« Je ne suis pas attaché au poste de Premier ministre. Il y a une vie après la politique active…

Interview : Dr Navin Ramgoolam, Leader du PTr

… je saurais partir à temps – le jour venu »

« SSR avait vu en Anerood Jugnauth, quelqu’un qui avait du caractère et qui n’allait pas se laisser manipuler par d’autres. Encore une fois,
il avait vu juste » 

« Contrairement à ce que prétendent certains esprits chagrins, une personne devient Premier ministre, non pas par héritage, mais par la voix et la décision du peuple. Si cela avait été une question purement dynastique, j’aurais
été élu en 1991 ! » 


Evènement très attendu cette semaine : la célébration des 75 ans du Parti travailliste. Notre invité, cette semaine le Leader du Parti travailliste, et aussi le Premier ministre de la République de Maurice, partage les sentiments qui l’animent par rapport au passé glorieux de son parti. Il jette aussi un regard critique sur le présent, tout en restant résolument ancré vers l’avenir. Il évoque le principe de la continuité dans l’action de son parti, axé sur la défense des valeurs fondamentales depuis sa création en 1936 à ce jour. 


Mauritius Times : A quelques jours des célébrations pour marquer le 75ème anniversaire du plus vieux parti de l’hémisphère sud – après l’ANC de Nelson Mandela – quels sont les sentiments qui vous animent ?

Dr Navin Ramgoolam : Beaucoup d’émotion bien sûr. Mais aussi, je dois le dire, la fierté de mesurer le chemin parcouru depuis cette année 1936 où Maurice Curé fonde le Parti travailliste.

Je dois également avouer que j’éprouve un grand respect et beaucoup d’humilité vis-à-vis des tribuns qui, dans des conditions pénibles, n’ont jamais abdiqué, et c’est avec une profonde reconnaissance que j’évoque leur lutte. Nous avons hérité d’un parti fondé par des personnalités illustres. We are standing on the shoulders of these giants today.

Le Parti travailliste a façonné l’histoire de ce pays et, c’est avec humilité que je continue cette œuvre depuis que j’ai pris la direction du parti en 1991.

* Qu’est-ce qui, à votre avis, explique que le PTr a tenu ces 75 années et demeure, valeur du jour, parmi les grands sinon le plus grand parti du pays alors que d’autres et non des moindres dont le PMSD, l’IFB, le CAM, des partis qui ont aussi marqué l’Histoire du pays d’une manière ou d’une autre ont été réduits à être des partis marginaux ou ont tout simplement disparu de la scène publique ?

Ce qui fait la force du Parti travailliste, c’est que d’une part, depuis sa création jusqu’à aujourd’hui, il est resté un parti national ralliant derrière lui toutes les communautés du pays et d’autre part, c’est un parti qui n’a jamais oublié que la finalité de tout son engagement et de toutes ses actions politiques, c’est l’épanouissement humain.

Même aux pires moments de divisions pendant la période de l’indépendance avec une cristallisation de 44% de nos compatriotes votant contre l’indépendance, le PTr a gardé ses portes ouvertes à toutes les communautés.

Après une campagne de frayeurs, suivie de moments traumatisants avec des bagarres raciales quelques semaines avant le 12 mars 1968, tout laissait croire que le pays allait connaître une fracture sociale irréversible. Mais les qualités de rassembleur de Sir Seewoosagur Ramgoolam (SSR) ont contribué à créer une vraie nation mauricienne.

SSR était de la même génération que ses amis qui incluaient Kwame NKrumah du Ghana – le père de l’indépendance en Afrique, Seretse Khama – leader de l’indépendance au Botswana, Léopold Sédar Senghor – premier Président du Sénégal, Jomo Kenyatta – père de la Nation au Kenya, Kenneth Kaunda de la Zambie.

Il y a toujours eu des liens extrêmement étroits entre l’ANC et le PTr. Les valeurs sont toujours restées les mêmes.

