« C’est Jugnauth qui choisira le moment de son départ…
|Interview : Raj Meetarbhan, Journaliste & ancien Rédacteur-en-chef de l’express —
… il refusera d’exaucer le vœu de ceux qui sont pressés de le voir partir »
« Il y a une inconnue dans l’équation politique : Roshi Bhadain. Il peut déclencher à tout moment un ‘effet papillon’ »
‘Il est hasardeux de croire que la chute de popularité de l’Alliance Lepep profite forcément à Ramgoolam ou à Bérenger’
Editorialiste pendant vingt ans à l’express, Raj Meetarbhan analyse ici une situation politique qui est plutôt floue et qui plonge le pays dans l’incertitude. Il évoque notamment le rôle potentiel de Roshi Bhadain, aujourd’hui fragilisé par des revers importants, les options de sortie de Sir Anerood Jugnauth, les forces et faiblesses du Premier ministre désigné, Pravind Jugnauth, et la capacité des partis d’opposition de remonter la pente.
Mauritius Times : Le départ de l’express, en tant que rédacteur-en-chef, vous a sans doute donné le recul nécessaire pour avoir une appréciation différente des relations, souvent ou naturellement conflictuelles, entre la presse et le pouvoir, et avec l’opposition. Quel regard portez-vous aujourd’hui sur ces relations presse-politiques ?
Raj Meetarbhan : La presse est par définition contestataire du pouvoir. De ce fait, elle n’a pas de relations avec les hommes qui gouvernent. Au contraire, elle fait face à ces gouvernants. La confrontation est perpétuelle. Au nom de la transparence de la vie publique, la presse réclame sans cesse des comptes à ceux qui sont aux commandes. En permanence, elle exige une amélioration des normes de gouvernance publique et donc irrite le pouvoir, quel qu’il soit.
Les dirigeants politiques que nous avons connus à Maurice n’ont jamais saisi le sens de la mission de la presse libre. C’est pourquoi les détenteurs du pouvoir n’ont jamais aimé les journalistes, sauf ceux qui sont à leur botte. Des journalistes indépendants sont vilipendés sur les caissons de camion s’ils ont un esprit jugé trop critique.
En fait, il suffit que la presse libre assume son devoir moral et défende les citoyens face aux puissants pour qu’elle soit accusée par les dirigeants du pays comme étant dans le camp de l’opposition. Un journaliste qui parle des services publics défaillants devient-il pour le coup un propagandiste de l’opposition ? Cette ineptie, si souvent constatée à Maurice, relève d’une inculture démocratique, sinon d’une étroitesse d’esprit affligeante.
* Après votre éloignement du monde de la presse, avez-vous une attitude plus implacable ou plus tolérante vis-à-vis des leaders politiques et de leurs « petits ‘power games’ égoïstes » qui faisaient l’objet des analyses et critiques de l’ancien éditorialiste de l’express ? En particulier par rapport aux dirigeants actuels dont Paul Bérenger, Navin Ramgoolam et les Jugnauth?
Peu importe sous quel angle je le vois, le portrait de nos politiciens reste inchangé pour moi. Journaliste ou simple citoyen, mes convictions sont les mêmes. J’éprouve la même aversion, quelles que soient les circonstances, pour ces liaisons immorales que nous appelons alliances électorales. Les koz-kozé clandestins qui donnent aux politiciens l’espoir d’une voie rapide à l’accession au pouvoir m’exaspèrent au plus haut point.
Il est vrai qu’avec leur Deuxième République avortée, Ramgoolam et Bérenger avaient touché le fond mais j’éprouve une déception tout autant profonde devant le manque de résultats sous les Jugnauth depuis fin 2014. Il me semble qu’à la place d’hommes d’Etat dotés d’un sens élevé des responsabilités, nous avons aux affaires aujourd’hui des manœuvriers politiques. Ils dépensent beaucoup trop de temps et d’énergie dans les intrigues et les tractations pour pouvoir s’occuper des problèmes prioritaires du pays.
