« Les ressources de notre pays ne sont pas partagées adéquatement… ce qui rend les gens amers et frustrés »
|Politique active et motivation des candidats
Kishore Pertab, Candidat MMM – Mahébourg/Plaine Magnien
Pour ces élections générales, Mauritius Times vous propose d’aller à la rencontre des candidats briguant les suffrages dans différentes circonscriptions. Il est important de mieux les connaitre. Nous devons aussi cerner la philosophie et les instruments avec lesquels ils comptent fonctionner s’ils sont élus en tant que membres, soit du gouvernement ou de l’opposition.
Sont-ils intéressés par la dimension sociale et économique ? Est-ce que c’est la dimension purement politicienne qui les motive ? Ou ont-ils uniquement la volonté de se battre pour trouver des solutions aux carences perçues tant au niveau national mais aussi à l’intérieur de leur propre parti politique ? Kishore Pertab, candidat du MMM au No. 11, nous en parle :
* Faire de la politique, c’est un virus, dit-on. Comment vous est-il arrivé d’attraper ce virus ?
Kishore Pertab : J’appartiens à la génération des Mai 75. Mes lectures étaient Marx, Franz Fanon, Paolo Freire, entre autres J’ai toujours cru dans l’engagement de soi pour combattre l’injustice, les inégalités, la corruption et les autres fléaux sociaux. Les thèmes d’hier sont toujours d’actualité…mais il y a un accroissement des problèmes liés à la drogue, la corruption, le népotisme, les inégalités grandissantes, les jeux de hasard, l’indifférence vis-à-vis des problèmes de l’autre, et une dégradation qui coûtera cher pour notre environnement.
* Quelles sont vos motivations principales ?
Je suis inspiré dans la vie par des principes moraux tels que l’intégrité, la justice sociale, l’avancement pour tous, la méritocratie, le mauricianisme et le profond respect des autres.
Les ressources de notre pays ne sont pas partagées adéquatement et c’est la raison pour laquelle nous observons que les gens sont amers et frustrés.
Je crois fermement dans l’égalité de tous les mauriciens pour l’éducation, la santé, les loisirs et les prestations sociales. La méritocratie me tient aussi beaucoup à cœur car chaque mauricien doit avoir le travail qu’il mérite. Je pense aussi aux femmes qui jusqu’à maintenant n’accèdent pas suffisamment aux postes de responsabilité à Maurice.
Il faut accorder une priorité spéciale aux besoins des jeunes enfants en créant des espaces adéquats pour leur épanouissement. Les enfants sont notre avenir et il faut les préparer pour devenir des citoyens responsables et honnêtes.
* Qu’est-ce que ces quelques jours et nuits passés dans les coins et recoins de votre circonscription au tout début de la présente campagne électorale vous ont fait voir de l’Ile Maurice profonde et des conditions de vie des Mauriciens ?
Je suis déjà connecté avec l’île Maurice profonde depuis mon enfance venant moi-même d’un milieu difficile. Enfant du village de L’Escalier et ayant connu la pauvreté, les soucis de ma circonscription ne sont pas nouveaux pour moi.
Ma défunte mère fut paralysée suite à une anémie cérébrale quand j’avais quatre ans. Je suis l’aîné d’une famille de quatre enfants. Mon père travaillait sur un ‘shift’ de 24 heures. Mon enfance n’était pas comme celle de beaucoup d’autres enfants, mais je ne me plains pas trop. Je suis un battant et je resterai un battant.
L’île Maurice profonde, c’est un accroissement des problèmes dont j’ai fait mention, mais il y a de nouveaux enjeux. La pauvreté s’accroît. Mais, malheureusement, on peut constater en même temps une perte des valeurs humaines.
Il nous faut motiver les gens pour qu’ils renouent avec la solidarité humaine, le partage et la générosité.
* Avez-vous constaté l’existence dans votre circonscription de différentes couches sociales, donc avec des réflexes et des attentes différents au sein de la grande société mauricienne ?
Maurice, étant une société multi-dimensionnelle et pluriethnique, j’ai forcément constaté différents groupes représentant différents intérêts et ayant différentes attentes.
Je constate qu’il y a plusieurs ONGs qui luttent pour des causes extraordinaires tels que la protection de l’environnement, le combat contre la drogue et l’alcoolisme, l’unité nationale, l’émancipation des femmes entrepreneurs,…
Je constate aussi l’apport des kovils, mandirams, shivalas, mosques et madrassas, les églises pour inculquer les valeurs humaines et morales aux gens de ma circonscription.
Toute cette énergie doit être canalisée pour rendre notre circonscription plus agréable à vivre. Il faut leur donner le support nécessaire pour qu’ils puissent s’engager encore plus auprès des habitants afin de les encadrer et être à leur écoute.
