Greenpeace: Association pour la planète Terre

By Vina Ballgobin

Dans le sillage de l’accostage de Rainbow Warrior, navire de Greenpeace à Port-Louis et des discussions entre activistes-écologistes et les autorités de la République de Maurice sur la pêche du thon dans l’océan Indien, il serait intéressant de se pencher sur les  origines de cette association internationale, aujourd’hui riche d’une expérience de plus de 40 ans dans la préservation et la conservation des ressources marines et terrestres de la Planète Terre.

Greenpeace est une association indépendante qui agit pour la préservation de notre planète. L’histoire commence en 1971. Seize mille personnes se rendent à un concert pour recueillir des fonds en vue d’effectuer un voyage au nord de l’Alaska. Parmi eux, il y a des Quakers, des pacifistes, des écologistes et des hippies… Finalement, un groupe de volontaires et de journalistes embarquent sur un vieux rafiot et la première « mission Greenpeace » se rend dans l’île d’Amchitka pour dénoncer des essais nucléaires. L’action est non-violente mais efficace.

C’est le début d’un  mouvement international. Aujourd’hui, Greenpeace existe dans environ 40 pays et est présente sur tous les continents.  L’association compte sur le soutien des individus et des fondations pour effectuer des recherches et mener une campagne contre la dégradation de l’environnement terrestre et marin.  Plusieurs volontaires se relaient sur un navire pour dénoncer, entre autres, les atrocités perpétrées contre notre planète. Ce qui compte, c’est la capacité de faire avancer les problèmes et de trouver des solutions. Plusieurs volontaires sillonnent les océans sur le  navire de l’Association, nommé « Rainbow Warrior ».

Pour Greenpeace, il est fondamental de sensibiliser les populations à travers le monde car l’environnement marin et terrestre de l’humanité est en danger. Il s’agit de changer les attitudes et les comportements afin de protéger l’environnement.  Parmi ses projets, Greenpeace compte œuvrer pour une révolution énergétique dans le cadre du changement climatique,  défendre des océans qui subissent un pillage monstrueux et destructif en vue d’établir un réseau de réserves marines, préserver des forêts anciennes et tout l’écosystème qui en dépend, maintenir la paix par le désarmement et l’élimination du nucléaire, rechercher des alternatives aux produits chimiques polluants, et lutter contre les OGM tout en favorisant  le développement des fermes intégrées.

Dans le monde entier, les activistes de Greenpeace travaillent pour atteindre les objectifs fixés par l’association. Ils représentent la force du mouvement. Plusieurs personnes dites ordinaires ont surpris plus d’un en se dépassant pour protéger notre seule et irremplaçable planète Terre. Certaines d’entre elles ont connu la prison, des menaces physiques et la persécution politique. Chaque membre de Greenpeace demeure fidèle aux principes de non-violence. Chacun persévère pour contribuer à améliorer le sort de la planète, contre vents et marées.

La liste des actions entreprises par les volontaires de Greenpeace est très longue. Citons quelques unes  datant de 2011.

Mars 2011: Princes est une marque des plus connues de thon (tuna) en conserve. Après avoir reçu plus de 80,000 courriels des supporters de Greenpeace, l’entreprise accepte de considérer de nouveau ses méthodes de travail et renonce, finalement, à la pêche qui entraîne le dépeuplement de créatures marines telles que thons, requins et raies.

Septembre 2011: Les recherches de Greenpeace démontrent que certaines entreprises de renom ont délocalisé une partie de leur fabrication en Chine. Deux usines déversent des produits chimiques dangereux dans le Yangtze. Des recherches plus poussées démontrent que les clients achètent des vêtements contaminés et deviennent eux-mêmes des agents de pollution quand ils lavent leurs biens nouvellement acquis. Ainsi, suite à la sortie du rapport de Greenpeace,  H&M, Adidas, Nike et Puma prennent l’engagement d’éliminer les produits chimiques toxiques de leurs chaînes de distribution avant 2020. Greenpeace continue de surveiller de près les plans d’action de ces entreprises.

Octobre 2011: Mattel reconnaît que l’emballage des jouets ne devrait pas être responsable de la déforestation massive des forêts et de l’habitat des tigres. L’entreprise prend l’engagement d’augmenter la quantité de papier recyclé et d’utiliser le bois certifié par le Forest Stewardship Council (FSC).

Décembre 2011: Les TICS sont utilisées massivement pour envoyer des messages aux producteurs d’énergie et leur demander de réduire graduellement et, ensuite, stopper l’utilisation du charbon. Facebook décide d’avoir recours à l’énergie propre et renouvelable pour ses centres.

Quatre membres fondateurs de Greenpeace

Bob Hunter (1941–2005) : Visionnaire, le Canadien pousse les autres à agir et à réagir. Il inspire confiance car il fait partie de ces meneurs qui sont  capables de repousser toutes les limites. Au cœur vaillant, rien n’est impossible. Il croit dans le poids des mots et le choc des photos.  Il aide à définir l’esprit de l’association qui traverse les océans pour atteindre toutes les rives de la planète Terre.

David McTaggart (1932–2001) : Il a l’esprit pratique. Il répond à l’annonce envoyée par la nouvelle association Greenpeace et qui paraît dans le journal  en rebaptisant son voilier  “Greenpeace III”.  Et il se lance à l’aventure pour contrer les tests nucléaires français. Un tout petit bateau affronte un géant militaire… Plus on prend de la hauteur, plus on voit loin. En 1985, l’association Greenpeace possède trois bateaux et mène 50 campagnes à travers le monde.

Dorothy Stowe (1920–2010) et  Irving Stowe (1915–1974): Pacifistes et activistes sur le front social, ils représentent la force tranquille. Le couple organise les rencontres et se démène pour que tout le monde soit plus ou moins sur la même longueur d’onde. Ils mettent en avant les idées  communes à tous : le désarmement et  l’écologie.  Les Quakers expliquent le sens de « Bearing witness » au groupe. Il suffit de se déplacer sur un site pour manifester son opposition à un projet par sa présence. C’est de la résistance passive et non-violente. Ils pensent que tout citoyen est capable d’agir avec intégrité et détermination comme Gandhi pour vaincre des forces extrêmement puissantes. La conscience d’avoir bien agi est une récompense en soi.

* * *

Le Rainbow Warrior

Les membres de  Greenpeace vivent un des événements les plus tragiques  de l’Association le 10 juillet  1985. Le Rainbow Warrior se trouve en Nouvelle Zélande pour dénoncer les tests nucléaires de la France sur l’atoll de Mururoa. Une explosion retentit à minuit et le navire est fortement secoué. Le photographe de Greenpeace Fernando Pereira perd la vie en essayant certaines manœuvres à bord du navire. Peu de temps après, le Premier ministre d’alors Laurent Fabius annonce que les agents secrets avaient une mission : couler le bateau…

 


* Published in print edition on 27 October 2012

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