Interview Jocelyn Chan Low – « A quoi bon ces discours autour des Smart Cities et de Smart Island quand la pauvreté s’étend »

* ‘Toutes les conditions sont réunies pour que le PTr fasse une remontée spectaculaire sauf une, de taille : la crédibilité de son leader’

Les partis politiques sont le parent pauvre de l’histoire politique car ils suscitent un intérêt de plus en plus limité. Il nous faudra attendre quelques années avant que les jeunes politologues mauriciens ne nous livrent leurs études sur la société politique contemporaine, le rôle des partis et leur évolution. Toutefois, le MMM a pris l’initiative de se pencher sur la culture politique du parti et a soulevé plusieurs problématiques, notamment les stratifications conflictuelles entre générations, l’évolution de la composition sociologique des adhérents, l’évolution des programmes, les jeux de pouvoir et les enjeux qui y sont associés. L’Associate Professor Jocelyn Chan-Low, historien, nous en parle.

Mauritius Times : Autant méprise-t-on le détournement de la Fête du Travail par la classe politique durant ces 25-30 dernières années, autant souhaite-t-on revivre les grands moments historiques associés à cette célébration dans le passé sur la Place du Quai et ailleurs. Ce n’est pas nécessairement vrai que les Mauriciens cherchent à idéaliser le passé et ce que les historiens leur ont raconté, que ce soit totalement ou partiellement vrai ; il nous semble qu’ils sont à la recherche de nouveaux repères, de “grands leaders” comme ceux qu’ils ont connus dans le temps. Qu’en pensez-vous?

Jocelyn Chan Low : D’abord quels grands moments historiques veut-on revivre ? Les partis politiques ont toujours été associés à la mobilisation pour les rassemblements du Premier Mai. Il ne faut oublier que la première fois que le 1er Mai a été célébré à Maurice, c’était en 1938 à travers un grand rassemblement au Champ de Mars à l’initiative d’un parti politique, le Parti travailliste du Dr Curé, d’Emmanuel Anquetil, du Pandit Sahadeo, etc.

Dans les années 60, par exemple en 1965, les meetings du 1er mai étaient des démonstrations de force en faveur ou contre l’indépendance. Dans les années 70, le MMM a renoué avec une tradition du 1er Mai où au cours des rassemblements, les discours étaient axés surtout sur les problèmes syndicaux parce que le parti croyait à l’époque à la lutte des classes.

Une fois cela mis au rencart en 1980 avec l’adoption du nouveau consensus social et la distanciation avec les syndicats, on s’est retrouvé avec une bataille des foules dénuée de sens sauf peut-être à l’approche des élections générales. Malheureusement, avec les incitations pécuniaires et autres plats de briani que l’on offre aux ‘partisans’ incluant quelquefois des travailleurs étrangers, cette bataille des foules, trompeuse, est dénuée d’enjeux véritables.

En outre, la mobilisation du 1er mai fait que le pays se trouve, on pourrait dire, en campagne électorale permanente. Or l’on connait la désaffection grandissante du public envers la chose politique souvent par désillusion envers la classe politique.

Si certains veulent renouer avec les premiers mai d’antan, c’est sans doute parce qu’on regrette que les grands rassemblements ne se font plus autour des enjeux qui affectent directement le monde du travail et que les syndicats qui tentent de le faire se retrouvent avec une foule clairsemée, et cela, en partie, en raison des divisions qui rongent le monde syndical.

* L’intérêt pour la politique est sans doute toujours présent, mais la progression de l’abstention lors des législatives et des rassemblements politiques pour diverses raisons confirme la désaffection croissante des Mauriciens à l’égard des partis politiques traditionnels. Pourquoi nos partis restent-ils bloqués et ne parviennent-ils pas à se réinventer ?

Il y a plusieurs raisons. Tout d’abord, le système politique lui-même, une démocratie parlementaire avec un système électoral qui tourne autour du ‘First Past The Post’ qui fait que les élections générales voient l’affrontement de deux grands partis ou blocs. Sous ce système, l’électeur a tendance à voter utile. Donc, les partis traditionnels croient que, de toute façon, l’électeur n’a pas beaucoup de choix. Deuxièmement, la complexité de la société mauricienne a fait émerger une démocratie consociative où il y a de fait un power sharing entre les différents groupes ou sous-groupes qui composent notre société. Cela a évidemment généré des pratiques et une culture politique particulières – critères pour le choix des candidats, du front bench du parti, un certain discours, etc, qu’il est difficile de transcender. Par exemple, on peut utiliser Facebook mais, en même temps, on accorde beaucoup d’importance aux courroies de transmission avec l’électorat que sont les groupes socio-culturels.

