‘La marmite sociale va très certainement bouillonner fin 2021, début 2022…

Interview: Rabin Bhujun, Journaliste

…une économie qui sort à peine d’une récession n’est pas une économie qui crée de l’emploi à plein régime’

* ‘L’épaisseur de Pravind Jugnauth se mesurera quand il lui faudra assurer sa survie politique…
Pour l’heure, ce qu’on peut dire, c’est que Pravind Jugnauth gagne en expérience’

* ‘Ramgoolam a trop soufflé le chaud et le froid sur la relève pour qu’on le prenne maintenant au sérieux’


Une énième affaire retient notre attention cette semaine : l’affaire Betamax avec en arrière-plan le budget – légèrement satisfaisant pour certains, mais très inquiétant pour d’autres – du ministre des Finances, Renganaden Padayachy. Toutefois, malgré toutes les critiques formulées contre lui ces derniers temps, le gouvernement de Pravind Jugnauth continue de naviguer en surfant sur les vagues scélérates et poursuit sa route avec une certaine sérénité. Quelles sont les causes de la confiance affichée par le Premier ministre ? Rabin Bhujun, journaliste, nous donne son point de vue.


Mauritius Times: La demande d’une commission d’enquête faite par le PMSD sur l’affaire Betamax, et soutenue par Paul Bérenger, a déplacé l’attention de l’embarras du gouvernement par rapport à cette affaire pour recentrer l’attention sur les divergences entre le PTr et l’Alliance de l’Espoir, principalement le PMSD et le MMM. Le PTr est contre le principe d’une commission d’enquête, qui pourrait éventuellement l’embarrasser, et Xavier Duval en est sûrement conscient. Quel but politique cherche-t-il à atteindre ?

Rabin Bhujun: « La victoire a cent pères et la défaite est orpheline », dit-on. Indira Gandhi racontait aussi que son grand-père lui avait enjoint de faire partie du groupe, peu nombreux, des personnes qui travaillent et non de celui, grand par sa taille, mais avec ceux qui s’arrogent le crédit des réalisations des autres. Le leader du PMSD a le beau rôle, aujourd’hui, à demander que toute la lumière soit faite sur les conditions entourant la conclusion du contrat avec Betamax aussi bien que sa résiliation.

Xavier Duval a été de toutes les noces. Il était vice Prime minister quand le contrat était scellé sous le gouvernement de Navin Ramgoolam et Deputy Prime minister au moment de la résiliation après une décision du Conseil des ministres de Sir Anerood Jugnauth. A ce double titre, Xavier Duval aura, lui-même, quelques précieuses informations à partager avec la commission d’enquête…si Pravind Jugnauth consent à sa mise sur pied.

Les bleus et leur leader avaient exprimé publiquement leurs réserves au sujet du Prosecution Bill, fin 2016. Je n’ai toutefois pas le souvenir d’avoir entendu Duval dire, ou ne serait-ce que publiquement laisser entendre, qu’il était opposé à la résiliation du contrat de Betamax quand la décision était prise en 2015. Il régnait un climat particulier à ce moment-là. Il y avait l’euphorie de la victoire à laquelle s’ajoutait une obsession de trouver tout ce qui pourrait envoyer Navin Ramgoolam derrière les barreaux. Si Duval avait des états d’âmes, il les a probablement gardés pour lui.

* Revenons à la motivation actuelle de Xavier Duval…

Je pense qu’il cherche à se donner bonne conscience en démontrant qu’il fait ce qu’il faut maintenant – c’est peut-être un peu tard – pour faire la lumière sur la plus sévère sanction financière jamais imposée à l’Etat mauricien.

Par contre, il faut reconnaître que Paul Bérenger a été constant sur ce sujet. Il n’a pas attendu janvier 2015 ou la décision du Privy Council pour dénoncer ce qu’il appelait déjà un scandale. Les Mauriciens sont oublieux, rappelons donc un fait intéressant.

