“Que l’électorat fasse preuve de discernement ou non, en fin de compte, il mérite le gouvernement qu’il a choisi…
|Interview : Dr Sada Reddi – Historien-chercheur
… il est décideur pour un jour avec le risque de se retrouver victime pour les quatre ou cinq années suivantes”
‘Le cycle politique tire à sa fin. On a pris du retard dans la démocratisation des partis politiques’
‘Il paraît que Navin Ramgoolam reste aux yeux du Parti Travailliste le seul à pouvoir mener le parti à la victoire’
Fondé en 1936 par le Dr Maurice Curé, le Parti Travailliste célèbre son 80e anniversaire cette année. Personne ne conteste le fait que ce parti politique a participé activement à la construction de la République de Maurice. Mais c’est aussi vrai que les jeunes ont d’autres aspirations au 21e siècle et les rouages politiques du passé ne les intéressent pas. Plus instruits et mieux informés que la génération précédente, ils sont aussi très concernés par leur propre avenir dans un monde instable. Ils se posent plusieurs questions sur la modernisation des partis politiques, plus spécifiquement, leur mode de fonctionnement. Pour mieux comprendre ce phénomène, nous avons invité Dr Sadavisam Reddi, historien pour nous en parler.
Mauritius Times : Le Parti Travailliste célèbre son 80ème anniversaire cette année. Pour mieux construire l’avenir, ce parti pourra certainement s’inspirer du passé, mais il lui faudra d’abord se libérer du présent – un présent pas tout à fait enviable, pourrait-on dire. Vous semble-t-il capable de le faire ?
Sada Reddi : Si vous entendez par « un présent pas tout à fait enviable » le fait que le leader du PTr soit sous la menace des procès, ou alors vous faites référence au style de leadership, au fonctionnement et à la composition du Comité Exécutif, ou même au choix des candidats sur des critères contestables, et au programme des réformes, à la défaite de 2014 et ses séquelles, je crois qu’il y a unanimité dans le parti et parmi les partisans du PTr que cette situation a été extrêmement néfaste au parti.
D’ailleurs, cela a dû susciter une profonde réflexion et on attend des actions concrètes dans le court terme et dans le long terme. Bref, la démocratisation des instances du parti est une question de survie.
Avec le recul, c’est plus facile d’en identifier les faiblesses. Mais il faudrait poursuivre la réforme dans le consensus, avec prudence et réalisme. Le parti attire énormément de jeunes et, en créant un espace pour les jeunes, le PTr a définitivement le potentiel d’appliquer ces réformes, mais seulement si la volonté y est.
La déconnexion avec les jeunes en 1976, l’incapacité d’appliquer des réformes en 1979 et l’usure en 1982 sont de bonnes leçons à retenir mais aussi bien celles des élections de 2000 et 2014.
Mais, dans le contexte mauricien, il ne faut pas tout bousculer en même temps.
* Les célébrations d’un tel évènement — le 80ème anniversaire – auront lieu dans le sillage des élections générales de décembre 2014 et des tracasseries policières que le leader de ce parti a connues. C’est dommage, n’est-ce pas, que l’avenir d’un tel parti soit amené à dépendre de l’issue des procédures que pourraient instruire les autorités policières et/ou judiciaires contre son leader quoique, c’est vrai, qu’il jouit toujours d’une présomption d’innocence ?
C’est vrai que nous sommes dans un Etat de droit et il existe la présomption d’innocence. Il n’empêche qu’une certaine incertitude plane quand même dans l’esprit des partisans et des sympathisants du Parti travailliste.
Par ailleurs, il y a aussi le sentiment parmi les partisans que toute cette affaire relève d’une vendetta politique. Tout en confrontant cette réalité politique du moment, il n’y a aucun signe de fatalisme dans le Parti Travailliste.
Au contraire, on constate qu’il y a une grande résilience à tous les niveaux et si on considère que les 300-500 personnes qui se rendent aux réunions sont une indication, alors on pourrait conclure que les tracasseries du leader du parti affectent très peu ou pas l’enthousiasme et la combativité du PTr.
