« Si Ramgoolam cède à la pression du MSM… ce sera la contestation de son leadership »

Interview: Jack Bizlall

Ramgoolam a une majorité sur le couteau à l’Assemblée nationale. Il aura donc à jouer au funambule avec des couteaux attachés aux talons. 

L’affaire Medpoint n’arrête pas de défrayer la chronique surtout après la démission collective des ministres du MSM et, contre toute attente, la revendication de leur appartenance au gouvernement et à l’Alliance de l’Avenir. Jack Bizlall, syndicaliste et homme politique chevronné, nous livre ses observations sur cet événement politique majeur survenu dans notre paysage politique local.  

Mauritius Times : Dan Maraye aura été probablement celui qui a résumé le mieux le coup d’éclat des ministres démissionnaires du MSM, cette semaine : « Lev paké, resté ! » Il est un Travailliste, il ironise, mais sa boutade traduit en quelques mots l’état d’esprit qui anime les rouges actuellement. Il me semble aussi qu’ils ont hâte de voir la conclusion logique du coup d’éclat du MSM. Qu’en pensez-vous ?

Jack Bizlall : Au fond, Dan Maraye pense à ‘lev paké alé’ qui est l’expression la plus utilisée et que lancent d’habitude les propriétaires envers leurs locataires quand ces derniers agissent en propriétaire. Cela exprime mieux ce que la majorité des Travaillistes pensent ces jours-ci. Mais entendons-nous bien, les Travaillistes ne sont pas les propriétaires du pays et ce sont eux qui continuent à soutenir l’oligarchie qu’est la famille Jugnauth qui, elle, croit que le pays lui appartient. Les Travaillistes sont ainsi doublement coupables.

C’est une bande des Pieds Nickelés qui nous gouverne, avec des capacités d’Elastoc en termes de la longueur de leurs bras et le toupet des frères Dalton. Je suis un grand amateur de bandes dessinées depuis mon enfance. Depuis quelques temps, je n’en regarde plus, je ne fais que suivre ce qui se passe en politique dans notre pays comme dans beaucoup d’autres pays.

De quel coup d’éclat parlez-vous ? Ce n’est qu’un épisode de ces séries brésiliennes qui décrit une histoire sans aucune éthique. Les électeurs sont réduits à de simples spectateurs qui se demandent comment le feuilleton va se prolonger et ce qu’on va inventer encore.

Quand Ramgoolam va retourner après son ‘breathing space’, il prendra un ‘Black Label time’ pour ensuite écouter ce que Pravind Jugnauth a à lui dire au nom de la famille Jugnauth. Les cinq autres Pinocchio vont attendre le dénouement de toute cette histoire comme des sujets fidèles au roi, à la reine et au prince héritier.

* Même si ce coup d’éclat fragilise dans une certaine mesure l’actuel gouvernement, le retrait du MSM de l’Alliance de l’Avenir (éventuellement ?) ne viendra pas mettre en péril, valeur du jour, sa majorité parlementaire. Qu’est-ce qui expliquerait donc, à votre avis, ce coup d’éclat du MSM ? Mauvais calcul ? Coup d’orgueil ?

Dans les faits, effectivement, l’existence du gouvernement n’est pas présentement en péril. Mais Ramgoolam a une majorité sur le couteau à l’Assemblée nationale. Il aura donc à jouer au funambule avec des couteaux attachés aux talons. Le PMSD et le MR vont le tenir par la partie la plus fragile de son anatomie politique, et il aura à faire face à une fronde à l’intérieur du PTr.

S’il cède à la pression du MSM et que les ministres de ce parti retrouvent leur poste ministériel, la satisfaction actuelle des Travaillistes va se transformer en colère. Si la force politique du MSM se renforce, ce sera la contestation de son leadership. Si la présence du MSM au sein du gouvernement se réduit, il aura à vivre avec les tractations du MSM avec l’opposition pour miner ses aspirations de rester au pouvoir jusqu’à la fin de ses jours.

