« Pravind Jugnauth ne bougera sur rien, encouragé en cela par les ‘faucons’ du MSM et par son père »

‘Je crains que nous n’allions à terme, lentement mais sûrement, vers une collision…’

Interview – Lindsay Rivière

* ‘Bérenger et Ramgoolam sont, à la fois, heureux des ennuis du Gouvernement et inquiets pour leur position politique respective’

* ‘Voit-on vraiment Rezistans et les autres s’asseoir avec Ramgoolam, Bérenger et Duval pour discuter ?

Mais cela n’empêche que, comme en toute chose, il y a des degrés d’hostilité… Pour l’heure, le MSM est en tête de liste’

* ‘Nous vivons peut-être la fin d’une époque : celle de la domination absolue des grands partis. Certes, cela ne fait pas de Bérenger ou de Ramgoolam des ‘spent forces’ mais des forces déclinantes’


Les inquiétudes citoyennes prennent diverses formes et varient selon les pays et les traditions démocratiques établies. La République de Maurice est reconnue comme la plus grande démocratie de l’Afrique. Par conséquent, la situation sociopolitique actuelle interpelle tout le monde. S’agit-il d’un conflit des générations, d’un fossé intergénérationnel qui se creuse de plus en plus entre les citoyens et la classe politique globalement ou tout simplement, d’un décalage dans la manière de penser l’Éthique que les grands partis politiques traditionnels et leurs recrues peinent à comprendre ? Lindsay Rivière nous donne son avis.


Mauritius Times : On se demandait quelques jours avant le rassemblement de samedi dernier si le vent tournait, c’est-à-dire si effectivement le rapport de forces Gouvernement/Opposition était en train de changer. Disposons-nous d’une réponse claire et nette de la situation présentement ?

Lindsay Rivière : Oui, clairement. L’entente objective qui s’établit entre les partis de l’Opposition et les forces citoyennes place désormais le régime en situation beaucoup plus inconfortable et le fragilise sérieusement. Le Front de l’Opposition MMM/PTr/PMSD/Reform Party brassait déjà large. Avec l’apport de Bruneau Laurette et d’autres forces citoyennes, on a vu apparaître, samedi, une contestation du régime qui part du Centre-Droit (PMSD) à l’extrême-Gauche (Rézistans ek Alternativ/Sel Solition Revolition), en passant par les syndicats et une partie influente des médias. C’est là une situation inédite depuis l’Indépendance.

Le Gouvernement est totalement isolé, sans ‘fall back position, sans ‘réserve’ électorale, sans partenaire éventuel s’il lui en fallait un d’urgence. Depuis 1982, SAJ a toujours tout fait pour éviter de se retrouver dans cette situation en cajolant tantôt le MMM, tantôt le PTr ou le PMSD. Cet isolement du MSM rappelle un peu la position du parti en 1995, quand il n’avait attiré que quelques dissidents MMM (Groupe Nababsing), face à un ralliement du reste du pays dont le slogan était « Anybody but Jugnauth ! ».

Or, je l’ai dit vingt fois dans vos colonnes : On ne peut pas gouverner Maurice uniquement avec des coalitions et certainement pas avec moins de 40% du pays. Je n’ai pas été entendu. Au rythme actuel, Maurice finira bientôt par être pratiquement ingouvernable !

* Des deux leaders des principaux partis de l’opposition, Paul Bérenger a été très bref dans ses commentaires sur le rassemblement de samedi dernier, qu’il a qualifié de « formidable », en y ajoutant sa satisfaction devant la foule rassemblée. Navin Ramgoolam a été plus loquace : l’essentiel se résume à sa prédiction quant au « commencement de la fin pour les Jugnauth ». Ramgoolam y voit sûrement une opportunité pour lui-même, mais il ne semble pas que Bérenger soit tout à fait à l’aise avec cette ‘Entente-devenue-Linion Sitwayin’. Qu’en pensez-vous ?

