Quelles sont les perspectives locales et mondiales pour 2024 ?
Eclairages
Il ne faudra pas s’attendre à des miracles en 2024, mais sans doute à un approfondissement de ce qui s’est déjà dessiné en 2023
Par A. Bartleby
Alors que 2023 l’année touche à sa fin, l’année 2024 s’annonce déjà chargée en évènements. Certains de ces évènements sont prévisibles, d’autres surgiront comme des surprises tout au long de l’année. Quoi qu’il en soit, les tendances pour 2024 sont déjà posées, et les perspectives politiques, économiques et sociales n’évolueront pas drastiquement. Certaines de ces tendances risquent même de s’approfondir au fil des prochains mois.
Les perspectives locales : L’année 2024 sera mouvementée à Maurice
Nous sortons d’une année 2023 qui a vu une relance économique d’envergure, avec la consolidation des secteurs immobiliers, touristiques et financiers. D’ailleurs, Statistics Mauritius vient de revoir la croissance économique à la hausse pour 2023, la faisant passer de 6,1% à 7%.
Ainsi, l’économie mauricienne entre dans une année 2024 qui sera, rappelons-le, une année électorale, avec des certitudes quant aux fondamentales qui font progresser le pays et avec une réduction sensible du taux de chômage qui est passé sous la barre des 7% en cette fin d’année.
Mais ce chiffre de 7% de croissance, qui est fabuleux au regard de l’économiste, ne doit pas nous empêcher de voir les problèmes qui sont les nôtres. L’inflation était, par exemple, d’un peu plus de 11% au début de l’année 2023, et les projections de la Banque de Maurice placent l’inflation en dessous de la barre des 6% en cette fin d’année. Il faudra attendre que Statistics Mauritius publie son rapport sur l’inflation en début d’année prochaine pour avoir la confirmation ou non de cette projection. Ce qui est néanmoins certain, c’est que les ménages mauriciens ont souffert cette année, même si l’on peut constater une amélioration du pouvoir d’achat en cette fin d’année.
Il faut dire que le gouvernement a fait le choix de continuer de laisser glisser lentement la Roupie afin de permettre aux différents secteurs de l’économie de conserver leur compétitivité mondiale. Une Roupie trop forte aurait été dommageable, par exemple, pour le secteur touristique, avec des touristes choisissant des destinations moins onéreuses pour leurs vacances. Mais la politique de la BOM a porté ses fruits de ce point de vue, permettant à ce secteur, qui est un gros affluent de devises, de faire le plein avec la barre du million de touristes dépassée à la fin du mois d’octobre.
L’inflation a eu un impact négatif sur le secteur de l’immobilier, avec une augmentation non négligeable des matières premières, et donc des coûts de construction. Mais le secteur ne semble pas forcément souffrir de ces augmentations des coûts. La mise en place des PDS et des Smart City schemes, mais aussi d’autres montages permettant aux développeurs fonciers de vendre leurs projets sur le marché international a continué à porter ses fruits en 2023, avec un influx important d’investisseurs et d’acheteurs venant notamment de France, d’Afrique du Sud et de Russie.
Le secteur immobilier devrait continuer à croître de manière importante en 2024, surtout que Maurice semble avoir su profiter de ses atouts sur le marché international : des littoraux idylliques, la paix sociale et la stabilité économique et politique. Dans un monde devenu plus dangereux en 2023, conserver ces fondamentaux participera à approfondir encore plus la fameuse résilience mauricienne et fera de Maurice un pays refuge au sein d’une mondialisation qui devient de plus en plus folle.
Le gouvernement a ainsi, semble-t-il, priorisé la consolidation de la relance économique avant de mettre en place ses politiques de redistribution. La dernière en date est bien évidemment l’augmentation du salaire minimum, qui sera suivi en début d’année prochaine de la revalorisation salariale de 10%. La pension de vieillesse devrait également augmenter pour atteindre la promesse des Rs 13 500 d’ici quelques mois.