Le PTr porte dans ses gènes le sens de l’unité, du rassemblement. Et c’est une des raisons pour lesquelles il est aussi ancré dans la réalité mauricienne. Ce parti répond à des aspirations profondes de la nation mauricienne.

* Le PTr c’est aussi les grands tribuns comme Curé, Anquetil, Rozemont, Pandit Sahadeo, Seeneevassen. A quel âge avez-vous commencé à entendre parler de ces grandes figures et quand avez-vous pris conscience de leur poids dans l’Histoire de notre pays?

Dès mon plus jeune âge, ces personnes faisaient partie, en quelque sorte, de ma vie. J’entendais parler les aînés qui venaient à la maison pour rencontrer mon père. Ils tenaient des réunions politiques, discutaient de l’avenir du pays. C’est là que j’ai entendu pour la première fois parler de l’indépendance. J’ai le souvenir d’une ambiance de camaraderie, de bonne humeur, et ce, même s’ils discutaient de choses vraiment sérieuses qui allaient changer le destin de notre pays.

* Comment se passaient les réunions politiques chez vous ? Quels sont les moments forts qui vous viennent à l’esprit ?

Les discussions se tenaient dans une atmosphère cordiale.

Je me souviens de quelques anecdotes… Par exemple, lors d’une réunion, les dirigeants du parti étaient préoccupés par les maigres moyens qu’ils avaient pour participer à une campagne électorale où l’artillerie lourde du gros capital était mobilisée par nos adversaires.

Une décision avait été prise : celle de demander à nos partisans d’utiliser les voitures du parti opposé pour aller voter tranquillement, dans la discipline. Effectivement, nos partisans ont suivi la consigne et ils ne se sont pas laissé impressionner par l’importante flotte de voitures de nos adversaires. Pour certains, c’était la première fois de leur vie qu’ils voyageaient à bord d’une voiture.

Il y avait aussi l’élection de Romriky Ramsamy contre Sir Gaëtan Duval à Curepipe. Cette élection allait être, comme on le sait, un tournant important de l’histoire politique de notre pays.

Romriky Ramsamy avait battu Gaëtan Duval et ce dernier, découragé, avait décidé d’abandonner la politique pour se consacrer à sa profession mais l’élection de Romriky Ramsamy devait être annulée. Sur la fiche de candidature, son prénom avait été mal écrit. Et là, contre l’avis de plusieurs agents travaillistes à Curepipe qui insistaient pour que l’on désigne un autre candidat, on avait présenté Romriky Ramsamy à nouveau comme candidat et c’était Gaëtan Duval qui avait été élu.

On sait que c’est ce même Gaëtan Duval qui remplacera éventuellement Koenig et qu’il deviendra un peu plus tard le leader charismatique du PMSD. Il réussira à convaincre 44% de l’électorat à voter contre l’indépendance.

* Que retenez-vous des obstacles que votre père avait eu à surmonter et la manière dont lui-même et ses lieutenants faisaient face à ces obstacles ?

La vie politique, lorsque vous voulez accomplir des choses difficiles, est remplie d’obstacles. C’est pareil aujourd’hui. Lorsque mon père commence à évoquer l’indépendance, nous sommes dans une colonie anglaise et pour beaucoup de Mauriciens, cela paraît utopique. Certains ne veulent même pas en entendre parler.

Au fur et à mesure que ce combat prend de l’ampleur, on voit apparaître des campagnes de dénigrement et de mensonge. Certains essaient de faire croire que la lutte pour l’indépendance, qui est une lutte politique et historique, est une lutte ethnique. Ce faisant, ils essaient de diviser le pays. C’est toujours le cas aujourd’hui : c’est la même stratégie qui est employée.

Quand vous êtes novateur, que vous essayez de construire l’avenir en prenant en considération vos principes et vos convictions, il y aura toujours des rétrogrades qui utiliseront toutes sortes de stratégies et autres manœuvres pour vous empêcher d’avancer. Je prends un seul exemple : la démocratisation de l’économie, une notion qui est au centre de mon action politique depuis plus de 10 ans.

