‘Navin Ramgoolam et Paul Bérenger ont largement sous-estimé la volonté populaire de changement’
|Interview: Lindsay Rivière
* ‘Le leader du MMM ne veut pas nécessairement rompre l’Alliance aussi tôt dans le jeu…Il veut plus d’espace et d’influence’
* ‘Le PM veut exercer le Pouvoir comme il le faisait en 2005-2014, excepté que le peuple et les mentalités ont beaucoup changé depuis’
Dans les pays en voie de développement, les alliances politiques scellées avant les élections sont souvent fragiles car elles sont confrontées à de nombreux défis, ainsi qu’aux ambitions personnelles de chaque leader. La République de Maurice ne fait pas exception mais, cette fois-ci, la population a décidé de ne plus être un « peuple admirable » – admirablement compréhensif, indulgent, complaisant et docile. La population exprime clairement que le Gouvernement doit se mettre à son service et non revenir aux pratiques fortement contestées du passé. Dans cette optique, il semble que Paul Bérenger, lui aussi, ait ressenti le besoin d’exprimer publiquement ses frustrations. Dans cette interview, Lindsay Rivière nous livre une analyse de l’attitude du VPM et des attentes de la population mauricienne.
Mauritius Times : Le gouvernement de l’Alliance du Changement a déclaré, au début de son mandat, se trouver face à un vaste chantier. Cependant, à peine huit mois plus tard, des signes de malaise et d’agacement sont perceptibles au sein de la coalition. D’ailleurs, le mot “rupture” est revenu dans le vocabulaire des politiciens, y compris chez Paul Bérenger et des observateurs politiques. Selon vous, quels sont les facteurs clés à l’origine de ce malaise et de cette éventualité de rupture ?
Lindsay Rivière : Il est indéniable qu’il y a aujourd’hui, au Gouvernement, des signes de nervosité grandissante, qui alimentent quelques premières tensions. Attention, pourtant, à ne pas indument exagérer celles-ci chaque semaine et à voir, dans chaque petit incident ou différence de vues qui pourrait intervenir entre le MMM et le PTr, l’imminence d’une dramatique rupture du Gouvernement.
Il faut signaler que Bérenger, lui-même, n’a jamais prononcé le mot ‘rupture’. Il n’y a pas, dans ce qui s’est dit ou fait jusqu’ici, matière à rupture. On ne casse pas une alliance de cette importance, face à autant de défis, juste pour quelques mouvements d’humeur, parce que Ariane-Navarre Marie ne peut pas travailler avec sa ‘Junior Minister’ ou parce que Bérenger n’aime pas la tête de Beegoo à Air Mauritius ou de Sithanen à la Banque de Maurice !
Une rupture aussi tôt dans le mandat (9 mois) serait d’une totale irresponsabilité. Elle ne servirait les affaires de personne, ni des chefs, ni de leur parti respectif, ni surtout le peuple qui a placé un immense espoir dans cette alliance.
Celle-ci est supposée faire respirer et transformer le pays dans tous les domaines : restauration de la démocratie ; rétablissement de l’éthique, de la bonne gouvernance et des valeurs morales mises à mal pendant le règne du MSM ; nettoyage de l’administration ; redressement et consolidation économique ; égalité des chances et méritocratie, etc. Le chantier est colossal et la mission confiée aux nouveaux dirigeants, considérable.
Si tous ces espoirs populaires devaient s’écraser sur les récifs de l’ambition, de l’égoïsme des politiciens et des calculs des uns et des autres, aussitôt le Pouvoir conquis, il en résulterait une décrédibilisation totale de la politique mauricienne, une désillusion générale, engendrant un désespoir prononcé voire une ‘désespérance’ qui remettraient le pays dans un état de stress extrême.
Frustrés jusqu’aux os, les gens cracheraient alors légitimement au visage de la classe politique actuelle pour son irresponsabilité et son cynisme.
* D’où viennent ces premières tensions ?
