‘Le Parti Travailliste est un parti où nul n’est irremplaçable…

Interview : Me Rama Valayden

‘Vishnu Lutchmeenaraidoo a déjà été lâché, et son enterrement politique n’est qu’une question de temps’
‘Pour Ramgoolam, le pire est derrière. Combien de procès y aura-t-il ? Pas beaucoup. Combien tomberont à l’eau ?’
… le PTr a connu Curé, Anquetil, Rozemont, Seeneevassen, Ramgoolam père, Boolell et maintenant Navin, et il en connaîtra certainement d’autres’

Le monde juridique est extrêmement sollicité en ce moment, notamment sur les plans politique et financier. Est-ce que le système est prêt pour affronter tous les problèmes, anciens et futurs ? De quelle manière faudrait-il évoluer pour faire face à ce déferlement d’interpellations, d’interrogations, d’enquêtes, et aussi d’autres situations, les unes plus difficiles que les autres ? Que prévoit les membres influents de ce secteur? Rama Valayden, homme de loi chevronné, répond à nos questions.

Mauritius Times : Me Yousuf Mohamed, Senior Counsel, nous disait au début de cette année, qu’à son avis, il n’y a pas de ‘case’ dans l’affaire de Roches-Noires : « Je suis persuadé que Navin Ramgoolam va gagner son procès… si jamais on le poursuit. J’en suis persuadé… ». Quelle lecture faites-vous de la décision du Directeur des Poursuites Publiques (DPP) d’instruire un procès contre l’ex-PM, les deux DCPs Dev Jokhoo et Ravine Sooroojebally, et Rakesh Gooljaury ? Surpris ou vous attendiez-vous à une telle conclusion du DPP’s Office ?

Me Rama Valayden : Une lecture du livre de Lewis Caroll, ‘Alice in Wonderland’, est impérative aujourd’hui. Ce qui ce passe dans notre République ou ce qui se passera ne me surprend et ne me surprendra guère.

Et même la décision du DDP doit être mis dans un contexte du ‘real world’. C’est important pour moi que le DPP soit conscient aussi de la réalité afin que ses pri-ses de décisions ne soient pas perçues comme étant en train de s’immiscer dans le débat public.

Sur quoi se basera un procès contre Navin Ramgoolam ?

Le DPP se basera sur une condamnation ou une immunité de Rakesh Gooljaury qui est un “self-confessed liar” pour prouver les éléments de l’offense contre Navin Ramgoolam et les deux DCPs Jokhoo et Sooroojebally. Mais cela suppose que Gooljary plaide coupable et est condamné pour ensuite être appelé à la barre contre l’ancien Premier ministre.

S’il plaide coupable mais gagne son procès, le DPP n’aura d’autre choix que de ‘drop the case against’ Ramgoolam et autres. Il se peut aussi que Gooljaury accepte les faits et plaide non coupable en disant qu’il a agi sous contrainte, par exemple, sous contrainte financière, et Dieu sait quoi encore.

Il faut aussi se dire que Rakesh Gooljaury a donné sa déposition un dimanche et on a laissé comprendre, qu’il aurait été appelé comme témoin contre le leader du PTr. Si cette promesse est avérée, l’avocat de Gooljaury reprendra sans doute le point pour ‘abuse of process’.

Gooljary est aujourd’hui très proche du gouvernement. Son monde s’écroulera comme un château de cartes si le gouvernement lui retire son soutien et si, demain, il est appelé à témoigner contre Ramgoolam, ce sera l’occasion rêvée pour les avocats de Ramgoolam de le décrédibiliser en lui posant des questions sur les avantages qu’il aurait reçus…

Mais sachant que ce procès est une aubaine pour le gouvernement, je suis sûr que Gooljaury fera durer le plaisir parce que s’il demande un ‘early trial’, Ramgoolam sera blanchi plus vite car il n’y a pas de doute que ce dernier gagnera son procès. Mais s’il tergiverse, il y aura une épée de Damoclès sur la tête du leader du PTr même si cette épée est faite de coton.