Dans les faits, le ‘coup d’éclat’ du MSM risque de se terminer par un coup d’état politique. Le perdant serait évidemment Ramgoolam. Un perdant ne peut être que celui qui possède quelque chose au préalable. A moins que celui que l’on sait ne vienne avec sa pompe à bicyclette lui donner de l’air. Ce sera pour la quatrième fois. Souvenez-vous qu’il a été nommé leader de l’opposition, qu’il a pu conserver son poste de député, et qu’il est devenu une première fois Premier ministre grâce ou à cause de Bérenger. Il y a un proverbe qui vous dit que si votre partenaire vous trompe une première fois, c’est lui qui a tort, mais s’il vous trompe une deuxième fois, c’est vous qui avez tort. Il y a, en politique à Maurice, quelques sadomasochistes invétérés ou des personnes qui aiment porter des cornes comme le dit la chanson de Serge Lama ‘Je suis cocu mais content’.

* On aurait pu comprendre la démarche du MSM de se séparer de ses actuels alliés s’il s’agissait de désaccord portant sur des nominations ou par rapport à la politique gouvernementale, mais partir pour une question de « manière faire » de l’ICAC dans une enquête de corruption alléguée, c’est être mal inspiré… Et pas nécessairement payant, d’un point de vue politique ?

Effectivement que demande au fond Pravind Jugnauth sinon deux choses : Que Ramgoolam demande à Hanoomanjee de reprendre son poste et qu’il y ait un revirement de décision de la part de l’ICAC et éventuellement du DPP. Il ne peut y avoir une autre demande.

Ramgoolam peut satisfaire la première demande puisqu’il a le pouvoir d’avaler son crachat. On ne peut l’en empêcher. Mais l’opinion publique lui demandera de rendre des comptes : pourquoi il a demandé à Hanoomanjee de ‘step down’ pour ensuite lui demander de retourner à son poste ? Sauf s’il nomme le gantier de circonstance pour présider un Fact Finding Committee afin de fabriquer des mitaines pour Hanoomanjee. Mais pour changer le cours des actions initiées par l’ICAC et surtout par le DPP, il faudra qu’il joue au croquemitaine lui-même vis-à-vis de tout le monde. S’il ose le faire, ce sera sa fin politique.

* Pravind Jugnauth crie à l’injustice devant ce qu’il qualifie de « manière de faire » de l’ICAC, par rapport à l’arrestation de Maya Hanoomanjee et il semble croire que la suite et la conclusion finale de toute l’affaire réside entre les mains du Premier ministre. Ce qui laisse croire qu’il ne s’attendait pas à ce que son collègue du parti soit interpellé par l’ICAC et que le PM dispose de l’influence pouvant mettre à l’abri Maya Hanoomanjee ou toute autre personne…

D’une part, rappelez-vous dans quelle circonstance l’ECO a été dissoute. D’autre part, consultez la loi pour connaître les procédures au moyen desquelles l’on révoque ou l’on nomme les directeurs de l’ICAC. Tout est possible quand on est au pouvoir ou quand on est au contrôle de la machine qui fait la loi à défaut d’être au contrôle des institutions.

Franchement, vous voyez Ramgoolam convoquer les directeurs de l’ICAC pour leur demander de retourner sur leur décision ? Croyez-vous que Om Kumar Dabidin, Jayraj Hauroo et Ajay Kumar Utchanah ont été suspendus par la PSC sur décision du Secrétaire du Cabinet et de la fonction publique sans raison valable ?

J’ai proposé hier à une personne, haut cadre de la fonction publique, d’écrire un livre sur le pouvoir et les responsabilités des fonctionnaires. C’est une personne qui a une rigueur dans l’application des procédures et qui a un profond respect de la déontologie de ses fonctions.

