Victoire des citoyens ordinaires et de l’ONG Avaaz au Brésil
|Combat contre la corruption
Par Vina Ballgobin
Les Brésiliens prouvent que sous un leadership éclairé et un souci de donner la parole libre et démocratique aux citoyens, il est possible de transformer le « bizin changement » en « changement réel » La loi “clean record” est une proposition qui oblige tout politicien reconnu coupable de crimes tels que la corruption et le blanchiment d’argent de retirer sa candidature aux élections ou de renoncer à ses fonctions au Parlement. Il faut savoir qu’au Brésil la corruption existe sous plusieurs formes comme le fléau social qu’est le crime organisé. Environ 25% des membres du « Congress » sont directement concernés par cette « loi ». D’après le site web “Congresso em Foco » qui agit comme chien de garde, la corruption en politique est trop banalisée et acceptée dans ce pays. Plus de 147 membres du « Lower House of Congress” et 21 des 81 « senators » sont directement concernés et des enquêtes sont en cours pour vérifier leur culpabilité ou leur innocence, notamment à propos des financements des partis politiques ou le vol organisé de l’argent public. Parmi ceux mis en examen, il y a un ancien maire de São Paulo, Paulo Maluf, accusé de mauvaise gestion ou “maladministration” et recherche par New York à cause du blanchiment d’argent. Joaquim Roriz a, quant à lui, soumis sa démission en tant que Sénatoeu de Brasília en 2007 : il etait accusé de voler 223m reais ($120m) d’une banque de l’Etat.
Evidemment, la plupart de ceux qui sont mis en examen clamaient haut et fort, avec l’arrogance qui caractérise les corrompus, que cette loi ne passerait pas. Bien sûr, il y a eu plusieurs initiatives pour amender et affaiblir la portée de cette loi tandis que d’autres ont tout simplement essayé de l’éliminer.
Rôle moteur de l’ONG Avaaz
De son côté, l’organisation internationale « Avaaz » a lancé une vaste campagne en ligne pour promouvoir une idée simple : les citoyens ordinaires ont le droit et le devoir de lutter contre la corruption et assainir leur propre pays. En vérité, c’est l’action la plus spectaculaire et la plus populaire de toute l’Histoire du Brésil. La pétition qui a été circulée a recueillie plus de 2,000,000 signatures. Environ 500,000 activités ont été initiées en ligne et les lignes téléphoniques étaient saturées. Ce « bill » était attendu par la majorité des citoyens. Nul ne pouvait s’y opposer à une vague de changement aussi puissante et populaire.
Victoire citoyenne
Finalement, la vérité a triomphé : le “bill” est passé comme une lettre à la poste et il y a maintenant 330 candidats potentiels qui ne sont plus qualifiés pour entrer dans la course électorale. Les Brésiliens, citoyens ordinaires, soutenant l’action de l’ONG Avaaz, peuvent être fiers de leur pays et de leur capacité à modifier les données quand il s’agit de lutter contre la corruption pour promouvoir une image positive de leur pays vers la communauté internationale. Les Brésiliens prouvent que sous un leadership éclairé et un souci de donner la parole libre et démocratique aux citoyens, il est possible de transformer le « bizin changement » en « changement réel ».
Cette victoire des Brésiliens est aussi la victoire de tous ceux qui pensent que les pays en voie de développement doivent prendre leur pays en main. Le « coum sa même ça, pas capave fer nanrien » est dépassé, obsolète, inutile. Dans chaque pays, il existe la communauté des Justes qui souhaitent œuvrer pour la paix et la justice sociale. Ils combattent nuit et jour, en sacrifiant leur propre personne, leur propre vie et leurs propres ambitions pour tendre vers un monde meilleur. Ça marche et ça continuera de fonctionner. Dans chaque pays, il est possible de proposer une telle loi pour éliminer la corruption des plus hautes instances de décision du pays. Il est possible de nettoyer son pays de la « vermine de la corruption » avec une aide morale massive de la société civile. Il faudra tôt ou tard passer à la vitesse supérieure et développer encore plus des actions internationales d’envergure dans ce sens.
A Maurice, les corrompus existent. Il faut non seulement lever l’immunité parlementaire mais il faut combattre le problème à la racine : un corrompu/une corrompue ne doit pas être candida/e aux élections générales ou municipales. Un/e candida/e, lui/elle, ne doit pas être proche d’un/e corrompu/e et, certainement, il/elle ne doit pas l’embaucher comme conseiller.
Nous savons aussi qu’il y a souvent collusion entre certains politiciens véreux et des capitalistes pour nous déposséder de ce qui nous appartient légitiment. Le mouvement citoyen, regroupé en différents « Front Commun » depuis la saga Ferney, continue de se battre avec l’aide inestimable de la justice mauricienne pour garder les terres de l’Etat, ces terres des citoyens mauriciens qui font l’objet de spéculations des corrompus et corrupteurs potentiels.
Il est grand temps de se mobiliser pour mettre sur pied un Front Commun anti tout-à-l’égout. Il n’est pas possible de continuer à observer le gaspillage de l’argent public à Belle Rose/Quatre-Bornes pour satisfaire un groupe de gens. Cette histoire dure depuis maintenant plus de 10 ans. C’est inutile de compter sur les députés au Parlement car plusieurs connaissent la vérité mais ils n’ont rien fait pour mettre fin à ce fléau. Les medias « mainstream » n’ont pas joué leur rôle pour aider les citoyens ordinaires dans cette affaire – pourquoi ? La réponse à cette question aidera certainement les citoyens ordinaires à circonscrire les contours de cette activité somme toute lucrative pour quelques entreprises – très riches — qui ont pignon sur rue. Tout est désormais entre les mains des citoyens.
Vina BALLGOBIN
Sources :
https://secure.avaaz.org/en/ficha_limpa_reportback/?vl
http://www.avaaz.org/economist_ficha_limpa
http://www.avaaz.org/rio_times_ficha_limpa
http://www.avaaz.org/le_monde_ficha_limpa
http://www.avaaz.org/correio_braziliense_2_0
* Published in print edition on 30 July 2010
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