Il faut dire que je ne suis pas avocat dans cette affaire mais simple observateur. Je pense qu’il y a beaucoup de leçons à tirer de cette affaire.

* L’affaire du campement de Roches-Noires a une implication politico-judiciaire de grande importance vu l’implication de l’ex-Premier ministre et leader du Parti Travailliste. Et, sans mettre en doute l’indépendance et l’intégrité du DPP’s Office, on pourrait mesurer les conséquences d’une telle décision. Qu’en pensez-vous ?

Oui, définitivement. Voilà pourquoi j’ai toujours milité pour que le bureau du DPP devienne bien plus collégial que ce qu’il est aujourd’hui. Le système doit être revu. Les dénouements des affaires de Sir Gaëtan Duval, de Cehl Meeah et d’autres confortent ma position.

Je note cependant qu’il y a une amélioration au niveau de la communication au bureau du DPP mais qui dit communication dit aussi que les questions ne doivent pas demeurer sans réponses, ni être esqui-vées. Il ne faut pas que, dans ce genre de situation, l’imagination ‘runs wild’ et, à Maurice, l’imagination est bien plus fertile quand il s’agit des “si” et des “possibi-lités”.

* Que faites-vous de la décision du DPP d’engager des poursuites en premier contre Rakesh Gooljaury sous l’article 298 du code pénal avant qu’il ne soit assigné comme témoin du ministère public dans l’autre procès de complot qui sera intenté contre l’ex-PM et les deux DCPs ?

Le DPP n’a pas beaucoup de choix. Quel autre choix avait-il ? Accorder l’immunité à Gooljaury comme dans une affaire de drogue ? Toute immunité écrite aurait été perçue comme un ‘backsheesh’ (mot d’origine perse du 18ème siècle qui signifie ‘gift’ ou ‘reward’ dont l’équivalent et aujourd’hui ‘gratification’). Donc, une fois encore, comme vous le constatez, tout le procès contre Ramgoolam et les deux anciens DCPs est dépendant non seulement des dires de Gooljaury mais également de la défense de ce dernier.

* On pourrait croire que celui qui, disait-on, aspirait au statut de « star witness » avec immunité par rapport à cette affaire se donnera à fond pour se faire innocenter par la justice. Quelles seront les conséquences juridiques, Me Valayden, d’un jugement favorable – ou défavorable – pour Rakesh Gooljaury par rapport à l’offense de « effecting pu-blic mischief, in breach of Section 298 of the Criminal Code » ?

Quoi qu’il en soit ‘intended or unintended’, les conséquences de cette affaire seront bénéfiques à Ramgoolam. Pourquoi ? Parce qu’on verra tout le mécanisme de certains apprentis sorciers pour abattre le leader du PTr.

Une fois qu’on commencera à comprendre ce que certains ont fait et feront pour avoir la peau de Ramgoolam, il en sortira plus fort et n’oubliez pas ce que Tagore a dit : « C’est contre le vent que le cerf-volant monte. »

N’oublions pas que derrière le procès de Roches Noires, il a eu tout un ‘razmatazz’ médiatique pour faire croire au peuple que Ramgoolam était au centre du décès d’Anand Kumar Ramdhony et, aujourdhui, qu’en est-il ?

* Peut-on supposer que si la poursuite n’arrive pas à établir l’offense de « effecting public mischief », l’autre affaire de « conspiracy to do an unlawful act, namely effecting public mischief » qui sera intenté contre l’ex-PM et les deux DCPs va automatiquement tomber ?

Je ne crois pas que ce sera un cas automatique, que le ‘domino principle’ va s’appliquer. Cette affaire dépendra de beaucoup de choses. Malheureusement, à Maurice, on n’a pas le principe de « partie civile ».