* Lindsay Riviere a, sans doute, raison, n’est-ce pas, de soutenir qu’un journaliste qui veut être pris au sérieux ne doit jamais être trop proche des politiciens ? « Ce serait un suicide professionnel, » devait-il ajouter…
Mon ami Lindsay est issu, comme moi, d’une génération de journalistes qui croit que pour bien exercer son métier il faut éviter de fréquenter de manière trop assidue les politiciens. D’ailleurs, le Dr Philippe Forget, sous lequel j’ai eu le privilège de faire mes débuts en journalisme en 1980, encourageait les rencontres professionnelles avec les politiciens mais mettait en garde contre la convivialité avec ceux-là. Dans le but d’éviter les conflits d’intérêts.
Le journaliste doit s’efforcer de rester indépendant, à l’écart des politiciens. Or, comment le sera-t-il s’il compte dans son entourage proche des gens engagés en politique active ? Les journalistes sont aussi des êtres humains et sont susceptibles d’avoir les opinions brouillées par les sentiments s’ils ne prennent pas assez de distance. A force de côtoyer un politicien, le journaliste risque en définitive de devenir une simple courroie de transmission au service de son « ami » politicien.
Je crois que l’information est un combat et le journaliste un soldat de guerre. Ainsi, le journaliste a l’obligation de ne consentir à aucun accommodement avec l’adversaire s’il entend remporter la victoire.
* Faut-il vraiment de la distance pour comprendre ce qui se passe réellement au sein du gouvernement et pourquoi les choses se passent ainsi?
La proximité ne garantit pas non plus une bonne compréhension des guerres subtiles auxquelles se livrent les acteurs politiques entre eux. Il ne faut pas être dupe. Il ne suffit d’aller au bar ou au restaurant avec un politicien pour qu’il vous révèle le fond de sa pensée. Il cherchera en revanche à manipuler le journaliste avec qui il a tissé un lien étroit.
Tout l’art du journaliste réside dans sa capacité à obtenir de l’information sans céder à la tentation d’une proximité somme toute toxique avec la classe politique.
* Effectivement, il y a des guerres intestines. Les divergences, crocs en jambe, et les ‘proxy battles’ sont livrées à la consommation publique. Pourtant, personne au sein de l’alliance gouvernementale n’a intérêt à ‘rock the boat’. Mais c’est du jamais vu, non ?
Il faut relativiser ce dysfonctionnement interne que vous décrivez. Il n’est pas si inédit que cela. Nous avons connu en 1983 une dissension qui provoqua l’implosion du gouvernement MMM-PSM. Plus tôt, le pays avait vécu au gré des tumultueuses péripéties des relations qui existaient entre SSR et Gaëtan Duval. Oui, le gouvernement actuel apparaît divisé, écartelé. Mais ce bouillonnement a pour seule cause Roshi Bhadain. Les autres accrochages que nous avons notés, par exemple, celui qui a opposé Xavier Duval à Showkutally Soodhun ne sont que le résultat de petites batailles d’égo sans conséquence.
Bhadain est à l’origine de certaines actions spectaculaires dont la fameuse visite au CCID pour porter plainte contre le conseiller du ministre des Finances, Gérard Sanspeur. Nous avons, ici, un politicien non-conventionnel qui n’hésite pas à se mettre en conflit avec son propre parti si ses principes l’y obligent. Il est passionné par tout ce qu’il entreprend, trop même. Quand il se lance dans un projet, il file à toute allure sans se soucier des dommages collatéraux. L’unité de son parti prend des coups.
De même, quand il engage une bataille il le fait franchement, comme dans l’affaire Lutchmeenaraidoo. Aussi, il échappe au modèle classique et, donc, au contrôle de la direction de son parti. Du coup, son comportement est imprévisible. L’on a souvent comparé Bhadain à un électron libre. Mais il faut se rappeler qu’un électron libre peut, si les conditions sont réunies, s’arracher à son atome. Il retrouve alors son autonomie d’action…
La configuration actuelle, avec Bhadain mis sous l’éteignoir, n’est pas durable. L’accession de Pravind Jugnauth au poste suprême devra accélérer un dénouement final.
* Par ailleurs, on ne sait pas à ce stade si l’attente sera longue ou pas, mais la transition paraît laborieuse, ce qui pousse certains à se demander : Partira-t-il ou partira-t-il pas ? Qu’en pensez-vous ?