Paul Bérenger et Navin Ramgoolam sont, à la fois, heureux des ennuis du Gouvernement et inquiets pour leur position politique respective. Jamais depuis 2014, le régime Jugnauth n’a été autant affaibli – d’où une certaine exubérance publique de Bérenger et de Ramgoolam. Toutefois, en même temps, le MMM sent bien que la mouvance Laurette puise largement dans son bassin électoral traditionnel, ce qui ne peut que lui déplaire.

Je ne suis pas sûr que Ramgoolam de son côté voit dans le succès de la mobilisation citoyenne « une opportunité pour lui-même ». Certes, il appelle de tous ses vœux « le commencement de la fin pour les Jugnauth », mais il se rend compte aussi pleinement que l’électorat rural ne dominait pas le rassemblement de samedi, que le milieu hindou craint cette montée en puissance de la force citoyenne contestataire (ce qui pourrait bien redistribuer les cartes politiques et déstabiliser des acquis).

Or, cette crainte grandissante d’une contestation de la légitimité de l’Hôtel du gouvernement fait le jeu de Pravind Jugnauth et compromet les plans de Navin Ramgoolam. L’électorat hindou reste réservé face à Laurette et ses soutiens.

N’oubliez pas, par ailleurs, que la contestation citoyenne vise aussi bien le régime actuel que les partis traditionnels, dont le PTr. Dans la crise actuelle, le malheur des uns ne fait pas nécessairement le bonheur des autres !

* Si Ramgoolam et Bérenger souffrent tous deux d’un problème de crédibilité aujourd’hui, l’un dû à la campagne de ‘character assassination’ menée par le MSM depuis son arrestation, aidée en cela par les images de ses coffres et ses billets de banque, et l’autre auprès de l’électorat lui-même en raison de ses alliances « contre-nature », c’est quand même difficile à croire que le PTr et le MMM soient des « spent forces » aujourd’hui, réduits à dépendre des Laurette, Bhadain ou Bodha pour le succès d’un rassemblement, non ?

Le phénomène de rejet des ‘vieux partis’ – aujourd’hui décrédibilisés – semble être assez profond. Nous vivons actuellement, dans notre société, une grande transition. Depuis 1983, soit depuis presque 40 ans, la politique mauricienne a été dominée par et articulée autour des alliances de partis les uns avec les autres. La ‘musical chair’ des partis a obsédé et perverti le jeu politique, tout le monde s’acoquinant avec tout le monde, tout le monde se ménageant mutuellement en cas de future alliance – le tout justifié par des explications abracadabrantes où on prenait les citoyens pour des imbéciles.

Le citoyen, lui, n’avait jamais son mot à dire devant les choix personnels de ‘partnerships’ des politiciens professionnels. En 2014, le citoyen en a eu assez et a rejeté l’alliance Ramgoolam/Bérenger, dévastatrice pour leur crédibilité. Le « réveil citoyen » est plus fort encore aujourd’hui. Il en a assez des compromissions, des petits arrangements inter-partis, des grands mots creux (« En temps et lieu, nous révélerons tous leurs péchés… » sans que jamais rien ne soit révélé, bien sûr.

Le citoyen ne veut plus se voir imposer des stratégies incohérentes. Il veut voir que sa voix compte, que ses opinions soient respectées. Nous vivons peut-être la fin d’une époque : celle de la domination absolue des grands partis.

Certes, cela ne fait pas de Bérenger ou de Ramgoolam des ‘spent forces’ mais des forces déclinantes. Il faudra toujours des grands partis, mais on voit bien le renversement des rôles et de l’influence : les partis sont à la traîne de l’opinion publique et non plus à l’avant. Une fois encore, c’est Laurette qui a joué le rôle de premier plan samedi dans une marche initialement convoquée par l’Opposition parlementaire. Imaginez cette marche, samedi, avec uniquement les partisans déclarés du MMM/PTr/PMSD…

* En ce qui concerne Bodha et Bhadain, voilà deux politiciens qui ont passé la majeure partie de leur carrière politique à essayer de démolir et le PTr et le MMM ou même le PMSD, et soudainement se découvrent des affinités avec ces mêmes partis. On dira au peuple qu’il faudra passer dessus en raison d’une « grande cause », mais quand-même… ?