* En général, quelles sont les attentes des habitants dans leur grande majorité ? Avez-vous constaté une trop grande dépendance sur le « gouvernman » pour subvenir à leurs différents besoins que ce soit par rapport à l’emploi, le logement… ?
La circonscription de Mahébourg/Plaine Magnien plaide pour plus d’infrastructures sportives, pour plus de salubrité publique avec des poubelles disponibles, pour un combat plus poussé contre la drogue, pour l’asphaltage des routes dans les quartiers résidentiels, la réouverture du terrain de football de Harry Latour.
Les gens de ma circonscription sont consternés par le fait qu’ils ne peuvent pas avoir accès au développement de tout projet économique dans le sud. Il est grand temps que les jeunes, en particulier, puissent accéder aux emplois dégagés par tout développement dans le sud.
A Mare Tabac, il y a un grave problème de drains et d’éclairage, mais aussi d’approvisionnement en eau potable.
Les gens se sont aussi plaints des escarbilles provenant des brûlis de cannes à sucre. Nous savons tous que cette pratique est très mauvaise pour la santé et pollue notre environnement.
Les habitants de la circonscription constatent qu’il n’y a aucun projet de réhabilitation dans la région. Pour eux, la ‘Gare Railway’ de Mahébourg doit être réhabilitée tout comme le musée de Mahébourg demande un ‘uplifting’. Il leur faut aussi un hôpital de même ‘standard’ que celui de Rose Belle, et aussi des antennes d’universités dans la circonscription.
Nous avons aussi constaté que le problème des pêcheurs est désolant. Vous avez toujours des pêcheurs très âgés qui continuent à pêcher par manque d’argent pour vivre. Les planteurs aussi passent par des temps difficiles avec la baisse du prix du sucre. En plus, ils n’obtiennent pas leur part équitablement en ce qui concerne la bagasse vendue pour alimenter le réseau d’électricité.
* Qu’en est-il du poids et de l’influence de ces quelques “villains of Mauritian politics” dont le communalisme, le castéisme et l’argent dans cette présente campagne électorale ?
L’apport du « dirty money » et l’excès d’argent est condamnable car il est une atteinte à la démocratie. Tout langage qui vient diviser un peuple va faire reculer le pays. Il faut absolument croire et répandre les valeurs humaines, ce qui fera avancer la circonscription, et aussi le pays.
Le MMM a des moyens limités pour prendre part aux élections de 2019. Nous nous présentons devant le peuple avec les mains propres. Nous avons nos principes. Nous croyons dans la République de Maurice pour tous. Au peuple de choisir.
* Et qu’en est-il des promesses électorales et de la campagne de dénigrement de l’adversaire déclenché depuis peu ? Sont-elles à même d’émouvoir l’électorat, selon vous ?
Il faut faire la différence entre les promesses électorales et les propositions d’un programme gouvernemental. Les promesses électorales sont condamnables car elles portent atteinte au déroulement de la démocratie et peuvent même devenir de la corruption. Tout au long de notre histoire politique, il y a eu des bribes électorales qui ont fait basculer les résultats des élections. Je crois qu’il y a suffisamment de maturité chez les Mauriciens pour qu’ils puissent faire la différence entre promesse électorale et programme gouvernemental.
Je tiens à préciser qu’il est faux de dire que le people recevra telle pension ou telle autre prestation gratuitement. Rien n’est gratuit dans la vie. Si vous percevez une pension, vous ou vos enfants ou vos proches ou vous-mêmes contribuez à cette prestation à travers les taxes qui sont payées, la VAT que vous payez pour acheter vos commissions.
L’argent ne sort pas de la poche du politicien qui le promet et ne peut donc pas être considéré comme gratuit. Le MMM a déjà annoncé les vingt mesures prioritaires une fois au pouvoir, et cela n’a rien à voir avec les bribes (pots-de-vin) électoraux qui sont balancés sur la place publique par nos adversaires.
* On dit que ‘les citoyens n’ont pas besoin d’une politique de bons sentiments, mais de l’assurance que leurs intérêts seront bien défendus.’ Pensez-vous que le parti auquel vous avez adhéré est le mieux placé pour défendre les intérêts des Mauriciens ?
Le MMM est un vrai parti national qui a à cœur la justice sociale, l’égalité, la méritocratie, la lutte contre la corruption, la lutte contre l’insécurité et le chômage.
Quand Paul Bérenger était PM, il y a eu le développement de Ebène Cybercité, la libéralisation des ondes, 36 nouvelles écoles secondaires dans les régions rurales , la réforme de l’industrie sucrière à travers la SIT, entre autres. Le pays connaitra un développement certain pour tous avec un gouvernement MMM, un parti propre avec des candidats et candidates intègres.
* Voir la semaine prochaine: les interviews d’autres candidats
* Published in print edition on 25 October 2019
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