Vous avez sans doute observé cette campagne incroyable dans certains journaux et sur les ondes de certaines radios pour essayer de faire croire que la démocratisation de l’économie était en fait un concept raciste. Vous rendez-vous compte de ce que cela signifie ? Au 21ème siècle, dans un pays moderne, il y a encore des personnes qui pensent de cette façon ? Mais il faut savoir dépasser toutes ces critiques et voir plus loin.

Au fait, il y a eu cette campagne parce que c’était une manière d’empêcher l’émergence même de cette démocratisation. Et certains journaux ont extrêmement bien joué sur ce registre en transformant un concept de justice sociale et économique en sectarisme.

Quand l’on veut construire l’avenir, l’on trouve toujours sur sa route ceux qui ont beaucoup à perdre lorsque s’installe le progrès ; c’est ce progrès même qui permet à la population de réfléchir et de questionner un système établi. Vous croyez que c’est un hasard que dans certains cercles on soit toujours contre les idées progressistes ?

* Les valeurs qui animaient les fondateurs du Parti travailliste à ses débuts et durant des décennies ont dû largement contribuer à pérenniser le travaillisme dans la conscience collective. Comment alors expliquer 1982 ? Un accident de parcours ? Ou était-ce inévitable du fait que la direction du parti, à l’époque, était coupée des réalités du pays, des aspirations de la jeunesse mauricienne, et avait, en somme, un problème de « generation gap » ? Ou est-ce que c’est le résultat de la propagande du MMM ?

D’abord, soyons objectifs. La défaite de 1982, la plus importante de notre parti, a vu quand même le soutien de plus de 30% des Mauriciens, même si en raison du système électoral, nous avons perdu 100% des sièges. Nous sommes aujourd’hui à presque 30 ans de cette élection et on peut commencer à la regarder avec un certain recul.

A partir de 1976, il se pourrait qu’il y ait eu une certaine usure : la responsabilité du pouvoir est une chose épuisante. Mais, faut-il aussi se rappeler de la situation économique difficile qui prévalait quand le prix du baril de pétrole avait augmenté de six fois son coût initial. Le gouvernement d’alors avait pris la décision de ne pas céder aux exigences de la Banque mondiale qui proposait le démantelement du Welfare State même si c’était extrêmement difficile de le maintenir.

Nous avions aussi à faire face à un parti avec une machine à propagande digne de l’époque soviétique, ne reculant devant rien pour salir l’adversaire – rappelez-vous de l’incendie du Mauricien et des grèves sauvages dans plusieurs secteurs, y compris celui du transport.

Mais le pire, c’étaient les ennemis au sein même du parti qui — clairement — étaient de connivence avec l’opposition pour déstabiliser le parti. L’épreuve la plus difficile qui avait marqué Sir Seewoosagur, c’était ce sentiment d’avoir été trahi par ceux à qui il avait fait confiance et éventuellement, il y a eu sa défaite aux élections dans son fief, Triolet/Pamplemousses.

* 1982 avait sans doute énormément marqué Sir Seewoosagur Ramgoolam et il a sans doute fait part à ses proches de ses sentiments concernant les raisons de la défaite. Pensait-il, selon vous, que le non-renouvellement du parti en 1976 était une erreur ? Et qu’il n’a pas su partir à temps ?

Il est toujours facile de faire des analyses avec du recul en oubliant les réalités du moment. Sir Seewoosagur avait certainement ses raisons de rester à la tête du parti, peut-être pour maintenir et sauvegarder l’unité. Il voulait céder sa place mais il y avait trop de querelles internes.