Je ne crois pas qu’Anerood Jugnauth aurait annoncé le 12 septembre dernier son départ s’il n’avait pas réellement l’intention de partir. Mais un homme de sa carrure, qui bénéficie en outre d’un crédit politique si important, refusera de quitter dans la disgrâce.
S’il part immédiatement, ce sera sous la contrainte. Après la saga de Heritage City, sa démission, comme Premier ministre, sera perçue comme la conséquence d’un désaveu ou d’une rupture avec sa famille politique.
Or, SAJ n’est pas un homme qui peut accepter l’ordre de s’en aller. Son départ sera volontaire. Il quittera avec panache. C’est lui qui choisira le moment de ce départ. Il refusera d’exaucer le vœu de ceux qui sont pressés de le voir partir. Pour rester, il pourra légitimement invoquer les « unfinished business » comme le dossier Chagos. Mais je crois qu’il cherche surtout à préparer, à sa convenance, un exit digne et honorable.
* Il paraît également que SAJ souhaite rétablir l’ordre au sein du gouvernement avant de partir, cela après qu’il ait obtenu le maintien de sa cité administrative. Le dossier passe à l’actuel ministre des Finances. Le ministre Bhadain conserve son poste mais aurait pris pour son grade, mardi, selon la presse, lors de la réunion du comité interministériel pour avoir « misguided » le Premier ministre. C’est certain que personne au sein de son parti n’osera le défier publiquement, mais voyez-vous le PM toujours « in command » ?
Je ne commenterai pas le présumé déroulement houleux de la réunion de mardi car nous sommes en présence de versions parfaitement contradictoires à ce sujet. Par contre, je suis en faveur d’une clarification rapide de la situation politique. L’attentisme est une attitude qui hypothèque lourdement la relance économique. Les investisseurs opteront pour le statu quo dans l’attente de la décision de SAJ. C’est suicidaire.
Non seulement, SAJ passera le relais à Pravind Jugnauth mais il a également fait comprendre qu’un remaniement s’ensuivra. Si, après l’avoir annoncé publiquement, le Premier ministre continue de différer une décision aussi fondamentale entraînant l’installation d’une nouvelle équipe à la tête du pays, cela ne peut rassurer les investisseurs. D’autant que l’identité du futur ministre des Finances est incertaine à ce stade.
En aucun cas, le calendrier d’un homme politique, fût-il le meilleur Premier ministre que le pays ait connu, ne saurait l’emporter sur le bon sens économique.
Pour commenter votre remarque sur l’autorité réelle du Premier ministre, je vous renvoie à la fameuse formule d’un ancien chancelier de l’Echiquier britannique, Norman Lamont, prononcée alors qu’un John Major faiblissant se maintenait à son poste de Premier ministre : « He is in office but not in power ».
* Lorsque la transition se fera, le prochain PM aura du pain sur la planche : la nouvelle cité et les autres gros dossiers à gérer : Omega Ark, BAI, Betamax, les adversaires du MSM qui se trouvent « parmi nous-même », ses alliés du jour… Challenging dans les circonstances actuelles, n’est-ce pas ? Le voyez-vous réussir le ‘deuxième miracle économique’ ?
Les gros dossiers ne se limiteront pas à ceux que vous énumérez. Loin de là. Il s’agira avant tout de remettre en marche la machine de l’économie, fortement grippée depuis quelques années déjà. Presque deux ans se sont écoulés depuis l’arrivée aux affaires du gouvernement Lepep, mais la morosité n’a fait que s’empirer dans pratiquement tous les secteurs d’activité. Sauf, bien entendu, pour le tourisme et les services financiers. Le tourisme a enregistré, pour les neuf premiers mois de l’année, une croissance de 9,7% des arrivées tandis que les services financiers devraient croître « at a higher rate of 5.4% in 2016 compared to the 5.3% growth in 2015 » prévoit Statistics Mauritius.
Il y a des réformes essentielles à mener, dont celle de la scolarité obligatoire pendant neuf ans. Sur le plan législatif, il y a des promesses que le gouvernement doit honorer avant la fin de son mandat, notamment la refonte des institutions parapubliques ou la libéralisation de l’audiovisuel. Je ne vois pas non plus ce gouvernement retourner devant le peuple sans assurer au préalable une distribution d’eau potable 24h/24, 7 jours/7.