Largement de l’incapacité du PTr et du MMM (de Paul Bérenger en particulier) de garder la tête froide et de gérer calmement et intelligemment l’impopularité gouvernementale actuelle. Partout dans le monde, les gouvernements doivent faire face aujourd’hui à une certaine défiance Populaire. Les gens en ont assez des pratiques du passé. Tout agenda de réformes se heurte à une vive hostilité.
A Maurice, après l’euphorie de la victoire qui lui a fait croire qu’il avait un boulevard devant lui et que la menace MSM était définitivement écartée, le Gouvernement est subitement devenu, en quelques semaines, extrêmement impopulaire avec la réforme des pensions, les mesures du Budget et sa politique très controversée de nominations.
L’ampleur de ce renversement d’opinion a nettement surpris le nouveau régime. Celui-ci panique un peu. Ses explications passent mal. Ses parlementaires sont partout pris à partie et peuvent difficilement rencontrer leurs mandants. Tout ceci est susceptible de mettre du vent dans les voiles du MSM, qui retire la tête.
Paul Bérenger et Navin Ramgoolam, selon moi, gèrent très mal l’impopularité qu’engendre leur action, et l’aggravent même en communiquant mal et en choisissant l’arrogance face aux critiques.
Parler aujourd’hui de ‘rupture’ sous pression de cette impopularité et face aux difficultés sociales et économiques actuelles, ce ne serait pas seulement contre-productif mais aussi très peu courageux, à la limite de la lâcheté politique.
* En dépit d’un climat politique apaisé après les élections, le nouveau gouvernement de l’Alliance du Changement perd en popularité à cause de deux problèmes majeurs : une mauvaise communication sur le passage à la retraite à 65 ans et des nominations controversées. Comment expliquez-vous ce paradoxe ?
Je pense personnellement que Navin Ramgoolam et Paul Bérenger ont très largement sous-estimé la profondeur, la volonté et le désir de changement qui animent chaque Mauricien suite à la mise au débarras du MSM. Après 10 ans, les Mauriciens en avaient vraiment assez de se sentir prisonniers dans leur propre pays, harcelés, bridés, surveillés par un régime arbitraire et injuste, accaparant tout au profit de ses suiveurs.
L’exaltation qui a suivi le renversement du régime MSM n’était pas seulement un mouvement d’humeur passager. Elle traduisait quelque chose de très profond : l’attente ardente d’autre chose, d’une autre manière de gouverner, dans la consultation, l’empathie, le rétablissement de plus de justice.
La vérité est qu’on ne voit pas se concrétiser ce grand désir populaire d’une ‘autre chose’. Il y a eu un bon début, mais on reglisse vers du ‘more of the same’ dans la pratique. L’absence totale de consultation sur les grands dossiers montre des dispositions inquiétantes. La politique de nominations souvent aberrantes heurte cette envie réelle de méritocratie et choque très profondément.
Le problème est que personne au Gouvernement ou sur le ‘backbench’ ne semble mesurer pleinement cette déception nationale. Dans ces conditions, appeler à la ‘patience’ ne sert à rien. Il ne faut pas juste se dédouaner en rappelant la mauvaise administration MSM mais convaincre que le changement attendu arrivera lentement mais sûrement.
On a l’impression qu’après avoir beaucoup promis, c’est du pareil au même. Paul Bérenger est tout aussi arrogant et méprisant envers ceux qui le contredisent. Il continue à faire de la politique comme dans les années 1970 ou 80. Il se comporte toujours comme un chef de guerre politique impitoyable envers ceux qui ne pensent pas comme lui, alors qu’on avait pensé qu’à 80 ans, il deviendrait enfin plus sage, plus tolérant et plus consensuel. Et il ne se trouve personne au MMM (en train de devenir le ‘Fan Club’ d’un leader charismatique, comme le fut hier le PMSD de Gaëtan Duval) pour lui dire fermement que les temps ont changé !
