Interview: Eric Ng Ping Cheun, économiste

L’argent devient moins déterminant une fois que le vent du changement a soufflé
La démocratie, c’est la voix du peuple, pas la force de l’argent.

 

* ‘Depuis les dernières élections, chaque jour que Dieu donne, la dette publique s’est accrue de Rs 127 millions’ 

* ‘Un nouveau gouvernement devrait casser ce lien incestueux entre l’État, le grand secteur privé et la Banque centrale afin de mieux utiliser l’argent public’


Dans le contexte des récentes augmentations des pensions de vieillesse à Maurice, le débat sur leur viabilité à long terme s’intensifie, soulevant des questions cruciales sur l’orientation politique du pays. Dans cette interview avec l’économiste Eric Ng, nous explorons en détail les implications de ces augmentations et leur impact sur le paysage politique, en prévision des élections générales à venir. En mettant en lumière le concept de « l’electoral fallacy », qui souligne les risques inhérents à la manipulation politique à court terme au détriment du bien-être à long terme, Eric Ng offre une analyse perspicace des défis économiques auxquels est confrontée l’île Maurice et des choix cruciaux qui attendent les électeurs dans un avenir proche. 

Mauritius Times: Les récentes augmentations des pensions de vieillesse, annoncée la semaine dernière, suscitent des réactions diverses. Alors que certains les accueillent favorablement en raison de la hausse du coût de la vie, des interrogations émergent quant à leur soutenabilité dans le long terme, notamment en raison du vieillissement de la population. Il convient de se demander si le pays dispose des moyens nécessaires pour maintenir le système de protection sociale tel qu’il existe actuellement. Qu’en pensez-vous?

Eric Ng: Il faut d’abord préciser que les augmentations des pensions de vieillesse sous la présente législature suivent de très près les compensations salariales accordées depuis 2020. Les Rs 4 500 additionnelles qu’ont obtenues les retraités de 60 à 64 ans (de Rs 9 000 à Rs 13 500) sont à peine plus conséquentes que la compensation reçue par les salariés.

Cette hausse de 50 % n’est donc pas un « Big Deal » d’autant que l’inflation alimentaire, mesurée par l’indice des prix à la consommation des produits alimentaires, a été de 40 % entre décembre 2019 et décembre 2023. En d’autres mots, les Rs 13 500 d’aujourd’hui ne valent que Rs 9 600 en termes de pouvoir d’achat de la roupie de décembre 2019.

Il faut reconnaître que le gouvernement a donné plus que ce qu’il a promis aux retraités de 65 à 74 ans, soit Rs 14 500, et davantage aux plus de 75 ans. Mais alors, se pose la question de la soutenabilité. La pension de base, la pension des veuves et la pension d’invalidité, qui sont dotées du même montant, coûtaient au total Rs 42 milliards en 2022-23, et il était prévu que le coût allait augmenter à Rs 48 milliards en 2023-24. Or, avec les nouvelles hausses qui viennent d’être annoncées, il faut ajouter Rs 2 milliards pour les 3 mois qui restent de la présente année fiscale, donc une somme annuelle de Rs 50 milliards. Nul doute qu’en 2024-25, avec l’accroissement du nombre de retraités, le montant dépassera les Rs 60 milliards.

Ces Rs 50 milliards de 2023-24 représentent un quart du budget des dépenses de l’État, et ils bouffent un tiers des impôts prélevés par l’État. Si l’on ajoute les Rs 37 milliards de la santé publique et de l’éducation gratuite, c’est 55 % de nos impôts qui sont engloutis par ces trois postes budgétaires de l’État-providence. Que reste-t-il pour moderniser nos infrastructures, améliorer nos services publics, combattre l’insécurité, protéger l’environnement et lutter contre le dérèglement climatique ? Pas grand-chose, ce qui explique l’endettement grandissant du gouvernement.

* Dans l’immédiat, il semble que le gouvernement dispose d’une certaine marge de manœuvre, lui permettant d’adopter une politique relativement généreuse et populiste en cette année cruciale. Rama Sithanen faisait référence, dans ses commentaires sur le Budget 2022-23, au transfert d’environ Rs 30 milliards, ou plus, vers les Fonds spéciaux par le ministre des Finances Padayachy. Celles-ci sont destinés à financer, entre autres, un certain nombre de mesures populistes pré-électorales. Quelle est votre opinion à ce sujet?

Laissez-moi vous dire d’abord que la question de marge de manœuvre est un faux débat. Un gouvernement peut se permettre d’avoir la marge de manœuvre qu’il veut, en laissant filer le déficit budgétaire ou en augmentant les impôts à sa guise. Mieux encore, il peut avoir recours à la création monétaire (« money printing »), comme il l’a fait depuis 2020 pour financer ses budgets via les Fonds spéciaux, ainsi que des projets de développement par le truchement de la Mauritius Investment Corporation.

