“Les circonscriptions 1-20 veulent respirer de l’air frais…
|…les électeurs veulent une élimination du système politique basé sur des privilèges familiaux”
Interview: Rama Valayden – linion Moris
* ‘Il n’y a pas un seul village qui n’est pas touché par les “synthétiques” : 133 villages sur 133 villages y sont touchés’
* ‘Jugnauth s’est auto déstabilisée en révoquant son ministre…
… il n’y a pas pire posture pour un PM sortant que d’être contraint de venir de l’avant pour s’expliquer et se justifier’
Ces derniers temps, Rama Valayden, l’un des principaux dirigeants de Linion Moris, sillonne le pays pour mieux comprendre les attentes des Mauriciens. Dans un premier temps, il partage avec nos lecteurs son analyse du paysage politique national. Suite à ses observations de terrain, il constate que les critiques des citoyens sont acerbes envers le gouvernement et l’opposition, plus particulièrement envers les figures politiques les plus exposées, le Premier ministre Pravind Jugnauth et le leader de l’Alliance de l’opposition, Navin Ramgoolam. Il souligne aussi les implications d’une éventuelle élection partielle au numéro 10. Dans un deuxième temps, l’homme de loi nous parle ouvertement de la lutte contre la drogue et des raisons menant à l’échec du gouvernement dans le traitement de ce dossier. Il apporte des propositions percutantes pour réformer la police, combattre la corruption, et apporter des changements significatifs à l’échelle nationale.
Mauritius Times: Avant même d’aborder la question de l’imminence d’une éventuelle élection partielle au numéro 10, veuillez nous faire part de votre analyse des rapports de force actuels sur le terrain.
Rama Valayden : Notre présence assidue sur le terrain nous a permis de conclure qu’environ 70% des électeurs souhaitent un renouveau mais ils n’ont aucune allégeance politique ferme à ce jour.
Ramgoolam n’incarne pas cet espoir de renouveau auquel aspirent les Mauriciens. Pire, la perception que le premier ministre, Pravind Jugnauth et son MSM affichent tous les symptômes d’un régime en fin de règne, usé jusqu’à la corde et qui patauge dans les scandales et la perception de la politisation à outrance des institutions est très forte.
Ce que nous avons observé dans la circonscription No 10, c’est un schéma qui se reproduit pratiquement partout à travers le pays. Que ce soit pour Ramgoolam ou pour Jugnauth, ils sont tous deux en fin de parcours. En un mot, leurs carottes sont cuites.
* Quoi qu’il en soit, pensez-vous que la bataille électorale sera remportée dans les circonscriptions 4 à 14, ou êtes-vous d’avis que l’arithmétique électorale, surtout au niveau des circonscriptions urbaines, prendra le dessus, favorisant ainsi l’opposition?
Je vous rappelle qu’aux dernières élections générales de 2019, sur les 11 circonscriptions du No 4 au No 14, le gouvernement a fait élire 31 députés et l’opposition 4, y compris les ‘best losers’. Dans les circonscriptions urbaines, le gouvernement avait fait élire 12 députés contre 21 pour l’opposition, y compris les ‘best losers’.
Les circonscriptions 4 à 14 avaient sévèrement réglé son compte à Ramgoolam en 2014, et elles ont récidivé en 2019. Aujourd’hui, en 2024, nous constatons surtout que l’électorat rural est profondément aigri et désabusé. Il s’estime trahi par les leaders politiques qui ont géré le pays depuis plusieurs années. Il a le sentiment d’avoir été mené en bateau et sa frustration est grande.
Les circonscriptions urbaines, elles, constatent que l’opposition traditionnelle est déconnectée des réalités d’aujourd’hui ; elle ne les a pas défendues quand il le fallait et leurs élus n’ont pas été à la hauteur de leurs responsabilités.
On observe aussi un phénomène de “elector fatigue”, c’est-à-dire que de nombreux électeurs sont fatigués de voir et de revoir les mêmes têtes pour lesquelles ils votent depuis plus d’un quart de siècle.