Le 10 août 2010, Paul Bérenger, alors leader de l’opposition, avait choisi le contrat d’affrètement de carburant à la société de Veekram Bhunjun comme sujet de sa Private Notice Question au ministre de l’Industrie et du Commerce. Ce dernier avait énuméré les huit avantages d’avoir un tanker domestique, dont des économies de 12,6 millions de dollars. Ce ministre était Showkutally Soodhun.

Le Parti Travailliste (PTr) et le MSM étaient alors en pleine lune de miel après leur victoire aux législatives de mai 2010.

Que ceux qui étaient aux affaires, à un moment ou à un autre, assument leur part de responsabilité.

Je persiste toutefois à dire que Roshi Bhadain est de loin celui qui a le plus décisivement contribué à ce que ce contrat soit résilié de manière précipitée sans accorder suffisamment de temps au dialogue et à la renégociation.

* On sait que le PMSD et le MMM ont intérêt à unir leurs forces politiques conjoncturellement en vue des prochaines élections municipales, ce qui ne serait pas vraiment possible dans le cas des élections générales. Si Duval persiste dans sa démarche, et le gouvernement Jugnauth se montre disposé à mettre sur pied une commission d’enquête avec des termes de référence uniquement sur les circonstances entourant l’octroi du contrat à Betamax, les perspectives d’une nouvelle alliance PTr-PMSD vont s’éloigner. Qu’en pensez-vous ?

Les stratégies d’alliances à long terme ne se déterminent pas sur la base de considérations ponctuelles comme l’attitude des uns ou des autres sur le dossier Betamax.

Les législatives auront lieu dans trois ans ; les municipales sont, par contre, proches. Le MMM – qui se targue de son assise en milieu urbain – et le PTr ont tous deux mordu la poussière lors des municipales de 2015. Le bon sens voudrait donc que non seulement le PMSD et le MMM mais le PTr aussi, s’unissent dans les cinq villes pour faire oublier cette humiliation.

C’est une motivation suffisante pour qu’on mette les bisbilles de côté le temps de la campagne d’autant plus que les municipales ne s’inscrivent pas dans la même logique qu’un scrutin national. Dans ce cas, la figure du Premier ministre que propose un camp pourrait lui coûter la victoire.

Si les partis majeurs de l’opposition vont aux municipales en rangs dispersés, ils courent à nouveau le risque de les perdre. Le MSM peut toujours les devancer avec une majorité relative des votes à la faveur d’une série de batailles triangulaires.

Cela étant dit, une entente MMM-PMSD a probablement quelques cartes à jouer dans des arrondissements précis de plusieurs villes. Mais on ne pourra s’empêcher de penser que cette carte est aussi celle d’un certain clientélisme ethnique.

* Xavier Duval et Paul Bérenger doivent tous deux savoir qu’une prochaine lutte à trois lors des prochaines législatives leur sera défavorable, comme ce fut le cas en 2019. Et ni l’un ni l’autre ne veulent de Ramgoolam en tant que leader d’une alliance de l’opposition. Pensez-vous que le PMSD et le MMM vont faire un bout de chemin ensemble, tout en laissant la porte ouverte…?

Il y a un problème Ramgoolam au PTr. Le leader rouge est aussi le principal obstacle à un front réellement uni et fonctionnel de l’opposition face à Pravind Jugnauth aux prochaines législatives. On se retrouve désormais face à un statu quo. Ramgoolam reste leader de son parti et l’apparent premier ministrable de toute alliance dont le PTr sera la locomotive. Donc, une alliance des partis de l’opposition est très difficile à conclure à l’avenir. Face à ce qui peut être considérée comme une voie sans issue, le PMSD et le MMM soupèsent avec raison leurs options.

Pour le PMSD l’option la moins périlleuse pour les années qui viennent consiste à rejoindre le gouvernement. De part et d’autre, ce réalignement obéirait à une certaine logique car le PMSD n’est pas le seul demandeur dans cette affaire. Pravind Jugnauth a trois bonnes raisons de songer à un rapprochement avec les bleus.