Ces augmentations peuvent sembler dérisoires au regard de la rapide progression de la cherté de la vie, mais lorsque l’on observe les choses de plus près, il existe une réelle augmentation du flux de monnaie qui est mis dans le panier des ménages. Le ménage moyen à Maurice comprend bien souvent un pensionnaire, deux salariés et un jeune qui a un petit emploi. Les augmentations des revenus de chacune de ces catégories s’additionnent donc pour former une augmentation réelle du pouvoir d’achat. Il ne faut pas le négliger.
La machinerie électorale en route
Le “timing” de ces augmentations salariales, ou la mise en place de ces politiques de redistribution, n’est pas anodin. Il s’agit bien évidemment pour le Gouvernement de soulager les ménages les plus touchés par la crise de la cherté de la vie, mais il semble évident que la machinerie électorale du MSM s’est mise en route.
L’année 2024 sera marquée par la fin du mandat actuel en novembre et par des élections générales qui suivront. Il se pourrait même bien que ces élections soient anticipées, et les spéculations iront bon train sur la date potentielle de l’appel aux urnes.
Les bookmakers placent actuellement leurs paris sur une élection anticipée en avril ou en mai, ce qui semble improbable du fait que ce seront également les élections générales en Inde. En revanche, nous pouvons spéculer sur le fait que le PM use de son privilège pour appeler le pays aux urnes avant la fin du mois d’avril ou à partir de la mi-mai.
Ce qui est certain, c’est qu’un climat électoral règnera sur la pays une fois que l’euphorie des fêtes de fin d’année sera passée. Le MSM a déjà enclenché sa machinerie, et les partis de l’opposition en font autant. Même s’ils n’ont pas encore précisé les modalités de leur alliance, le regroupement PTr-MMM-PMSD vient de publier cinq mesures qu’ils prendront en cas de victoire. C’est un moyen pour eux, après la série de congrès régionaux qu’ils ont tenus pendant la seconde moitié de l’année, de commencer à tâter le pouls de l’électorat sur certains enjeux.
Il semble ainsi clair que les partis de l’opposition traditionnelle vont appuyer sur la faiblesse principale de Pravind Jugnauth : l’accumulation des affaires et des scandales impliquant certains de ses ministres et députés. Est-ce que cela suffira ?
Seul l’avenir nous le dira, mais l’opposition ferait une grave erreur de penser qu’elle n’est pas dans l’obligation de venir de l’avant avec un programme cohérent sur la consolidation des acquis économiques et sociaux, et quant à une vision renouvelée du modèle de développement mauricien.
Si elle ne procède pas à cet exercice, alors le MSM gardera toutes les possibilités de leur couper l’herbe sous les pieds car n’oublions pas que Pravind Jugnauth a un joker de taille que n’ont pas Navin Ramgoolam, Paul Bérenger ou Xavier Duval : faire tabula rasa de ses ministres et députés et présenter une équipe entièrement renouvelée et rajeunie autour de lui. N’oublions pas qu’il a déjà su convaincre certains jeunes intellectuels à le rejoindre tandis que le PTr, le MMM et le PMSD auraient, semble-t-il, des difficultés lors du même d’exercice de leur côté.
Recul de la démocratie, avancée de l’ultralibéralisme et des populismes
Quoi qu’il en soit, l’année 2024 sera capitale pour le pays. Les prochaines élections vont mettre en place une séquence historique qui déterminera l’avenir même de la République de Maurice. Maurice est un pays faisant intégralement partie de la mondialisation, et les tendances mondiales ont sur nous une influence réelle, même si beaucoup de Mauriciens ont du mal à le percevoir.
Ainsi, le recul de la démocratie, l’avancée de l’ultralibéralisme et l’apparition de certains types de populisme qui voient le jour un peu partout à travers le monde trouvent leur corrélat aussi dans la société mauricienne.
Une victoire, par exemple, du MSM aux prochaines élections consolidera les directions économiques et géopolitiques actuelles, avec une entrée encore plus prononcée du pays dans un système ultralibérale et une évolution de la tradition parlementariste. Ce sont les tendances mondiales qui dictent cela, tout autant que la volonté politique du maitre du jour.