Leur insertion dans l’Opposition ne pose aucun problème. « Les ennemis de mes ennemis sont mes amis ! » Nando Bodha est une valeur sûre de la politique mauricienne, le ‘dernier des Mohicans’ de l’ère SAJ. Il a su cultiver des rapports décontractés et cordiaux avec ses adversaires pendant 30 ans. Il aura probablement un destin politique national auprès du MMM ou s’il forme son propre parti, mais lui aussi devra se mettre à l’heure du temps, respecter le citoyen et parler, ayant été « à l’intérieur » d’un régime qui inquiète de plus en plus. Parler vrai, parler haut et fort, et surtout ne pas nous dire qu’il parlera « en temps et lieu ! », mais là, tout de suite, maintenant.

Quant à Bhadain, il apporte avec lui une fougue, une charge émotionnelle, une connaissance légale qui pourraient bien le garder, des années durant, en première ligne de la nouvelle génération politique. Mais lui aussi ne doit pas penser que la population oublie et pardonne facilement. Dans le « grand déballage » qui commence, Bhadain doit dire tout ce qu’il a caché dans le ‘Cloud’…

* Mais si on vous disait que cette ‘Entente-devenue-Linion Sitwayin’ contient en elle-même les germes de sa propre destruction, que répondriez-vous à cela ?

Ce n’est pas faux. Sont réunies des forces disparates qui recèlent des divisions idéologiques, programmatiques importantes, des personnalités fortes destinées à s’affronter, des conflits latents. Seule la volonté de faire partir Pravind Jugnauth les unit. Voit-on vraiment Rezistans et les autres s’asseoir avec Ramgoolam, Bérenger et Duval pour discuter ? Mais cela n’empêche que, comme en toute chose, il y a des degrés d’hostilité… Pour l’heure, le MSM est en tête de liste.

* Vous avez sans doute déjà constaté que Pravind Jugnauth a vu en Bruneau Laurette son meilleur agent pour contrer les forces de l’opposition en vue des prochaines législatives. Il n’a pas manqué de rappeler le passé de Laurette et son entraînement militaire en Israël pour se demander si c’est « le genre de personnes qui va diriger le pays aujourd’hui ». Comment réagissez-vous à cela ?

Comme Paul Bérenger autrefois, Bruneau Laurette va être le ‘focal point’ du MSM qui le présente déjà, face au milieu hindou, comme un ‘danger’ pour le pouvoir ou, face au milieu musulman, comme un ‘allié d’Israël et des Etats-Unis’. Il ne faut se faire aucune illusion sur le genre de campagne communale qui attend Laurette et qui dominera les prochaines élections.

S’il veut tenir la distance, Bruneau Laurette doit s’y préparer mentalement et ajuster le ton qu’il adoptera dans la poursuite de son action nationale. Tout ce qui a été utilisé contre Paul Bérenger va lui être lancé à la figure. Il va probablement viser à brasser plus large.

* Cependant, le passé de Bruneau Laurette et la personne lui-même devrait nous intéresser, n’est-ce pas ? Voilà une personne qui soudainement entre en scène – dans un contexte de contestation du régime en place, c’est sûr –, et parvient à rassembler la grande foule, et on ne connait rien de ses appuis tant locaux qu’à l’étranger, ses sources de financement. Ce n’est pas très clair tout cela, non ?

Il y a encore des zones d’ombre à éclaircir et c’est à Laurette lui-même d’apporter des réponses, dans la ligne de la transparence qu’il prône pour les autres. Il faut pourtant retenir, à ce stade, deux choses :
(i) L’homme a un charisme certain et va devenir un ‘player’ important de la vie politique et sociale mauricienne. Il n’y a qu’à voir son impact sur la foule samedi, l’admiration qu’il suscite dans plusieurs milieux. Samedi, à Port Louis, dimanche dans les médias, c’était clairement lui, la figure dominante. Il ne doit pas laisser ceci lui monter à la tête.
(ii) Bruneau Laurette tente de modérer et de polir son discours et son image. Son rapprochement avec l’Opposition officielle pour la marche de Port Louis lui a valu de sévères critiques dans son propre camp, mais il a tenu bon. Notons aussi qu’il a personnellement désamorcé samedi la tension naissante avec la Police, devant l’Hôtel du Gouvernement, en entraînant la foule ailleurs – ce qui a peut-être évité une catastrophe. C’est un bon signe.