J’ai écouté Rashid Imrith l’autre jour à la radio. Je tiens à lui dire que les hauts cadres de la fonction publique ne sont pas les factotums des ministres. Je ne partage pas son point de vue. Ils ont des responsabilités et ils sont ‘sanctionables’, surtout les lèche-bottes de nos ministres. Que Rashid Imrith les rassemble pour un débat sur la question du pouvoir politique face au pouvoir administratif.

Je vous dis ceci en toute lucidité : tous les citoyens de ce pays ont une opinion tranchée sur l’affaire Medpoint. Ils condamnent autant la pratique que les responsables, sauf les amis de Malhotra… Toute manipulation institutionnelle pour étouffer cette affaire sera suivie par un soulèvement populaire.

Si la société dit de droit ne peut respecter le droit au nom du droit, il serait tout à fait du domaine des droits de se soulever contre cette société. Dans presque tous les pays à travers le monde, il ne suffit que d’une étincelle pour déclencher de tels soulèvements. Si Ramgoolam veut prendre ce risque, il aura à suivre les pas des dictateurs et finir comme eux. Le peuple trouve toujours une obligation pour aimer et une raison pour haïr son leader politique.

* Dans la logique des dirigeants politiques, un allié faible est toujours bien utile. C’est davantage utile lorsque l’allié en question fait l’objet d’une accusation de corruption puisqu’il devient du coup un ‘liability’ politique aux yeux de l’électorat – et d’autres partis dans l’arène politique. Ramgoolam, agit-t-il, à votre avis, selon cette même logique ?

Vous faites erreur. Ce qui au départ était un allié faible, Ramgoolam en a fait un allié fort. Quand il a été élu en 2005, il a voulu faire partir Anerood Jugnauth du Reduit, il n’a pas pu le faire parce que la Constitution ne le permet pas. Quand il a eu l’occasion de le faire partir quelque temps après, il est allé le voir pour lui demander, presque à genoux, de rester comme Président. Aux dernières élections, il a donné beaucoup de sièges dans des circonscriptions sûres au MSM et après, il a alloué six ministères à ce parti. Il est lui aussi un gonfleur de pneus à ses heures. Mauvaise habitude qu’il a prise de son voisin de River Walk.

Ce qui se passe aujourd’hui, c’est que le MSM agit en partenaire fort. C’est face à ce partenaire rendu fort par lui-même qu’il va sans doute avoir besoin d’agir. Vous savez, les dirigeants politiques sont de drôles de types. Ils rendent forts ceux qu’ils souhaitent soumettre à leur autorité. Le plaisir est apparemment grand et le prestige encore plus grand. La question est de savoir s’il va réussir. Tout est question de soumission en politique.

Ramgoolam va-t-il pouvoir dompter les Jugnauth ? Je ne crois pas. La solution est de leur dire de retourner ou de partir sans compromission. Mettons le MSM à sa place. L’affaire Medpoint doit être tranchée dans la clarté. Il faut qu’il y ait remboursement (volontairement ou pas) de Rs 144.7 M, sanctions contre les responsables et changement de comportement de nos politiciens. C’est sur ces trois points qu’il faudra juger Ramgoolam.

* Lorsque les apparatchiks du MSM disent dans les locaux de leur parti que Ramgoolam était au courant de l’arrestation imminente de Maya Hanoomanjee et qu’il aurait laissé faire, cela confirme en quelque sorte que le leader travailliste n’aurait jamais été tenu en otage par le MSM, comme ont voulu le faire croire ceux qui voulaient forcer une alliance PTr-MMM. Qu’en pensez-vous ?

Ramgoolam est comme ce propriétaire d’enterrement qui tient la table de jeu et distribue les cartes, mais il ne joue pas et tient la cagnotte. Au petit matin, tous les joueurs partent plumés et c’est le ‘cagnoteur’ qui rentre chez lui les poches pleines. Il déchire les cartes et les jette au coin de la rue, en achète d’autres et attend que quelqu’un meurt dans le coin pour recommencer de nouveau. S’il voit Pravind Jugnauth se suicider politiquement, croyez-vous qu’il ne serait pas content de le laisser faire ? Toutefois, un mourant tient toujours en otage un ‘cagnoteur’. Il y a pourtant des cagnoteurs qui vont prier pour que les mourants meurent et il y a même certains qui tirent ‘loryé anba latet’ des mourants, pour qu’ils partent le plus vite possible.

