Tout simplement pitoyable…

Eclairages

Par A. Bartleby

Les partis de l’opposition parlementaire semblent très doués pour se décrédibiliser auprès de l’électorat : ils ne ratent jamais l’occasion pour nous en faire la démonstration.

Le dernier épisode en date : l’incapacité à organiser un meeting en commun pour les célébrations du 1er mai. Ce meeting en commun avait été annoncé avec enthousiasme lors des diverses conférences de presse qu’ont tenu les trois partis depuis quelques semaines. Cela avait d’ailleurs eu le mérite de faire monter la mayonnaise et de mobiliser les partisans.

Or, tout s’est effondré du jour au lendemain. La raison officielle est que le MSM a mis les bâtons dans les roues du PTr, du MMM et du PMSD quant à la possibilité de tenir leur meeting à Vacoas – Vacoas serait devenu apparemment le seul lieu à Maurice où l’on peut organiser des rassemblements politiques.

La raison officieuse n’a pas tardé à fuiter dans les médias : des difficultés à finaliser la composition du ‘frontbench’ et l’attribution des divers ministères. Cela n’a d’ailleurs pas manqué de faire réagir les Mauriciens sur les réseaux sociaux, le ton allant généralement vers l’indignation. D’ailleurs, le sociologue et commentateur MalennOodiah n’y est pas allé de main morte sur sa page Facebook en accusant les partis de l’opposition d’être “tout simplement pitoyables”.

Dans les faits, il a raison. Le spectacle d’une opposition incapable de se mettre au niveau des enjeux actuels et complètement myope à la réalité sociale et économique constituerait la matière d’une comédie de Molière si la situation n’était pas si tragique. Ce spectacle d’une opposition atteinte de mollesse, à genoux, sans idée, sans énergie, et sans audace nous appelle forcément à nous poser la question suivante : à quoi jouent-ils ?

La realpolitik mauricienne est telle que tout observateur pragmatique sait que tant qu’une alliance n’est pas conclue et ne devient pas officielle, toutes les possibilités restent ouvertes… Y compris la possibilité pour certains éléments parmi ces trois partis de faire un pas vers le MSM.

Il faudra observer comment vont évoluer les discussions d’alliances qui auraient été reprises, selon Paul Bérenger, mais il faut avouer qu’il n’y a plus beaucoup de gens qui croient en une alliance capable d’atteindre les deux objectifs qui étaient fixés au départ : gagner les prochaines élections et pousser un programme de réformes d’envergure pour le pays.

1er mai : une célébration politisée

Ce qui est certain, c’est que le ‘spin’ que tentent les partis de l’opposition -en affirmant que le 1er mai n’est qu’une célébration syndicale et non politique – est tout aussi ridicule que la volte-face qu’ils viennent d’infliger aux Mauriciens.

Le 1er mai a toujours été une célébration politisée de par le lien intime qui lie combats syndicaux, droits des travailleurs et politiques socio-économiques… Après tout, jusqu’à preuve du contraire, il y a toujours le mot “Travailliste” dans “Parti Travailliste”.

Divorcer politiques et syndicats en ce jour si symbolique est un signe extrêmement inquiétant de ce qu’est devenue la réalité politique du pays : c’est le témoignage que le lien organique entre lutte des classes et politique est rompu, voire qu’il n’existe plus. C’est le témoignage d’une crise idéologique tellement profonde que la seule option qu’ont les partis de l’opposition lorsqu’ils discutent d’une alliance, c’est de se bagarrer sur le nombre de tickets et la composition du ‘frontbench’. Comme quoi, il n’y a pas de hasard…

Ainsi Maurice s’enfonce de plus en plus profondément dans une crise politique qui risque de durer, à moins que d’autres partis soient capables d’occuper l’espace laissé vide par le désengagement idéologique et politique des partis traditionnels. 

Pépécandidat à sa propre succession

Le Président Biden a annoncé cette semaine qu’il sera candidat à sa propre succession aux prochaines élections présidentielles en 2024. Si cette hypothèse se confirme, et s’il est réélu, Joe Biden achèvera son second mandat à l’âge de 86 ans.