Dans tous les cas, le ras-le-bol est palpable, et cela, du No 1 au No 20. Les électeurs sont fatigués par les 10 ans du règne Jugnauth et les 14 ans de Ramgoolam fils. Les circonscriptions 1 à 20 veulent respirer de l’air frais.
Les électeurs veulent un renouvellement drastique de la classe politique, une élimination du système politique basé sur des privilèges familiaux et, enfin, ils veulent la méritocratie. Ils ne veulent plus voir leurs enfants quitter le pays, ils veulent qu’il y ait plus de justice sociale ou encore que le trafic de drogue soit éradiqué et sévèrement puni.
* Dans ces circonstances, pensez-vous que le Premier ministre aurait le moindre intérêt à organiser une élection partielle au numéro 10 après la démission de Vikram Hurdoyal, si ce n’est que pour déstabiliser l’opposition suite à une éventuelle défaite de celle-ci dans cette circonscription avant le scrutin national ?
Pravind Jugnauth clame haut et fort que le MSM présentera un candidat dans une éventuelle partielle au No 10. “Atan nou pou gueter”. En fait, il veut provoquer l’opposition et il sait déjà que le No 10 est un terrain miné et excessivement dangereux pour le MSM.
Pravind Jugnauth y sera en permanence sur la défensive dans une campagne électorale dans le No 10, car il devra passer le plus clair de son temps à expliquer aux électeurs de cette circonscription pourquoi il a licencié Vikram Hurdoyal dans les circonstances que l’on sait.
Jugnauth s’est auto déstabilisée en révoquant son ministre. Il n’y a pas pire posture pour un Premier ministre sortant que d’être contraint de venir de l’avant pour s’expliquer et se justifier.
* L’enjeu crucial aujourd’hui réside-t-il davantage dans la formation d’un nouveau gouvernement, différent de celui dirigé par le MSM, ou dans l’élection d’un nouveau Premier ministre issu de l’opposition… du Parti Travailliste ou de quelque autre parti politique?
Le chantier qui attend Linion Moris est immense parce que notre ambition à nous est d’initier des changements en profondeur de la société. Nous pensons qu’il est temps de fonder un État Nouveau en mobilisant et en fédérant les citoyens mauriciens autour de la rédaction d’une nouvelle Constitution. Celle-ci sera en faveur d’une véritable décentralisation des pouvoirs, d’une plus grande participation citoyenne aux affaires publiques ainsi que d’un mode de gestion plus transparent.
Nous devons rétablir et consolider les libertés fondamentales de chaque citoyen, réformer en profondeur le système judiciaire et la police pour recréer un lien de confiance avec les professionnels du droit, et réformer en profondeur le système électoral pour qu’il respecte le pluralisme et la diversité du peuple mauricien.
Seul un Premier ministre de Linion National peut apporter des changements de cette envergure.
* Si Linion Moris et d’autres formations politiques ont réussi à se faire entendre sur l’échiquier politique grâce à leurs interventions ponctuelles sur certains dossiers d’intérêt public, et qu’elles ont réussi à envoyer le signal qu’il faudra composer avec elles pour les prochaines échéances électorales, il n’en demeure pas moins que leur « nuisance value » surtout au niveau des circonscriptions urbaines pourrait jouer en faveur du MSM. Êtes-vous conscient du poids de la responsabilité qui découle de votre positionnement dans le contexte électoral actuel?
À ce jour, Linion Moris est l’alternative la plus crédible par rapport aux autres options disponibles aujourd’hui. C’est vers nous que doivent se tourner tous les Mauriciens qui souhaitent depuis longtemps un nouveau souffle, qui osent rêver d’une nouvelle île Maurice et qui attendent un changement en profondeur. Il est nécessaire d’initier un nouveau cycle politique en favorisant l’émergence d’une génération de politiciens novateurs.