* Milan Meetarbhan nous disait dans une interview récemment qu’il est « dommage qu’on se focalise sur la question de leadership. Ce n’est pas cela la vraie question… Il faut au contraire construire un parti – pas un leader. Réfléchir et mettre en œuvre un parti qui fonctionne comme un parti moderne et efficient. » Est-ce suffisant d’épouser la modernité et l’efficience ?
Milan Meetarbhan voit juste quand il affirme qu’il ne faudrait pas se focaliser sur le leadership. Tout adversaire d’un parti essayera d’établir un agenda qui serve mieux ses intérêts et, en ce moment, les adversaires vont prendre comme cible le leadership de Ramgoolam.
C’est au Parti et à ses partisans d’établir leur liste de priorité et ils ne devraient pas se laisser dicter par l’agenda des adversaires. Certainement le leadership mérite une attention particulière mais, pour le moment, c’est sans conteste le parti qui doit être repensé.
Ce sont les réformes du parti qui vont créer l’espace pour l’émergence d’un leadership en interaction permanente avec ses membres, ses partisans, son électorat et le pays.
Par exemple, ils pourraient bien commencer avec ce premier niveau qu’est le Constituency Labour Party (CLP) qui pourrait être restructuré pour assurer la représentativité de la circonscription. Ainsi, dans une nouvelle constitution, on pourrait exiger que sur une circonscription de 40,000 électeurs, un membre devrait représenter 1000 ou 2000 électeurs. La Commission électorale a déjà divisé les circonscriptions en Polling Stations. On peut reprendre les mêmes schémas pour élire les membres du CLP par école.
Avec cette démocratisation du CLP, on pourrait alors élargir le débat démocratique dans chaque circonscription et graduellement les autres niveaux du parti seront appelés à suivre le même processus. C’est à partir de cette base qu’émergera un nouveau leadership.
Le cycle politique tire à sa fin. On a pris du retard dans la démocratisation des partis politiques de manière générale. Il est encore temps de rattraper ce retard. Mieux vaut que ces réformes soient faites avec la sagesse des anciens. Au cas contraire, celles-ci auront lieu quand même, mais sans eux.
Quant à l’autre volet de la question, je me méfie des termes tels que « modernité », « efficience », « scientifique » et « holistique ». Ce sont des termes gonflants qui doivent être contextualisés pour avoir du sens.
Les réformes d’une société ou encore celles d’un parti politique ne peuvent être réduites uniquement à ces termes. Ceux-ci ont été conçus pour légitimer le processus capitaliste dans le sillage du Siècle des Lumières au 18e siècle et de la révolution industrielle. Ces termes supposent la bureaucratie, la robotisation, l’exploitation des humains et de la nature, l’efficience et la surveillance technologique.
Ce n’est pas ce type de parti rouleau compresseur qu’il faudrait mettre en place mais un parti á visage humain qui n’est pas en retard sur la société, qui reconnaît que son électorat, tout en étant lucide et clairvoyant, a droit à une éducation politique pour mieux appréhender les défis de la société et un dialogue permanent avec le parti au niveau de toutes ses instances.
* On sait ce que le PTr, qui a façonné l’histoire du pays au 20ème siècle, représentait durant une grande partie de son histoire en termes d’idéologie, de projet politique et de projet de société. Si on vous disait, aujourd’hui, que c’est difficile de cerner le Parti Travailliste et ce qu’il représente, que répondriez-vous à cela ?
Si c’est difficile pour beaucoup de cerner l’action du Parti Travailliste, c’est parce que le parti n’a pas pu communiquer efficacement son action à ses propres partisans, à son électorat et au pays.
L’absence d’une cellule de communication, d’un journal digne de ce nom, d’une unité de recherche et son absence relative sur les réseaux sociaux sont autant de facteurs qui expliquent ce manque de communication.
Cependant, il faudrait quand même se rappeler que le parti et son action gouvernementale s’inscrivent dans un projet de « socialisme pragmatique » qui maintient un difficile équilibre entre le développement dans un monde globalisé et la justice sociale.