Quant à Navin Ramgoolam, il gouverne comme autrefois, en 1995, entre 2005 et 2014. Il est resté tout aussi méfiant et il n’accorde ses faveurs qu’à son entourage de vieux amis et collaborateurs, les recyclant dans l’appareil d’Etat alors que Maurice veut du neuf, de la fraîcheur, de nouveaux visages. Le pouvoir, après Pravind Jugnauth, demeure hyper-personnalisé. Le pays vit donc selon les habitudes, le rythme et les penchants de Navin Ramgoolam, alors qu’il faudrait d’urgence passer à autre chose. Comme au MMM, il ne se trouve personne au PTr pour tirer la sonnette d’alarme et réclamer de nouvelles méthodes de gouvernement.
D’une certaine façon, les perceptions négatives autour du Gouvernement sont ‘self-inflicted’.
* Même si c’est évident que le gouvernement traverse une période difficile, une conséquence de la réforme de la pension, cette situation étant devenue plus compliquée avec les nominations controversées, il est toutefois probable que les choses vont s’améliorer au fil du temps. Cette période de turbulence est-elle un simple passage à vide inévitable pour tout nouveau gouvernement, ou révèle-t-elle des problèmes plus profonds qui pourraient persister ?
Je ne crois pas nécessairement que ‘les choses vont s’améliorer au fil du temps’. Les mêmes causes ont les mêmes effets. Il y a, au Gouvernement, des réflexes et des automatismes qui perdurent et qui inquiètent.
Le Gouvernement ne peut continuer à fonctionner de la même manière. Il a eu 9 mois pour venir avec la ‘Freedom of Information Act’, pour la modification constitutionnelle sur les candidatures au Parlement, avec les ‘Appointments Committees’ requis, pour les appels de candidatures aux postes importants à la tête des institutions, pour traquer et punir les pourris.
Les symboles sont importants. Il ne suffit pas de dire qu’on fait mieux que le MSM. Il faut faire quelque chose de radicalement différent du MSM.
* En tout cas, si une rupture devait se concrétiser, elle constituerait une immense déception pour une grande majorité de Mauriciens. Partagez-vous l’avis de Jean-Claude de l’Estrac, qui connaît bien Paul Bérenger et ses méthodes, et qui a déclaré, dans une interview à Week-End dimanche dernier, que « l’Alliance est en sursis » ? Et, si oui, quelles en seraient les conséquences politiques ?
Vous savez, là où est Paul Bérenger, compte tenu de son caractère et de son absence fréquente de jugement, on n’est jamais bien loin d’un incident, d’une réaction empreinte de susceptibilité ou même d’une rupture, comme en 1983, 1995, etc.
Sommes-nous au bord d’une cassure ? Pas encore, pas aujourd’hui, pas au vu de la situation et des enjeux actuels. Même si, en politique, tout peut arriver, je ne partage pas pour l’instant le pessimisme de notre ami Jean-Claude de l’estrac.
Ce que je constate, moi, c’est le début d’une certaine frustration chez Bérenger. Sa priorité, l’année dernière, était de se débarrasser du MSM. Il a fait plusieurs concessions pour cela. C’est maintenant fait. Le danger MSM est écarté pour quatre ans. Le pays est sur la bonne voie. Paul Bérenger tourne maintenant son attention vers la contribution de son parti au Pouvoir, sa contribution personnelle, l’espace et l’influence qu’on lui accorde.
* Et comment cette situation affecte-t-elle le comportement du MMM ?
Bérenger n’aime rien davantage que son parti. Il a, de tout temps, défendu les intérêts du MMM en recherchant un rapport de forces privilégiant son parti. Pour lui, la politique est d’abord et surtout un rapport de forces, avec ses ennemis comme avec ses alliés.