Il y a un autre sujet que vous abordez dans votre question. Quand vous parlez de la gestion des guerres fratricides au sein du MSM, vous vous interrogez en fait sur les qualités de leadership de Pravind Jugnauth. Sur ce plan, je dois dire que le personnage a évolué significativement ces deux dernières années. Il a géré adroitement des situations de crise au sein de son parti. Bien qu’il ne fasse pas encore la même pointure que SAJ, il dispose d’une autorité adéquate pour se faire respecter. De toute façon, l’étoffe d’un leader ne s’acquiert pas du jour au lendemain.
* Pravind Jugnauth subira des tracasseries venant de son parti ainsi que des initiatives politiques en solo de son allié, le PMSD de Xavier Duval. Le voyez-vous capable de tenir le coup jusqu’à la fin du mandat de l’actuel gouvernement ?
Personne ne peut répondre à cette question car il y a des impondérables liés à deux facteurs distincts. D’une part, Pravind Jugnauth ne survivra pas à un éventuel effondrement de l’économie. Qu’il soit provoqué par des facteurs exogènes ou par des causes bien locales, une dégradation de la situation économique sera intenable pour le futur chef du gouvernement.
Deuxièmement, il y a une inconnue dans l’équation politique : Roshi Bhadain. Il peut déclencher à tout moment un « effet papillon ». Un battement d’aile dans la circonscription 18 à Quatre-Bornes peut causer une tempête à l’hôtel du gouvernement. Que le ministre des Services financiers abandonne son siège de député ou qu’il crée un nouveau parti, la scène politique s’en trouvera fortement perturbée.
* Même si le gouvernement connaît une baisse de popularité et qu’on ne sait pas encore si la majorité silencieuse a rejoint le camp de l’opposition, le MMM et le PTr ont tous deux réussi d’importantes démonstrations de force ces dernières semaines. Qui plus est, les leaders de ces deux partis ont signifié leur ferme intention de se présenter seuls aux prochaines législatives. Il y a donc un autre dossier, aussi sinon plus important que ceux qui exigent l’attention immédiate du leader du MSM : la recherche d’un nouvel allié politique pour les prochaines législatives… Qu’en pensez-vous ?
Ce que je pense des coucheries politiques, je l’ai dit plus tôt, assez vertement du reste. Cela me dégoûte que des impératifs d’ordre arithmétique ou les ambitions personnelles de leur leader puissent amener deux formations politiques à contracter une alliance. Souvenez-vous de 40+40=80. J’ose espérer que le pays ne soit jamais plus forcé à avaler de telles absurdités. Une alliance n’est légitime que si elle est fondée sur des sensibilités politiques communes et sur un programme désiré par toutes les parties.
Pour autant, je suis d’accord avec votre constat sur la chute de popularité de la majorité au pouvoir. Il y a des signes tangibles pour montrer que le gouvernement est au creux de la vague. Le contraire m’eût étonné d’ailleurs car le gouvernement n’a pas encore de bilan.
Pour le bien du pays, je souhaite que le futur Premier ministre s’appuie davantage sur ses réalisations concrètes que sur un calcul factice pour remporter les prochaines législatives.
* On ne sait pas si Pravind Jugnauth va effectivement compter sur l’apport électoral du ML et le soutien politique du PMSD lors de la prochaine échéance électorale, mais un ‘deal’ avec le MMM va sans doute nécessiter plus de flexibilité de la part du MSM par rapport à la réforme électorale – et la proportionnelle, non ?
C’est une question hypothétique à l’extrême. Elle présuppose que le MSM sera tenté par une alliance avec le MMM. Sur la réforme électorale, je dirais qu’elle est nécessaire pour mettre fin à l’iniquité du ‘First Past The Post’ qui a résulté en des aberrations énormes. Oui, le système électoral a un demi-siècle d’existence et il doit être dépoussiéré. A la lumière de notre expérience des élections et avec un minimum de bonne volonté de la part des formations politiques, il est possible de trouver une formule rapide et acceptable à tous.
Epargnez-nous toutefois le cirque des interminables tables rondes où l’on ne fait que tourner en rond sans avancer sur la question. Si le débat traîne en longueur, il y a des risques que cela mobilise beaucoup d’énergie aux dépens des enjeux économiques que je considère prioritaires.