Faisons un rappel des actions menées par le Pari Travailliste pendant ces dernières années :
– le principe de la pension universelle des pensions de vieillesse,
– le transport gratuit pour rendre l’éducation accessible à tous,
– la création d’un early childhood education pour prendre en charge les établissements pré-primaires,
– le développement du niveau tertiaire,
– nos relations avec l’Inde pour maintenir le DTA afin que nos jeunes professionnels puissent trouver un emploi,
– d’autres mesures pour encadrer les jeunes à trouver un emploi,
– une diplomatie pour attirer les investissements pour combattre le chômage,
– la création effective d’emplois sur le terrain,
– les subsides sur le gaz ménager,
– des mesures pour une ‘Ile Maurice Durable’,
– le projet de ‘Ocean State’,
– les 2000 arpents pour les projets sociaux…
Voilà quelques-unes des mesures qui vont dans le sens du développement pour l’intérêt de la population et de la justice sociale, sans oublier l’introduction du créole et du bhojpuri à l’école… Dire que ces mesures relèvent d’un conservatisme et d’une négation des valeurs socialistes, ce serait faire preuve de malhonnêteté.
Donc, le PTr reste fidèle à ses valeurs pour les couches vulnérables de la société et le petit peuple d’une façon pragmatique. Une simple maladresse comme celle de refuser des travailleurs étrangers pour une usine, cela suffit pour encourager la délocalisation des usines mauriciennes vers d’autres pays et la perte d’emplois localement.
Il faut reconnaître que le pays a d’autres attentes telles que le « minimum wage », le ‘portable pension’, une assurance santé et des mesures pour encadrer les petits commerçants et les PME, et les institutions tertiaires sont quotidiennement menacées par les grosses entreprises.
Mais certaines mesures restent très difficiles telles que le « minimum wage » de peur qu’on ne fasse fuir l’investissement, ce qui est nécessaire pour la création d’emplois.
* Voulez-vous dire que les fondamentaux du travaillisme – ses principes et ses valeurs — sont toujours valables et nécessaires, malgré les changements intervenus tant localement que globalement, alors que les mutations sociales et économiques sont toujours en cours ?
Les fondamentaux du travaillisme ont toujours été les mêmes mais les moyens pour les mettre en pratique ont dû s’adapter à de nouvelles réalités économiques. Le Parti Travailliste n’a jamais souhaité détruire le capitalisme.
Que ce soit Maurice Curé, Emmanuel Anquetil, Guy Rozemont ou Seewoosagur Ramgoolam, ils se sont tous inspirés du fabianisme britannique qui est un compromis avec l’Etat capitaliste.
Le syndicalisme modéré que prônait Anquetil lors de la grève de Ferney en 1946, le projet de L’Etat Providence sont des institutions pour modérer la gourmandise du capitalisme. Et, depuis, la même politique est suivie avec la même dose de réalisme.
Aujourd’hui, les jeunes ne vont plus travailler dans les champs ou dans les usines. Alors la création d’emplois aura lieu dans les cyber cités et dans les secteurs de service au niveau national et régional.
Dans le secteur des services, tous les métiers devront être professionnalisés, ce qui explique l’arrivée de nouvelles institutions tertiaires dans le paysage mauricien. Quel que soit le métier du travailleur, les défis du socialisme restent les mêmes – un travail décent et un salaire décent. Une maison, des loisirs, un environnement sain et aussi une solidarité de la société, la liberté, la démocratie, la justice sociale sont des valeurs qui restent toujours d’actualité pour le bien-être de tous.
* Si on du mal à cerner ce qu’est devenu le Parti travailliste aujourd’hui, on doit aussi ‘in all fairness’ reconnaître qu’il en est de même pour les autres partis – du moins l’autre grand parti — sur l’échiquier politique actuellement. Have they outlived their purpose ?
La manque de communication affecte tous les partis politiques et, à partir de ce constat, on ne peut pas conclure que les partis ‘have outlived their purpose’ et que s’ils ne fonctionnent plus, ils devraient disparaître comme l’IFB.
S’ils existent encore, c’est qu’ils répondent à un besoin dans notre paysage politique et aussi que l’électorat a besoin d’eux. Ce paysage multipartite fonctionne très bien : il permet l’alternance et demeure un obstacle au parti unique ; il reflète aussi l’hétérogénéité de notre population et ses multiples aspirations. Tout cela est très sain pour la démocratie.
