KRJ YASH
|Ce qui compte vraiment…
Premièrement
La productivité
Que devons-nous faire face à la crise économique mondiale ? Vu l’ampleur de la crise et la petitesse de notre économie, ce serait faire preuve de naïveté de croire qu’en jouant avec le taux de change de la roupie, nous serons sauvés. Nous avons confiance dans le gouvernement pour mener une politique monétaire responsable en garantissant l’indépendance de la Bank of Mauritius et la liberté d’action de Manou Bheenick. Les exportateurs qui réclament une dévaluation de la roupie ont la fâcheuse tendance d’oublier ceci : ils paieront plus cher leurs matières premières et ils passeront cette augmentation à leurs clients. Donc ils ne seront plus aussi compétitifs.
Il vaut mieux rechercher la valeur réelle de la roupie face aux autres devises plutôt que d’essayer de spéculer pour couvrir un secteur de l’économie face aux autres. Profitons de cette crise pour nous attaquer à notre plus gros défi : la productivité.
Je ne choquerai personne en affirmant que le Mauricien est moins productif que le chinois ou l’indien, le français ou l’anglais. Quand un ouvrier mauricien produit 700 pièces, son collègue chinois assis à côté de lui, utilisant la même machine, arrive à en produire 1350, les patrons des usines ont du souci à se faire.
Quand une entreprise privée décide de se reposer complètement sur un employé qui s’est consacré totalement à son travail pour faire progresser la boîte, mais une personne d’un teint plus clair mais aux compétences moindres, est promu à sa place, alors le mauricien a du souci à se faire. Quand l’Etat décide de mettre en application les recommandations du PRB et que bon nombre de fonctionnaires décident d’oublier qu’en retour, cela présuppose qu’ils doivent devenir plus productifs, là c’est un problème grave pour le gouvernement et le pays dans son ensemble.
Ces différents cas illustrent le manque de bonne volonté de certains et le découragement des autres, ou même la malhonnêteté des syndicats, tous secteurs confondus.
N’en déplaise aux syndicalistes, l’île Maurice n’ira pas bien loin en continuant à payer dix Mauriciens alors qu’il n’en faut qu’un seul ou qu’un nombre restreint de personnes pour « deliver the goods ». Il se peut qu’il n’y ait pas suffisamment de travail pour tout le monde ou que l’on licencie difficilement.
La productivité n’est pas en train de croître, malgré les efforts du gouvernement, d’où la nécessité de réfléchir sur une nouvelle stratégie. Nous constatons un « paradoxe mauricien », l’automatisation et l’informatisation entraînent une hausse du nombre d’employés.
Nous pensons qu’il faut développer le goût et l’amour pour le travail chez nos compatriotes. Les Mauriciens doivent avoir envie d’aller travailler. Notre modèle de développement socio-économique ne permet plus de forcer les gens à travailler. Ils trouveront toujours des raisons et des moyens, parfois même juridiques, pour ne pas travailler s’ils ne le veulent pas. Personne n’est plus obligé de travailler car l’Etat et les associations s’assurent que personne ne meurt de faim. Xavier-Luc Duval, ministre de l’Intégration sociale et de l’economic empowerment doit s’assurer que les nécessiteux n’abusent pas du système et que d’autres n’y trouvent pas un moyen supplémentaire pour détourner l’argent des contribuables.
La solution radicale serait d’appliquer systématiquement la politique de « lève paquet aller » pour ceux qui se la coulent douce sous prétexte qu’ils sont tout en haut de l’échelle et de punir ceux qui bénéficient de passe-droits fussent-ils politiques, communaux, ou petits copains et grandes familles. Ensuite, il faut former ceux qui veulent et qui peuvent travailler.
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Deuxièmement
Chacun à sa place et les vaches seront bien gardées…
Le cumul de mandats s’installe confortablement dans notre paysage politique. La décision du MMM d’aligner tous ses députés et dirigeants aux élections municipales à l’exception de Bérenger, Bhagwan et Navarre-Marie n’augure rien de bon pour la jeunesse militante cherchant une place au soleil.
Le MMM a toujours encouragé ses jeunes loups à faire leurs dents sur les bancs des conseils municipaux. Kavi Ramano n’aurait pas pu causer la perte de Kadress Pillay, si Quatre-Bornes ne l’avait pas découvert lors des municipales. La logique du MMM voudrait cependant que les Quatre-Bornais votent une deuxième fois pour un même candidat qu’ils ont jugé suffisamment compétent pour l’envoyer au Parlement, mais cette fois-ci pour l’envoyer siéger au conseil municipal !
Selon Bérenger, le top « dream » team du MMM se compose de professionnels et de personnes ultra-compétentes, pourquoi ne se contentent-ils pas de leurs salaires de députés et de leur profession ? S’ils ont été élus comme députés, ils doivent jouer leur rôle au parlement.
Cette mentalité de vouloir tout accaparer ne fait pas honneur au MMM. Le MMM ne doit pas faire de nouveau toute sa campagne sur le nettoyage des écuries d’Augias, le Subutex, la MBC, ou encore la corruption, sinon il rendra la tache des Travaillistes encore plus facile. Le PTr pourra lui dire merci d’être aussi « intellectuellement limité » !
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Troisièmement
Business angel
Un Business angel est une personne physique (ancien chef d’entreprise ou cadre supérieur) qui investit une part de son patrimoine dans une entreprise innovante à potentiel et qui, en plus de son argent, met gratuitement à disposition de l’entrepreneur, ses compétences, son expérience, ses réseaux relationnels et une partie de son temps.
Comment pouvons-nous les encourager à l’île Maurice, M. le ministre des Finances ?
KRJ YASH
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