« L’économie va mourir si les frontières ne s’ouvrent pas »
|Interview — Eric Ng Ping Cheun, économiste et directeur de PluriConseil :
* ‘Nous devons apprendre à vivre avec le coronavirus, sachant que le risque zéro n’existe pas. Faute de quoi, l’économie mauricienne avancera à reculons’
* ‘i le confinement national est étendu de plusieurs semaines, l’économie se dirigera vers une nouvelle contraction’
La crise sanitaire et le deuxième confinement provoquent beaucoup d’angoisse, surtout au sein de la population active. Les citoyens craignent les répercussions à différents niveaux : la fermeture d’entreprises, l’épuisement de l’épargne et la réduction de la capacité de consommation, entre autres. Les jeunes diplômés, eux, sont sceptiques par rapport à l’accès à l’emploi. Pour nous éclairer sur la situation économique, nous avons invité l’économiste Eric Ng Ping Cheun.
Mauritius Times : Dans son message adressé à la nation à l’occasion de la fête nationale le 12 mars dernier, le Premier ministre a déclaré qu’il sera « très difficile de remonter la pente économique avec ce deuxième confinement ». Le ministre Padayachy a abondé dans le même sens en disant que « nous nous trouvons dans une période difficile ». Selon vous, quelles seront les répercussions sur la croissance économique ?
Eric Ng : Avant le second confinement, l’économie mauricienne ne s’était pas encore relevée du premier. Elle remontait déjà difficilement la pente, preuve que les politiques du ministère des finances et de la banque centrale tardent à donner les résultats escomptés. Maintenant, il sera encore plus difficile pour le pays de remonter la pente économique.
Je trouve éloquent que des économistes autoproclamés ont relativisé l’impact économique de ce second confinement en disant que Maurice a « l’expérience » d’une telle situation et que des plans d’aide gouvernementale sont déjà en place. C’est ignorer que les effets du premier confinement sont toujours là, et que donc ceux du second viennent s’y ajouter. En somme, on fait face à un effet multiplicateur négatif sur l’économie.
Du reste, il est certain que les prévisions de la croissance économique pour 2021 seront nettement révisées à la baisse. Les 7,9% prévus par la Banque de Maurice seront loin d’être réalisés.
L’année dernière, le produit intérieur brut (PIB) aux prix de base était de Rs 42 milliards moindre qu’en 2019. Mais il faut considérer aussi le fait que, dans une année normale (sans Covid), le PIB augmente généralement d’environ Rs 18 milliards. Donc les 10 semaines de confinement en 2020 ont coûté Rs 60 milliards, soit Rs 12 milliards pour deux semaines. Mais les coûts ne sont pas étalés de manière uniforme sur la période de confinement: les coûts fixes sont très élevés durant les premières semaines, et après les coûts deviennent variables et décroissants.
Aujourd’hui, le télétravail est déjà en place, mais sa contribution à l’économie est encore très minime et, d’ailleurs, c’est la vente qui fait progresser le chiffre d’affaires. Certes, il n’y a pas de changement dans le tourisme. Mais tout compte fait, si l’on considère que MCB Focus prévoit un PIB de Rs 415 milliards en 2021,les deux semaines de confinement (10 jours ouvrables sur un total annuel de 260) feraient perdre à l’économie quelque Rs 16 milliards.
Bref, le PIB aux prix de base risque de ne pas franchir la barre de Rs 400 milliards cette année, dans lequel cas la croissance tournerait, au mieux, autour de 2%. Mais si le confinement national est étendu de plusieurs semaines, l’économie se dirigera vers une nouvelle contraction.
* Plus précisément, quelles sont les implications pour les consommateurs, les travailleurs et les entrepreneurs ?
Il est évident que les consommateurs, les travailleurs et les entrepreneurs sont tous affectés par la baisse du rythme d’activité. Les consommateurs sont pénalisés par les hausses des prix, qui les obligent soit à diminuer leur volume de dépenses soit à puiser dans leur épargne pour maintenir celui-ci.