* Mais ces grands partis parviennent quand même à remporter les élections – seul ou en alliance avec un « junior partner ». Il leur suffit de tenir le bon discours – politiquement correct et populiste -, de faire le bon dosage ethnique ou castéiste lors de l’attribution des tickets électoraux, de présenter un leader avec le profil correct, et la partie est gagnée. En d’autres mots, ce serait l’électorat qui dicte « the terms of engagement » ?
Dans une démocratie, c’est la majorité qui décide, que cette majorité soit un bloc homogène ou qu’elle soit constituée de plusieurs alliances. La démocratie n’a jamais été parfaite mais il reste la meilleure façon de changer ses représentants.
L’électorat est souverain. Cependant, il faut reconnaître que ce dernier a ses limites, ses peurs et ses préjugés. Et il est aussi influencé par des campagnes publicitaires ou par la propagande politique. En d’autres mots, le marketing politique a un rôle important et influe sur la décision de l’électeur tout comme le consommateur qui est amené à acheter un produit périmé par manque de discernement ou d’information. L’éducation du consommateur, tout comme l’éducation de l’électorat, est la condition sine qua non pour une société avertie et démocratique.
Que l’électorat fasse preuve de discernement ou de manque de discernement, en fin de compte, il mérite le gouvernement qu’il a choisi. Il est décideur pour un jour avec le risque de se retrouver victime pour les quatre ou cinq années suivantes. La démocratie, sans la participation active et sérieuse des citoyens, se résume au seul acte de voter et rien de plus.
Qui est responsable de cet état de choses ? En grande partie, ce sont les partis politiques qui ne font rien pour inculquer une vraie culture politique et créer un espace pour le débat mais aussi pour les revendications.
Cette question est très ancienne : faut-il conscientiser la masse en permanence pour qu’elle puisse reconnaître ses vrais intérêts et non être leurrée par les apparences ?
Une démocratie sans une culture démocratique reste superficielle et c’est le clientélisme qui prend le dessus. Ce serait probablement la plus grande faiblesse de notre démocratie et de nos partis politiques.
* Est-ce que c’est le clientélisme politique qui donne lieu à cette situation où les deux grands partis – le PTr et le MMM, semblent être condamnés à s’accommoder avec les « réalités mauriciennes » – entendez par là « ethniques » -, en abandonnant en cours de route la lutte des classes pour être perçus, en fin de compte, comme représentant les intérêts soit de la « majorité », ou des « minorités » ? Est-ce inévitable ?
Les objectifs des partis politiques étaient de poursuivre leurs actions en faveur des travailleurs. Mais dans le contexte qui prévalait à l’époque, il y avait d’un côté l’oligarchie sucrière – la classe capitaliste – et de l’autre côté la classe des travailleurs qui a une existence objective mais sans une conscience de classe et une unité de classe.
Il faut comprendre que dans la réalité mauricienne, les travailleurs sont aussi divisés par beaucoup d’autres clivages : le statut, l’emploi, la hiérarchisation dans les usines et aux champs et aussi d’autres clivages ethniques, culturels entre le laboureur et l’artisan, le sirdar, le charretier ou encore le petit planteur/laboureur.
Ces divisions n’excluent pas une collaboration dans des contextes particuliers. Mais lorsqu’il s’agit des élections, le comportement du travailleur change fondamentalement. En 1948, tous les travailleurs – syndicalistes, sauf Rozemont, sont battus aux élections parce que le travailleur ne voit pas en un travailleur comme lui un digne représentant. Il préfère en général des professionnels, ce qui amène un parti politique qui aspire au pouvoir à faire des ajustements pour augmenter sa chance aux élections.
Il faut aussi tenir compte du fait que la revendication syndicale ne constitue que l’un de plusieurs facteurs déterminants dans le choix politique du travailleur. Le travailleur est fait de multiples identités et intérêts, de préjugés de couleur, de religion, d’ethnicité et de jatis.