Maintenant il y a également les versions des ex-DCP Jokhoo et Sooroojebally. Ce dernier a été de tous les combats contre le trafic de drogue et il ne faut pas oublier que si l’ADSU est aujourd’hui une unité qui évolue, c’est grâce à lui. Je connais beaucoup d’avocats dépénalistes qui partagent mon point de vue.

* La décision du DPP dans l’affaire du campement de Roches-Noires constitue la première inculpation formelle de Navin Ramgoolam. Cette affaire va sans doute prendre le temps que ça va prendre, et il est possible que d’autres procès pourraient être instruits contre le leader du Parti Travailliste dans les mois à venir – avec les conséquences politiques que ces affaires vont avoir. Le PTr va-t-il donc se fragiliser pendant un bon bout de temps, cela alors que, paradoxalement, les conditions favorables à une reprise de l’opposition se présentent actuellement ?

Pour Ramgoolam, le pire est derrière. Combien de procès y aura-t-il ? Pas beaucoup. Combien tomberont à l’eau ? On verra dans les jours à venir.

Au PTr, connaissant tout ce qui a été dit et fait pour nuire politiquement à Navin Ramgoolam, nous le soutenons plus que jamais. Il sortira de ces épreuves avec une nouvelle auréole et le parti sera renforcé.

La question que chaque Mauricien se pose est la suivante : Est-ce que ma situation est meilleure ou pire sous ce gouvernement ? La réponse est unanime, même parmi les die-hards du MSM et d’autres gens ont une nostalgie de Ramgoolam pour une simple raison: Ramgoolam laissait vivre les gens.

Cette tolérance – fil conducteur du PTr pendant ces 80 ans – est une assurance-vie pour le parti. En sus, le peuple est en colère quand il voit que certaines personnes, des hommes d’affaires, entre autres sont victimisées à cause de leur appartenance politique alors que Ramgoolam représente à leurs yeux celui qui est anti communal, ni castéiste, ni raciste.

Par ailleurs, comme il a promis l’autre jour lors du congrès-anniversaire, le Parti Travailliste va se radicaliser, et cette radicalisation nous rapprochera encore plus de notre électorat et, au-delà, vers l’électorat ouvrier et ceux qui sont les plus marginalisés au sein de notre société.

* Au cas où le PTr se voit fragilisé, la question de leadership pourrait revenir sur le tapis. Personnellement, quelle opinion faites-vous de cette question ?

Le leadership n’est pas remis en question. Au contraire, le PTr révise sa Constitution à la demande de Ramgoolam. J’ai fait des propositions, et mes amis Faugoo et Varma travaillent sur d’autres points.

Mais ceci dit, le Parti Travailliste est un parti où nul n’est irremplaçable. Le parti a connu Curé, Anquetil, Rozemont, Seeneevassen, Ramgoolam père, Boolell et maintenant Navin, et il en connaîtra certainement d’autres.

Etant donné mon âge, je pense que je serai présent, à moins que Dieu ne décide autrement, je serai là pour le centenaire du PTr et je connaîtrai au moins deux autres leaders.

* Mais il faut plus qu’un leader pour faire un parti ou le relancer: un programme, des structures… Qu’auriez-vous souhaité pour le Parti ?

Ce que je souhaite pour le Parti Travailliste, c’est que le congrès qui sera pour bientôt devienne celui qui jettera les bases pour les 20 ans à venir.

Que faut-il ?

a) un nouveau statut,

b) un code de conduite pour les membres,

c) un nouveau quartier général, même temporaire,

d) un ‘New Advance’,

e) revigorer et moderniser notre service de communication,

f) rajeunir le parti,

g) créer une commission ‘Senior Citizens’ indépendante,

h) faire connaître le parti, son histoire, sa philosophie,

i) établir des structures pour chaque école de vote.