Laurette a, en fait, peur de se faire déborder sur sa Gauche par ‘Rezistans’ et ‘Seule solution : Révolution’. Il craint désormais que ses futures activités ne soient détournées par des groupuscules bruyants et tournées vers la violence – ce qui ferait le jeu du régime. Il marche donc sur une corde raide et sait qu’il doit désormais mieux encadrer ses soutiens.

* On a aussi entendu Pravind Jugnauth dire, le même jour de la tenue du rassemblement, lors d’une cérémonie à l’Arya Samaj de Tyack, sa détermination de terminer son mandat jusqu’en 2024 et de veiller à ce que « l’ordre soit respecté dans le pays ». En même temps, après avoir choisi son adversaire, il a fait allusion aux émeutes de 1999. Laurette, ce n’est pas Bérenger, qui s’est montré plus responsable dans son action politique. Craignez-vous une radicalisation de la politique à Maurice dans les mois et les années à venir ?

 Je le crains effectivement. Chacun voit bien le ton monter sans cesse, avec la cascade de nouveaux scandales semaine après semaine (STC, circonstances entourant la mort de Kistnen, etc). L’indignation est amplifiée par les réseaux sociaux. Toutes les revendications se rejoignent. L’Opposition et les contestataires vont multiplier les actes de défiance et accentuer la pression.

Vis-à-vis, le régime prépare sa riposte. Pravind Jugnauth a maintenu à Tyack sa détermination et à la régionale du MSM à St Pierre : « Nou pas pou kilé ! ». Il affirme vouloir « maintenir l’ordre constitutionnel », alors que Laurette, dans l’escalade verbale actuelle, qualifie le régime dans ‘L’express-Samedi’ de « fasciste ».

Il est apparent que le Gouvernement, fort de son mandat, va se débattre. Il n’entend ni démissionner sous la pression populaire, ni rappeler le pays aux urnes avant 2024, ni changer quoi que ce soit. Le Premier ministre est clairement ‘in denial’. Il n’écoute pas la rue, il qualifie les manifestants de ‘frustrés’ et leurs leaders de ‘bandits’. Il ne semble pas voir les dangers de la situation actuelle pour la paix sociale et pour la stabilité économique. Il n’entend favoriser aucune réforme, constitutionnelle ou autre.

 Je suis arrivé à penser que Pravind Jugnauth ne bougera sur rien, encouragé en cela par les ‘faucons’ du MSM et par son père, qui a toujours prôné l’autoritarisme. Tout cela n’augure rien de bon pour la suite des évènements, d’autant plus qu’à Maurice, tous les problèmes finissent pas être communalisés et que le pays risque de se couper dangereusement en deux.

* Pour revenir au rassemblement de samedi dernier, ce n’était pas la foule du 29 août 2020, mais admettons que c’était « formidable », comme disait Paul Bérenger. Mais qu’est-ce qui va changer, selon vous ?

Je crains que nous n’allions à terme, lentement mais sûrement, vers une collision. S’il n’y a pas de désescalade, d’apaisement, de dialogue pour désamorcer la situation et s’entendre sur de changements profonds, c’en est fini pour nos espoirs de relance et de redressement économique à un moment où le tourisme est à genoux, nos services financiers menacés et les investissements étrangers rares.

Pravind Jugnauth et le MSM doivent d’urgence prendre toute la mesure de la colère populaire actuelle devant une situation nationale qui se dégrade à vue d’œil.

* Il semble que le chemin à parcourir avant que le changement n’intervienne sera long, sauf si les ‘Avengers’ parviennent à situer certaines responsabilités jusqu’au sommet du pouvoir, ce qui ne parait pas vraisemblable, non ?

Effectivement, le chemin pourrait être long. Sauf révolution violente (ce que personne ne veut à Maurice), un Gouvernement ne s’écroule jamais comme une papaye mûre. Un gouvernement, dans tout pays, représente des intérêts précis, très importants sur de nombreux plans. Il ne se laisse jamais remplacer avant d’avoir tout tenté (refus de manifestations, Etat d’urgence, usage de la force, division de ses adversaires, etc.)

