politiques et il convient de ne pas ajouter d’autres spéculations dans cette arène où se jouent toutes les mêlées politiques.

Je ne souhaite pas contribuer à ces avalanches d’interprétations car on connaît fort bien ce que constitue comme force politique le Parti Travailliste et ce parti est capable de prendre toutes les initiatives nécessaires pour demeurer le parti politique le plus fort du pays. Un parti qui a fait la preuve de sa haute pertinence politique sur les deux plans, national et international.

* Vous semblez oublier, M. Assirvaden, que le MMM disposera toujours d’une « fall-back position » s’il n’obtient pas son « pound of flesh » du PTr dans le cadre d’une éventuelle alliance avec les Travaillistes , c’est-à-dire la réforme électorale et un partage équitable des tickets — même si vous pensez par rapport au ‘Remake’ MMM-MSM que ça « bouillonne de l’intérieur au MMM » et que « tôt ou tard, cela va éclater » ?

Vous semblez oublier que le Dr Navin Ramgoolam a terrassé ses adversaires en 2005 et aussi en 2010. Vous semblez aussi oublier que le récent sondage DCDM crédite le MSM (avec SAJ) de 2% de l’électorat. Donc, notre plan, c’est de les battre en 2015.

Le Dr Ramgoolam incarne ce que la jeunesse de ce pays veut, la modernité, un Rassembleur, en somme l’antithèse de SAJ, qui représente le passé, la division. Bref, il est déconnecté ; la mayonnaise que les militants espéraient n’a jamais pris.

La politique est en constante mutation, c’est un parcours semé d’embûches. Elle n’a jamais été une copie conforme ou bien même une répétition du passé.

Malheureusement, il y a actuellement trop de motivations personnelles. Certains font de la politique pour leurs propres intérêts ou pour leur clan. Mais tel n’est pas le cas au Parti Travailliste. Tout au long de son existence, ce parti a démontré, de façon incontestable, son objectif de toujours œuvrer pour améliorer le sort des petits et procéder à une démocratisation sur tous les plans. Sa vocation est tellement évidente que la majorité mauricienne lui reconnaît volontiers cette noble tâche.

Tout ce qu’entreprend le Parti Travailliste c’est d’abord pour le peuple et avec le peuple. C’est cela sa considération première par rapport à toute la question relative à la politique. Il appartient uniquement au leader du parti de décider de la marche à suivre si jamais il s’avère nécessaire de prendre une décision par rapport à une éventuelle alliance avec le MMM. Il ne m’appartient pas de tirer des conclusions ou de faire des commentaires sur des spéculations. Nous avons un mandat qui se termine en 2015, n’oublions pas cela.

* Pour revenir à Reza Issack : il a sans doute raison de parler en termes de « ministres médiocres » (même s’il ne les nomme pas) et de réclamer « un coup de fouet» pour « faire bouger les choses » à ce niveau également ? C’est « beau… cette liberté d’expression (qui) n’existe qu’au sein du PTr » ?

Vous savez, ce n’est pas la première fois et je ne pense pas que ce sera la dernière fois que Reza Issack s’exprime. Tout ce que Reza Issack a exprimé n’est pas nécessairement des choses que je partage, mais si cela peut servir à un « coup de fouet », tant mieux… Mais le priver de parole ou parler de sanction, c’est hors de question !! Les ministres ont leurs responsabilités ministérielles, et nous, au niveau du parti, nous avons les nôtres. Mais Reza Issack devra aussi ne pas confondre entre « liberté de parole » et « attaques injustifiées » comme, par exemple, l’argument que Rose Hill souffre du développement. Ceci n’est pas vrai. Oui, c’est beau cette liberté. C’est cela, la beauté du Parti Travailliste.

* Par ailleurs, vous vous êtes fait remarquer, ces derniers temps, à cause de vos commentaires très sévères par rapport à la gestion de l’équipe dirigeante du Programme ‘Maurice Ile Durable’ (MID). Au rythme où se passent les choses, vous semblez dire que ça ne peut plus durer. Qu’est-ce qui cloche à ce niveau, et surtout avez-vous fait part de vos réserves au Premier ministre, celui-là même qui a conçu avec le Professeur Joël de Rosnay ce « projet extraordinaire » selon vos propres mots ? Et, qu’en pense-t-il ?

Le projet MID est un projet inscrit dans le long terme, mais l’absence de certains résultats, dans le court terme, me gêne énormément. Prenons l’exemple de l’énergie électrique, le manque de projets photovoltaïques pouvant se concrétiser très vite me dérange. Nous n’avons au plus aujourd’hui qu’environ 2 MW seulement sur le réseau, alors que nos voisins de la Réunion en ont déjà 170 MW. Le cap fixé pour atteindre le seuil d’énergie renouvelable ne sera jamais atteint si nous continuons d’avancer à ce rythme. Un appel d’offres du CEB pour 10 MW a pris plus de deux ans et n’est toujours pas concrétisé à ce jour. Comment donc s’étonner qu’il faille compter sur les « unsolicited bids » pour avancer ?

