2017 : L’année des revirements

Qu’est-ce qui a changé en 2016? Pour le meilleur ou pour le pire ?

Fin 2016. Que d’attentes, que d’espoirs ! Et en fin de compte, le peuple, tout au moins le petit peuple, continue de se plaindre. Il se dit condamné. Un cynique va dire que le peuple n’est pas privé du droit de vote, du droit à la parole, au mouvement, à l’éducation, à la santé gratuite, à la pension, et mieux encore, au bonus de fin d’année. Que demande alors le peuple?

Mais ce droit, que l’on cite à tort et à travers, n’empêche pas qu’il est indissociable des problèmes majeurs de notre société pluriethnique. Un problème qu’il faut soulever est celui du pressure group. Comment définir ce groupe ?

Peter Joyce, dans son livre ‘Teach yourself politics’, l’explique clairement : “A pressure group is an organization with a formal structure which is composed of a number of individuals seeking to further or defend a common cause or interest. Those groups operate at all levels of society. Some seek to influence the activities of local or central government…Many groups perform functions which are not political, for example by providing benefits or advisory services either to their members or to the general public.”

Dans ce sens le pressure group peut changer certaines politiques et barrer le chemin à une majorité qui réclame plus de justice, plus d’égalité des chances.

Il faut l’admettre. Les partis politiques deviennent de plus en plus des otages de ces pressure groups. Il faut plaire à telle minorité ethnique, à telle caste, à telle secte, à telle communauté. A la longue, ceux qui ont voté en toute confiance, eux, sont mis à l’écart. Exemple flagrant publié dans les journaux du pays – sans mauvaise intention mais à titre d’information : la liste des nominés politiques suite à l’éclatement de l’Alliance Lepep. Toujours les mêmes têtes au tourisme ou comme chairpersons de certains corps publics et paraétatiques.

Ce gouvernement est blâmé pour ces raisons et d’autres aussi : son slow motion à améliorer les secteurs-clés et les services publics, son gaspillage des fonds, son incapacité à gérer la situation face à certains responsables de parastatal bodies et autres persistant à faire la pluie et le beau temps, et « this inefficiency aggravated by poor management and putting political/personal/ family interests before service to the community », dit-on un peu partout.

Cet état d’esprit ne concerne pas que les mauvaises langues mais aussi les jeunes frustrés possédant des qualifications et dignes de siéger sur ces boards pour apporter des réformes et améliorer le système. Ceux-là se demandent à quel moment ils vont sortir de leur ghetto ! Le nombre de jeunes qui ont fait des études dans les universités du pays et des universités étrangères attendent : pour le meilleur ou pour le pire ! Quelques-uns prennent leur mal en patience et, en attendant, ils sont en train de bat-baté, selon leur jargon.

Un jeune homme qui a fait des études en Afrique du Sud prend parfois le relais de son père, gérant d’une auto-école, un autre accepte d’aider des commerçants en fin d’année, une jeune fille avec son Degree in English travaille dans un supermarché.

Si on le fait ici de bonne foi, tant mieux ! Car beaucoup de Mauriciens qui ont cru que l’herbe est plus verte ailleurs se retrouvent dans des situations identiques. Au Canada un technicien en radiologie qui a voulu émigrer aide à décharger les cargaisons les nuits, un médecin est devenu agent d’assurance, un ancien enseignant de français est devenu agent de sécurité : tous attendent de trouver mieux.

En Grande Bretagne post-Brexit, c’est pire pour nos Mauriciens qui se creusent la cervelle pour avoir un permis et un contrat de travail. Economie mondiale dans le rouge. Recrutement au compte-gouttes. La situation n’est guère meilleure aux Etats-Unis : Nouvelle politique contre les étrangers sur le vieux continent dans les prochains jours.

Que pourrait bien augurer ce genre de changements pour une population vieillissante et des jeunes, plutôt blasés de tout ? La réponse est donnée par Peter Joyce : « Disinclination by the public to involve themselves in the government of their country may also pave the way for totalitarism ».

On y réfléchit à peine. Pourtant les exemples des régimes totalitaires – Corée du Nord, Cuba et bien d’autres dans les médias – montrent bien que la vie de toutes les communautés est sous contrôle ; les moyens employés par une élite dirigeante pour punir les citoyens ne sont pas questionnés. Le moindre suspect est torturé et condamné à mort. Heureux encore que notre pays n’en soit pas arrivé là ! Certaines critiques sont visiblement exagérées contre la police et les autres formes de sanction.

Mais toujours est-il que cette alliance dite bric-à-brac donne, aujourd’hui, un gouvernement difficile à manier. Le Premier ministre ne l’avoue pas publiquement. Mais il a bien compris avec la sortie du PMSD que les guerres de clan transpirent chaque jour. Ne devrait-on pas s’attendre à ce que chacun protège encore plus ses arrières au lieu de songer à des projets valables pour l’avancement du pays ?

2017 serait-elle l’année des revirements ?

Shakuntala Boolell

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