Cette situation inquiète profondément une bonne partie de l’électorat américain, à commencer par celui du parti démocrate lui-même. Un sondage récent faisait état du fait que 70% des Américains ne voudraient pas que Joe Biden se représente en 2024, avec 50% de ces 70% évoquant son âge trop avancé.

Du côté des démocrates, les ‘spin doctors’ du parti jouent la carte de l’expérience pour tenter de convaincre qu’une investiture de Biden pour les élections serait la chose la plus sage étant donné la situation actuelle. En fait, les choses sont plus compliquées que cela au sein du parti démocrate, ce qui explique aussi que Joe Biden se soit déjà déclaré comme candidat à sa propre succession. Le parti démocrate opère dans une équation complexe, que ce soit à l’intérieur du parti lui-même ou à l’extérieur face au GOP – ‘Grand Old Party’ (le Parti républicain).

À l’intérieur, une fissure claire est apparue entre les démocrates libéraux s’identifiant toujours aux années Clinton/Obama et les démocrates plus à gauche se revendiquant du mouvement Woke. (Le terme « woke » trouve son origine à la fin du XXe siècle aux Etats-Unis, au sein du mouvement pour l’accès des Noirs aux droits civiques. Selon plusieurs historiens, il dérive notamment d’un discours de Martin Luther King. En juin 1965, à l’université Oberlin (Ohio) le pasteur appelle les jeunes Américains à « rester éveillés » (« remainawake ») et à « être une génération engagée ».)

Cette scission au sein du parti fait qu’aucune figure n’arrive à émerger comme une succession naturelle à Biden. Ou plutôt, cette situation fait que si une figure émerge, alors elle sera forcément de natureclivante au sein même du parti, le scindant en deux camps distincts.

À l’extérieur, Donald Trump est déjà positionné comme l’individu le plus crédible pour représenter le GOP en 2024. Le Donald fait face à des affaires qui pourraient le mettre hors course pour les prochaines présidentielles, mais le cas échéant, personne ne sera en mesure de lui faire barrage au sein du parti républicain.

Joe Biden est ainsi perçu comme un candidat capable de garder le parti démocrate rassemblé puisqu’il s’agit du Président sortant, tout comme il a déjà à son actif une victoire contre Donald Trump aux dernières élections. Mais ce calcul ne fait qu’une chose : renforcer un statut quo illusoire du côté des démocrates. Les conditions sociales, sécuritaires, économiques, géopolitiques et culturelles ne seront pas les mêmes, et le trumpisme – qui est déjà puissant – risque de monter encore en puissance d’ici 2024.

Est-ce qu’un pépé qui n’est même pas capable de garder l’équilibre sur une bicyclette sera capable de mener son parti lors d’une bataille électorale âpre qui risque d’avoir des conséquences profondes sur l’avenir même des États-Unis ? Rien n’est moins sûr.

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L’ICAC et le salaire de Navin Beekarry

Lorsqu’il a été interrogé sur le salaire du directeur de l’ICAC cette semaine à l’Assemblée nationale, le Premier ministre n’a pas nié que celui-ci s’élevait à Rs650,000 par mois.

Cette somme a de quoi choquer, surtout en ces temps où la majorité des ménages mauriciens fait face aux impératifs de l’austérité économique. Navin Beekarry touche d’ailleurs mensuellement nettement plus qu’une année du salaire moyen mensuel à Maurice, qui est dans les alentours de Rs 35,000.

Cette disparité entre bas salaires, salaires moyens et hauts salaires n’est pas nouveau à Maurice et un salaire mensuel de Rs650,000 n’a rien d’extraordinaire dans le secteur privé. Ce n’est pas courant, mais ce n’est pas non plus extraordinaire – dans le sens de “hors norme”.

D’ailleurs, selon les dernières statistiques concernant le ‘Occupational Work Permit’, les plus gros salaires du privé à Maurice tourneraient autour de Rs4 millions mensuellement. Ces chiffres peuvent donner le tournis, mais il s’agit là du prix à payer pour que les compagnies du top 10 mauricien (Top 100 Companies) puissent attirer les individus ayant les compétences et l’expérience requises afin de diriger de tels entreprises.