Sans anticiper le second confinement, la Banque de Maurice avait prévu une inflation de 3% pour l’année 2021, un taux qui est déjà élevé dans un contexte où la demande est relativement faible (si elle était forte, ce taux serait justifié). Maintenant, avec la déstabilisation de l’offre due au confinement, l’inflation est susceptible de grimper encore plus.
Pour leur part, les travailleurs continueront à vivre dans la crainte de perdre leur emploi. Avec ce sentiment, ils seront très prudents dans leurs dépenses, même après le confinement, ce qui affaiblira la demande globale et, par conséquent, le chiffre d’affaires des entreprises locales. Par ailleurs, les travailleurs qui ont vu leur salaire réduit à la suite du premier confinement resteront dans ce nouveau régime salarial, et donc, ils continueront à se serrer la ceinture. Enfin, des travailleurs seront mis à la porte à la suite du second confinement parce que les affaires vont de mal en pis pour les petites et moyennes entreprises.
Justement, les entrepreneurs ne s’attendaient pas à un deuxième confinement. Ils étaient convaincus que l’économie mauricienne connaîtrait une reprise certaine en 2021. Désormais, ils tiendront compte dans leur calcul économique de l’excès de précaution du Gouvernement qui tient à confiner toute la nation au moindre nouveau cas local de contamination. Ils n’écarteront pas un troisième confinement plus tard, ce qui fait qu’ils hésiteront à investir et à embaucher de sitôt.
Comme vous le voyez, la décision de confiner le pays une deuxième fois a accru l’incertitude à laquelle font face les opérateurs économiques. L’impact économique du second confinement n’est pas que mathématique, mais il est aussi et surtout psychologique. Un changement de psychologie de l’investisseur et du consommateur en l’espace de deux semaines a des répercussions sur l’économie à l’échelle de plusieurs mois, voire de quelques années.
* Le ministre des Finances soutient que des provisions ont été faites lors du dernier exercice budgétaire « pour les temps durs », en particulier pour les besoins du ‘Wage Assistance Scheme’ et d’une certaine forme d’assistance financière aux entrepreneurs. Toutes ces mesures se révéleront utiles et nous aideront à tenir le coup jusqu’à ce que cette crise se résorbe, mais jusqu’où peut-on aller ?
Toutes les aides gouvernementales dues au Covid se montent déjà à plusieurs milliards de roupies. Elles étaient supposées exceptionnelles, mais voilà que leur montant va continuer d’augmenter en raison du second confinement. Cela n’est pas sans conséquence sur les finances publiques, car il faut bien les financer.
Il existe trois sources de financement.
- La première est le recours à la planche à billets. Mais le Fonds monétaire international nous a mis en garde contre le financement des dépenses publiques par la banque centrale. De même, Moody’s vient d’abaisser la note de Maurice à Baa2 avec une perspective négative, faisant ressortir l’expansion excessive de la base monétaire qui est susceptible d’entraîner le pays dans une spirale inflationniste. Si le ministre des finances prend encore gratuitement de l’argent de la Banque de Maurice, il devra s’attendre à une dégradation subséquente de Maurice par Moody’s, ce qui se traduira par une perte de crédibilité internationale.
- La deuxième source de financement, ce sont les emprunts étrangers. Maurice vient d’emprunter 300 millions d’euros de l’Agence française de développement (AFD), 100 millions de dollars de l’Inde, 30 milliards de yens du Japon et 40 millions de yuans de la Chine. Certes, les taux d’intérêt sont très faibles, mais il faut bien rembourser le capital. Et si la roupie continue de se déprécier, le service de la dette s’alourdira pour les contribuables mauriciens. Mais plus grave est le fait qu’un accroissement rapide de la dette extérieure du Gouvernement envoie un mauvais signal aux investisseurs, locaux et étrangers, qui vont craindre un alourdissement fiscal.