Il ne faut pas être naïf et croire que Pravind Jugnauth partira seulement parce que certains crient ‘Fout li dehors !’. Dans la réalité, ce n’est pas ainsi que les choses se passent.

Il n’y a que deux façons de remplacer un gouvernement :

  • Par une nouvelle majorité issue d’élections générales – et Pravind Jugnauth ne cesse de répéter qu’il est là pour quatre ans encore,
  • (ii) par une ‘No Confidence Motion’ au Parlement, sur laquelle le MSM perdrait le pouvoir si une dizaine de parlementaires changeaient de camp ou si les petits alliés de Jugnauth (Plateforme Militants, ML, OPR, Ganoo, etc.) l’abandonnaient.

Or, sur ces deux plans, il y a loin de la coupe aux lèvres. Par ailleurs, il faut toujours se souvenir que le monde étranger et les Chancelleries présentes à Maurice veillent. Aucune instance internationale, aucun pays démocratique et traditionnellement allié à Maurice (France, Grande Bretagne, Etats-Unis, Inde), ni l’ONU n’accepteraient de voir un gouvernement renversé autrement que dans le cadre de l’ordre constitutionnel et seulement à travers des élections. Les répercussions internationales seraient considérables et Maurice serait mise au ban des nations.

L’Opposition, parlementaire et extra-parlementaire, devra donc situer son action dans ces paramètres pour se faire accepter. Nous sommes partis pour une longue période d’instabilité et d’incertitude qui, d’après moi, détruira les chances qu’il nous reste de remonter la pente économique en 2022 ou 2023.

* Steven Obeegadoo avait probablement raison de poser la question quant à la responsabilité ou non de l’Etat dans les crimes ou les suicides qui auraient un lien avec les affaires de ‘procurement’ durant le confinement. « Croit-on vraiment que le Gouvernement commandite des meurtres ? » se demandait-il. Comment réagissez-vous à cela ?

Steve Obeegadoo pose mal la question. L’Opposition va plutôt lui demander combien de temps il va soutenir, pratiquement et moralement, un régime qui insulte autant l’intelligence des Mauriciens, qui manque autant de respect au peuple, qui permet d’incroyables situations d’abus et de mauvaise administration de se développer, etc.

Steve Obeegadoo, Alan Ganoo et Ivan Collendavelloo ont toujours voulu apparaître comme la conscience du MMM avant de s’en éloigner. Comment réagissent-ils à la pollution morale que constituent tous les scandales et abus étalés actuellement ? Comment feront-ils, aux prochaines élections, les militants qui leur font confiance vont-ils « s’asseoir » sur ceux-ci ? Que font-ils pour arrêter ou atténuer la glissade actuelle du gouvernement et du pays ?

* Au regard de la gestion par le Premier ministre des affaires qui ont dominé l’actualité ces derniers mois par rapport à Soopramanien Kistnen, Pravin Kanakiah, Yogida Sawmynaden, etc., voyez-vous Pravind Jugnauth tenir le coup jusqu’à 2024 ?

Pravind Jugnauth doit d’urgence se ressaisir et remettre tout à plat. Il doit cesser de s’isoler, prendre conscience de l’effondrement progressif de son gouvernement dans l’affairisme, agir sur tous les fronts, gouverner pour tout le monde et non seulement pour ceux qui le soutiennent. Il importe qu’il repense de fond en comble ses méthodes, mette au pas ses ministres, redevienne celui qu’il avait souhaité incarner en 2017-19.

Il n’y a qu’un seul moyen de gouverner efficacement : en recherchant non pas la popularité auprès des gouvernés mais le respect de ces derniers et en ajustant son style de leadership en conséquence. Qu’il ne se trompe pas : Son capital de respect public se rétrécit actuellement comme une peau de chagrin.

Même s’il arrive en 2024, la vraie question sera : dans quel état arrivera-t-il devant le peuple en 2024 ?


* Published in print edition on 16 February 2021

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