Pour sauver l’honneur d’Air Mauritius 

Par Leges  

Celui qui s’installe au 19ème étage du Paille-en-Queue Court se trouve instantanément métamorphosé en beauté fatale d’une intelligence exceptionnelle, un peu comme si un rêve de gosse se réalisait le jour de Noël!

Mais voilà, que faire une fois assis aux commandes d’un des joyaux du pays ? Le principal souci du nouveau commandant est de ne pas planter l’appareil. Pas de soucis à se faire car, peine installé, une foule de courtisans et de courtisanes vont s’empresser d’expliquer au nouveau chef de qui il doit se méfier et qui sont ses “ennemis”. Bien sûr, ce n’est pas fait par amour pour le nouvel arrivant.

Ces maîtres-opportunistes ont déjà étudié tout le ‘background’ du nouveau venu ; ils ont analysé, décortiqué, identifié ces faiblesses, ils connaissent les envies, et même les petits plaisirs du chef. Si par hasard aucune faille n’est décelée, les courtisans le tentent avec les grands défilés sur la Croisette, les rencontres avec les célébrités du monde ou parfois même avec de somptueux galas dans les hôtels cinq étoiles, histoire de flatter son ego !

Les courtisans se donnent la peine de montrer qu’ils sont indispensables et irremplaçables. Ces mêmes courtisans oublient toujours de se vanter qu’ils ont fait la même chose avec le chef précédent. Ils envoient toujours le nouveau patron à leur école avant de l’envoyer au casse pipe!

La vie est parfois étrange. Le 30 septembre 05, je préconisais déjà un remède de cheval en indiquant la porte de sortie aux 12 membres de l’Executive Committee de l’époque qui n’avaient pas su défendre les intérêts d’Air Mauritius :

« Un nominé politique à la tête d’Air Mauritius est définitivement une bonne chose lorsque des décisions concernant l’accès aérien doivent être prise ou des décisions concernant l’industrie touristique.(…) Doit-on pour autant tenir les nominés, de quel bord soient-ils, pour seuls responsables ? Je n’en suis pas aussi sûr car les hauts cadres sont toujours là et ils avaient pour devoir d’assurer une certaine cohérence dans les décisions prises. Mais ces messieurs, tels de vrais béni-oui-oui n’ont jusqu’à maintenant su que veiller à leur propre petit intérêt (voiture de fonction à faire pâlir nos ministres et même certaine plaque minéralogique personnalisée) plutôt que d’avoir à cœur, la poule aux œufs d’or, somme toute, ce qui les engraisse. Pour avoir un espoir de changement, il me semble que seul un remède de cheval devrait être appliqué : virer les 12 membres restants de l’Executive Committee qui n’ont su faire prévaloir les intérêts d’Air Mauritius (les autres membres ayant déjà pris la porte) et faire place à la nouvelle génération élevée à l’ère des « low costs airlines » et « high profit », prête à relever le challenge sans avoir peur de quelques politiciens de passage. »

Nous sommes le 1 octobre 2010, l’Executive Committee s’est mué en Leadership Team, mais les résultats sont loin d’être là, bien au contraire. Cette compagnie a, semble-t-il, perdu le respect de tout le monde.

Il suffit de voir la campagne de publicité que fait la compagnie aérienne de l’île sœur sur le territoire mauricien, vantant la multiplicité des ses destinations et la force de sa nouvelle flotte pour se rendre compte que le Paille-en-Queue est amputé de stratégie d’avenir, et d’agressivité commerciale.

Il ne s’agit pas d’être devin, encore moins « wise after the event » mais je ne peux m’empêcher de penser que d’avoir « the right man in the right place » aurait évité le hedging scandaleux. Espérons que des mesures vont être prises pour que.

Si Laurent Blanc, le nouveau sélectionneur de l’équipe de France, a pu suspendre tous les joueurs de l’équipe de France sans exception, pourquoi est-ce qu’un nouveau CEO ne peut pas renvoyer le Leadership Team ?

  

LEGES 

P.S. : Laurent Blanc et sa nouvelle équipe ont gagné deux buts à zéro lors de leur première sortie


* Published in print edition on 1 October 2010

An Appeal

Dear Reader

65 years ago Mauritius Times was founded with a resolve to fight for justice and fairness and the advancement of the public good. It has never deviated from this principle no matter how daunting the challenges and how costly the price it has had to pay at different times of our history.

With print journalism struggling to keep afloat due to falling advertising revenues and the wide availability of free sources of information, it is crucially important for the Mauritius Times to survive and prosper. We can only continue doing it with the support of our readers.

The best way you can support our efforts is to take a subscription or by making a recurring donation through a Standing Order to our non-profit Foundation.
Thank you.

Add a Comment

Your email address will not be published. Required fields are marked *