- Justement, la troisième source de financement, c’est la taxation. Or si l’on augmente les taxes sur la production, les entreprises n’investiront pas et ne recruteront pas. Si c’est sur la consommation, par exemple, la taxe sur la valeur ajoutée, les hausses de prix qui en résulteront, réduiront le pouvoir d’achat des Mauriciens, avec le risque d’une explosion sociale. Je ne vois pas le Gouvernement augmenter les droits de douane, étant donné le nombre d’accords de libre-échange qu’il a signés.
C’est dire que la capacité du Gouvernement de soutenir les entreprises est limitée. Et puis, les subventions publiques ne remplacent pas la production, qui demeure la seule source de création de richesses. En fait, elles laissent accumuler les inefficiences dans l’économie en maintenant en vie les entreprises zombies qui vivent de l’argent public sans être rentables.
* Dans l’immédiat, il semble que le chômage s’accroit – il n’y a que le Gouvernement qui procède à des recrutements –, et que le coût de la vie augmente avec la hausse des prix à la consommation en raison de la dépréciation de la roupie et du coût plus élevé du fret. Un cocktail dangereux, diriez-vous ?
C’est en effet un cocktail explosif. Si Maurice a subi une contraction économique l’année dernière, elle connaîtra cette année une stagflation, c’est-à-dire une combinaison de chômage et d’inflation élevés, tombant ainsi de Charybde en Scylla. Et encore que la croissance risque d’être ténue à la suite du second confinement.
Selon Statistics Mauritius, il y avait 62,200 chômeurs, soit un taux de chômage de 10,9%, à septembre dernier. C’est là une situation de chômage de masse. Nul doute que le nombre de sans-emplois passera à 75,000 après le second confinement, ce qui est désastreux pour les PME. Sans compter qu’il existe des milliers de travailleurs à temps partiel et de sous-emplois (ceux dont le travail ne correspond pas à leurs qualifications).
Le Gouvernement ne peut pas, à lui seul, absorber les chômeurs. Ce serait irresponsable de sa part de recruter. Il est déjà asphyxié par les dépenses dues à la pandémie. Il ne peut même pas accorder de compensation aux retraités cette année ni aller de l’avant avec les recommandations salariales du Pay Research Bureau.
Quant à l’inflation, le taux officiel est actuellement cinq fois plus élevé qu’il y a un an. Mais le problème n’est pas tant le taux d’inflation actuel, qui reflète les hausses de prix passées, que l’inflation future attendue par les agents économiques. Il est important pour une banque centrale d’ancrer fermement les anticipations inflationnistes qui sont en hausse avec la dépréciation continue de la roupie.
Mais ce n’est pas l’impression qui se dégage du procès-verbal de la dernière réunion du comité de politique monétaire, avec des déclarations très optimistes sur les prix. Or, partout dans le monde, les marchés font état d’une résurgence inflationniste avec la montée brutale des prix du brut et des commodités. Je ne vois pas comment Maurice pourrait en être à l’abri. Une hausse des prix des carburants à la pompe est inévitable.
* Un rebond de la machinerie économique, cela assez rapidement, nous dit-on dans les milieux des affaires et des économistes, devra passer par l’ouverture de nos frontières, et tout retard ne fera que repousser la sortie de la crise. Or, ce deuxième confinement complique les choses. On n’y peut rien, n’est-ce pas, car la santé de la population doit primer sur les autres considérations ?
Évidemment, une économie doit avoir une population en bonne santé pour prospérer. Mais une économie en mauvaise santé met une population à mal. Vous me direz que le risque de mourir de la Covid-19 est plus grand que le risque de mourir de faim. Mais ce n’est pas le cas pour les milliers de familles frappées par la paupérisation. Sinon, on a plus de chance de mourir de maladies chroniques que de la Covid, faute de soins.
Depuis mai dernier, Maurice n’a pas eu de décès de la Covid, mais elle a enregistré une centaine de morts sur ses routes. Tous les jours, des gens meurent pour diverses raisons. Je ne suis pas en train de banaliser la mort, mais comme le déplore le philosophe André Comte-Sponville, nous avons oublié que l’homme est un être mortel.