Et de ce point de vue, la question est posée à l’opposition :
(a) Que vont-ils proposer en matière d’orientations économiques ?
(b) Étant donné la montée en puissance de l’Inde et de la Chine dans l’océan Indien, quel type de diplomatie va être privilégiée au sein de cette alliance
(c) Puisque la démocratie meurt un peu plus chaque jour dans le monde, quelle sera la tendance localement si le trio PTr-MMM- PMSD arrive au pouvoir ?
Peut-être aurons-nous des réponses à ces questions dans le “build-up” des prochaines élections. Mais les tendances mondiales sont posées et les fondamentales de l’économie mauricienne sont sur les rails de ces grands bouleversements.
Il ne faudra pas s’attendre à des miracles en 2024, mais sans doute à un approfondissement de ce qui s’est déjà dessiné en 2023.
* * *
Les perspectives mondiales auront un impact certain sur les affaires locales
Il faut tout d’abord préciser que l’année 2023 a vu un accroissement important des conflits et, dans ce sillage, des situations de précarité et des questions sécuritaires dans le monde.
L’opération spéciale menée par les forces russes en Ukraine s’est embourbée, comme l’avait prédit plusieurs analystes d’expérience. En effet, la contre-offensive lancée par les forces ukrainiennes pour faire reculer les forces russes n’a pas eu les effets escomptés, et certains déclarent déjà que l’Ukraine a perdu la guerre. En effet, il parait que la Russie n’a plus grand-chose à faire, à part le fait de tenir ses positions jusqu’à une érosion physique et mentale de l’armée ukrainienne.
D’ailleurs, les scissions apparaissent depuis un moment au sein des dirigeants ukrainiens, avec une tension devenue particulièrement palpable entre Volodymyr Zelensky et certains de ses généraux, notamment le commandant en chef des forces armées ukrainiennes, Valeri Zaloujny. Cette tension, ce malaise même, s’ajoute à une érosion certaine de la confiance du peuple ukrainien en Zelensky. Érosion qui trouve également son corrélat dans une perte d’intérêt certaine des alliés occidentaux en matière de soutiens financiers et militaires.
Est-ce que c’est l’Ukraine qui s’isole petit à petit, ou bien c’est Zelensky qui perd pied? L’année 2024 devrait nous apporter une réponse définitive à cette question.
Il faut avouer que le shift du focus de l’Ukraine vient également du fait de l’attaque du Hamas sur Israël, le 7 octobre dernier, attaque qui a provoqué une reprise de la guerre à Gaza. Cette réactivation des hostilités a surgi dans un contexte où les principaux acteurs du Moyen-Orient travaillaient à une normalisation des relations diplomatiques, économiques et sécuritaires avec Israël. C’était déjà le cas des Émirats Arabes Unis, du Bahreïn, du Soudan et du Maroc qui étaient les premiers signataires des Accords d’Abraham avec Israël en 2020.
Les négociations étaient à un stade très avancé afin que l’Arabie saoudite devienne également signataire de ces mêmes accords, envoyant de facto un signal fort pour une normalisation des liens avec Israël et pour la construction d’une paix durable dans une région qui se trouve au cœur de la sécurité mondiale depuis la fin de la guerre froide.
crise géopolitique et sécuritaire généralisée
Mais tout cela a volé en éclats avec l’attaque du Hamas et la riposte israélienne qui s’en est suivie. L’Arabie saoudite, tout comme l’Égypte et le Qatar, privilégient toujours un rapprochement avec Israël, mais la situation est devenue tellement tendue que ces pays risquent de faire marche arrière renvoyant le Moyen-Orient vers une crise géopolitique et sécuritaire généralisée.
C’est déjà plus ou moins le cas, avec notamment l’Iran qui a profité de la guerre de Gaza pour relancer son programme d’enrichissement nucléaire, demandant au passage aux observateurs de l’ONU de quitter le pays. L’Iran a aussi augmenté sa production d’uranium enrichi de 3kg à plus de 9kg, chose qui est normalement interdite à ce pays.