Dans le domaine de l’éolien également, j’ai l’impression que la lourdeur administrative ainsi que l’agenda caché d’obscurs fonctionnaires mettent plutôt un frein à certains projets pourtant en gestation depuis plusieurs années.

Bref, les responsables du MID et les responsables du CEB ne semblent pas être « empowered » pour faire avancer les choses. Le « learning curve » est de toute évidence trop long et les initiatives et résultats tangibles ne sont pas au rendez-vous. Voilà le constat que j’en fais aujourd’hui.

Qu’en est-il des projets de la maîtrise de la demande ? L’efficacité énergétique ? Rien ! La conscientisation de la population est trop timide, trop rare.

Voyez le « Smart Grid ». Il est complément absent du programme du CEB, alors que nous savons tous que ce système peut augmenter notre part d’énergies renouvelables sur le réseau sans créer d’instabilité. C’est pour cela, et d’autres choses encore que je suis agacé.

Nous avons le potentiel et l’unique opportunité de révolutionner l’Ile Maurice avec ce projet ambitieux du Premier Ministre et du Prof Joël de Rosnay. Toutefois, le MID et le CEB ne se sont pas bousculés et je suis triste de le dire mais il n’y aura rien de concret à l’avenir.

* « Je ne comprends pas la nécessité de tous ces séminaires, comités, cocktails et ateliers de travail. Assez ! » C’est vous qui le dites en vous référant à la gestion de ce « projet extraordinaire » du MID. Faut-il ajouter les voyages à l’étranger, n’est-ce pas ? Au Japon, par exemple?

Les séminaires, les comités, sous-comités et voyages à l’étranger ne sont pas un problème, mais il nous faut voir en contrepartie des résultats concrets. Qu’en est-il de notre gestion des déchets ? Qu’en est-il des 5 E du Professeur de Rosnay ? Savez-vous que Mare Chicose est saturé ?

Si on n’implique pas la population dans le MID, il ne décollera jamais. L’énergie, ce n’est pas seulement l’électricité mais aussi et surtout le transport public.

Comment expliquer que nous sommes très en retard par rapport à l’Inde et même certains pays africains pour ce qui relève de l’utilisation du gaz naturel compressé pour nos autobus et autres poids lourds sur notre réseau routier?

Pourtant, nous vivons à l’ère de l’Internet où toutes ces données sont disponibles en un clic ! Et les véhicules électriques ? Qu’attendons-nous pour lancer un projet pilote pour les véhicules dans certaines administrations à l’instar de ce que la MCB a timidement fait ?

Et la deuxième phase des ampoules économiques où nous avons un potentiel de plusieurs millions d’unités ? L’Ile de la Réunion est à 4 millions d’ampoules. Sans la maîtrise de la demande et l’efficience énergétique, notre bouquet énergétique ne prendra jamais forme. La « negaWatt » devrait être un élément primordial phare dans notre stratégie énergétique. (Les négaWatts représentent l’énergie non consommée grâce à un usage plus sobre et plus efficace de l’énergie. C’est une démarche qui propose de mieux consommer au lieu de produire plus.)

* Le CEB, disiez-vous, récemment, ne joue pas son « rôle de leader ». Que comprenez-vous par cela ?

Force est de constater que le CEB d’aujourd’hui n’est pas en mesure de prendre des décisions cruciales pour ses futurs moyens de production nécessaires portant pour le court terme de l’horizon 2016.

Devant cet état de choses, le gouvernement a institué le NEC, regroupant les participants venant d’horizons si divers que le risque est grand d’engendrer certaines incohérences avant d’aboutir à quelque chose de concret.

Pourtant le temps presse. Et tout manque de décisions fermes et irrévocables risque d’avoir des effets très néfastes sur l’économie nationale si nous ne pouvons garantir la sécurité de la fourniture d’énergie électrique à tout instant.

Par ailleurs, le concept de la maîtrise de l’énergie est resté vain jusqu’à présent et nous n’avons vu aucune mesure valable émerger avec des résultats matériels et mesurables. Pourtant, on en parle depuis plus de trois ans, avec même des responsabilités spécifiques attribuées à certains hauts cadres pour traiter ce dossier avec la célérité que cela requiert aujourd’hui.

Sans vouloir diminuer le mérite de certains cadres compétents, malheureusement sous la férule des fonctionnaires, le CEB est aujourd’hui comparable à un restaurant qui se veut être un trois étoiles, mais qui malheureusement propose une carte de menus avec seulement deux plats principaux : le charbon et l’huile lourde. Cette situation pose effectivement la question d’une refonte complète de cette institution pour un meilleur fonctionnement. Le business as usual n’a plus sa place dans un monde qui bouge si vite, et nous avons besoin de plus d’imagination et d’initiatives.


* Published in print edition on 7 June 2013

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