Mais revenons à l’ICAC. Nous parlons ici du secteur public où les nominations ne répondent pas à la logique du marché et aux impératifs de résultats du secteur privé. Les nominations du secteur public répondraient à d’autres impératifs. Les plus cyniques diront qu’ils répondent aux impératifs d’obéissance aux maîtres politiques, mais la réalité est que les standards d’efficacité et d’efficience appliqués dans le privé ne peuvent pas l’être entièrement dans le secteur public.

Il y a bien évidemment moyen de mettre en place des évaluations du niveau des responsables des institutions du public, mais les critères doivent être définis par rapport aux objectifs politiques, sécuritaires et sociaux du gouvernement, et non par rapport aux impératifs de rendement. Le secteur public n’est pas un secteur où l’objectif principal est le profit, mais bien plutôt la bonne gestion et la bonne gouvernance des institutions publiques.

Et gérer les institutions de manière juste et efficace n’est pas moins difficile que0de gérer une grosse entreprise. Il se pourrait bien qu’être à la tête de certaines institutions publiques soient beaucoup plus difficile que à gérer qu’un conglomérat à Maurice. De ce fait, que les hauts responsables des institutions clés touchent des hauts salaires, cela n’a rien anormal, c’est aussi le moyen d’attirer de la compétence, et il faut arrêter de croire qu’on pourra arriver à une situation de bonne gouvernance avec des salaires discountés.

Le problème est ailleurs. Il l’est dans les modes et les standards de recrutement, tout autant qu’il l’est dans la définition d’objectifs politiques clairs et précis sur lesquels les nominés pourront être évalués.

De ce fait, ce n’est pas le salaire de Navin Beekarry qui doit choquer, mais le fait que l’ICAC ne soit pas perçue comme étant une institution indépendante ou que l’ICAC n’opère pas de manière objective et neutre, ou encore qu’elle peine à mener à bien sa mission qui est de nettoyer le pays de la corruption.

Des voix s’élèveraient çà et là, dit-on, pour affirmer ceci : alors oui le salaire de son patron se doit d’être élevé puisque ce dernier est assis sur l’un des sièges les plus brûlants et les plus difficiles de ce pays… Mais est-ce que l’ICAC opère dans ces conditions ? La seule réponse que nous apporterons à cette question est que nous comprenons que ce salaire mensuel de Rs 650,000 puisse choquer les Mauriciens.

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 Dédollarisation des BRICS

Ce qui est resté pendant plusieurs années uniquement une hypothèse semble avoir pris un coup de sérieux récemment. Cela faisait plusieurs années que les pays des BRICS – Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud – discutaient de la possibilité de signer un accord afin que le commerce des matières premières et des énergies produites et vendues entre eux se fasse dans une autre monnaie que le dollar américain.

Cette hypothèse est longtemps restée de l’ordre du fantasme du fait de la toute puissance militaire américaine. En effet, l’hégémonie américaine sur la mondialisation se traduit par l’hégémonie du dollar sur les marchés des matières premières et des énergies, et l’émergence de marchés alternatifs utilisant d’autres monnaies se sont toujours heurtés à la puissance belliqueuse des États-Unis – l’Iran et la Libye en savent d’ailleurs quelque chose. Mais la donne est en train de changer progressivement.

Les pays des BRICS représentent près de 27% de la surface terrestre et comptent près de 41% de la population mondiale, ce qui est monumental. Rien que la donnée démographique montre la puissance des BRICS et le fait que ces cinq pays peuvent aujourd’hui prétendre à avoir une influence considérable sur l’économie mondiale. Il est surtout aussi vrai que la puissance et l’influence américaine sur le monde affichent de plus en plus un déclin netqui semble de plus en plus irréversible.

La fenêtre de tir semble donc ainsi ouverte pour les pays des BRICS. Mais les choses ne sont pas aussi simples.

Tout d’abord, la question de la nature de la monnaie à choisir se pose. Est-ce qu’une autre monnaie sera créée ou bien vont-ils utiliser la monnaie d’un des pays membres du groupe ? La création d’une nouvelle monnaie pose de sérieux problèmes. Il faudrait que les pays des BRICS entrent dans des relations diplomatiques et administratives qui dépassent de loin les simples accords commerciaux, allant plus vers une union politique et monétaire que vers un simple espace commercial. La disparité des territoires et le manque d’unification historique, culturelle et politique rendent une telle démarche peu crédible.