Tous les partis politiques ‘pouvoiristes’ ont besoin de Ramgoolam. Tout le monde a peur de lui. Personne dans l’Etat ou dans la sphère du pouvoir ne peut ou ne veut s’opposer à lui et encore moins le combattre. Mais les signes de la contestation apparaissent. C’est l’élément le plus important dans le changement politique qui s’opère depuis quelque temps.

* Le leader du MSM affirme qu’il n’a rien à voir avec le rachat de Medpoint, décision prise, dit-il, collectivement par le Conseil des ministres et il s’est retiré lors de l’examen du dossier par les ministres. On ne sait pas comment l’ICAC va réagir aux critiques de Pravind Jugnauth concernant sa ‘manière de faire, mais faut-il qu’elle vienne démontrer son indépendance, son efficacité et des résultats probants ?

Comment peut-il dire cela ? Assumons que ce soit vrai. Doit-on comprendre qu’il n’était pas d’accord avec cette tractation depuis le commencement, qu’il n’a fait aucun suivi et qu’il n’a fait que débourser l’argent public ? Si tel est le cas, sa responsabilité est doublement plus grande.

L’ICAC n’a pas à se soucier des critiques de Pravind Jugnauth. L’ICAC doit agir selon les pouvoirs qu’elle détient et continuer dans son action selon les résultats de son enquête. Vous parlez d’indépendance, d’efficacité et de résultats. C’est effectivement ce qu’il faut. J’y ajoute trois composantes essentielles: la crédibilité, le courage et l’honnêteté.

* En attendant que l’ICAC termine son enquête, comment vont se passer les choses, selon vous, au sein du gouvernement ?

Ramgoolam va sans doute garder le silence. Il a déjà confié les six positions ministérielles à d’autres ministres en poste. Il va observer comment la population réagit et surtout comment les membres du PTr réagissent. Il aura à faire face à deux gros problèmes: ses rapports avec Anerood Jugnauth et l’effet domino de l’arrestation de Hanoomanjee. Le départ des six ministres n’a aucune importance majeure pour l’instant. Il aura l’importance que Ramgoolam voudra bien lui donner.

La présence de Pravind Jugnauth n’a jamais été acceptée par certains ministres travaillistes. Leurs déclarations hors Cabinet sont très critiques à son égard. Rien ne sera comme avant. J’aimerais bien savoir s’il existe au moins un ministre travailliste qui parlerait à Ramgoolam en faveur de Pravind Jugnauth et de Maya Hanoomanjee. Seul Hervé Aimée s’est dit solidaire de sa colistière. Il faut lui demander maintenant s’il pense comme Pravind Jugnauth, c’est-à-dire que Hanoomanjee n’a rien à se reprocher. Si un seul Travailliste de ce gouvernement est en faveur de Hanoomanjee, alors la cassure idéologique avec le PTr d’antan serait consommée.

A l’arrière plan des choses, je ne crois pas que les Jugnauth aiment Malhotra. Si ce dernier était le seul propriétaire et n’avait investi que son argent dans cette clinique, je ne crois pas que l’on aurait eu l’affaire Medpoint.

Il y aura donc deux centres de contradictions à suivre. Le premier : dans la tête de Ramgoolam car il n’a pas d’amis. Donc blackout complet. Le deuxième: au sein de la famille Jugnauth. Il faut placer des paparazzis partout pour en savoir plus.

