Notre grand cerveau…

By Nita Chicooree-Mercier

A l’heure où ce qui pourrait être un fait divers parmi d’autres finit par faire la Une des titres en raison du statut de la personnalité impliquée dans le global scandal et que le regard de chacun dans le global village est rivé sur la probable chute du directeur d’une des institutions Bretton Woods, on risque aussi de voir la France s’américaniser dans le mauvais sens.à enfin livrer au lynchage public une personnalité sur qui s’abat soudain le couperet de la Constitution, ce qui le ramène au rang du commun des mortels à la grande joie mal dissimulée du vulgus.

En temps de crise, ces personnes pourraient y trouver un avantage financier plus que des dédommagements moraux. Honnêtement, la jolie journaliste blonde n’a pas l’air traumatisée lorsqu’elle raconte sur un plateau télé sa mésaventure lors d’une entrevue qui a mal tourné. Sa révélation pourrait faire des émules parmi les Lewinski françaises en attente. Les soeurs d’Outre-atlantique ont une longue expérience en la matière, oeil pour oeil dent pour dent, les préceptes du Premier Livre font acte de loi, et elles ne plaisantent pas avec ce genre de choses !

On vit à une époque où on légifère à tout bout de champ, le modèle Crime et Châtiment se propage partout et dans toutes les cultures avec une approche profondément puritaine et moralisatrice sur la question du sexe. Et on sait tous que c’est un sujet très complexe. Haut débit de testostérone, vice ou maladie ? En termes de gunas, lorsque le tamas prédomine à un taux disproportionné et envahit la raison et l’intellect, quelle lutte s’ensuit ! Tel un héros shakespearien qui malgré ses grandes qualités, entre autres, celle d’avoir redressé l’économie française sous Jospin, un tragic flaw très humain l’entraîne vers sa perte. A moins que comme un coup de théâtre, la théorie de complot le sauve du sacré embarras où il s’est engouffré.

Ailleurs, comme une réincarnation d’un empereur romain, Silvio Berlusconi se targue de vivre plus de cent ans et compte bien profiter de la bonne ‘chair’… jusqu’au dernier jour. Il n’est pas le seul. Mais il semble que pour les tribunaux de ce monde la luxure est un crime beaucoup plus grave que l’escroquerie, le vol et la corruption. On serait tenté de conseiller à ceux qui ont des pulsions fortes de s’adonner plutôt au vol pour éviter la prison (c’est beaucoup plus toléré dans la société) que de se laisser tenter par le viol.

… et son côté primitif

L’animal en nous, tapi dans un coin grâce à nos ancêtres descendus de l’arbre depuis la nuit des temps, sort de l’ombre : on l’a vu à l’œuvre récemment dans un crime intra-familial d’une violence extrême. Un mariage suivi d’un enterrement, ces pulsions de colère incontrôlées d’un père qui ôte la vie à son fils. Submergé par une montée d’adrénaline qui foudroie toute raison et retenue.

Au risque même de tomber dans la culture de l’excuse, il faut avouer que ce n’est que dans les milieux où on constate un manque d’éducation formelle ou informelle que ce genre de crime se produit. (Ceux qui sont éduqués préfèrent embaucher quelqu’un d’autre pour accomplir le sale « boulot »).

Puisque tout se passe dans le cerveau, on constate les dégâts que peut entraîner un cerveau mal irrigué, laissé à l’abandon, desséché, dirigeant son propriétaire comme un robot dans ses activités quotidiennes, comme ce receveur d’autobus, souvent coléreux, semble-t-il. Manger, boire, regarder la télévision et dormir, être dominateur et wife-beater, voilà ce qui pourrait compléter le tableau. .

Quelles sont les pensées qui animent ce cerveau si tant est qu’il pense ? On s’interroge, lorsqu’on voit des énièmes copies autour de nous avec une répartition inégale du guna redoutable qu’est le tamas. On ne peut s’empêcher de poser la même question: quelle est la possibilité d’évolution de nos semblables lorsqu’on les voit tourner en rond dans un environnement de promiscuité où le discours ambiant, social, familial et spirituel laisse tant à désirer ?


* Published in print edition on 20 May 2011

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