L’Art… 

Par Nita Chicooree-Mercier

Il est vrai que le progrès technologique si indispensable à notre bien-être matériel nous offre des belles oeuvres : une belle route, l’architecture originale d’une telle tour ou ce pont, quel travail! Soit. Mais a-t-on déjà vu quelqu’un s’émouvoir jusqu’aux larmes devant un gratte-ciel, un palais ou une banque parée des plus beaux matériaux? Alors qu’une chanson, oui; un film, oui, tout comme une pièce de théâtre. Dans n’importe quelle langue. Mais surtout dans la langue qui vous parle le plus. Les chansons en hindi sur l’amitié, l’amour, la loyauté, la tristesse, le bonheur, la nature sont d’une intensité et d’une beauté dont les grands chanteurs indiens ont le secret et, pour être juste, ceux qui comprennent plusieurs langues le savent, ces chansons sont parmi les plus belles au monde. Parmi les plus poétiques qu’on connaît avec des rimes, des rimes internes, allitérations, consonances, métaphores dans une mélodie qui nous touche au plus profond de notre être. Et bien davantage…

La qualité des dialogues dans les bons films, la sonorité des mots, la justesse des répliques, la sagesse des paroles nous rappellent le Vrai, le Beau et nous ramènent vers notre Centre. Et que dire de la musique instrumentale qui élève notre âme et nous fait fondre dans le cosmos, le sitar, le tabla et la flûte joués par les grands maîtres. 

Et la Manière 

Peu importe les moyens et le caractère de l’expression artistique, les artistes sont aussi l’âme d’une société dont ils reflètent une certaine vision et un certain discours auxquels tout le monde n’adhère pas forcément. Ceci étant, il est important d’encourager les artistes et de les soutenir dans leurs démarches pour concrétiser leur projet car leur oeuvre est le fruit des mois et des années de travail. Dramaturges, compositeurs, musiciens, chanteurs, danseurs ou peintres.

L’être humain a besoin de rêve, et l’art nous fait rêver.

La créativité artistique et la rigidité administrative ne font pas bon ménage. On connaît l’impuissance de l’individu devant la lourdeur et la froideur des institutions dès lors qu’on est amené à y faire face.

C’est surtout la manière dont on vous reçoit et on vous parle. Cette façon de vous dire : non, ce n’est pas possible, revenez demain, le responsable n’est pas là, il manque des papiers, et ces procédures à n’en plus finir. Là aussi, il faudrait des psychanalystes pour analyser la relation entre ceux qui détiennent l’autorité et les autres en face, les demandeurs ou… quémandeurs mais insoumis dans l’âme. 

Save Sakineh 

Accusée d’adultère, cette femme iranienne de 43 ans a déjà reçu 99 coups de fouet 2006 et a été condamnée à mourir par lapidation. Peine abolie suite à l’acharnement de son avocat auprès des instances internationales, l’intervention d’Amnesty International et la réaction à travers le monde. L’homme qui a tué son mari est en prison mais aucune peine de mort ne pèse sur lui.

Sakineh Ashianti est de nouveau condamnée à mort, cette fois-ci pour complicité de meurtre, accusation qu’elle dément de toutes ses forces dans les médias étrangers et elle accuse le régime iranien, forcé de supprimer la mort par lapidation, de vouloir à tout prix l’éliminer. Son avocat est porté disparu.

Sakineh Ashianti risque la pendaison. Sa famille, ses enfants et ses défenseurs à travers le monde mobilisent par tous les moyens l’opinion internationale pour plaider en sa faveur auprès du régime iranien.

Les Mauriciens, le public en général, les associations socioculturelles, les ONGs, les artistes et l’Etat pourront, si ce n’est pas déjà fait, répondre à cet appel par tous les moyens de communication dont nous disposons avant le 28 août.  


* Published in print edition on 20 August 2010

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