Signal vs. WhatsApp : Quel service de messagerie est le plus sécurisé ?

À la suite des révélations de ‘Missié Moustass’…

Par A. Bartleby

À la suite des révélations concernant “Missié Moustass”, mettant en lumière des vidéos – largement diffusées – d’échanges interceptés impliquant des ministres du MSM et d’autres hauts fonctionnaires, les utilisateurs de téléphones mobiles et d’applications de communication commencent à remettre en question l’intégrité des applications utilisées. Bien que WhatsApp soit plus largement adopté que Signal, de nombreux utilisateurs s’interrogent désormais sur la sécurité de ces plateformes.

Signal vs. WhatsApp. P – ForestVPN

Sécurité et cryptage

WhatsApp et Signal offrent toutes deux un cryptage de bout en bout pour les conversations vocales, vidéo et textuelles. Cela signifie que les données sont entièrement cryptées lorsqu’elles quittent votre appareil et ne sont décryptées qu’à l’arrivée sur celui du destinataire. En théorie, cela protège les messages des regards indiscrets, y compris ceux de la plateforme elle-même.

Cependant, il existe des différences significatives en matière de gestion des données personnelles, selon Business Insider. Signal se distingue en masquant les métadonnées (“metadata”) de ses messages chiffrés, tandis que WhatsApp ne prend pas de mesures pour dissimuler ces informations, qui incluent l’expéditeur, le destinataire, ainsi que la date et l’heure d’envoi. Cette distinction est cruciale, car les métadonnées peuvent révéler des informations sensibles sur les habitudes de communication des utilisateurs.

Collecte de données personnelles

La politique de confidentialité des deux applications révèle des approches différentes en matière de collecte des données.

  • WhatsApp, propriété de Meta, a accès à des données collectées par d’autres services de la même entreprise. Ces informations peuvent être vendues ou utilisées pour améliorer ses services.
  • En revanche, Signal, géré par une organisation à but non lucratif, ne collecte que le numéro de téléphone de l’utilisateur pour la vérification, sans incitation à vendre des données personnelles.

Sécurité des dispositifs

Bien que le cryptage de bout en bout soit essentiel, il est également crucial de protéger l’accès physique à votre appareil. Les deux applications permettent de sécuriser l’accès par un code d’accès ou une méthode biométrique, empêchant ainsi les utilisateurs non autorisés d’accéder à vos messages.

Propriété des applications

La propriété des applications est également un facteur important à considérer. WhatsApp appartient à Meta, une entreprise à but lucratif qui collecte et vend des données utilisateur. À l’inverse, Signal, en tant qu’organisation à but non lucratif, n’a pas d’incitation à collecter ou à vendre des données personnelles.

En résumé, bien que WhatsApp et Signal offrent des fonctionnalités de communication similaires, Signal est généralement considéré comme plus sûr pour ceux qui placent la sécurité et la confidentialité en priorité.

Les utilisateurs devraient prendre en compte non seulement le cryptage, mais aussi la façon dont chaque application gère les données personnelles et leur approche envers la confidentialité.

Ces préoccupations concernant la sécurité des applications de messagerie soulignent l’importance d’une éducation continue des utilisateurs à propos de la technologie. À l’heure où les informations sensibles sont fréquemment échangées via des plateformes numériques, il est crucial d’être conscient des implications de sécurité et de confidentialité de nos choix d’applications. Alors que les utilisateurs prennent conscience des failles potentielles dans des services populaires comme WhatsApp, ils devraient envisager d’adopter des alternatives plus sécurisées comme Signal, surtout dans un contexte où la confidentialité des communications devient de plus en plus critique.

* * *

Révélations sur « Team Jorge » : L’unité de désinformation qui a manipulé des élections

Une enquête approfondie a mis en lumière une équipe de contractants israéliens, surnommée « Team Jorge », qui prétend avoir manipulé plus de 30 élections à travers le monde. Utilisant des techniques de piratage, de sabotage et de désinformation automatisée sur les réseaux sociaux, cette unité est, selon The Guardian, dirigée par Tal Hanan, un ancien opérateur des forces spéciales israéliennes. Opérant sous le pseudonyme « Jorge », Hanan et son équipe ont été actifs dans l’ombre depuis plus de deux décennies, offrant leurs services à des gouvernements, des partis politiques et des entreprises cherchant à influencer l’opinion publique.

Les méthodes de « Team Jorge »

L’enquête, menée par une coalition de journalistes de médias de renom, dont ceux de Le Monde, Der Spiegel, El País et d’autres publications, a révélé des détails extraordinaires sur la manière dont « Team Jorge » utilise la désinformation comme une arme.

Le groupe propose un service sophistiqué, le « Advanced Impact Media Solutions » (AIMS), capable de contrôler des milliers de faux profils sur des plateformes comme Twitter, Facebook et Instagram. Ces faux profils, créés avec des identités fictives et des récits élaborés, sont utilisés pour diffuser de fausses informations et manipuler les perceptions publiques, créant ainsi des narratives favorables ou défavorables à des candidats ou à des partis politiques.

Hanan a expliqué lors de réunions secrètes comment son équipe peut recueillir des informations sur des adversaires. Par exemple, ils utilisent des techniques de piratage pour accéder à des comptes Gmail et Telegram. Ils ont même vanté des tactiques de sabotage, incluant l’envoi de colis compromettants à des politiciens pour semer la discorde.

Une menace pour la démocratie

L’existence d’une telle équipe soulève des préoccupations majeures quant à l’intégrité des processus électoraux à l’échelle mondiale. L’enquête souligne que ces méthodes de désinformation pourraient avoir des conséquences dévastatrices sur la démocratie, en sapant la confiance des citoyens dans les élections et les institutions.

Les acteurs comme « Team Jorge » exploitent les vulnérabilités des plateformes numériques pour diffuser des mensonges et des rumeurs, rendant difficile pour les électeurs la distinction entre le vrai et le faux.

Les grandes entreprises technologiques, qui ont déjà du mal à gérer la désinformation sur leurs plateformes, se retrouvent face à un défi de taille. Elles doivent renforcer leurs mesures de sécurité et améliorer la transparence sur les contenus sponsorisés et les campagnes d’influence. Les conséquences de la désinformation sont visibles dans plusieurs pays où des mouvements politiques ont été altérés par des campagnes de manipulation orchestrées par des tiers.

Propriétés et sécurité

L’enquête révèle également que Hanan a probablement exécuté certaines de ses opérations de désinformation à travers une société israélienne, Demoman International, enregistrée sur un site promu par le ministère israélien de la Défense.

Cette révélation soulève des questions cruciales sur la réglementation des entreprises impliquées dans des activités de désinformation, ainsi que sur la responsabilité des gouvernements dans la lutte contre ces pratiques.

Un autre aspect inquiétant de cette affaire est l’exploitation de failles de sécurité dans des applications de messagerie réputées sécurisées, comme Telegram. Hanan a démontré ses capacités de piratage en accédant à des comptes Telegram et Gmail, illustrant comment des méthodes sophistiquées peuvent compromettre des systèmes de communication, même ceux qui sont censés offrir un haut niveau de sécurité.Read More… Become a Subscriber


Mauritius Times ePaper Friday 1 November 2024

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