* Si l’on peut reprocher à Sir Seewoosagur de n’avoir pas su passer le relais en 1976 – du moins avant la débâcle de 1982 –, les historiens vont sans doute se poser des questions sur les raisons de son refus de reprendre la barre du gouvernement en 1983 alors qu’il y avait une très grande majorité de l’électorat réclamant son retour aux affaires lors du dernier meeting avant les élections de 83. Pourquoi ce désistement en faveur du MSM de Jugnauth en 83 alors qu’il pouvait reprendre la barre pour ensuite passer le relais au PTr de Boolell ?

C’est ce que je lui avais conseillé mais, pour lui, c’était le pays qui devait passer avant toute autre considération. Il était malade et épuisé. Il savait qu’il n’allait pas vivre longtemps.

Et il avait vu en Anerood Jugnauth, quelqu’un qui avait du caractère et qui n’allait pas se laisser manipuler par d’autres. Encore une fois, il avait vu juste.

* Lorsque vous vous souvenez de la défaite du PTr 1982 et de la commission d’enquête mise sur pied concernant le recrutement dans la DWC, etc., période humiliante pour votre père, vous dites-vous que le retour au pouvoir en 1995 et 2005 constituent une vengeance de l’Histoire pour le PTr ? C’est-à-dire que le PTr « got vindicated » ?

Le mot vengeance ne fait pas partie de mon vocabulaire. Mais effectivement quand vous avez été victime d’une énorme injustice et que vous arrivez à faire reconnaître à la population qu’il s’agissait d’une injustice, vous pouvez parler d’une “revanche de l’Histoire”. Je dis bien une revanche, pas une vengeance. Quel leader ne serait pas heureux de ramener son parti au sommet après des moments extrêmement difficiles ?

* Vous avez été Premier ministre de 1995 à 2000, vous avez connu la traversée du désert pendant cinq ans avant de revenir au pouvoir en 2005, et ce, jusqu’à ce jour. L’expérience et le flair politique acquis au fil des années – et des alliances et mésalliances – vous ont sans doute été utiles dans l’élaboration des stratégies politiques utiles pour « tame » ceux-là mêmes qui avaient été responsables de la débâcle de 1982…

Ma traversée du désert, comme vous dites, a été un moment sans doute difficile politiquement, mais sur le plan de la réflexion, sur le plan personnel, ce sont des moments qui, je crois, m’ont fait comprendre beaucoup de choses. Vous savez que le pouvoir, par définition, vous isole un peu. Ces moments m’ont aussi fait comprendre que l’on doit toujours être proche de la voix du peuple. Il faut sans cesse écouter les citoyens. Ce sont eux qui vous font rester à l’écoute du pays et vous permettent ainsi de mieux le comprendre.

On apprend plus d’une défaite que d’une victoire.

* Votre directrice de communication nous a dit, la semaine dernière, que l’important pour le PTr, ce sont ses « core founding values » et que « the rest is immaterial, » par rapport au « company (the Labour Party) keeps ». Vraiment ?

Les vraies valeurs sont éternelles.

* Pensez-vous qu’il est nécessaire d’insuffler plus de pragmatisme dans le programme idéologique du PTr au regard des défis qui guettent le pays dans les années et décennies à venir ? C’est-à-dire davantage de « sithanénisme » dans son programme idéologique en vue de mettre en place une structure économique plus efficiente ?

Le PTr a toujours fait preuve de pragmatisme. C’est sans doute le parti qui a le plus réussi à sans cesse concilier les grands principes avec les réalités du moment. Moi, je vois les choses de cette façon: votre idéologie et vos convictions profondes sont comme un phare au bout du chemin. Il est là, il est fixe et il vous guide.

Mais sur votre chemin, il y a des obstacles qui peuvent vous faire prendre des voies différentes à cause des réalités du moment. Toutefois, il vous suffit de lever la tête, de regarder en direction du phare et vous retrouverez tout de suite votre ligne directrice, et par conséquent, votre chemin. Et ça, le PTr a toujours su le faire.

Je crois fermement dans la combinaison de justice sociale et d’efficience économique.