Traduisant une frustration certaine, il a accepté, a-t-il dit récemment, ‘seulement 8 ministères sur 26’. Rétrospectivement, il doit regretter avoir laissé ReA et Les Nouveaux Démocrates obtenir 6 sièges au Parlement qui auraient dû revenir au MMM dans une alliance PTr-MMM plus équilibrée (35/25). Aujourd’hui que Navin Ramgoolam peut gouverner seul et dispose, sans le MMM, d’une majorité de 52 (comptant les 4 députés Rodriguais, les 3 de ReA et des Nouveaux Démocrates) alors que le MMM a perdu Franco Quirin, Paul Bérenger doit se sentir aujourd’hui un peu à l’étroit au Gouvernement avec moins du tiers de parlementaires.
Ses fonctions, son rôle et son influence de Premier ministre-adjoint sont mal définis. En l’absence d’un ministère reconnu, il est un peu comme le Vice-Président des Etats-Unis, en apparence à deux doigts d’un immense pouvoir mais, en réalité, n’accomplissant discrètement que les tâches que lui confie le Président.
Personne ne sait bien ce que fait Bérenger, et il a eu à préciser lui-même ses initiatives en conférence de presse pour que le ‘out of sight, out of mind’ ne commence pas à l’affecter. Devenir ministre sans portefeuille précis a sans doute été une erreur de Bérenger. Il est à la fois tout et rien.
Peut-être s’énerve-t-il de ce flou, de cette position mal définie ? Peut-être rêve-t-il d’un modèle de Gouvernement où son avis et son conseil compteraient plus auprès du PM ? Peut-être veut-il rééquilibrer l’Alliance et, comme le dit Nando Bodha, ne pas finir sa carrière politique à travailler ‘seulement à la gloire de Navin Ramgoolam’ qui, lui, ‘shine’ en permanence ?
Je n’en sais rien, mais si j’étais Navin Ramgoolam, je laisserais à Bérenger un peu plus d’espace, plus de lumière, plus d’influence au Gouvernement, comme dans les coalitions allemande ou israélienne.
* Navin Ramgoolam, garde le silence – comme à son habitude – malgré deux conférences de presse où Paul Bérenger a publiquement exprimé ses frustrations concernant les retards dans la prise de décisions et les nominations toujours en suspens. Quel est, selon vous, le “game plan” du Premier ministre ?
Navin Ramgoolam est bien dans son rôle. Il exerce pleinement ses privilèges, domine le jeu, garde tout le monde à sa place. Tout ce qu’il fait est conforme à son caractère, à sa conception du leadership.
Je ne pense pas qu’il veuille, tout au moins jusqu’ici, casser l’Alliance. Il n’a rien à y gagner. Pourquoi, alors que diriger Maurice aujourd’hui, est si dur et que sa popularité dégringole, voudrait-il renvoyer le MMM dans l’Opposition pour se retrouver face à Paul Bérenger, Pravind Jugnauth, Nando Bodha, Roshi Bhadain et autres ? Ce serait, pour lui, une erreur de jugement fatale.
* À bien y regarder, diriez-vous que Paul Bérenger a fondamentalement raison quant aux motifs de ses frustrations, mais qu’il aurait dû soulever ces inquiétudes et frustrations en interne, et non sur la place publique ?
Bérenger dit avoir ‘souvent’ évoqué en privé ses états d’âme avec le PM, mais que rien n’a changé. Il choisit donc d’aller vers la parole publique. C’est tout lui. Il laisse toujours connaitre ses futurs positionnements. On le voit venir à un kilomètre.
* Il semble toutefois que la marge de manœuvre de Paul Bérenger serait plus limitée que celle de Navin Ramgoolam. Il doit en être conscient, non?
Paul Bérenger est sans doute pleinement conscient qu’il marche sur une corde raide. Il doit donc jouer serrer afin de ne pas tomber.
D’autre part, on n’a pas encore évoqué une réelle possibilité : celle que si Bérenger part de manière maladroite et dans une désapprobation populaire certaine, plusieurs parlementaires MMM ne le suivent pas et restent avec Ramgoolam…
Gaëtan Duval connut ce sort en 1976, et Bérenger lui-même en 1983 et après. Bérenger est un peu frustré, mais bien d’autres le sont peut-être aussi au MMM de toujours subir ses caprices et ses erreurs de jugement !
