Les tendances du jour : politiques, sociales ou quoi?

On n’arrête pas de citer des cas, de palabrer sur des exemples d’abus pour les faveurs données à un tel ou autre au détriment de ceux qui sont plus méritants. Politique récurrente. Agissements à répétitions. Nou protège nou montagne ! Nou refoule lezotte dans caverne !

Matière à débat depuis l’époque coloniale. Mais ce qui est malheureux, de plus en plus les gens choisissent de ne pas dénoncer et pour cause : les représailles (transfert, victimisation etc.). Sauf la presse qui parle de népotisme uniquement dans la politique. Sans porter un regard critique et plus objectif sur les firmes privées, les journaux mêmes et autres secteurs et leur mode de recrutement, là où saute aux yeux le népotisme ou la protection de ses enfants, neveux ou autres proches pour des postes réservés à l’avance. Il suffit de consulter les noms pour en avoir une meilleure idée. C’est comme mère poule — mettre sous ses ailes avant tout – ses poussins. Chacun a son poulain.

Personne n’est dupe de ce qui se passe. Pourquoi entend-on parler de frustrés, de dégoût de la politique et d’envie de quitter son pays natal ? Si ce n’est pas une histoire de caste, de communauté c’est une histoire de couleur de la peau. L’occasion nous était donne par l’université de Maurice, l’université des Mascareignes avec la collaboration du Centre Nelson Mandela et de l’Association des amis d’Auguste Lacaussade de revoir les politiques et tendances de l’époque coloniale à nos jours.

Le Centre Nelson Mandela pour la culture africaine vient de sortir une petite publication en hommage à Rémy Ollier. Mémoire rafraîchie sur le système d’apartheid. Victimisation des esclaves, noirs marron, puis des travailleurs immigrés mais aussi des gens de couleur ! La Révolution française qui renversait la monarchie a eu pour effet « de diviser cette population libre en créant une hiérarchisation entre les « Libres » et les « Libérés ou Affranchis ». » Cela allait provoquer un long combat chez les gens de couleur définis par J.O. Bijoux comme « les noirs libres proprement dit, mulâtres, métis, créoles indiens et les descendants de ces divers types d’espèce humaine ».

Rémy Ollier, mort à 28 ans, avait lutté pour que toutes les communautés aient leurs chances pour la bourse d’Angleterre, pour que toutes se frayent un chemin vers la politique. « Fils du peuple… l’un des plus heureux moments de sa vie si courte fut de recevoir solennellement un mandat écrit de cette population de couleur qu’il avait dotée d’un organe et qui n’était pas toujours respectée, avant lui ». (Livre de Bijoux- Le centenaire de Remy Ollier). C’est bien lui qui avait fondé La Sentinelle qui jouit encore d’une certaine renommée. Que dit-on ? Sinon que la presse est entre les mains des gens de couleur même si la porte s’est ouverte pour d’autres compétences issues d’autres groupes ethniques. Et c’est tant mieux ! Remy Ollier aurait applaudi cette politique d’ouverture et de reconnaissance de talents.

Les conférenciers des Etats-Unis, de la Chine, de la Réunion et de Maurice ont beaucoup de mérites pour faire revivre les grands moments de l’Histoire de Maurice. Mais c’est dommage que les représentants de cette classe ne fouillent pas les archives publiques et familiales ou paroissiales pour rappeler ces évènements qui marquent ! Les grandes figures ne manquent pas.

En interviewant quelques personnes j’ai appris que dans la médecine (Dr Madge, Dr Ombrasine), dans l’éducation (M. Besson, Mmes Leal, Latour, Constantin) et après (Ms Paul Bancilhon, Beaupré…), dans les arts et lettres (Léoville L’Homme, Evenor Hitié…), dans la politique (Mme Emilienne Rochecouste, Dr Maurice Curé…) et dans la fonction publique les gens de couleur ont eu leur heure de gloire. Mais dans les années pré-indépendance beaucoup de familles ont émigré vers l’Australie sur le navire Patrice.

L’intelligentsia de cette communauté avait fait un choix et il a fallu attendre la montée des jeunes pour intégrer les secteurs en essor. Des quartiers aussi se sont transformés. A Port Louis le quartier entourant l’église de Saint François Xavier, le kiosque et le stade avait plein de belles maisons coloniales avec les jardins et vergers. De mémoire, quelques noms étaient les Yardin, Planel, Ombrasine ; les jeunes fréquentaient les mêmes écoles que les autres groupes ethniques et ne s’en différenciaient que par la couleur de leur peau. La rue et la cour de l’école confondait tout le monde.

Le cercle de Beau Bassin regroupait dans un esprit d’avancement des jeunes. On en sait à peine de leur évolution. Mais c’est Quatre Bornes, surtout le quartier chic qui laisse des traces ineffaçables des gens de couleur. Les maisons ne sont pas toutes conservées mais l’amour des fleurs, des pelouses se transmet aux nouveaux propriétaires. Les bibliothèques garnies de livres d’histoire, de littérature, les tableaux de l’époque coloniale se dispersent lors des ventes à l’encan.

Si le métissage culturel, biologique et linguistique est à l’ordre du jour et monopolise les chercheurs, on ne doit pas pour autant occulter l’atout d’une communauté – quelle que soient l’origine, la naissance, la culture. Qu’on démocratise plus les tendances autres que politiques ! A quoi servent les technologies dans ce cas ?

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