* Toujours en ce qui concerne les options idéologiques du PTr, êtes-vous satisfait que votre précédent gouvernement a pu « walk the talk » par rapport à son programme de démocratisation de l’économie ? Et estimez-vous que la poursuite de ce programme se fera dans de meilleures conditions avec le présent régime – au profit de tous, pas seulement des alliés ou de quelques bénéficiaires proches du pouvoir ?

La démocratisation de l’économie est un principe central de mon action politique. Mais c’est un travail de longue haleine que nous avons commencé, il y a maintenant quelques années, et que nous continuons.

* Vous avez écouté Joseph Stiglitz la semaine dernière. Faites-vous aujourd’hui une lecture différente des options économiques adoptées par votre gouvernement ?

Pas nécessairement. Mais on apprend toujours dans la vie. Le contexte économique change de façon rapide. Il faut s’y adapter.

D’ailleurs, je lui ai dit que j’ai toujours été contre une politique économique dictée par le « trickle down economics » – ce en quoi il croit fermement lui aussi.

* Un passé glorieux, « 75 years of noble history », comme le souligne votre directrice de communication, c’est très bien mais pas nécessairement suffisant pour assurer l’avenir du parti – et du pays. Vous avez sans doute un programme pour assurer cet avenir et laisser vos empreintes dans l’Histoire, n’est-ce pas ? Est-ce que le PTr a encore beaucoup à accomplir ?

L’Histoire de notre parti se caractérise par la continuité. Tout simplement parce que nos motivations profondes touchent à des choses essentielles qui ne changent pas. Quand le centre de votre action est profondément ancré dans votre combat contre l’injustice, pour l’épanouissement de l’humain, vous trouvez toujours l’inspiration pour construire l’avenir. Et cela fait 75 ans que nous le démontrons.

* Vous auriez sans doute souhaité que l’adoption de la « Equal Opportunity Act », la mise en place d’un Sénat (comme annoncée dans un de vos précédents programmes gouvernementaux), et une véritable réforme électorale fassent partie de votre héritage politique ? Mais encore faut-il « walk the talk » ?

En effet, je suis le premier à parler de « equal opportunity » : c’était en 1991. Xavier Luc Duval en a parlé aussi après. Vous savez la raison-d’être même du PTr se résume en ces deux mots : « equal opportunity ».

Nous nous sommes rendus compte que la loi adoptée par l’Assemblée doit être revue. La nouvelle loi sera votée cette année.

* Faut-il vraiment instaurer un régime présidentiel pour assurer l’avenir du pays ? A quoi servira-t-il ?

On va en débattre avec des experts constitutionnels. Déjà, en avril, le Professeur Carcassonne sera là. D’autres légistes détenant l’expertise en matière de Constitution viendront également à Maurice. Du côté mauricien, il y aura l’apport de l’ancien chef juge Lallah et celle de Me Guy Ollivry. Il nous faudra bien analyser toutes les implications d’un tel changement avant de prendre une décision.

* Nous parlions auparavant du désistement de SSR en faveur du MSM de Anerood Jugnauth. Vous avez sans doute « many more miles to go » mais songez-vous parfois à l’après-Ramgoolam ? Allons-nous assister à un désistement en faveur du MSM de Pravind Jugnauth ou allez-vous passer le relais au PTr de… ?

Personne n’est irremplaçable.

Contrairement à ce que prétendent certains esprits chagrins, une personne devient Premier ministre, non pas par héritage, mais par la voix et la décision du peuple. Si cela avait été une question purement dynastique, j’aurais été élu en 1991 !

N’importe qui peut devenir Premier ministre de notre pays. First and foremost, he or she has to earn the prime ministership. Contrairement à ce que Shakespeare avait dit, dans le cas du prime ministership, don’t expect “greatness to be thrust upon you”. You have to earn it.

Je l’ai déjà dit : Je ne suis pas attaché au poste de Premier ministre. Il y a une vie après la politique active. Je saurais partir à temps – le jour venu.


* Published in print edition on 18 February 2011

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