Il faut préciser que l’armée israélienne ne joue absolument pas la retenue, avec des frappes aériennes en Syrie qui ont tué le général iranien Sayed Razi Mousavi. Parallèlement, les rebelles Houthis, basés au Yemen, eux, ont profité du début de la guerre de Gaza pour commencer à attaquer des navires marchands transitant en mer d’Arabie. Cette situation vient de forcer Narendra Modi à déployer trois destroyers de la marine indienne dans la région afin de maintenir une présence de dissuasion.
La situation est redevenue explosive au Moyen Orient et pourrait basculer dans une situation qui entrainerait l’économie mondiale dans une spirale inflationniste extrêmement dangereuse pour nous à Maurice.
Mais le Moyen Orient n’est pas le seul lieu de réchauffement sécuritaire. La Mer de Chine a également vu un accroissement de la menace militaire, à commencer par le fait que le président chinois Xi Jinping n’a eu de cesse d’affirmer qu’il allait faire de l’annexion de Taiwan la priorité sécuritaire et géopolitique de son troisième mandat. Depuis, les exercices militaires menés par la marine chinoise aux portes de l’espace océanique de Taiwan se sont multipliés, avec des avions de combat entrant même dans l’espace aérien taïwanais, bravant ainsi également tous les principes du droit international.
Certains observateurs aguerris pensent que Xi Jinping bluffe sur la question de Taiwan et qu’en réalité, il n’osera pas attaquer, au vu des capacités de défense taïwanaises et du soutien hautement stratégique des Etats-Unis à Taiwan. Ils constatent même que l’annexion de Taiwan est devenue un leitmotiv politique dans le discours de Xi Jinping afin de détourner le regard des Chinois du ralentissement de l’économie chinoise.
En effet, cette dernière fait face à des difficultés qui se multiplient depuis la fin de la pandémie de la Covid-19 et la reprise du commerce mondial. La délocalisation de géants des nouvelles technologies, la mise en veille de certains projets de la “Belt and Road Initiative”, la situation extrêmement complexe de la bulle immobilière ou encore l’apparition du chômage des jeunes sont autant de signes d’un ralentissement structurel de la croissance chinoise.
Et qui dit ralentissement économique, dit critiques et questionnement des compétences du Parti communiste chinois (PCC) dans un système à parti unique. Xi Jinping a ainsi joué la carte du patriotisme et de la réunification de la Chine impériale afin de changer le focus et de remobiliser les Chinois derrière lui.
Mais ces menaces ne doivent pas être prises à la légère. Une attaque sur Taiwan enverrait toute la région allant de la Mer de Chine à la Mer du Japon, et comprenant les deux Corées et l’archipel nippon, dans une spirale guerrière qui forcerait l’armée américaine à intervenir, provoquant une situation de guerre frontale entre les deux plus grandes puissances du monde.
Le potentiel est tellement réel que le Japon, qui a la seule constitution pacifiste du monde, discute sérieusement de l’abrogation de l’article 9 de sa Constitution afin de pouvoir se remilitariser le plus rapidement possible, chose qui était encore impensable il y a une décennie de cela.
le “master plan” de l’Inde
La militarisation : le mot est lâché. La production et la vente d’armement a connu une croissance exponentielle en 2023. En tête des pays acheteurs : l’Inde, qui a acheté près de 13% des armes et des équipements militaires produits en 2023.
Cette augmentation importante du budget militaire indien s’inscrit dans une stratégie de réforme de l’armée indienne elle-même. En effet, le gouvernement de Narendra Modi a mis en place un vaste projet de réforme de l’armée indienne, réforme qui avance à pas de géant.
Cette réforme prévoit la restructuration de l’administration militaire, avec la création de trois commandements distincts dont les objectifs militaires varient. Le commandement ouest, déjà existant, est basé à Jaipur au Rajasthan et a pour objectif la gestion de la frontière occidentale avec le Pakistan. Ce commandement sera bientôt suivi du commandement de l’est, qui sera basé à Lucknow dans l’État de l’Uttar Pradesh, et dont l’objectif sera la sécurisation de la frontière himalayenne avec la Chine.