Ensuite, il y a les leaders. Certes, on a vu que même dans les grandes démocraties parlementaires à la Westminster, les élections générales ressemblent de plus en plus à des présidentielles où l’on choisit un homme, un Premier ministre. Mais à Maurice, c’est pire. Les partis politiques tournent autour d’un homme, avec un culte de personnalité honteux. Le cas le plus flagrant, c’était le PMXD. Le Parti Mauricien de Xavier Duval !

Maintenant, au sujet des discours et du programme, à Maurice la notion de gauche/droite est relativement dépassée en ce qu’il s’agit des partis traditionnels. On se retrouve en fait avec un énorme centre où il y a consensus autour des grands enjeux économiques et sociaux. Tous adhèrent à une espèce de libéralisme mou qui, néanmoins, a intérêt à préserver l’Etat providence car elle est tellement ancrée dans la population. Et, avec la mondialisation, c’est difficile de voir comment un parti qui aspire à gérer l’Etat peut amorcer une rupture avec ce modèle.

Donc, il y a beaucoup de blocages à une réinvention véritable et non cosmétique des partis politiques traditionnels à Maurice.

* Il y a pourtant des hommes politiques qui ont la cote auprès d’une grande partie des Mauriciens – ‘across the board’ – et qui parviennent à maintenir leur performance dans les sondages et devançant même, dans certains cas, leurs leaders. Est-ce au fond ce que nos citoyens recherchent: des ” nice guys “, comme Xavier Duval et Arvin Boolell, qui soient accessibles, non-vindicatifs, conciliants ?

Permettez-moi d’abord d’ajouter que les sondages d’opinions politiques, beaucoup de politologues n’y croient pas. Entre autres, comme le souligne Bourdieu, parce que souvent on se retrouve avec un grand nombre de “sans opinions” : on arrive difficilement à déchiffrer les motivations réelles des gens.

Il est vrai cependant que la politique, c’est aussi une question d’image et les deux hommes politiques que vous citez tentent effectivement à projeter une image de technocrates performants, modernes, cool, non vindicatifs.

Mais il est aussi vrai que jusqu’ici ils n’ont été que des seconds couteaux, un au sein de son parti, l’autre au sein des alliances desquelles il a fait partie. Et dans une certaine mesure, ils n’étaient pas directement exposés aux critiques.

* Il paraît que le renouvellement se fait plus facilement du côté du PMSD – qui se donne aussi des ambitions nationales -, moins facilement chez les Rouges alors que le MMM se donnera bientôt, paraît-il, une nouvelle Constitution et un ‘Comité de sages’ pour veiller au respect de cette Constitution et des valeurs fondamentales de ce parti. Quelle analyse faites-vous de l’état de santé de ces différents partis ?

Le PMSD définitivement a le vent en poupe en raison des scissions au sein du MMM, de l’usure du parti dans l’opposition, et aussi parce que Xavier Duval a toujours voulu se démarquer des excès de Gaëtan Duval, parce qu’il veut donner l’image d’un parti moderne, pragmatique, accueillant, non vindicatif et parce qu’il a pu projeter de jeunes éléments valables à l’instar d’Adrien Duval.

En fait, le PMSD est en train de faire une percée même dans l’électorat rural. Mais seulement, la désillusion de l’électorat face au bilan jusqu’à maintenant du gouvernement de l’alliance Lepep risque de plomber son envol dans un futur très proche si le décollage économique tant promis se révèle un mirage.

Quant au PTr, avec la désillusion grandissante de la population face au gouvernement actuel, presque toutes les conditions sont réunies pour qu’il fasse une remontée spectaculaire sauf une, de taille: la crédibilité de son leader, le Dr Navin Ramgoolam est très entachée avec les différentes casseroles qu’il traîne : coffres-forts, Nandini Sornack, etc…

Quant au MMM, lui aussi, il a un problème de crédibilité quant à son engagement envers ses valeurs militantes, et cela, en raison de son alliance avec le PTr aux dernières élections ; il a très mal communiqué à ce propos ; et aussi en sa capacité d’accéder au pouvoir, en raison du poids des réalités mauriciennes.

* Quelle opinion faites-vous des recommandations du Task Force mis en place par le MMM en vue d’améliorer le fonctionnement du parti et d’accroître l’efficacité de son action politique ? Paul Bérenger trouve que certaines de ces recommandations sont ” très idéalistes “, alors que le président du Task Force, Steven Obeegadoo, soutient vouloir moderniser le MMM et ” inventer, avec les jeunes d’esprit, la politique de demain “. Si l’on veut avancer et redonner espoir au pays, il faut oser, a-t-il déclaré…

Le parti a connu plusieurs Constitutions depuis sa création. D’un parti de la gauche révolutionnaire, il s’est mué en un parti traditionnel bien intégré dans le système.