Reste donc le fait de choisir une monnaie parmi celle des cinq pays. La monnaie la plus crédible apparaît de facto être le yuan chinois. La Chine, superpuissance industrielle, traite déjà avec tous les pays du monde et utiliser sa monnaie constituerait une progression naturelle dans ses ambitions géopolitiques.

Toutefois les autres pays ne veulent justement pas s’amarrer derrière la puissance chinoise comme des vassaux derrière un maître. Sortir de l’influence américaine n’implique pas pour eux d’entrer sous l’influence chinoise. C’est pour cela que la monnaie qui semble émerger comme l’alternative la plus concrète est la roupie indienne.

L’Inde a d’ailleurs déjà testé cette hypothèse en achetant du pétrole russe avec sa roupie après l’invasion de l’Ukraine. Cette formule a très bien fonctionné dans ce cas de figure précis, mais cela ne suffit pas pour affirmer que la roupieindienne serait une monnaie de choix pour la dédollarisation des BRICS. La raison principale à cela est que l’Inde ne commerce pas suffisamment avec le monde, et avec les autres pays des BRICS. Ceci signifie tout simplement que la Russie, la Chine, le Brésil et l’Afrique du Sud ne disposeraient pas d’assez de roupies indiennes dans leurs réserves afin de pouvoir traiter dans cette monnaie si les pays des BRICS devaient trouver un accord rapidement.

Ainsi, l’hypothèse d’une dédollarisation du marché des matières premières et des énergies se butte actuellement contre la réalité de l’économie mondiale : le fait qu’aucune monnaie ne soit vraiment en mesure de rivaliser avec le dollar américain sur les marchés mondiaux. C’est d’ailleurs aussi là que nous voyons l’emprise des États-Unis sur la mondialisation et la difficulté qu’auront les pays émergents à concurrencer, voire dépasser, cette emprise.

Mais ce qui est très intéressant, c’est que l’idée d’une dédollarisation fait petit à petit son bout de chemin et commence à prendre de l’ampleur. Rien que cela relève d’un immense progrès : celui du changement des perceptions globales.

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Lobbying et contre-lobbying ?

Voilà Maurice pris dans une affaire digne d’un roman palpitant. Nous apprenons cette semaine que l’actuel Président des Maldives, Ibrahim Solih, aurait touché un pot-de-vin de Rs 1,5 milliards afin de revoir la position de son pays dans l’affaire des Chagos. C’est du moins une affaire qui fait actuellement beaucoup de bruit aux Maldives.

Ce pays a historiquement entretenu des liens compliqués avec Maurice sur la question de la souveraineté des zones économiques exclusives (ZEE) de nos deux pays. L’ancien Président maldivien Mohamed Nasheedavait, par exemple, affirmé que les Maldives avaient également un droit historique sur les Chagos, contestant ainsi la revendication mauricienne. Cette posture avait également été adoptée par le prédécesseur de l’actuel Président, AbdullaYameen Abdul Qayoom.

Il faut prendre conscience que l’enjeu est immense au regard de la richesse des eaux de ces zones maritimes, les Maldives restant extrêmement dépendant de son secteur de la pêche. De ce fait, il ne fallait jamais s’attendre à des postures conciliantes de la part du gouvernement de ce pays, même si nous voyons également clairement dans les accusations lancées contre Ibrahim Solih des postures politiques entre majorité et opposition aux Maldives.

Le changement de politique du gouvernement maldivien sur le cas des Chagos, et le soutien apporté à Maurice, ne prouve pas forcément qu’il y a eu une tractation commerciale. Le ‘claim’ ou la revendication de Maurice sur les Chagos est montée en puissance depuis quelques années pour devenir non seulement entièrement légitime au regard de la communauté internationale, mais Maurice a également obtenu le soutien de l’immense majorité des pays membres de l’ONU à la suite du jugement de la Cour internationale de Justice. La « International Tribunal on the Law of the Sea » a même rejeté l’objection soulevée par le gouvernement maldivien, renforçant encore plus le ‘claim’ de Maurice sur l’archipel des Chagos.