Le troisième et le plus important commandement, lui, sera basé à Karwar dans l’État du Karnataka. Ce troisième commandement sera le commandement maritime dont les objectifs seront dédiés à de la défense du littoral indien et aux capacités de projection de puissance dans l’océan Indien. Lorsque l’on sait que 80% du commerce mondial transite dans l’océan Indien, on comprend facilement la mesure de l’enjeu.
Quel est le “master plan” de l’Inde ? C’est la sécurisation de l’océan Indien par le développement de capacités de projections et de défenses qui lui permettront d’asseoir ses ambitions géopolitiques dans la région.
Le gouvernement indien coopère d’ailleurs aussi bien avec les Américains, les Européens et les Russes en matière de stratégies d’armement et de défense. Le développement de cette capacité de projection s’inscrit également dans des accords passés avec les alliés de l’Inde dans le contexte du Quad, et dans la volonté d’un recul des capacités militaires britanniques et américaines du bassin indo-océanique. Le déploiement de trois destroyers en mer d’Arabie pour contrer la menace des Houthis au Yemen démontre déjà les ambitions militaires indiennes et le rôle que se voit jouer Narendra Modi dans la région.
Cette montée en puissance de l’Inde est inéluctable et fait partie d’un processus de civilisation qui s’inscrit lui-même dans une mouvance globale qui voit actuellement une redistribution importante des cartes de la géopolitique mondiale. La Chine, la Russie et l’Arabie saoudite sont pris dans cette même mouvance, et l’extension des BRICS à d’autres pays cette année confirme l’émergence de plus en plus palpable d’un nouvel ordre mondial qui prend forme petit à petit.
Vers un nouvel ordre mondial
Ce nouvel ordre mondial se présente tout aussi bien comme la construction d’alternatives à la mondialisation occidentale et à l’hégémonie américaine sur le commerce mondial, que comme la montée en puissance d’une guerre latente pour le contrôle des ressources énergétiques ou encore comme la mise en avant de nouvelles formes de “soft powers” culturels. Ce nouvel ordre mondial prend également une autre forme : celle de la désintégration lente mais certaine du paradigme de la démocratie représentative de type libéral.
En effet, l’ultralibéralisme actuel démontre de plus en plus qu’il n’a pas besoin du modèle de la démocratie pour bien fonctionner. Bien au contraire même. Le capitalisme global se trouve dans une phase où la vieille alliance avec les démocraties libérales laisse petit à petit place à une nouvelle alliance avec des régimes autoritaires, voir totalitaires. Le miracle économique chinois n’a d’ailleurs eu de cesse de démontrer exactement cela : contrairement à la croyance des libéraux du 19ème siècle, le capitalisme n’a pas besoin de démocratie pour bien fonctionner. Ou plutôt, le capitalisme n’a plus besoin de la démocratie pour bien fonctionner.
L’année 2023 a également vu un recul certain de la culture démocratique globale, même si cette tendance était déjà présente antérieurement. Le retour aux affaires de Lula au Brésil a été encourageant, tout comme l’élection de Joe Biden en 2020. Mais il serait une grave erreur de voir là un retour en grâce des mouvements démocratiques libéraux.
Les grandes économies du monde basculent de plus en plus vers des régimes très à droite, pour ne pas dire vers des régimes autoritaires, et les élections générales en Inde en mai 2024 et les présidentielles américaines en novembre 2024 devraient donner le ton sur ce qui va suivre. Narendra Modi conserve toutes les chances d’être reconduit à la tête de la Grande Péninsule, sauf accident, et les néoconservateurs américains sont plus soudés que jamais contre un Joe Biden affaibli et qui aura du mal à mener une campagne rude et violente.
Les perspectives mondiales pour 2024 sont en tout cas posées. Et il faudra les suivre de très près et avec beaucoup d’attention car elles auront un impact certain sur les affaires locales à Maurice.
Mauritius Times ePaper Friday 29 December 2023
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