* Par ailleurs, le travail de démolition du gouvernement a été principalement orchestré par vous-même et votre équipe d’Avengers, non nécessairement pour des raisons strictement politiques. Cependant, depuis votre interpellation par la police en mai dernier, suite à vos allégations contre la Special Striking Team (SST) lors d’une émission d’une radio privée, on observe un certain ralentissement, voire une hésitation de votre part. Comment expliquez-vous cette apparente pause dans les actions des Avengers, et en quoi cela pourrait-il influencer votre approche politique à l’avenir?
Vous avez raison de dire que le travail de démolition de ce gouvernement a été essentiellement orchestré par moi-même. Mais il faut aussi dire que j’ai eu un soutien indéfectible des membres de ce qui est devenu aujourd’hui Linion Moris. Et vous avez raison aussi de dire que ce n’était pas strictement pour des raisons politiques.
Pendant le yatra que nous sommes en train de faire à travers le pays, on me remercie. Cela me touche profondément, par exemple, quand une vieille dame de 93 ou 95 ans m’interpelle pour me dire que je porte avec raison le nom de Rama. Elle m’a donné toutes ses bénédictions. Quand on entend de tels propos, comment peut-on rester sans émotion ?
Je répète, il y a toute une équipe autour de moi. Honnête, passionnée, dévouée, prête pour toutes formes de sacrifice. Là, je pense à Raouf (l’infatigable), Dev (la force tranquille), Jean Claude Barbier (le maestro), Jose Moirt (celui qui « build » le network et qui continue à parler avec toutes les formations). Les femmes comme Dr Ramdenee, Madame Chauvin, et d’autres militants.
Aujourd’hui, nous avons un homme exceptionnel qui me fait penser à Michel Rocard… Un homme d’une grande profondeur : Nando Bodha et avec lui toute une équipe – Satish Rambarath – Akilesh, Dr Sita et combien d’autres. Il y a aussi Ivor Tanyan… Au niveau des Avengers, le core team se compose de moi-même, l’infatigable Sanjeev Teeluckdharry et l’homme qui n’a pas froid aux yeux, Anoop Goodary…
Mais là où je ne suis pas d’accord, c’est quand vous supputez que je fonctionne au ralenti après l’interpellation de la Striking Team… C’est l’inverse, la Striking Team a cessé beaucoup de ses mauvaises pratiques… Sachez que depuis mon interpellation, j’ai organisé pas moins de 26 manifestations, 58 descentes des lieux, 115 visites (y compris après Belal).
- J’ai logé deux cas contre le gouvernement en mon nom – contre le renvoi des élections locales, contre la ‘Registration of SIMs Regulations 2023’…
- J’ai écrit plusieurs lettres pour alerter la population, dont la dernière concerne le pont Soreze-Coromandel.
Vous voyez, on est loin de ralentir, au contraire…et je le fais au détriment de ma personne. Et j’ai oublié de dire que je représente presque la majorité des extraparlementaires qui sont injustement arrêtés. Nous avons donné des mois entiers pro bono, et nous continuons à le faire.
* Est-ce que tous les cas soulevés par les Avengers qui n’ont pas encore trouvé de résolution sont toujours à l’ordre du jour ? Quelles sont vos perspectives quant à leur traitement futur ?
Les Avengers continueront leur travail pour la justice et la vérité. Les cas sont innombrables.
On oublie… Shakespeare dans ‘Julius Caesar’ nous a démontré que le peuple a une mémoire très courte… very short and also a short span of focus.
Avec un futur premier ministre comme Nando Bodha, on a convenu que toutes les enquêtes seront ouvertes dans la plus totale transparence. Le travail des Avengers ne sera pas vain, et demain, moi, premier ministre après Nando, je serais sans pitié contre la corruption, la fraude et le trafic de drogue.
Le Père Souchon avait dit que je suis la voix des sans voix… Au pouvoir, j’aurais l’opportunité de porter cette voix avec force. Et quand je serai sur mon samadhi, on retiendra que j’étais honnête dans mes propos et dans mes actions.