* L’histoire a démontré que même si Navin Ramgoolam et Paul Bérenger s’entendent bien sur le plan personnel, le PTr et le MMM ne sont pas vraiment des alliés naturels, contrairement au PMSD de Xavier Duval. Est-ce dû à des raisons de culture politique, d’approche et de méthode de travail ?
Navin Ramgoolam a toujours eu, a et aura toujours dans sa manche la carte Xavier Duval/PMSD. Seuls les naïfs et les imbéciles croiront une seule seconde que la nomination par Ramgoolam de Joel Rault (‘Campaign Manager’ de Xavier Duval en 2024) comme Ambassadeur à Paris est innocente ou, pire, qu’elle s’est faite avec l’approbation de Paul Bérenger.
Le MMM est un allié de circonstance du PTr, mais Xavier Duval et le PMSD sont des ‘zenfan lacaz’ dans la maison Travailliste, des cousins politiques, pour de vieilles raisons émotionnelles qui remontent à 50 ans. Xavier Duval doit regretter amèrement avoir joué le cheval MSM aux dernières élections, mais il sait également très bien qu’il y aura toujours pour lui et son fils Adrien, comme le disait Sir Satcam Boolell, ‘une assiette à table et un lit pour dormir’ dans la demeure PTr, où on n’exclut jamais quiconque.
* Paul Bérenger et Navin Ramgoolam sont tous deux arrivés à un stade où, généralement, les leaders politiques commencent à songer à leur “héritage” – à moins qu’ils n’entretiennent encore l’espoir de poursuivre leur carrière. Qu’en pensez-vous ?
Je crois effectivement que Bérenger et Ramgoolam, à 80 ans, sont arrivés à leur dernière gare et qu’ils veulent finir leur carrière en beauté. A ce grand âge, on change de priorités, on n’a plus le temps, on décline inexorablement.
Tous deux ont très bien servi le pays et, d’ici 2029, ils peuvent encore beaucoup contribuer avant de se retirer. C’est leur dernier tour de piste. Il ne faut pas qu’ils le gâchent en détruisant l’espoir et les rêves de toute une génération.
* Les frasques et les acrobaties des politiciens mauriciens, ainsi que leurs alliances et mésalliances, ne démontrent-elles pas une incapacité de la classe politique à se renouveler ? Le pays reste-t-il prisonnier du système actuel ou est-il prêt à une alternance menée par de nouvelles forces politiques ?
Nos leaders ne sont pas éternels. Un renouvellement devra bien, un jour ou l’autre, intervenir. Mais, vous le savez car je l’ai dit si souvent dans vos colonnes :je ne crois pas à ‘une alternance qui proviendrait de nouvelles forces politiques’. Je ne crois pas dans la lubie d’une ‘troisième force’ ou des luttes à trois ou plus. Les élections de 2019 m’ont donné raison.
Compte tenu de notre système politique, il n’y a pas de salut hors des grands partis. Les changements doivent provenir de l’intérieur du système et des grandes coalitions. ReA l’a bien compris, quitte à boire la coupe jusqu’à la lie. Tous les autres rêvent.
Mauritius Times ePaper Friday 22 August 2025
An Appeal
Dear Reader
65 years ago Mauritius Times was founded with a resolve to fight for justice and fairness and the advancement of the public good. It has never deviated from this principle no matter how daunting the challenges and how costly the price it has had to pay at different times of our history.
With print journalism struggling to keep afloat due to falling advertising revenues and the wide availability of free sources of information, it is crucially important for the Mauritius Times to survive and prosper. We can only continue doing it with the support of our readers.
The best way you can support our efforts is to take a subscription or by making a recurring donation through a Standing Order to our non-profit Foundation.
Thank you.