Spectacle

Par Nita Chicooree-Mercier

Comme le reste de l’île, Port-Louis est recouvert d’un manteau gris, des nuages qui n’ôtent rien à la bonne humeur des gens de la rue. Aux alentours du marché, les marchands ambulants ont réinvesti la rue principale. Moins nombreux que dans le passé, ils sont surtout marchands de fruits importés – oranges, pommes, poires, prunes et raisins. Ceux-là sont peu susceptibles de faire fructifier des revenus qui leur permettront de monter un bâtiment de quatre étages à l’avenir.

A une époque pas très lointaine, la nuisance sonore due à la présence de trop nombreux marchands dits ‘ambulants’ mais décrits comme ‘fixes’ avait fini par irriter le public. Dans un style qui lui était propre, le premier ministre d’alors’, feu Sir Anerood Jugnauth promit de prendre les taureaux par les cornes en disant à haute voix : ‘mo pou fer zot fone’. Chose faite illico presto en 2015. S’ensuivit au lieu d’une corrida,un jeu du chat et de la souris avec les forces de l’ordre avant que ne s’installât un semblant de discipline.

Au fil du temps, un brin d’indulgence en période de fêtes de fin d’année finit par apporter la tolérance pour un peu de nuisance à laquelle s’invitent les automobilistes en pleine rue bondée de monde. Tout en interpellant les passants, les marchands se lancent des paris, voire des défis sur les résultats du grand évènement sportif: la Coupe du Monde.

La publicité sur ‘nos équipes’ a gagné bien des esprits. Tout un art de mauricianiser, de faire ‘sien’ ce qui est étranger, un peu comme le ‘Cheddar, un goût de l’île Maurice’.

Incontournables dans le paysage commercial du quartier, les demi-gros retiennent une clientèle locale qui y trouvent bien leur compte. Vendus en quantité variable à la volonté du client, riz, farine, grains secs, épices diverses, poissons séchés et ourites sèches reviennent moins chers qu’au supermarché. Également exposé en vrac, le bon vieux bomli y figure parmi les denrées qu’offre la tradition alimentaire. L’animal bizarre à l’allure de petit serpent de rivière est présenté sous une forme squelettique ; les mâchoires ouvertes et crispées témoignent de son agonie devant la mise à mort de sa courte vie et évoquent la terreur dans le regard figé de ses congénères de haute mer. Ces petites bêtes atterrissent dans le panier des pêcheurs à l’ombre des arbres dans les zones côtières. Read More… Become a Subscriber


Mauritius Times ePaper Friday 18 November 2022

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