D’abord, il y a la perception que le gouvernement est avant tout celui d’une partie de la population. Récemment, une députée de la majorité a même eu la candeur de le dire à la face du Premier ministre. L’arrivée du PMSD permettrait un début de correction de cette perception.

Ensuite, reconnaissons qu’il y a un problème Renganaden Padayachy. Le ministre des Finances n’éblouit pas vraiment ses pairs au gouvernement. La personne est également clivante dans son attitude et ses réactions. Le ministre des Finances a, par exemple, des relations exécrables avec la communauté des affaires. Il sombre dans le tout-à-l’ego. Face à ce modus operandi, la bonhomie de Duval pourrait changer la donne et engendrer une collaboration plus productive.

Enfin, tout en démontrant qu’il rassemble les forces et les compétences pour diriger le pays, Pravind Jugnauth priverait de manière préventive l’opposition de son seul vrai liant pour l’heure : le PMSD. Il laisserait face à lui un tandem rouge-mauve qui nourrit encore une profonde rancœur et une méfiance nées de leur association malheureuse de 2014.

* Le PTr dispose toujours d’une base électorale importante, comme l’ont démontré les résultats des dernières élections générales. C’est loin d’être une spent force, comme ses adversaires veulent le faire croire. Il demeure toujours le principal challenger du MSM – avec ou sans Navin Ramgoolam à sa tête. Votre opinion?

Navin Ramgoolam est la plus grande faiblesse de son parti d’autant plus qu’il ne semble y avoir aucune volonté forte et organisée ou de mécanisme au sein des instances du PTr pour le faire partir. Ramgoolam a trop soufflé le chaud et le froid sur la relève pour qu’on le prenne maintenant au sérieux à ce propos.

Evidemment, le leader des rouges et d’autres au sein du PTr, voient les choses autrement. Ils tablent sur une séquence des événements allant de plusieurs victoires devant la Cour suprême dans le cadre de pétitions électorales à une déliquescence du pouvoir politique du MSM face à une économie au ralenti et un climat social délétère. Mais c’est un scénario hypothétique qui repose sur trop de conditionnalités. Ce n’est pas très raisonnable comme stratégie de retour au pouvoir.

* En tout cas, il semble que ni Ramgoolam ni Duval ni Bérenger n’ont l’intention d’assouplir leurs conditions concernant le leadership de l’Alliance de l’Espoir. Constituer une alternative ne paraît donc pas réalisable dans un proche avenir, non? Et c’est tant mieux pour le MSM?

Je demeure convaincu que Pravind Jugnauth prie pour que Ramgoolam et les siens continuent à penser que toutes les variables imaginables tourneront en leur faveur. Cela, sans que le leadership du PTr et le statut de premier ministrable de Ramgoolam ne soient remis en cause à l’interne ou par des alliés.

* Pravind Jugnauth ne devrait pas se faire beaucoup de soucis non plus avec l’éparpillement des forces de l’opposition sur le terrain – même s’il a en face de lui des adversaires redoutables. Comment vont évoluer les choses pour lui et son gouvernement, selon vous ?

Dans une certaine mesure, Pravind Jugnauth peut remercier les restrictions sanitaires en place à cause de la Covid-19. Si on était dans une situation normale, l’opposition s’en serait donné à cœur joie à coup de manifestations et de meetings en série.

De la démission de Yogida Sawmynaden aux Rs 5,7 milliards de l’affaire Betamax en passant par le marasme économique ou le coût de la vie, les sujets de mobilisation n’auraient pas manqué. Tout cela semble toutefois anecdotique face au réel risque que le gouvernement court ailleurs.

* De quel risque parlez-vous ?

Les effets les plus dévastateurs de la crise de la Covid-19 ne se sont pas encore fait sentir. Puisqu’elles ont reçu ou reçoivent encore des aides publiques – n’oublions pas que celles-ci sont remboursables ! – de nombreuses entreprises se retrouvent dans une situation où elles ne peuvent ni licencier ni fermer boutique même si elles ne sont plus viables.

