“Seul le PTr décidera qui présenter comme Premier ministre aux prochaines élections générales”

Interview: Patrick Assirvaden – Président du PTr

* ‘La place du PMSD est auprès du PTr – pas dans l’Entente de l’Espoir’

* ‘Un PM doit “command a majority”. Donc, Paul Bérenger va devoir accorder à Nando Bodha plus de 31 tickets’


Depuis plusieurs années, la population mauricienne attend le renouvellement des ressources humaines au sein des partis politiques et la proposition d’idées novatrices dans les programmes. Les soubresauts sur l’échiquier politique et au sein de certains partis indiquent clairement que cet exercice est laborieux et apporte son lot de critiques, de malaise, voire de déception chez les uns et les autres. En attendant, certaines institutions s’enfoncent lentement mais sûrement à cause de leur incapacité à rentrer dans le monde contemporain Patrick Assirvaden, président du PTr nous donne plus de détails.


Mauritius Times : L’exercice de renouvellement des instances dirigeantes du Parti Travailliste a causé un certain remous, avec notamment trois démissions déjà: Erza Jhuboo, Kalyanee Jugoo, et l’ex-Constituency Clerkd’Osman Mohamed ; et aussi un sentiment de frustration chez d’autres avec Arvin Boolell et Shakeel Mohamed exprimant leur mécontentement publiquement. Existe-t-il un problème plus profond dont les signes sont maintenant en train de remonter à la surface ?

Patrick Assirvaden: Tout renouvellement apporte son lot de doutes, de tiraillements, d’appréhensions et de colère. D’abord, je précise que nous avons eu plus de 3,000 demandes d’adhésion au sein de l’exécutif. Mais nous n’avons que 400 places. Déjà, cela a créé des frustrations, mais c’est un fait que l’engouement pour servir au sein du PTr est toujours présent parmi la population mauricienne, surtout chez les jeunes.

Le BP du PTr est aujourd’hui composé de plus de 50% de jeunes ou de nouveaux membres. Le porte-parole du PTr est un nouveau venu, le secrétaire général est un nouveau, la présidente de l’aile féminine est une nouvelle arrivée. Ehsan Joomun et Osman Mahomed ont eu beaucoup de responsabilités au sein du parti et, par ailleurs, nous avons dû effectuer un dosage équilibré, avec des nouveaux et ceux ayant de l’expérience, qui ont un vécu et aussi des jeunes.

Shakeel Mohamed et Arvin Boolell sont deux membres du PTr qui ont énormément aidé le parti dans des moments extrêmement difficiles. Je suis totalement convaincu qu’à l’avenir de plus grandes responsabilités seront attribuées à Arvin Boolell et Shakeel Mohamed. Je dois préciser qu’Arvin Boolell est le chef de file du PTr au parlement, et c’est une grande responsabilité assumée par lui. Shakeel Mohamed agit comme le Whip du PTr au parlement. Laissons les choses se décanter graduellement…Toutefois, une chose est claire: le PTr a besoin et de Arvin et de Shakeel pour gagner les prochaines élections générales.

* Par ailleurs, il semble qu’un Parti travailliste ‘arc-en-ciel’ ne fait toujours pas son chemin auprès du leadership du parti, ne trouvez-vous pas?

Le PTr est un parti national. Cela a toujours été le cas depuis plusieurs décennies. Le ‘window dressing’ du PTr doit impérativement refléter la nation arc-en-ciel du pays ; Ramgoolam est, pour moi, le seul leader rassembleur sur l’échiquier politique.

Donc, quand la question du ‘deputy leader’ est remontée à la surface, Arvin et Shakeel ont exprimé leur intérêt pour une nomination à ce poste. Le fait est que ce n’est pas un ‘deputy leader’ en position mais deux. A mon avis, il est important pour l’arc-en-ciel mauricien que le PTr projette l’image d’un parti national. Donc, j’ai proposé qu’on n’ait pas deux ‘deputy leaders’ mais trois, ce qui reflèterait les sensibilités de la nation mauricienne.

Puis-je vous signaler une chose ? Je ne suis pas intéressé à être nommé en tant que ‘deputy leader’. Ma position de président entraîne déjà des responsabilités extrêmement lourdes. Par conséquent, moi, je propose que ce soit une femme qui soit nommée ‘deputy leader’ du PTr avec les deux autres si, je dis bien, le congrès et l’exécutif acceptent éventuellement que nous ayons trois ‘deputy leaders’. Ce sera l’opportunité de faire avancer encore davantage la cause féminine.

* Tout ce remous est d’autant plus grave eu égard au contexte politique actuel avec, d’une part, une alliance gouvernementale en face qui a démontré son agressivité et est déterminée dans l’emploi de ses méthodes de propagande et d’actions politiques et, d’autre part, une opposition toujours divisée sur la question du leadership d’un éventuel front des partis en lice. Le message adressé à l’électorat ne pourrait être plus clair quant à l’incapacité de l’opposition de comprendre le moment politique actuel et d’y répondre, non?

Je ne suis pas d’accord avec vous.

Le gouvernement MSM pousse ce pays depuis bientôt huit ans vers la catastrophe. Toutes les institutions du pays sont politisées. Quelques exemples : la MBC, la FSC, la FIU, la BOM, l’ICAC, la police. Je m’arrête ici.

Les méthodes du MSM sont des méthodes de propagande sale, d’intimidation, de menaces et de “money politics”. Le gouvernement MSM est conscient qu’il n’a pas la majorité dans le pays. Au cas contraire, depuis longtemps, nous aurions déjà eu les élections municipales. Le gouvernement MSM et Pravind Jugnauth sont conscients du danger de se retourner vers le peuple.

Ceux qui partent rejoindre le MSM se laissent séduire par son argent. C’est cela, la méthode MSM. Sa force c’est la “money politics”. C’est cela, la façon d’opérer du MSM.

En face de ce parti, il y a trois partis de l’opposition parlementaire. Nous avons du respect pour nos partenaires de l’opposition – le MMM et le PMSD. Mais le PTr est aussi conscient de sa puissance électorale.

Nous sommes conscients que nous représentons l’espoir des centaines de milliers de mauriciens qui croient dans le PTr; ils savent que le PTr est capable d’évincer le MSM et Pravind Jugnauth du pouvoir. C’est pour cela que nous réclamons depuis quelques tempsce qui doit revenir au PTr: être la locomotive de l’opposition aux prochaines élections générales – et cela, sans pour autant vouloir passer pour un ‘faiseur’ ou un arrogant. Non ! Nous disons cela tout en respectant nos partenaires mais aussi en étant conscients de la force électorale du PTr et de son ancrage dans toutes les circonscriptions du pays.

Mauritius Times ePaper Friday 7 October 2022

An Appeal

Dear Reader

65 years ago Mauritius Times was founded with a resolve to fight for justice and fairness and the advancement of the public good. It has never deviated from this principle no matter how daunting the challenges and how costly the price it has had to pay at different times of our history.

With print journalism struggling to keep afloat due to falling advertising revenues and the wide availability of free sources of information, it is crucially important for the Mauritius Times to survive and prosper. We can only continue doing it with the support of our readers.

The best way you can support our efforts is to take a subscription or by making a recurring donation through a Standing Order to our non-profit Foundation.
Thank you.

Add a Comment

Your email address will not be published. Required fields are marked *