Nos rues : Quelle réputation?

D’une année à l’autre, des études sont en cours et des projets proposés pour améliorer le système ou tout au moins assainir la société.

Le ministère de l’Egalité des genres pense à un plan d’action en faveur des enfants de rue. Etude, projet, mobilisation des organisations communautaires, pourquoi pas ? 

Mais ce qui est mis en écrit se transpose-t-il en pratique ? On ne cesse de parler des droits – de la femme, des autrement capables, des enfants moins doués – mais quand il s’agit d’appliquer ces droits, c’est une autre paire de manches. Trop d’intervention de part et d’autre, trop de réticences sans compter les préjugés et problèmes de culture.

Rues et enfants

Ailleurs, les enfants de rue débordent au point que les autorités n’en peuvent plus. Au Brésil, on connait la tragédie de ces enfants abattus, en Inde, au Bangladesh, au Pakistan, le trafic de ces enfants est un gros scandale. A Istanbul, à Lisbonne, de beaux petits enfants surgissent de n’importe où pour demander des sous. Chez nous, les cas ne sont pas rares. En plein centre de Quatre Bornes, un garçon presque sans dent, avec un handicap physique, mendie du matin jusqu’à fort tard avec sa petite boîte en fer-blanc ; à Port-Louis, on en voit dans plusieurs rues et sur des bords de trottoirs, des enfants seuls ou dans les bras de leur mère faire l’aumône. Dans d’autres villes, il doit y en avoir.

D’où viennent ces enfants ? Pourquoi se trouvent-ils dans une situation pareille ? N’en parlons pas de nos enfants qui sont les petits rois des rues après les heures de classe. De petits groupes transformés en mafia se forment devant les tabagies, coins à manger et pire les salles de billard et autres jeux. On fume, on flirte, on filme sur des smartphones, on se défoule. Et comment ? Les gros mots aussi fusent de toutes parts. Allez faire un tour à La Louise, et bientôt en plein centre de Quatre Bornes où la Municipalité vient d’approuver l’opération de la salle de billard en haut de Kentucky pour se dire que nos rues sont le théâtre de tous les excès.

Who cares ? Telle serait peut-être la réponse comme à beaucoup de questions sur les saletés – papiers jaunis de dholl-puris, les boîtes de pizza, les cornets de Kentucky et d’autres fast-foods, les chopines de coca ou autre, les cannettes de bière, les peaux d’ananas et d’autres fruits, les mégots de cigarette – qui traînent parce que tout est balancé n’importe où et n’importe comment. La culture de la propreté et du respect de l’autre est un manquement important, surtout dans les villes.

Ne croyez pas que seule la capitale est visée. Rose Hill, Quatre Bornes, Curepipe ont des rues qui puent l’urine – non pas de chiens errants ou de chats de gouttière mais bien l’urine des gens qui pissent sans gêne contre les murs ou derrière des vans. Honte aux citadins !

Allez à la campagne pour constater la différence. Les villageois balaient encore devant leur portail et se flattent de leurs rues qui portent des noms des ancêtres ou des fleurs. Cette habitude se transmet aux enfants.

Rue – le foutoir !

Lors de chaque accident, les gens protestent et, au bout de quelque temps, tout rentre dans l’ordre. Au volant, nous avons aussi d’autres rois ! Ils se livrent à toutes sortes de fantasmes quand ils conduisent. Fantasmer d’être pour quelques secondes parmi les vedettes de la vitesse, de fumer à l’aise tout en écoutant une musique qu’on entend à deux milles de là, de doubler sans se soucier des règlements en cours…

Pas d’étonnant qu’on ait autant d’accidents presque chaque jour ! Il ne s’agit pas simplement de virage mal construit, de rue trop étroite. Ceux qui prennent le volant pensent de moins en moins aux piétons, aux cyclistes et aux autres qui n’ont pas le culte de la vitesse. Mauvaise réputation de nos rues dont les plaques et les robots/feux de signalisation ont été arrachés et qui attendent d’être remis en état. Comment ne pas s’étonner de voir ces voitures entrer dans les sens interdits, tourner et reculer comme si de rien n’était.

De plus en plus de cyclomoteurs se croient tout permis en fonçant dans ces rues-no entry – juste pour éviter de faire un tour de plus. C’est bien le cas des livreurs de pizza qui fraudent pour gagner du temps. Et pour ces rues où s’étendent la pollution sonore et la pollution atmosphérique avec des musiques de Hollywood et Bollywood, des odeurs de carcasses de poulet et des poubelles débordant de nourriture, quelle réforme est envisagée ? Les acteurs du bon fonctionnement sont de moins en moins présents ou alors ils ont les mains liées.

Si chaque rue est arpentée comme il faut, on s’en rendra compte bien vite. Mais politique attentiste oblige ! Et il va falloir attendre la veille des prochaines élections pour que tout soit remis à neuf et que les votants poussent leur ouf de soulagement ! Nos rues deviennent-elles une caisse de résonance où convergent beaucoup de problèmes de notre société ?

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