Tous ces facteurs influent sur le comportement des travailleurs qui forment la moitié de la population et constituent les trois quarts de l’électorat. Et ce sont ces mêmes facteurs qui expliquent le type de leadership et éventuellement de gouvernement qui émergent de cet électorat. Par exemple, on ne peut pas arguer que ceux qui ont voté pour le PMSD en 1967 sont devenus des socialistes libérés de toutes les complexes de 1967.
Ce comportement de l’électorat n’est pas inévitable dans le long terme mais il faut attendre que l’électorat se rajeunisse, plus précisément quand ceux qui sont nés dans les années 80 vont constituer la majorité de l’électorat en 2020 où il y aura peut-être 600,000 électeurs entre 21-50 ans dans une population de 1.3 millions.
* On se dit toutefois que dans le monde nouveau qui se construit actuellement avec l’apport des nouvelles technologies de l’information, la nouvelle génération ne saura que faire des luttes du passé et d’autres clivages dépassés. Les partis traditionnels vont devoir se réinventer, dit-on. Le pensez-vous également ?
Il y a un espoir pour l’électorat de 2020 à condition qu’il se débarrasse de ses complexes de 1967. 50% de l’électorat en 2020 sera constitué d’hommes et de femmes dans la tranche d’âge de 20 à 50, et dont les valeurs et aspirations ne seront pas nécessairement les mêmes que ceux de 1967, cela pour diverses raisons tant économiques que sociales et culturelles.
Mais le poids de ce groupe dans le corps électoral sera très important. L’apport des nouvelles technologies et les mutations déjà en cours ne nous permettent pas d’anticiper la société du futur. Cependant, le peu qu’on peut dire, c’est que les partis politiques auront à s’adapter à ces nouvelles données et répondre aux aspirations des jeunes.
Déjà, on entend ces derniers protester contre tel ou tel candidat pour les élections, ils sont réfractaires à l’autoritarisme ; ils font des revendications par rapport aux droits humains, ils veulent un plus grand rôle et des responsabilités dans les organisations. Ils cherchent la transparence, le professionnalisme et des candidats qui sont actifs sur le terrain et au sein du parti, et surtout ceux qui œuvrent pour le bien de la société, et non pour leur enrichissement personnel.
Tous les idéaux qu’on entend les jeunes prononcer à haute voix feront leur chemin au niveau des partis politiques. Les jeunes sont très critiques envers les instances des partis. Ils veulent apporter leurs idées et contribuer à la rédaction d’un programme qui représente leurs aspirations pour la société du futur… Tout cela préfigure des changements dans certains partis politiques à l’avenir.
* Pour revenir à cette question de leadership, Cader Sayed-Hossen du PTr nous disait : « Tout parti politique, quel qu’il soit, a besoin d’un leader: quelqu’un qui rassemble, qui mobilise, qui galvanise, qui inspire et qui fait gagner les élections… » C’est la dernière partie de sa déclaration qui paraît être la plus importante pour lui et tant d’autres de ses collègues du parti. Ils semblent croire que si Navin Ramgoolam réussit à prouver son innocence, rien ne l’empêchera de défier le pouvoir en place – et mieux que quiconque qu’il soit du PTr ou de l’opposition. Partagez-vous ce point de vue ?
Le Parti Travailliste est peut-être confronté à un grand dilemme puisqu’il n’a pas su créer les conditions pour l’émergence d’un leader. Dans le court terme, il a besoin d’un leader pour les élections.
Pour les partisans et l’électorat travailliste, Navin Ramgoolam ne pose aucun problème dans beaucoup des circonscriptions rurales et urbaines. Mais pour gagner une élection confortablement, il faut attirer les suffrages des floating voters.
La question qui se pose est la suivante : qui pourra mieux attirer les votes des indécis ? A la lumière des évènements récents par rapport à la mobilisation de ses partisans, il paraît que Navin Ramgoolam reste aux yeux du Parti Travailliste le seul à pouvoir mener le parti à la victoire lors des prochaines élections.
Une autre possibilité dans le court terme, c’est la mise en place d’un leadership collégial avec cinq membres, y compris Navin Ramgoolam. Quelle que soit la formule que choisira le Parti après son Congrès-anniversaire, l’urgence est de doter le PTr de nouvelles structures pour qu’il puisse mieux affronter l’avenir.
* Published in print edition on 19 February 2016
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