De plus, les négociations avancées avec la Grande-Bretagne, et le fait que Maurice soit d’accord pour un accord d’un ‘lease’ (bail) de 99 ans avec les États-Unis pour la base de Diego Garcia, donnent encore plus de substance au ‘claim’ de Maurice, reléguant celui des Maldives aux oubliettes – pour l’instant du moins.

Et si nous ajoutons à cela le fait que le premier partenaire commercial des Maldives reste l’Inde, dont le soutien dans le ‘claim mauricien’ sur les Chagos est certain, il est clair que le gouvernement maldivien n’avait plus intérêt à garder une posture antagoniste à la position mauricienne, surtout que les Maldives auront besoin du soutien de Maurice pour un ensemble de dossiers. Il faut aussi préciser que Maurice – qui avait longtemps fait obstruction aux Maldives sur certains dossiers – a également revu sa posture en adoptant une approche beaucoup plus conciliante, comme ce fut le cas en 2018 lorsque Maurice a soutenu l’entrée des Maldives dans l’Indian Ocean Rim Association.

Une affaire cousue de fil blanc

Que les Maldives revoient ainsi leur posture sur les Chagos, cela s’inscrit dans une succession d’événements qui ont fait que le gouvernement maldivien a dû revoir sa politique elle-même sur les Chagos. Est-ce qu’un pot-de-vin aurait pu faciliter ce “shift in policy” ou ce revirement politique ?

Il est difficile de répondre à cette question. Mais nous devons nous poser d’autres questions. Si un tel pot-de-vin a bel et bien été versé, comment est-ce que l’opération financière a pu avoir lieu ? De quel compte a pu provenir cette somme si importante ? Une telle somme ne passe pas inaperçue dans le budget de l’État, et les caisses noires de l’État mauricien – qui sont au nombre de deux et qui sont utilisées pour des opérations de sécurité intérieure – ne seraient pas assez remplies pour une opération de cette ampleur.

Pour qu’une telle opération puisse avoir lieu, elle doit se faire par la voie d’un soutien international. Certains cabinets de conseil se spécialisent dans ce type de lobbying, et leurs servicessont généralement retenus pour faciliter la transaction. Une telle opération aurait également pu être réalisée par l’entremise d’un autre État, qui aurait joué le rôle d’un médiateur dans une opération de lobbying. Nous entrons en fait, ici, dans le domaine extrêmement opaque des opérations de lobbying international, et il est clair que nous n’aurons jamais les réponses aux questions que nous nous posons.

Mais il est également clair que nous devons rester extrêmement prudents sur cette affaire. La position de Maurice est extrêmement solide sur le ‘claim’ des Chagos, et Maurice n’aurait aucun avantage à échanger des pots-de-vin contre des changements de posture politique dans ce cas précis. Bien au contraire, une telle opération entacherait la position mauricienne et la décrédibiliserait d’où le fait que plusieurs analystes aient déclaré que cette affaire semblait cousue de fil blanc… En d’autres termes, que c’est farfelu ; nous serions donc en face d’une opération de lobbying contre Maurice, ce que l’on nomme le contre-lobbying dans le jargon.

Ne nous méprenons pas. Ces opérations sont extrêmement courantes dans le monde de la géopolitique. Il est connu que les grandes puissances mondiales ontsouvent recours à de telles opérations afin de sécuriser leurs intérêts. Les Américains sont les maîtres de ces opérations de contre-lobbying, et des soupçons pèsent sur la Chine par rapport à des cas d’énormes pots-de-vin versés à des patrons d’entreprises de télécommunications, et ce, afin d’avancer les intérêts d’un géant des Telecoms chinois. Ces informations ont récemment défrayé les chroniques internationales – et n’ont étrangement pas été reprises par la presse mauricienne.

Sommes-nous donc en face d’une opération de contre-lobbying contre Maurice ? Difficile aussi de répondre à cette question, même si nous devinons que certaines puissances internationales pourraient avoir intérêt à mettre de l’avant une opération “zet labou” sur Maurice et sa revendication légitime sur l’archipel des Chagos.


Mauritius Times ePaper Friday 28 April 2023

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