En même temps, le MMM a toujours été très novateur en termes d’idées, notamment en ce qu’il s’agit de la consolidation de la démocratie. Or, aucune démocratie ne peut fonctionner correctement sans un ‘healthy party system’.

A Maurice ce ‘healthy party system’ n’existe pas. En fait, trop souvent, les partis politiques opèrent comme des clans familiaux, des dynasties qui reçoivent des millions en donations et qui les gèrent en toute opacité.

En outre, non seulement il y a un problème de renouvellement de cadres mais aussi un problème de ‘gender’.

Le ‘draft’ qui a été circulé est définitivement un grand pas dans la bonne direction, en ce qu’il s’agit de ‘gender parity’, d’accueil et de valorisation des jeunes, de transparence, de démocratie interne, de moralisation de la vie publique.

Evidemment, il est très idéaliste en termes de principes, et de Code de Conduite qu’il impose à chaque militant, du droit aux tendances qu’il renouvelle, etc.

* Au fait, Paul Bérenger a-t-il raison? Est-ce de ceux-là (les recommandations du Task Force) que le MMM a vraiment besoin pour accroître l’efficacité de son action politique ?

Bien sûr. Les déclarations de principes se rattachent au grands enjeux du présent tels que le combat contre la fracture numérique, la précarisation de l’emploi, etc.

Le MMM : ce sont les soixante-huitards ou les manifestants de Mai 75. Or, la génération de Mai 75 a plus de 50 ans aujourd’hui. Il y a nécessité pour que le parti se réactualise et accueille les jeunes trop souvent désorientés politiquement.

Mais il faudrait aussi réfléchir sur la nécessité de se doter du secrétariat d’un parti moderne, avec une cellule de communication disposant de ressources et de compétences professionnelles rémunérées, de même qu’une unité de recherche.

* Mais, à bien voir, la finalité de l’objectif que s’est fixé le MMM dans le cadre de son projet de réinvention, c’est-à-dire l’accroissement de l’efficacité de son action politique, c’est le pouvoir, non ? C’est aussi l’objectif des autres partis traditionnels – le pouvoir à n’importe quel prix selon les circonstances et dans lesquelles la realpolitik devient primordial ; on prend les mêmes et on recommence… Qu’en pensez-vous ?

C’est le propre des partis politiques à viser la gestion de l’Etat. Sinon comment mettre en pratique le programme du parti ? Evidemment à Maurice, le système électoral tel qu’il a été conçu favorise le jeu des alliances et, dans ce jeu-là, comme vous dites, c’est la realpolitik qui prédomine. L’essentiel, c’est que les alliances doivent se faire autour d’un programme qui respecte les valeurs que le parti incarne. Il n’y a aucun mal à cela surtout dans un régime parlementaire où le multipartisme cohabite avec le ‘First Past The Post’.

* Pour la ‘Politique Autrement’, il faudra voir ailleurs – chez le Mouvement Premier Mai, Lalit… Mais il paraît qu’au final, ce n’est pas ce que nos citoyens recherchent puisque ces mouvements ne parviennent toujours pas à mobiliser une majorité de l’électorat, n’est-ce pas ?

S’il n’arrive pas à mobiliser l’électorat, c’est peut-être, à quelques exceptions près, parce que le Marxisme qui les inspire est un excellent outil d’analyse mais malheureusement n’aide pas grandement à dégager des solutions concrètes aux problèmes du monde global où nous vivons.

Deuxièmement, le système électoral incite l’électeur à voter utile. Finalement, les élections générales malheureusement est une affaire de gros sous. Pensez-y ! Le document qui a été déposé par Xavier Luc Duval veut rendre légal des dépenses de l’ordre de Rs 80 millions pour chaque parti politique qui présente 60 candidats (dépenses des candidats et du parti incluses) !

* On célèbre la Fête du Travail dimanche prochain. C’est l’occasion de se pencher et de réfléchir sur le monde du travail et des progrès accomplis par rapport au monde du travail, au syndicalisme mauricien, à la sécurisation de l’emploi, etc. Quelle opinion faites-vous des conditions de travail et de vie de l’ouvrier mauricien d’aujourd’hui par rapport aux années de grande lutte syndicale ?

Si l’on se réfère aux années 30, le PTr luttait pour le droit des travailleurs de se syndiquer, d’avoir une représentation au Conseil du Gouvernement, une certaine protection sociale.