Sincère, je le suis, et comme tout homme, on commet des bêtises car on n’est pas omniscient. L’erreur est humaine… Et même quand je commets des bêtises, je le fais avec sincérité.
* L’une des récentes initiatives de Linion Moris concerne son opposition à l’obligation du réenregistrement des “SIM Cards”. Au-delà de la question de la protection des libertés individuelles face aux pratiques de surveillance intrusives, percevez-vous un danger dans cette obligation, particulièrement dans un contexte électoral imminent ?
Ce gouvernement veut contrôler le peuple par le contrôle des « data » ou des données. Je suis tenté de dire que ce serait peut-être pour « truquer » les élections, sinon pourquoi y aurait-il tant d’empressement ?
Il ne faut pas oublier les caméras de Safe City, les pouvoirs de la Financial Crimes Commission, les agissements de la police, la National Security Service (NSS) revigorée…
Linion Moris organisera bientôt un colloque sur la Financial Crimes Commission.
* Cette recommandation concernant le réenregistrement des “SIM Cards” figure dans le rapport de la commission d’enquête sur le trafic de drogue présidée par le Juge Lam Sham Leen en 2018. Êtes-vous d’avis que le juge a peut-être négligé de prendre pleinement en compte les implications et les détails de cette proposition ?
Le Juge Lam Shang Leen ne maîtrise pas le dossier de la drogue.
Cela me fait rire… puisque les grands trafiquants utilisent des téléphones enregistrés à l’étranger et des téléphones satellitaires ultra modernes.
* Actuellement, pensez-vous que la lutte contre le trafic de drogue a été perdue malgré les initiatives et la bonne volonté des autorités policières ?
Le gouvernement n’a jamais eu une réelle volonté de combattre le trafic de drogue. Sur plus de 150 grosses saisies, il n’y a quelques-unes (qui peuvent se compter sur les doigts d’une seule main) qui ont pu être conclues.
Ce n’est pas de cette façon que nous allons gagner la bataille contre le trafic de drogue : on arrête certes de nombreux passeurs, cela fait des gros titres, mais la drogue continue de rentrer dans le pays et le trafic se poursuit. Et la drogue circule aussi facilement qu’avant, à la vue de tout le monde, à bas prix, ce qui crée une offre pléthorique et étend la consommation à tout le pays.
A l’inverse, les conclusions et les recommandations du rapport de la commission Rault sur la drogue en1986 avaient permis de démanteler des réseaux mis en place par les mafias de la drogue de l’époque.
La lutte contre le trafic de drogue est un combat sans relâche contre des organisations mafieuses qui ont toujours une longueur d’avance sur ceux chargés de réprimer les trafics. Ils mettent toujours en place de nouvelles structures qui génèrent toujours plus d’argent.
Le rapport de Lam Shang Leen n’a pratiquement rien changé à ce jour. La manière dont l’état a traîné les pieds pour extrader Franklin est une démonstration du laxisme des autorités en la matière. Au contraire, on profite et on se sert de certaines recommandations du rapport pour renforcer les mesures de fichage et de surveillance du citoyen mauricien.
Dieu sait ce que dissimule cette vaste opération de réenregistrement des cartes SIM qui devrait nous inquiéter tous !
* Pouvez-vous partager votre perspective sur la manière dont les propositions issues du rapport de la commission d’enquête sur le trafic de drogue pourraient être mises en œuvre de manière effective, tout en tenant compte des enjeux et des préoccupations éventuelles?
Le combat contre le trafic de la drogue n’est pas tout blanc ou tout noir. C’est très complexe… la drogue brasse très large. Les ramifications dépassent nos frontières.
Mais il faut aussi savoir que le trafic de drogue prospère sur un vaste réseau de corruption. Combattez la corruption et vous faites reculer le trafic de drogue ! C’est pour cela que Linion Moris préconise la peine double pour tout ministre, député ou conseiller politique condamné pour trafic de drogue. Et dans cette entreprise, la police doit devenir notre véritable alliée.
