Shakuntala Boolell

Rues et quartiers de la peur

Shakuntala Boolell 

 

Il n’est pas un jour où on apprend qu’il y a eu une agression, un crime, un règlement de comptes et quoi d’autre… Pendant les fêtes de fin d’année tout se décuple : mauvais penchants, désirs de vengeance, vols de fruits, incendies criminels, agression à l’arme blanche, coups bas ; bref la liste du grand banditisme et de délits mineurs pourrait s’allonger. Et que de questions sur les grands moyens déployés et leur efficacité !

 

 

D’autres questions aussi montrent que les gens sont sévères sur le chapitre de la sécurité et des condamnations des criminels. « Ces criminels qui finissent par sortir sur caution garantissent-ils la sécurité du citoyen ? Qui peut marcher sans peur maintenant dans les rues et certains quartiers ? Certains touristes mêmes, n’ont-ils pas leurs vacances gâtées ? » Et les témoignages ? Si on avait donné une plate-forme aux familles des victimes, on aurait mieux compris les travers des institutions.

 

Temps des fêtes

 

Les marchands ambulants ont eu des journées pleines. C’était une belle ambiance à Port Louis, Mahebourg, Quatre Bornes, dans les villages du nord, etc. Mais malgré ces journées de contentement et de bonnes affaires les citoyens étaient-ils de tout repos ? Pas toujours l’esprit tranquille !

Beaucoup dans les foires et rues s’accrochaient à leurs sacs et guettaient avec méfiance certaines têtes. Peur des pickpockets, ‘félonnes’ et pourquoi pas des récidivistes ! Et à des heures où les rues se désertent la peur augmente. Pourquoi ? Raison évidente : pas de policier en vue. Raisons probables : attention qu’on nous agresse pour un portable, pour le bonus de fin d’année ou pour quelque chose d’autre. C’est le temps des fracas (trop boire, tout se permettre) et donc c’est facile de trouver des excuses pour délester une femme de son sac, la harceler ou l’agresser. 

Caméras et service d’ordre     

Pour quand les caméras de surveillance et un vrai service d’ordre musclé ? Les descentes de police sont le plus souvent au moment où l’irréparable est commis. Les crimes en plein centre de Quatre Bornes, à la rue Ail-Doré, Plaine Verte ne poussent pas à jaser simplement mais à faire les citoyens eux-mêmes partir en croisade tôt ou tard contre les assassins.

Il n’est pas que la réputation des villes qui compte. Il y a des meurtres, des actes d’horreur avec des coups de sabre et de poignard, des corps criblés de balle suivis de sentiments de colère et de révolte. Les familles des victimes ont voulu s’en prendre physiquement aux présumés assassins de Bernie Engie Evariste et ailleurs ont protesté contre les policiers encadrant les criminels. Ces événements traumatiques tendent à se généraliser. Et les traumatismes vécus peuvent influencer les émotions et provoquer une cascade de violences.

Les élections sont dans les airs. Les occasions ne manqueront pas pour se venger des blessures qui ne se cicatrisent pas… 

Politique de sécurité ou maquillage ?

 

Au vu des projets concrétisés comme la mise en place de Road Safety Management Unit et le renforcement des unités de la police il y a une volonté de rassurer les citoyens. Encore faut-il bien cibler les rues, places et quartiers pour déstresser les conducteurs et les gens qui veulent marcher en toute tranquillité. Incroyable de voir des conducteurs qui ont voulu faire des prouesses au volant et qui ne regardent pas leurs compteurs.

La négligence se répète et les gens en ont marre ! Dans les rues bordant les foires — Quatre Bornes, Flacq, Mahebourg — et pendant les jours de marché les voitures, camions, vans garés n’importe comment bloquent la circulation et constituent un vrai danger pour les piétons. Depuis 20 ans, dit-on, on annonce des voies piétonnes, zones de parking pour commerçants et autres, des trottoirs nus mais allez voir le centre de Quatre Bornes, la rue La Chaussée, les alentours des marchés pour en conclure au maquillage !  

L’avenir est-il à l’initiation aux arts martiaux pour des écoliers et adultes ? Self defense comme Jiu Jitsu pour apprendre à immobiliser l’agresseur et parer à des attaques possibles. Ou encore devra-t-on relancer le débat sur la peine de mort ? La rue de la peur, bien plus qu’un film mais une réalité dure à avaler pour les citoyens.

 Shakuntala Boolell

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