Et les syndicats militants des années 70 luttaient pour le boni de fin d’années, des conditions de travail décentes dans le port, le transport, l’industrie sucrière, les municipalités, etc.

Il est indéniable que de grands progrès ont été accomplis. En outre, l’Etat providence est une réalité.

Mais il est aussi vrai qu’avec la mondialisation, avec l’émergence de nouveaux secteurs tels le TIC et les ‘call centres’, il y a des possibilités d’abus. Tout comme les possibilités d’abus sur les travailleurs étrangers qu’il ne faut surtout pas oublier en ce jour du 1er Mai.

Avec le chômage de jeunes en nette progression, il y a la tentation pour les employeurs de sous-rémunération, de travail à temps partiel, etc, bref de la précarisation de l’emploi.

En outre, il ne faut pas oublier les nouvelles lois du travail de 2008 qui, d’un trait de plume, a rendu plus facile les licenciements dans le secteur privé.

* L’emploi devient aujourd’hui plus précaire, l’encadrement légal s’est fragilisé, paraît-il avec l’introduction de nouvelles lois sensées assurer plus de “flexibilité” et de “mobilité” dans le monde du travail, et nous avons des dizaines de milliers de Mauriciens dans le privé qui touchent des salaires de moins de Rs 10,000 mensuellement. C’est comme si les travailleurs ont été négligés par la classe politique. Votre opinion ?

Par rapport aux promesses électorales: oui, et il est très bien qu’Ashok Subron nous rappelle cela. On parle beaucoup de Smart Cities et de Smart Island.

A quoi bon ces discours quand la pauvreté s’étend, et qu’un grand nombre de salariés mauriciens ne perçoivent même pas le minimum vital ? Et que comme le souligne la Banque mondiale dans un dernier rapport, même la classe moyenne est en train de rétrécir ?

* Les syndicats sont aujourd’hui moins politisés qu’ils ne l’étaient auparavant et sont donc généralement moins redoutés, mais il semble qu’ils souffrent d’un déficit d’image pour différentes raisons dont celle par rapport à leurs difficultés à s’entendre pour proposer des réponses aux problèmes des travailleurs. D’où vient ce déficit d’image dont ils souffrent aujourd’hui, selon vous ?

Le grand mal du syndicalisme à l’ile Maurice, c’est la désunion, la division. On n’a qu’à se référer au grand nombre de centrales et de fédérations syndicales qu’il y a dans le pays.

Ensuite, si l’on se réfère au nombre de syndiqués, le plus grand nombre se trouve chez les fonctionnaires qui, eux, ont déjà une grande sécurité d’emploi et beaucoup de privilèges, à l’instar d’une révision salariale à intervalles réguliers à travers le PRB. Par contre, dans le secteur privé, le taux de syndicalisation est très faible. Et dans des secteurs émergents, par exemple, le secteur du TIC, presque inexistant.

Tout cela aurait dû apporter une plus grande solidarité mais c’est le contraire que l’on voit. Et souvent les divergences tournent autour des problèmes de personnalités…

* Au regard du chômage, de la baisse du pouvoir d’achat et de la paupérisation d’une partie de plus en plus importante de la population, il faut à tout prix préserver l’Etat Providence malgré le problème de l’endettement public, la contestation du bien-fondé de certaines dépenses, les divergences sur le champ d’intervention, etc. Qu’en pensez-vous ?

Evidemment. Dans un pays où il y a de tels écarts en termes de richesses, l’Etat providence est nécessaire pour redresser les déséquilibres historiques. Et c’est cet Etat providence, qui en procurant un ‘safety net’ aux plus démunis, a aidé à maintenir la stabilité politique et la paix sociale.

Et, à Maurice, on ne peut toucher à l’Etat providence. Ce serait politiquement suicidaire. D’ailleurs, la FMI et la Banque mondiale l’avaient bien compris dans les années 80.

C’est pour cela que Maurice a été un des rares pays où le programme de réajustement structurel a cohabité avec le maintien d’un Etat providence.

* Il faudra aussi trouver un juste équilibre en ce qui concerne le salaire minimum?

Oui, parce que si la relance de l’emploi passe à travers les PME, évidemment on ne pourra pas alourdir les charges salariales. Mais, en même temps, il ne faut pas tomber dans l’excès. C’est vrai qu’avec la mondialisation, Maurice a à faire face à une rude compétition. La solution, cependant, n’est pas un salaire minimum de misère mais dans l’accroissement de la productivité ; et cela ne peut se faire qu’avec la collaboration du salarié.

* Published in print edition on 29 April 2016

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