Celui qui ne prend pas de risque ne vit pas. C’est le cas d’une personne qui est confinée entre quatre murs comme dans une prison. C’est aussi le cas d’une économie qui est confinée à l’intérieur de frontières fermées : elle va mourir si elles ne s’ouvrent pas. De toute façon, même en autarcie, le pays n’est plus « Covid-safe » !
Gérer un pays, c’est savoir gérer les risques, en l’occurrence les risques sanitaires et économiques, en même temps. Tout l’art de gouverner, c’est de savoir créer les conditions d’une bonne santé économique tout en faisant respecter en public, dans la discipline, les consignes sanitaires (port du masque, distanciation sociale).
Nous devons apprendre à vivre avec le coronavirus, sachant que le risque zéro n’existe pas. Faute de quoi, l’économie mauricienne, qui n’est déjà plus résiliente, avancera à reculons.
* Mais vu notre dépendance sur le tourisme et la vulnérabilité de cette industrie aux chocs externes, il faudra bien repenser notre modèle et l’infrastructure économique, diversifier notre économie et créer d’autres piliers de développement. Est-ce la masse critique qui fait défaut, ou le savoir-faire ?
Ne nous faisons pas d’illusion : Maurice ne pourra pas se passer du tourisme. Ce serait d’ailleurs un beau gâchis si nous n’exploitons pas nos atouts naturels (la mer, le soleil, les plages) pour créer de la richesse pour nous. De plus, beaucoup de petites gens vivent du tourisme et des secteurs para-touristiques. Aussi, les touristes constituent un important marché complémentaire à notre minuscule marché domestique. Enfin, en côtoyant des touristes, nous sommes amenés à sortir de notre insularité, à ouvrir notre esprit aux autres cultures.
Évidemment, le pays ne peut pas se rendre dépendant du tourisme, comme de n’importe quel autre secteur économique. La diversification économique est très importante pour une île qui n’a pas de ressources naturelles. S’il n’est pas possible de créer un nouveau grand pilier économique, on peut toujours viser de petits piliers tels que l’agriculture biologique ou à haute technologie, l’économie océanique, l’industrie pharmaceutique, les équipements médicaux, les technologies financières.
Pour certaines activités, on n’a pas de masse critique, faute d’espace, mais la technologie peut combler cette déficience. Ce qui fait défaut, en fait, ce sont des compétences pointues et des travailleurs hautement qualifiés, en somme le savoir-faire. Mais ce n’est pas difficile d’attirer des expertises étrangères moyennant que des incitations leur soient accordées et que la bureaucratie publique fasse diligence.
* Moody’s, qui a abaissé la note du pays de Baa1 à Baa2, soutient que cet abaissement reflète une baisse de la solidité budgétaire et économique du Gouvernement en raison du choc provoqué par la pandémie de la Covid-19. Le ministre des Finances a, lui, fait une lecture différente en soutenant que « Moody’s nous a classifiés comme un investissement de qualité », et il a aussi fait référence aux réserves de la Banque de Maurice, représentant 13,4 mois d’importations, pour dire que la situation économique, même difficile, n’est pas si mal que ça. Qu’en pensez-vous ?
Soit le ministre des finances est dans le déni, soit il feint de ne pas comprendre le message de Moody’s. Si le pays jouit toujours du statut d’investissement de qualité, il souffre aussi d’une dégradation de ce statut. Avec une note de Baa2, il est seulement à deux crans de perdre ce statut. Et c’est ce qui arrivera si le Gouvernement ne change pas de politique : tel est l’avertissement de Moody’s.
L’agence de notation veut faire comprendre au Gouvernement qu’il doit stopper l’accroissement de ses dépenses et de son endettement. Il ne peut pas continuer à emprunter, mais doit au contraire venir avec un plan de consolidation fiscale. Après l’abolition du plafond légal de la dette du secteur public, il doit fixer un objectif du ratio dette-PIB.