Tout cela est non seulement souhaitable mais aussi réalisable. Je ne le souhaite pas seulement mais je donnerai tout mon soutien pour que cela puisse se réaliser. Depuis mon adhésion au Parti Travailliste, j’ai appris à connaître le parti et ses membres ‘up and down the country’. J’ai eu la chance d’être associé avec Advance pour un numéro spécial sur Rozemont et

j’étais le concepteur du film sur les 80 ans du parti.

Par ailleurs, je note que beaucoup au sein du parti ne connaissent pas la profondeur de son Histoire et c’est pour cette raison que je me suis attelé à la tâche d’écrire un livre qui sera en lui-même un recueil des faits marquants, des dates historiques, des personnes qui ont été oubliées, les résultats des diverses élections municipales et générales. On espère publier cet ouvrage bientôt.

* A écouter le Premier ministre au Parlement, mardi dernier, il semblerait que Raj Dayal a été relâché – pour des raisons évidentes. Qu’en sera-t-il en ce qui concerne Vishnu Lutchmeenaraidoo qui n’est pas au bout de ses peines, semble-t-il ?

Raj Dayal a été relâché pour différentes raisons et l’une des raisons est qu’il était un ‘hitman’ non pas pour l’Opposition mais pour certains à l’intérieur du gouvernement. Ces personnes l’ont considéré comme un danger qui aspire à remplacer Pravind si jamais ce dernier est condamné.

Vishnu Lutchmeenaraidoo a déjà été lâché, et son enterrement politique n’est qu’une question de temps. Au fait, l’ex-ministre des Finances, en voyant les récifs qui se multipliaient devant lui, a adhéré au MSM.

Scandale ou pas, il voulait quitter le poste de

ministre des Finances parce qu’il sait qu’avec ce gouvernement, il serait impossible de gagner le combat contre le chômage. Vishnu Lutchmeenaraidoo avait copié la vision indo-océanique sur Ramgoolam mais les autres ministres, eux, pensent plus en termes de braderie de nos terres aux étrangers. Ce Gouvernement est rempli d’incohérence… et comme l’a dit Ramgoolam, les scandales du moment ne représentent que le ‘tip of the tip of the iceberg’.

Voilà pourquoi il incombe au PTr d’être uni, vigilant et aussi d’avoir un programme clair, réalisable pour donner de l’espoir à tout un peuple. Cet engagement, cette flamme, je le ressens parmi les jeunes du Parti Travailliste et c’est avec plaisir qu’on travaillera vers cet idéal.

* Il se chuchote que vous êtes pressenti pour être le prochain secrétaire général du PTr?

Le Parti Travailliste est un parti qui a beaucoup de ressources mais malheureusement je note qu’il y certains dysfonctionnements à plusieurs niveaux.

Le parti est très fort que ce soit dans les régions rurales ou urbaines mais, une fois de plus, je pense que les structures sont quasi inexistantes et fonctionnent de manière très ponctuelle. Notre vaste armée de partisans attend mieux de nous. Un parti qui reste au pouvoir pendant un long laps de temps, s’il ne se réinvente pas, devient facilement un parti disloqué.

Notre période passée au pouvoir n’a pas aidé à structurer le parti et les membres on fait une erreur en pensant que le coté ‘Magical Touch’ de Navin Ramgoolam est suffisant pour gagner les élections. Or, ce ‘Magical Touch’ est un ‘plus value’ mais s’il n’y a pas de structure pour bâtir, cette valeur ajoutée perd de son importance.

Si demain on me nomme secrétaire général, seul, ce sera un travail difficile. Il faut bien plus qu’un secrétaire général, peu importe son identité. Il faut un secrétaire général soutenu par un secrétariat équipé des outils modernes de dernières technologies.

C’est au prochain congrès que nous jetterons les bases afin d’atteindre cet objectif. Je suis connu pour être un bon organisateur et j’apporterai mon sens d’organisation, mon engagement, ma capacité d’innovation et mon expérience pour que le PTr devienne un appareil politique moderne.

