Propager la culture : dans quel but ?
|Commonwealth Trust, culture et patrimoine
De plus en plus, divers aspects de la société sont soumis à la critique. Parmi les plus communs et top the list sont les excès et autres abus. Sans croire que l’on exagère, l’on dénonce les excès de vitesse sur les routes et, en politique, pratiquement tous les jours, les abus et scandales.
La critique sociale est de tout temps l’absolutisme décrié par La Fontaine, les atteintes aux droits de l’homme dans les ouvrages de Voltaire, les inégalités et exploitations de la femme dans les livres d’Arundhati Roy (God of small things), de Taslima Nasreen (Lajja), d’Ananda Devi (Le voile de Draupadi), ou encore la religion dans Le voile de la peur de Samia Shariff. Les livres ne manquent pas pour servir de lanterne et développer nos capacités de réflexion sur ce qui nous entoure.
D’autres créneaux apparaissent aussi pour stimuler le grand public et ouvrir les horizons des jeunes. L’exposition au Blue Penny Museum est un trésor dont la valeur est à peine comprise car les nouvelles générations auraient dû se masser devant ce musée pour comprendre l’histoire de leur pays si ce n’est leur propre histoire.
Un savant Jean Rostand avait bien dit que « la civilisation de l’homme… est dans les bibliothèques, dans les musées et dans les codes ». Quelle chance ! J. Maunick invite le public à écouter et à revivre les réminiscences du Ward 4 de Port Louis.
C’est une erreur de penser que la révolution technologique nous a fait couler comme Pompéi (dont on déterre pourtant aujourd’hui les trésors). Chez les gens, il y a encore cette volonté de produire, de fouiller les archives, de recréer les anciens mythes et d’écrire des histoires pour les enfants.
La culture n’est pas réservée à une élite ; loin de là. Il y a bien eu la tradition orale avec les histoires létemps margoze et des pirates, ou les miracles et les mythes du diable. C’est une culture vivante. Le progrès des connaissances et des médias a démocratisé la culture. On vit cette culture dans nos lieux de pèlerinage, lors des visites occasionnelles au Morne ou ailleurs.
On la retrouve dans les contes et légendes, dont deux de Pahlad Ramsurrun, chief editor de la revue trilingue Indradhanush, qui ont paru dans la collection du Commonwealth Education Trust. Ceux-ci suivent les mêmes thématiques que le grand psychanalyste Gaston Bachelard — l’Eau, la Terre, l’Air et le Feu.
Pahlad Ramsurrun, privilégieant la rencontre des cultures, prend plaisir aussi à écrire des histoires qui lui rappellent son enfance, la place des ancêtres dans la société. Bien entendu, il les destine à nos jeunes.
Les deux contes sont intitulés The Diamond Fruit et The Legend of the Wood Apple Princess. L’un d’eux raconte la lutte d’un prince indien qui rencontre un sadhu connu pour son pouvoir surnaturel et qui, au bout de son aventure, découvre la vérité sur le fruit.
L’autre raconte la rivalité entre les princes d’un royaume et la résolution du plus jeune qui affronte le diable pour guérir leur père. Il connaît le succès grâce à l’aide d’une bonne fée.
Quelques citations de ces histoires des volumes 3 et 4 méritent d’être retenues:
“The prince made up his mind to stay there and serve the sadhu… A few days later, the sadhu woke up from his meditation. On opening his eyes, he saw the young prince who had been at his service for days. He asked: «Who are you, young man? Why are you serving me? What do you want from me? Tell me, and your wish will be fulfilled.” (A river of stories, Emma Butler).
Et, dans le volume 3 de Julie Flett, on peut lire:
“The youngest prince related the misdeeds of his elder brothers in detail.
The fairy said, « Do not worry. The diamond fruit will lose its miraculous power in dishonest hands…
The fairy gave him a ring and said, “Take this ring. Pass it three times over the diamond fruit. It will turn smooth and regain its supernatural powers.”
Ces volumes contiennent des histoires bien illustrées de plus de 50 pays d’Afrique, des Caraïbes, de l’Inde, de Pakistan, de Vanuatu, de Chypre, etc., et ont pour vocation de mieux comprendre le folklore, la tradition orale et les différentes cultures des pays du Commonwealth. C’est bien l’idée aussi des conférences sur la diaspora ou l’interculturalité.
Dans la postface, on comprend le but : ne pas perdre la culture et de « continue to work for the benefit of education ». Ceci est rendu possible par le Commonwealth Trust qui doit être salué et qui a tout l’appui de la couronne britannique. Comme quoi, la culture est, comme le dit Emile Herriot, « ce qui reste quand on a tout oublié. »
Pour sûr, la culture est dans notre réalité, notre quotidien mais aussi dans notre imagination créatrice.
* Published in print edition on 25 March 2016
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