Quand ces restrictions seront levées fin 2021, nous prendrons alors la mesure réelle des dégâts de la crise avec un enchaînement de licenciements et de fermetures d’entreprises. Or, une économie qui sort à peine d’une récession n’est pas une économie qui crée de l’emploi à plein régime.

Le ministre des Finances peut s’enorgueillir des aides à l’accès à la propriété, des schemes (projets) pour l’installation de panneaux photovoltaïques ou des programmes pour attirer des talents étrangers. Mais allez expliquer à une mère à la tête d’une famille monoparentale ayant perdu son emploi pourquoi elle ne retrouve pas un job facilement… Cela, dans un contexte où le coût de la vie grimpe inexorablement, notamment à cause de la forte dépréciation de la roupie depuis début 2020. La marmite sociale va très certainement bouillonner fin 2021, début 2022.

* On n’est pas en présence d’un sondage fiable pour mesurer la cote de popularité du gouvernement en place (ou même de l’opposition), les interventions des intellectuels et d’autres élucubrations sur les réseaux sociaux ne constituent pas vraiment ce que pensent la majorité des Mauriciens. Quelle opinion faites-vous sur la façon dont Pravind Jugnauth et son équipe dirigent les affaires de l’Etat?

Le seul sondage qui compte est celui qui s’obtient le jour du dépouillement. J’en suis venu à m’émerveiller de la capacité de nombreux Mauriciens à taire leur affinité politique, s’ils en ont une, ou alors d’en choisir une, à quelques semaines, voire à des jours des législatives.

Les sondages ne sont qu’une photographie d’un instant T, souvent avec un nombre important d’indécis qui finissent par se décider à soutenir un camp ou l’autre. Y accorder plus d’importance que cela, à trois ans de l’échéance, ne serait pas raisonnable.

Par contre, j’ai une appréciation globale de l’image que le Premier ministre et son gouvernement renvoient : c’est celle d’un pouvoir hyper centralisé, exercé par, pour et autour du chef du gouvernement. Un pouvoir qui développe son arrogance de jour en jour, notamment à cause d’une opposition incapable de s’unir et n’arrivant pas, par conséquent, à incarner une alternance crédible.

Je décèle aussi les mêmes travers qui s’étaient installés jadis chez Navin Ramgoolam. Jugnauth est entouré d’encenseurs, de collaborateurs qui ne le contredisent pas, ni le remettent en question ; ils lui rapportent une version tronquée de ce qui se passe dans le pays. Tout cela amène ceux au pouvoir à se laisser aller à une vision binaire de toute situation. Pour eux, le pays se divise en deux : d’une part ceux qui soutiennent le Premier ministre, et d’autre part, ceux qui s’opposent à lui. Il n’existe pas de milieu.

* Cela nous mène où ?

Cela nous mène là où nous sommes déjà aujourd’hui, c’est-à-dire à un gouvernement qui donne l’impression de ne se préoccuper que de la frange de la population qui va assurer sa réélection dans trois ans.

La MBC convie d’ailleurs ce message quotidiennement de la manière la plus grossière. Le contenu du journal télévisé est outrancièrement propagandiste et semble même taillé sur mesure pour que certaines cultures occupent l’avant-scène en permanence.

Le message est induit : une partie de la population est importante, le gouvernement compte et s’adresse à elle avant tout. Ceux qui trouvent à redire face à cela, ne sont que des opposants. A la direction de la MBC, on vous répondra même que les critiques ne sont que l’œuvre des racistes. Comme raisonnement, c’est un peu limité !

Ce type de positionnement est déjà choquant en temps normal. Toutefois, dans un contexte de morosité économique et face à une perception que la gestion des affaires de l’Etat est loin d’être irréprochable, cette attitude exacerbe les clivages et les ressentiments. Elle risque même de fracturer durablement le pays en deux.

Ce danger est réel à mon sens et honteusement sous-estimé par ceux qui nous gouvernent. Ils ne se rendent pas compte que certaines forces ont fait de ce ressentiment et du désespoir qu’il engendre leur fonds de commerce. Ils capitaliseront sur la colère et le désespoir, c’est leur seul moyen d’exister.