* Vous êtes actuellement sur plusieurs fronts. Qu’est-ce qui fait ainsi courir Rama Valayden ?

C’est un engagement auprès des plus faibles. J’ai toujours été à côté de ceux qui n’ont pas les moyens pour se défendre. Aujourd’hui, c’est vrai, les pécheurs, les Oriental Supply Teachers, les camionneurs, les moniteurs d’auto-écoles, les policiers, les chauffeurs de taxi, les employés et opérateurs de l’industrie des vieilles ferrailles, les artistes et j’en passe… non seulement je parais pour eux mais je fais entendre leurs voix et je fais avancer leurs causes.

Prenons l’exemple des employés de la MBC/TV, si je n’étais pas à leurs côtés, le gouvernement les aurait licenciés. Pour la Scrap Metal Workers Association, nous avons défendu leur cas et nous avons réussi à repousser les échéances.

Prenons le cas des artistes. Nous avons forcé le Commissaire de Police à déléguer quelqu’un d’indépendant pour écouter leurs plaintes concernant la brutalité qu’ils ont subie. Nous les avons également accompagnés devant la Human Rights Commission.

Comme vous le savez, mon bureau est une ruche où chacune des personnes vient pour dénoncer les injustices. Dans le cas d’Alain Edouard, bien que je ne sois pas avocat dans cette affaire, je ne peux demeurer insensible devant ce qui se passe.

Comment peut-on laisser cette injustice prévaloir alors que tout le monde sait qu’il est victime parce qu’il est syndicaliste ? Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour faire avancer les causes humaines et diminuer ainsi la tragédie de ces personnes. C’est un engagement ‘non-stop’ et si on est vraiment imbu des idées travaillistes, je pense qu’il est de notre devoir de nous engager non pas tièdement mais profondément.. intensément.

* Sur le plan judiciaire, nous ressentons comme un malaise parmi les membres. Partagez-vous cette préoccupation ?

Il y a définitivement un profond malaise au sein du judiciaire. Le malaise est multiple parce qu’on est dans une période de transition et de mutation.

Il y a non seulement une frayeur qui s’est installée parmi les avocats mais quand on voit comment certains magistrats s’adressent aux justiciables et aux jeunes avocats, on sent qu’il y a quelque chose de plus profond qui ne fonctionne pas dans le système de la justice.

La faute est collective et va bien plus loin dans le temps et je ne suis pas là pour désigner un coupable. Mais je pense que la solution passe par une Assisses du Judiciaire où tout un chacun, y compris les justiciables auront leur mot à dire.

La justice, ce n’est pas uniquement l’affaire des juges, avocats, avoués ou notaires, mais c’est aussi les heures d’ouverture, le coût, le legal aid, les jugements, les renvois, les non explications pour les retards.

Nous avons un grand chantier devant nous et cela passe par la démocratisation de la Judicial and Legal Service Commission, des pouvoirs du DPP, une réforme de la Bail and Remand Court, plus de pouvoir à la Law Reform Commission, une évaluation de l’arbitrage et la médiation.

Faut-il revoir le fonctionnement des Districts Courts ? Faut-il créer des Lower Courts et décentrali-ser ? Il faut revoir tout cela. Il y a également le Privy Council. Qu’en est-il du Certificat de Moralité, faut-il réformer le Council of Legal Education ?

Je pense qu’il faut une Mackay Commission à la mauricienne car il y a des réformes qu’on peut initier tout de suite et qui sont des ‘cashless reforms’. Par exemple, faut-il plus d’Independence au Presiding Magistrate de la Cour Intermédiaire ? Par respect et pour l’intégrité de notre territoire, faut-il créer un tribunal pour Agaléga ? Faut-il que le bureau de l’Attorney General et celui du ministère de la Justice soient deux entités distinctes ? Tout cela mérite réflexion.

 

*  Published in print edition on 1 April 2016

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