* « Si le MSM se retire du gouvernement, il n’est pas question pour le MMM de prendre sa place. Entre le MMM et le PTr, il n’y a rien et il n’y aura rien, ni aujourd’hui ni demain… » C’est ce que le leader du MMM a déclaré récemment. Vous ne vous attendez pas à ce qu’il fasse le contraire demain?

Bérenger a toujours dit ce qu’il pense mais il ne pense jamais à ce qu’il dit. Il vous servira sur un plateau son ‘Il ne faut pas être wise after the event’ quand cela tourne mal. Et cela tourne mal neuf fois sur dix. Le problème est que tout le monde croit en ce que Bérenger dit tout en sachant qu’il va faire le contraire, et qu’il va mener tout le monde en bateau. J’ai cessé de croire en Bérenger depuis une conversation que j’ai eue avec lui il y a plus de trente-cinq ans. Je laisse Bérenger aux Bérengistes.

Les Bérengistes sont des suiveurs. Présentement, ils sont perdus entre une alliance possible et immédiate avec le PTr et une alliance électorale avec le MSM. Le camarade chez qui j’achète mes journaux n’aime pas Ramgoolam ; mais il va certainement soutenir une alliance avec le PTr. Entre le cœur et la raison, il y a toujours des contradictions insurmontables. Pour régler le problème, il faudrait remplacer le cœur par une pompe à bicyclette comme symbole.

* C’est Ashok Subron qui nous rappelle que Medpoint, qui a servi de plate-forme en 2000 pour concrétiser l’alliance MSM-MMM, est 11 ans plus tard à la base de l’inculpation provisoire du ministre de la Santé, suivie de la démission de six ministres MSM. Je ne sais pas si vous êtes superstitieux, ou si Bérenger l’est…

L’histoire a des revirements qui bouleversent les superstitieux. Je ne le suis pas. Absolument pas.

Je peux vous assurer que Bérenger ne l’a jamais été. Mais je ne sais pas quelles sont ses fréquentations actuelles. Ce que je puis vous dire, c’est que Anerood Jugnauth l’est. Ramgoolam aussi. La conclusion qu’il faut tirer au fond c’est que le surnaturel conditionne trop la politique à Maurice à un degré que personne ne peut imaginer.

Ces hommes fréquentent les mêmes divinateurs. Mise en garde de ma part : les divinateurs trouvent toujours une raison pour prédire aux leaders politiques ce qu’ils veulent entendre et se donnent toujours une obligation quand cela va mal pour se défiler. A bon entendeur salut !  

* Mais qu’est-ce qui explique le silence des citoyens ?

C’est grandement parce qu’ils ne sont que des spectateurs d’une pièce de théâtre qui se joue à huis clos. Cela n’est pas possible. Personne ne veut expliquer et donner ses positions sur cette affaire. Ni Ramgoolam, ni Jugnauth ni Bérenger. Chacun attend l’autre. Jugnauth est tantôt ‘enn tigit andan et pli buku déor’ et tantôt ‘plis buku andan ek enn tigit déor’. Les citoyens en ont marre de ce qui se passe.

Je crois qu’il existe assez de gens éclairés à Maurice pour prendre position contre cet état de choses. Mais les gens ont peur. Peur de quoi ? De la répression ou de s’afficher en faveur de l’un ou de l’autre. Ce qui m’intéresse véritablement dans toute cette histoire, c’est que le temps joue contre le pays et qu’il existe des enjeux politiques très importants à comprendre d’abord et avant tout. Une première étant le type de République dans lequel nous vivons et souhaitons vivre. Une deuxième, c’est la corruption et les passe-droits de nos politiciens qu’il faut combattre. Une troisième, c’est l’avenir de nos jeunes.

Le silence a ceci de révélateur. On ne sait pas sur quoi va déboucher cette affaire. Le pays a besoin de nouvelles élections. Nos dirigeants se sont disqualifiés pour administrer ce pays. Le pays coule et la misère s’installe partout alors que l’enrichissement de certains devient inacceptable.


* Published in print edition on 29 July 2011

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