* Navin Ramgoolam séduit toujours malgré ses tracasseries avec la justice, et l’électorat travailliste n’a aucune autre option jusqu’ici… Quant à Paul Bérenger, sa capacité de mobiliser les militants démontre qu’il demeure jusqu’ici la meilleure option pour le MMM – malgré ses défaites électorales et ses vaines tentatives – à trois reprises — d’accéder au poste de Premier ministre. Le leadership politique se fait vieillissant, mais il paraît que la joute pour les prochaines élections opposera ces deux leaders – personne d’autre – sans quelque béquille politique. Qu’en pensez-vous ?
D’abord, je dirai qu’il est hasardeux de croire que la chute de popularité de l’Alliance Lepep profite forcément à Ramgoolam ou à Bérenger. Ce ne sont pas les 2000 à 3000 partisans que l’un ou l’autre parvient à rassembler occasionnellement qui peuvent nous inciter à penser qu’ils ont retrouvé leur « capacité » de mobiliser.
Toutefois, il est vrai que la succession de Ramgoolam et de Bérenger ne sont pas d’actualité. Il faut se rendre à l’évidence : tant pour le PTr que pour le MMM, les partisans savent qu’il n’y a pas d’alternative au leadership actuel. Ils restent à leur poste respectif par défaut. Pendant un moment, les Travaillistes ont cru qu’Arvind Boolell allait reprendre le flambeau. Or, celui-ci a jeté l’éponge avant même de monter sur le ring pour affronter Ramgoolam. De même, le MMM avait créé l’illusion d’un nouveau départ avec de nouveaux statuts. Steven Obeegadoo et les militants les plus optimistes doivent se mordre les doigts d’avoir consacré autant d’énergie à vouloir rénover les structures de leur parti.
Vous avez raison de souligner les multiples tentatives ratées de Bérenger d’accéder au poste de Premier ministre. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, expliquez-moi, en vertu de quel raisonnement la quatrième tentative, elle, s’avérera fructueuse.
* Ce qu’il faut probablement retenir à partir de ce congrès-anniversaire du MMM, récemment, c’est l’accueil que les militants ont accordé à l’annonce de Paul Bérenger sur l’intention du MMM de se présenter seul aux prochaines élections générales. Tous ceux qui ont pris leurs distances de leur parti pour rejoindre le camp des indécis en raison des alliances « contre-nature » contractées par le MMM vont sans doute revenir pour affronter leurs adversaires historiques…
Le paysage politique est devenu très fluctuant. Je ne suis pas sûr que la notion d’adversaire historique ou de leader vénéré soit toujours valable. Avec l’avènement des réseaux sociaux et des flux d’informations sans cesse en expansion, il faut s’attendre à moins de sentimentalisme et davantage de pragmatisme parmi l’électorat jeune. Ces indécis dont vous parlez pourraient bien, à mon avis, être tentés éventuellement par un parti jeune, répondant aux attentes modernes et sachant bien utiliser les technologies digitales.
* « Lekours ine fini largué » donc, et il serait probablement salutaire pour le pays que les deux grandes formations politiques s’affrontent lors des prochaines législatives – et ainsi « cut down to their proper size » les partis-symboles et autre béquilles politiques ? Mais au risque que le pays soit coupé en deux – comme dans le sillage de 1983 ?
Ce qui sera salutaire pour le pays, c’est la relance économique. Pas de vivre en campagne électorale de manière permanente. Si cela n’en tenait qu’à Bérenger, il aurait donné le signal de départ des courses au lendemain des législatives du 10 décembre 2014.
Mais venons-en à l’affrontement direct entre les « grandes formations » que vous préconisez. Depuis décembre 2014 je suis devenu prudent dans mon évaluation de la force respective des partis. La situation sur le terrain est plus dynamique que jamais et rien n’est gelé de manière définitive. Personne n’est grand ni petit de manière définitive.
Oui, il est bon en démocratie d’avoir des élections « claires » sans que personne ne s’appuie sur des béquilles ni se cache derrière des symboles. Mais ne présumons de rien et ne tirons pas de conclusion hâtive sur la configuration électorale de 2019. Ne désespérons pas de voir émerger une nouvelle force apte à engloutir les « grands » partis classiques.
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