La femme pèche : par ambition ou tromperie ?

Depuis quelques années, les quotas ont changé les donnes. Les hommes ont cédé malgré eux-mêmes souvent leur place au profit des femmes. Ce qui explique que sous l’ancien régime le nombre de conseillères dans les municipalités dépassait parfois celui des hommes. Mairesses et adjointes aux maires ne gênaient personne. Il fallait tout simplement rester dans les limites de ses fonctions. Des députées et ministres aussi, avec la première nommée par Sir Seewoosagur Ramgoolam, c’est-à-dire Rada Poonoosamy, ne suscitaient pas vraiment de polémiques. Quant à leur performance cela variait. Les commentaires dans la presse en donnaient une idée.

Aujourd’hui encore, la presse – plus volubile que jamais – n’hésite pas à étaler au grand jour les faits et gestes des femmes – nominées politiques, parlementaires, Présidente de la République, speakerine, special advisors ou chairpersons dans des corps paraétatiques. Dans toute démocratie, le devoir est de communiquer au grand public la manière dont fonctionnent ces femmes choisies selon des critères politiques, ethniques, relationnels ou de copinage. Tous les partis politiques n’échappent pas à ces critères. La composition des boards en dit long. Elles ont leurs propres raisons de saisir la balle au bond. Leur statut se trouve bonifié, leur porte-monnaie grossit et leurs affaires sont florissantes. Les hommes n’en feront pas mieux.

Que de femmes se trouvent malheureusement mêlées dans des transactions condamnables ! La presse n’a pas manqué de parler longuement de Pratibha Bhola, de Sandhya Bhoygah, de Maya Hanoomanjee et de Vijaya Sumputh, par exemple. La même presse a vivement condamné les femmes transfuges – Sheila Bappoo qui a été longtemps militante et qui est finalement devenue tour à tour ministre du MSM et du Parti Travailliste, Mireille Martin qui a quitté le MSM pour être ministrable du Parti Travailliste, Marie-Claire Monty qui a abandonné le PMSD pour vouer allégeance au MSM. Elles imitent leurs camarades-hommes qui ne donnent pas un coup de main gratuitement à un autre parti.

Personne ne saute la barrière dans le vide : pour eux et elles, c’est un grand pas qui mérite récompense. Les autres femmes en attente approuvent du bout des lèvres et pleurnichent en silence.

Ces jours-ci, l’Histoire se répète. Nous ne sommes pas à la cour de France avec Mme de Pompadour mais nous sommes tentés de croire que le pouvoir et la femme ne font pas bon ménage. La Présidente de la République est le véritable point de mire de toutes les discussions. Qu’en est-il vraiment? Planet Earth Institute a fonctionné aussi longtemps que la présidence n’était pas concernée. A partir du moment où l’Etat doit plus ou moins jouer sur une bonne image, il ne fallait pas fauter, se laisser séduire. C’est là que le bât blesse ! On ne peut pas porter plusieurs chapeaux à la fois. Tôt ou tard un chapeau s’envole et on en voit de toutes les couleurs !

N’oublions pas non plus cette vérité blessante. La société mauricienne a beau dire qu’elle est évoluée mais elle est avant tout patriarcale – une société où les hommes jouent encore au grand seigneur. Tant qu’ils n’ont pas eu leur stock de ce qu’ils veulent, ils ne vous lâchent pas d’une semelle.

La preuve : Voyez les belles et luxueuses voitures (cadeaux d’Alvaro) des proches de ces politiciens, leur manque de pudeur de rouler à Ebène, à Port-Louis, dans le Nord, en se croyant plus royalistes que le roi, leur crachat sur le petit peuple qui crève de faim, tue et vole pour survivre. Evidemment, une fois leur poulailler rempli et leurs volailles engraissées, ils vous larguent…

Qu’une femme s’affiche trop avec un homme, elle est déjà cataloguée ! Qu’une femme parle trop et fasse entendre avec raison ses arguments elle est une grande gueule ! Qu’une femme prête main-forte à un parti politique, à un organisme bienfaiteur, elle ne tarde pas à devenir un objet de suspicion ! Et, un beau jour, les mêmes hommes vous abandonnent à mi-chemin. Des patrons, des directeurs, des cinéastes, des politiciens, tous toqués de publicité et de pouvoir, ne se battent pas pour la femme, mais pour eux-mêmes. C’est la règle d’or dans presque toutes les sociétés.

Aussi si la Présidente est critiquée, rejetée par un pourcentage important de la population, elle devra l’assumer. Accuser la presse est une excuse trop facile. Quand on ne connaît pas le terrain politique, quand on n’ouvre pas à temps les yeux sur le vilain jeu politique, on ne se sert pas de la MBC pour crier haro sur les déballages des journalistes.

Le journal de lundi 17 avril 2017- l‘express – dans plus d’une page lance un signal sur les sentiments couvant dans le public. Ce signal est important. Un journaliste n’utilisera pas le jargon grossier des petites gens dans les gares et dans les foires. Mais si on écoute les petites gens, on ne peut que conclure que beaucoup ont la nausée.

Répétons ce que certains disent. 3, 4 femmes pé dévire pays-là. Si ti éna 20 coume-ça pays-la noyé dans la mer ! Dans l’express, c’est clair comme l’eau de roche : l’impopularité de la Présidente traîne sur les lèvres dans la rue. Clency Lajoie écrit :

« Aujourd’hui il y a débat, madame. Il y a polémique. Aujourd’hui, vous ne faites plus l’unanimité, madame. Ni à l’Assemblée nationale, ni dans la presse, ni dans l’opinion publique. »

En moins de deux ans, les scandales ont décuplé. Dans tous les secteurs, on trouve à redire. Défaite de langage, de management, défaite de viré mam.

Le peuple admirable oubliera-t-il ces scandales ? Donnera-t-il une autre chance à de nouvelles femmes ? Le temps nous le dira

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