* A qui pensez-vous ?

Peu après la grande manifestation du 29 août de l’année dernière, vous m’aviez demandé mon analyse du mouvement et j’avais exprimé de sérieuses réserves sur le « what’s next » et aussi sur la personne de Bruneau Laurette.

Je constate que le mouvement a perdu de son ampleur et de sa dynamique. Par contre, son principal animateur est toujours très actif ; notamment grâce à l’indulgence des médias qui lui assurent une généreuse couverture et qui regardent ailleurs quand ce dernier colporte de dangereuses théories de complot et des contrevérités scientifiques. C’est ce qu’il fait en ce moment dans le cadre de son dernier « combat » : s’opposer à la vaccination anti-covid.

Il faudrait être naïf pour ne pas reconnaître que Bruneau Laurette bénéficie encore d’une importante following. Celle-ci est constituée notamment de personnes qui se sentent oubliées ou victimisées par le pouvoir. Je n’ai aucun mal à imaginer que leur ressentiment finira par se manifester de manière moins pacifique.

Une fois que les effets les plus sévères de la crise de la Covid-19 commencent à se faire sentir et que la rhétorique de la revendication bascule sur celle de l’action…non gandhienne. Si on n’écoute pas les signes avant-coureurs, si on n’agit pas dès maintenant, je crains pour la paix sociale.

*Le gouvernement parvient quand même à surmonter les affaires impliquant certains membres du MSM ou des proches du pouvoir. Il a pris ses distances de Yogida Sawmynaden, le laissant se démener avec la justice, et on voit Showkatally Soodhun et le Speaker faisant moins de bruit… Le PM arrive à garder le contrôle de ses troupes. Il a pris de l’épaisseur…

Son épaisseur se mesurera à l’aulne des décisions difficiles qu’il prendra et de son attitude face à l’adversité :

  • quand il lui faudra assurer sa survie politique en faisant passer au second plan ses amitiés ou ses préférences personnelles ;
  • quand il aura la sagesse de faire ce qu’il faut, plutôt que ce qu’il veut ou ce que ses proches et conseillers lui disent de faire.

Pour l’heure, ce qu’on peut dire, c’est que Pravind Jugnauth gagne en expérience, il est quand même Premier ministre depuis quatre ans et demi.

Et depuis qu’il a gagné les législatives de 2019, il affiche une certaine confiance en lui qu’on ne voyait pas forcément précédemment.

* Nombreux sont les défis que le gouvernement devra affronter dans les mois à venir et durant le reste de son mandat – des défis plus énormes à relever par rapport à la situation sur le plan économique, aggravés par la pandémie de la Covid-19, et aussi sur le plan politique. Toutefois, le gouvernement ne semble pas préoccupé par l’impact de la crise. Votre avis?

Je ne crois pas que le gouvernement ne soit pas préoccupé par l’impact de la crise. Je pense plutôt que la réponse qu’il propose – principalement dans le cadre du dernier discours du budget – n’inspire pas confiance, étant insuffisamment claire.

L’énorme accent que le ministre des Finances place sur l’investissement public massif durant les trois prochaines années découle d’une recette économique de l’ancien monde. Très imparfaite aussi, quand elle est appliquée dans un pays qui importe l’essentiel de ce qu’il consomme et aussi ses matières premières. Ainsi, une large partie des Rs 65 milliards d’investissements publics projetés quittera le pays sous forme d’importation de matériaux de construction, d’équipements ou de la main d’œuvre étrangère.

Rien dans ce budget, notamment par rapport à la relance de l’investissement privé, ne peut être considéré comme illustrant une vraie vision innovante de ce que le pays pourrait devenir.

Nous n’avons eu droit qu’à une liste de mesures et d’annonces qui, mises bout à bout, ne dégagent aucune réelle cohérence et ne sont pas porteuses de réel espoir. C’est là tout le problème. L’espoir semble absent du pays…

* Published in print edition on 25 June 2021

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