V.Ballgobin

Un “Archaeological Research Policy” pour la République de Maurice 

 

Le département d’Histoire de l’Université de Maurice a lancé, vendredi dernier, sa première activité de l’année : un atelier de travail sur le « Archeological Research Policy For Mauritius ».

 

Le « Vice Chancellor » de l’Université de Maurice (UoM), Professeur Konrad Morgan, a fait mention des quelques périodes négatives ayant marqué l’Histoire de l’Humanité, entre autres, l’holocauste et l’esclavage où les humains n’ont pas été traités correctement, humainement.

Il ne s’agit pas de jouer à la politique de l’autruche, de voiler ou nier la vérité mais il faut toujours essayer de mettre à jour la vérité et tenter de la comprendre. C’est une étape essentielle de l’Histoire d’un pays et dans la vie de chaque individu. La connaissance du passé nous aide aussi à mieux comprendre l’esclavage dans le monde contemporain. Etant donné le contexte mauricien et le manque de personnel spécialisé dans certains secteurs, il est important de maintenir des liens avec des institutions étrangères et de collaborer avec celles-ci. Il est aussi très important de diffuser et de véhiculer l’information au plus grand nombre de Mauriciens, et plus particulièrement, au monde éducatif.

Lors de l’ouverture de l’atelier de travail, l’historien Jocelyn Chan Low, membre du Comité Scientifique de l’«UNESCO Slave Route Project » et assistant-directeur du Centre de Recherches sur l’Esclavage et l’Engagisme de l’UoM a présenté une version électronique de l’inventaire des sites de mémoire de l’esclavage dans l’Océan indien (Maurice, Rogrigues, Agaléga). Ce CD Rom sera distribué dans les établissements scolaires pour être utilisé comme un outil pédagogique mais ce sera aussi disponible au grand public. Il est important de se cultiver soi-même avant de développer plus profondément le « tourisme culturel ».

Le Centre de Recherches de l’UoM a été créé dans le sillage des deux nominations pour le World Heritage Site : Aapravasi Ghat et la montagne du Morne Brabant. D’après Jocelyn Chan Low, les recherches pluridisciplinaires sont importantes afin de ne pas céder à la tentation d’ethniciser ou de politiser les débats en accédant à une plus grande compréhension des dynamiques internes à la société mauricienne. Le Centre de Recherches propose aussi de développer des connaissances sur le plan régional et international. Un projet est aussi en cours avec la « Truth and Justice Commission » pour dévoiler plusieurs facettes de la vie des descendants d’esclaves et d’engagés.

Professeur Summers de l’Université de Ankara, Turquie, a souligné le fait que la République de Maurice est un pays relativement jeune sur l’échelle terrestre et l’archéologie est une discipline nouvelle à l’UoM. Par conséquent, il n’y a ni infrastructures adaptées, ni lois pour les objets antiques, ni législations appropriées, ni directives officielles pour encadrer les recherches dans ce domaine. Toutefois, la République de Maurice connaît un développement rapide comme l’attestent les nombreux chantiers à Port Louis et ailleurs ou encore la construction des réseaux routiers. Il serait nécessaire qu’un « Archeological Impact Assessment » (AIA) devienne obligatoire localement comme l’« Environment Impact Assessment » (EIA), et ce, pour découvrir et protéger divers éléments de la culture mauricienne avant leur destruction totale ou leur disparition sous des constructions nouvelles.

Professeur Summers a fait ressortir que l’archéologie est rattachée de manière générale à l’anthropologie mais à Maurice, ce domaine d’études est proposé sous la bannière du Département d’Histoire et de Sciences Politiques. Néanmoins, chaque pays a sa spécificité et il s’agit surtout de procéder à des recherches scientifiques pointues, d’apprendre à mener correctement des fouilles archéologiques, de protéger ce qui est authentique et fondamental pour la culture mauricienne, de conserver les « artefacts » après avoir complété diverses analyses, d’enregistrer correctement les données et de préparer un catalogue ou un inventaire. La plupart du temps, certains « artefacts » sont choisis pour la conservation et les autres éléments sont déposés de nouveau sur le chantier archéologique, avant de recouvrir les espaces exposés. Dans ce contexte, l’UoM a un rôle important à jouer pour définir et diffuser un « working document ».

Plusieurs institutions ont participé à cet atelier de travail. Les étudiants de l’UoM étaient aussi invités à découvrir cet atelier et à faire des propositions. L’atelier de travail d’une journée a permis de discuter sur différents points présentés par Professeur Summers. Chaque membre a posé des questions pour obtenir des clarifications, et contextualiser les difficultés locales. Plusieurs propositions concrètes ont émané de cette journée. Plusieurs autres points requièrent un approfondissement des débats.

Le « Head of Department », Vijaya Teelock, estime que le département s’est enrichi avec l’arrivée de deux nouvelles recrues, un paléontologue et une anthropologue pendant l’année universitaire 2009. Etant donné que les recherches archéologiques prennent une certaine importance dans la République de Maurice, il est aussi important de circuler ce « working document » consolidé auprès de plusieurs institutions telles que les « local authorities » et divers ministères concernés par le sujet ; chacun pourrait faire part de ses idées pour enrichir le document.

Le coordonnateur de cette journée, Anwar Janoo, paléontologue et chargé de cours à l’UoM, compte intégrer tous les commentaires et recommandations dans un « working document » consolidé qui sera soumis, en bonne et due forme, au Ministère de l’Education, de la Culture et des Ressources Humaines. Toutefois, pour la finalisation du « Archeological Research Policy for Mauritius », le document devra obligatoirement passer par le State Law Office (SLO).

Pour faire suite à cet atelier et mieux structurer les recherches, un deuxième atelier de travail sur les traditions orales – « Oral history » – est prévu en avril 2010 afin de préparer un « working document » pour ce domaine d’études.

 

V. Ballgobin

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