Il ne doit pas non plus continuer à imprimer de la monnaie, comme alternative à l’endettement, car la hausse de la base monétaire (de 58% en 2020) est déjà trop importante pour pouvoir contenir les pressions inflationnistes. Or, en déclarant qu’il compte avoir recours aux réserves en devises pour financer les plans d’aide du Gouvernement dans le contexte de la Covid-19, le grand argentier va à l’encontre de la recommandation de Moody’s de ne plus créer de la monnaie. La conversion de dollars en roupies, sans retirer ces roupies du système bancaire, c’est de la création monétaire.
Ces réserves sont là pour défendre la roupie. Si elles s’élèvent aujourd’hui à 13,4 mois d’importations, c’est en partie grâce aux emprunts contractés auprès de l’AFD et de gouvernements étrangers. Mais lorsque le pays commencera à les rembourser, les réserves diminueront. Entre-temps, il ne reçoit pas de revenus touristiques et, étant sur la liste noire de l’Union européenne jusqu’à 2022 au moins, il attire de moins en moins de nouveaux capitaux via le secteur offshore.
Nos réserves internationales n’augmentent pas grâce aux exportations, celles-ci étant en réelle baisse. La Banque de Maurice doit vendre continuellement des dollars aux banques pour faire payer des importations de plus en plus croissantes. C’est ainsi que les réserves sont utilisées à bon escient.
* Mais deux milliards de dollars seront puisés des réserves officielles pour le compte de la Mauritius Investment Corporation, autour de laquelle il existe toujours une certaine opacité. Il y a une crainte qu’en fin de compte, la MIC va encourir des pertes considérables pour plusieurs raisons… Est-ce aussi votre sentiment ?
La réponse est oui, et elle est soutenue par nul autre que le président de la MIC, Lord Meghnad Desai. Dans son message de quelques lignes postées sur le site web de la MIC le 22 février, il écrit que « we shall measure our success by the number of livelihoods protected and the number of businesses saved rather than profit or loss ».
Donc le conseil d’administration de la MIC ne se soucie guère que l’Etat mauricien perde deux milliards de dollars, soit l’équivalent de 80 milliards de roupies, au profit du secteur privé ! Voilà comment on traite l’argent public, et c’est effarant !
Or, si cela devait arriver, ce serait la catastrophe pour la Banque de Maurice dont la MIC est une filiale. L’actif et le passif de la MIC sont reportés au bilan de la banque centrale. Celle-ci a des engagements (liabilities) contre ses avoirs de réserve internationaux. Si elle perd sur ses avoirs, elle aura un problème avec ses engagements, et ses fonds propres diminueront. C’est de la folie !
D’ailleurs, les autorités nagent en pleine contradiction. La Mauritius Investment Corporation, comme son nom l’indique, est une entité qui fait des investissements, et tout investissement est censé avoir un rendement. C’est ce que laissaient entendre le ministre des finances et le gouverneur de la Banque de Maurice lors de la création de la MIC. Les contribuables ont été pris pour les dindons de la farce.
* « Things will get worse before they get better », affirment certains économistes. En combien de temps serait-il raisonnable de parvenir à l’apaisement ?
Pas avant 2023. Tout semble indiquer, avec le second confinement national, que l’année 2021 ne sera pas si meilleure que 2020. Sans des réformes structurelles de l’économie, les choses prendront plus de temps pour s’améliorer. Et un gouvernement condamné à être populiste appliquera des politiques de la terre brûlée.
C’est pourquoi je crains fort que le prochain budget national soit un bis repetita du premier avec de nouvelles hausses d’impôts pour financer des dépenses supplémentaires, en dépit de l’avis exprimé par Moody’s. Il faudra alors attendre 2022 pour que le Gouvernement, confronté à la réalité comme en 1982-1983, soit contraint d’accepter que le bon sens l’emporte.
* Published in print edition on 19 March 2021
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