Comment ? En réformant de fond en comble la police, elle doit être indépendante. Changez la structure même de la police. Fini le temps de l’organigramme triangulaire. Fini le temps où le commissaire agit comme Staline ! La police doit être démocratisée. Il faut donner les moyens au syndicat de la police de devenir un véritable contre-pouvoir.
Nous devons investir dans des mesures pour empêcher que les jeunes ne soient tentés par la consommation, surtout de drogues “synthétiques”. Il n’y a pas un seul village qui n’est pas touché par les “synthétiques” : 133 villages sur 133 villages y sont touchés. Est-ce que le gouvernement a construit des centres modernes pour que les jeunes puissent se désintoxiquer ? Non !
Et pourtant, avec quelle ardeur Mauritius Telecom, sous l’impulsion du gouvernement, a loué des panneaux publicitaires pour l’enregistrement des cartes SIM ! Et demandez à un jeune de votre entourage si l’ADSU a mis en place des programmes de prévention. Niet ! Rien ! Pourtant l’équation est simple : si on réduit la demande, on réduit le marché.
Pourquoi garde-t-on les étrangers dans nos prisons ? Pour que le commerce puisse continuer ! Savez-vous que 73 officiers de l’ADSU sont fichés ? Pourquoi n’y a-t-il aucune action concrète à ce niveau ? Serait-ce pour des raisons politiques? J’aurais honte de dire, comme le font certains, qu’ils combattent la mafia. Faux !
J’ai défié Pravind Jugnauth à plusieurs reprises. J’attends un débat entre lui et moi sur ce sujet. Je vous donne un seul exemple. Le téléphone portable est crucial dans le trafic de la drogue car la rapidité d’exécution en est la clé.
Aujourd’hui, pour obtenir les SMS/les appels entrants et sortants des trafiquants, la police doit suivre les procédures suivantes :
(a) jurer un affidavit
(b) l’affidavit est préparé par un officier du procureur général
(c) la demande est présentée devant un juge en chambre qui prend son temps
(d) quand le juge accède à la demande, la police transfère la demande aux opérateurs téléphoniques qui prennent leur temps pour envoyer leurs relevés à la police, et
(e) la police étudie, et ce, sans l’aide de l’intelligence artificielle, les centaines de pages comportant une base de données de plus d’un millier de communications.
Vous l’avez compris – c’est un travail de Titan et, bien sûr, cela demande un certain temps…
Pendant ce laps de temps, les trafiquants ont tout leur temps pour effacer l’ensemble des preuves.
Linion Moris propose que :
(a) une réunion de haut niveau entre le bureau du chef juge et le Premier ministre pour qu’un juge soit accessible sept jours sur sept et 24 heures sur 24 heures
(b) un avocat et deux avoués soient attachés à l’ADSU pour déposer une demande devant le juge en chambre dans les plus brefs délais
(c) les opérateurs téléphoniques doivent répondre dans les deux heures et c’est possible en un clic
(d) l’ADSU doit disposer d’un spécialiste de l’intelligence artificielle pour analyser les données par des spécialistes des données.
J’ai déjà proposé ce plan à Pravind Jugnauth. Pourquoi le refuse-t-il ? Nous le ferons dans les heures qui suivront la prise du pouvoir.
Et pourquoi malgré l’affaire Kistnen et les milliards qui ont été dépensés, la Safe City Camera conserve les données pendant seulement 15 jours alors qu’on demande aux hôtels et aux maisons d’hôtes de le faire pendant un an ?
Avec Linion Moris, le combat sera véridique et pas cosmétique comme le proposent les partis d’opposition dépassés eux aussi…
Quand on aime son peuple, on se sacrifie. Romain Gary a dit : « Le patriotisme, c’est l’amour des siens. »
Mauritius Times ePaper Friday 23 February 2024
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