Alerte : tous sur le qui-vive…

Le danger ici et ailleurs donne lieu à des suppositions dans tous les milieux. On ne sait plus à quoi s’attendre. Explosions d’avion, tirs inattendus lors d’un spectacle, disparition incompréhensible, hit and run, menace de licenciements qui s’allongent, saccage des arbres fruitiers par les chauves-souris et tant d’autres dans le quotidien.

Au bazar du quartier, dans le bus, à l’autre bout du téléphone ce qui alimente les conversations, ce sont ces problèmes. « Kotte société pé aller zordi jour? » Qu’est -ce qui motive ces actes ? Comment empêcher les pratiques dangereuses ? Retour de l’âge primitif ? Ou encore Kaliyug selon les croyances hindouistes.

La reflexion s’impose dans toutes ces situations si dures à expliquer et de moins en moins à comprendre.

A la veille des fêtes d’année les recommandations sont répétées à longueur de journée. Attention au pickpocket ! Gare au trafic de toutes sortes ! Il faut pour ainsi dire s’armer… Comment ? C’est là qu’on comprend pourquoi les lieux de cultes deviennent des lieux privilégiés, pourquoi la foi ou la prière devient un rempart contre la contagion de ces dérives. Ou alors pourquoi les gens développent des attitudes de méfiance, de chacun pour soi… A croire qu’on a peur de son ombre. Quoi de plus normal quand on suit les politiques.

Personne n’est à l’abri de ce qui se trame autour de soi. Du jour au lendemain un/une employé/e se trouve dégradé/e ou éjecté sous prétexte d’avoir cautionné l’ancien régime. Au CWA et dans des branches de BAI les licenciements et dégradations sont devenus monnaie courante. N’importe qui et n’importe quand un employé peut se retrouver à la porte. Plus de garantie ; tout est politisé et à tous les niveaux. Mais tant qu’on plaide pour la bonne cause – l’intérêt de l’admirable pep qui a voté – et c’est tant mieux. Mais si on persiste à pratiquer de la politique revancharde, sans des preuves valables à l’appui, qui seront les premiers à en subir les retombées ? Ce sont les mêmes qui disent – nou montagne ki bizin protezer, nou dimoune ki bizin profiter aster – qui ne tarderont pas à se retrouver dans le descenseur !

D’ailleurs, l’alerte au rouge est de plus en plus à l’agenda. Le rassemblement à Vacoas et les commentaires sur Facebook et autres réseaux sociaux montrent bien le sentiment fine plein fine dégoûté avec la manière de faire de certains élus. Après le raz de marée des 60 et 120 zéros, l’admirable pep croyait au miracle.

Les médias (radios surtout) qui ont pilé sur le leader de l’opposition mauve et l’ancien Premier ministre pour gonfler à bloc virer mam dénoncent au compte-gouttes les fracas et abus dans la vie privée et la vie publique de nos dirigeants. Et pourtant que n’apprend-t-on tous les jours ? Des nominés politiques casés dans les corps paraétatiques, les municipalités, dans les postes de chairmen, comme attachés de presse, comme conseillers, comme ambassadeurs. Et pas tous des plus qualifiés et pas des plus performants malheureusement.

Les problèmes et protestations continuent sans compter les prises de bec. Mais pouvoir oblige ! L’appareil d’Etat, l’appareil policier, l’appareil para-étatique, tout sous le contrôle de l’alliance virer mam. Quand les bonnes solutions tardent à venir de ces appareils, on sort ces griffes et on jette le blâme sur le dos des autres qui étaient là avant 2015. Trop facile de dire pas moi ça, li ça ! Ces autres qui ont géré des dossiers ont certainement leur part de responsabilité dans leur laisser-aller en croyant pouvoir se rattraper. Ces autres qui ont abusé de leur couverture politique n’ont pas pensé avoir des comptes à rendre au public, à l’admirable pep qui disait moi je paie la taxe, moi j’ai besoin de garanties pour mes enfants, etc.

Alerte à des structures en défaillance ! Alerte à l’usure ! De nouvelles approches doivent se mettre en place. C’est ce qui manque. C’est ce qui fait cruellement défaut. Peu veulent briser le silence sur ce sujet. Les structures en place fonctionnent, dans certains secteurs, au ralenti. Peut-être bien qu’on ne peut pas faire table rase de tout mais il est grand temps de remettre sur les rails des municipalités qui sont dépassées et qui sont dormantes, stagnant sous un mode de fonctionnement colonial, de revoir le tertiaire qui renvoie la balle d’un bureau à un autre faute de maîtrise des dossiers, d’améliorer les archives et bibliothèques qui ne fonctionnent pas souvent à la satisfaction du public.

Comment a-t-on pu ces dernières années améliorer les services d’accueil et de contrôle à l’aéroport,comment a-t-on pu upgrade les services des passeports ? Pourtant ce ne sont pas des plus simples à gérer. Les idées ne manquent pas. Que ceux qui se font appeler les supérieurs trouvent le temps et les moyens de se doter des structures qui font honneur à notre République !

Les idées ne manquent pas. C’est la volonté de dire : franchissons le mur…

* Published in print edition on 4 December 2015

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