Gandhi

« Les générations à venir auront peine à croire qu’un tel homme ait existé en chair et en os sur cette terre »

— Albert Einstein

Le 2 octobre dernier marquait le 145ème anniversaire de Mohandas Karamchand Gandhi qui est communément appelé le Mahatma (du sanskrit « mahatma » qui veut dire « grande âme »), titre pourtant qu’il a refusé toute sa vie, et préférant Gandhi, Gandhiji ou Bapu (qui signifie père dans de nombreuses langues en Inde).

Gandhi est reconnu comme le père de la nation en Inde où son anniversaire est célébré comme fête nationale tous les ans le 2 octobre, fête qui est connu comme la « Gandhi Jayanti ». Le 2 octobre a été aussi déclarée « Journée internationale de la non-violence » par les Nations Unies en 2007 rendant ainsi hommage à l’homme qui a été le pionnier et un grand théoricien du satyagraha (étreinte de la vérité). C’est un principe de non-violence démontré par la désobéissance civile, principe qu’il a instauré en Inde.

Bapu a écrit sur ce dernier :

« En appliquant le Satyagraha, j’ai découvert que la poursuite de la vérité n’admettait pas que la violence soit imposée à son opposant, mais qu’il doit être sevré de l’erreur par la patience et la sympathie. Pour ce faire, ce qui apparaît comme vrai pour un doit apparaître faux pour l’autre. Et la patience signifie souffrance personnelle. En bref, la doctrine signifie la revendication de la vérité, pas par infliction de la souffrance sur l’adversaire mais sur soi. »

Gandhi est connu pour avoir mené la célèbre marche du sel depuis Ahmedabad vers Dandi, marche qui a lieu du 12 mars au 6 avril 1930. Cette campagne est une franche réussite mais elle attise la colère des Britanniques qui avaient emprisonné plus de 60,000 personnes. Ce faisant, Gandhi veut démontrer aux Indiens l’injustice que les Britanniques leur faisaient lorsqu’ils payaient pour leur propre sel.

L’homme connaît des jours vraiment pénibles au courant de sa vie. Mais il ne songe jamais à abandonner. Emprisonné en 1942, et ce, pendant deux ans dans le palais de l’Aga Khan à Pune, c’est là qu’il subit les deux coups les plus terribles de sa vie personnelle. D’abord, son conseiller de 42 ans — Mahadev Desai – décède d’un arrêt cardiaque six jours après sa détention. Puis, sa femme Kasturba, qui a toujours été solidaire et engagée auprès de lui, décède après 18 mois d’emprisonnement d’une crise cardiaque, suite à une pneumonie.

Finalement, le Mahatma voit ses efforts pour l’indépendance se concrétiser le 15 août 1947 mais ce jour-là il ne participe pas aux festivités avec le reste de l’Inde mais reste seul à Calcutta, portant le deuil de la partition, partition qu’il accepte uniquement pour éviter une guerre civile et travaillant à l’arrêt des violences.

Après l’indépendance, Gandhi se concentre sur l’unité entre hindous et musulmans. Il construit un dialogue avec les dirigeants des deux communautés, travaillant à atténuer les tensions dans le nord de l’Inde et le Bengale. Mais, hélas, tout le monde ne comprend pas forcément le message du Mahatma.

Le 30 janvier 1948, en chemin vers une réunion de prière, Gandhi est abattu par balles près de Birla House, à New Delhi, par Nathuram Godse. Godse tient Gandhi pour responsable de la partition de l’Inde et, par là, de son affaiblissement. L’homme est, sans aucun doute, mort mais ses idéaux ont survécu.

Jawaharlal Nehru fait ce discours à la mort de Gandhi à la radio :

« Amis et camarades, la lumière a quitté nos vies, l’obscurité est partout, et je ne sais pas trop quoi vous dire et comment vous le raconter. Notre dirigeant bien-aimé, Bapu comme nous l’appelions, le père de la nation, n’est plus. Paut-être ai-je tort de dire cela ; néanmoins, nous ne le verrons plus comme nous l’avons vu toutes ces années, nous ne pourrons plus lui demander conseil ou consolation, et c’est un coup terrible, pas seulement pour moi, mais pour des millions et des millions dans ce pays. »

Le Mahatma a inspiré toute une génération de combattants dont le Dalai Lama, Lech Wałęsa, Dr Martin Luther King Jr., Cesar Chavez, Aung San Suu Kyi, Benigno Aquino, Jr., Desmond Tutu et Nelson Mandela qui sont considérés comme enfants spirituels de Gandhi et héritiers de la non-violence.

Pour terminer, je voudrais citer Bapu pour lequel chacun de par ses actions doit être le changement qu’il veut être dans le monde:

« Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde. »

De la part de tous les gens du monde, Bapu humhe tujhe salam !

* Published in print edition on 3 October 2014

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