Il devrait rester un solde de quelque Rs 12 milliards des Fonds spéciaux au 30 juin prochain pour financer un énième budget populiste pré-électoral. Mais une bonne partie de ces milliards a sans doute déjà été utilisée par le gouvernement, en raison des dépenses supplémentaires imprévues telles que les inondations et les dépassements de coûts des chantiers publics. Ce qui fait qu’il ne trouvera pas utile de faire un cinquième budget avant de dissoudre l’Assemblée nationale…

* En tout cas, l’élargissement de l’État providence, qu’il soit réalisé par le biais de mesures populistes ou autres, n’a jusqu’à présent pas conduit le pays à la faillite. Les gouvernements précédents ont réussi à trouver les moyens de financer de telles mesures sans pour autant recourir à de nouvelles taxes ou à des augmentations de divers impôts. Il semble également que l’économie soit suffisamment robuste pour soutenir de telles largesses. Est-ce exact?

Faute d’alourdir la fiscalité, le gouvernement a eu recours à l’endettement et à la planche à billets, en d’autres mots à l’impôt d’inflation. Comme le disait Milton Friedman, « inflation is the one form of taxation that can be imposed without legislation ».

En quatre ans, de décembre 2019 à décembre 2023, la dette gouvernementale est passée de Rs 293 milliards à Rs 452 milliards, soit une hausse de 54%. Si l’on y ajoute la dette des entreprises publiques, la dette du secteur public a dépassé les Rs 500 milliards.

Depuis les dernières élections, chaque jour que Dieu donne, la dette publique s’est accrue de Rs 127 millions. Elle représente aujourd’hui Rs 985 000 par employé mauricien. Ceux qui travaillent portent donc une dette publique de presque un million de roupies sur leurs épaules. Et encore que cette dette soit officiellement sous-évaluée, car elle n’inclut pas les dépenses publiques déguisées en prises de participation au capital, ni les investissements de l’État sous des Special Purpose Vehicles.

On nous rétorquera que le rapport dette-PIB est retombé à 70 %. Mais personne n’est dupe : si vous gonflez artificiellement le dénominateur, le ratio baissera mécaniquement. Or c’est un PIB surestimé de plusieurs dizaines de milliards de roupies, du fait que Statistics Mauritius réaffecte aux services d’exportation les revenus primaires (dividendes et intérêts) reçus du reste du monde via les Global Business Companies. C’est une incohérence par rapport au compte courant de la balance des paiements, où une telle réaffectation n’est pas faite par la Banque de Maurice qui, elle, doit répondre au Fonds monétaire international (FMI).

Dans les faits, et non dans les chiffres officiels, l’économie mauricienne n’est pas aussi robuste pour soutenir des largesses budgétaires.

* Il n’y aura pas lieu de s’inquiéter si le pays parvient à connaître une forte croissance économique. La vraie question à considérer est de savoir si les conditions sont réunies pour créer initier et maintenir cette croissance…

Même sur la base d’un PIB surestimé, je ne vois pas la croissance atteindre ne serait-ce que 5% cette année. D’autant que les élections générales arriveront bien plus tôt que prévu. Les quatre dernières années électorales, la croissance économique a été relativement molle, 2,9 % en 2019, 3,8 % en 2014, 4,4 % en 2010 et 1,5 % en 2005.

Depuis le début de la présente année, les médias ne cessent de parler d’élections. Tous les esprits y sont concentrés. Comment voulez-vous que les opérateurs économiques réagissent ? Les investisseurs sont dans un mode d’attentisme, et les producteurs coupent dans les coûts à cause de la dépréciation accélérée de la roupie (de l’ordre de 20 % contre le dollar et contre l’euro ces quatre dernières années) et de la forte hausse des salaires.

Malgré celle-ci, la consommation privée ne progresse que modérément en raison de la hausse des prix. Il est à noter que l’inflation en glissement annuel, après avoir reculé à 3,9 % en décembre dernier, est remontée brutalement à 5,2 % en janvier et à 6,2 % en février.

Quant aux exportateurs, ils manquent de visibilité, vu les instabilités géopolitiques et le changement de ministres à la tête de trois ministères économiques clés : l’agro-industrie, l’industrie et les services financiers.

En somme, les trois moteurs de croissance que sont l’investissement privé, la consommation des ménages et l’exportation connaissent trop de ratages pour maintenir l’économie sur une trajectoire ascendante.

* Quelles leçons pouvons-nous tirer des conclusions du dernier rapport du Fonds monétaire international (FMI) concernant l’état actuel de l’économie mauricienne, ainsi que son niveau de résilience et ses perspectives de croissance à long terme ?

Derrière le langage diplomatique du Fonds monétaire international (FMI) se pointe une inquiétude quant à la capacité du gouvernement de soutenir la croissance économique dans le long terme. Le constat du FMI, c’est que notre économie croît en s’endettant, ce qui n’est pas soutenable à long terme. C’est la raison pour laquelle le FMI appelle le gouvernement à une « consolidation fiscale », c’est-à-dire à réduire les dépenses et/ou à augmenter les revenus. Il était impératif que la FMI rappelle le gouvernement à l’ordre en la matière, car il y a urgence.

Or, le FMI n’est pas sans savoir que nous sommes dans une année électorale et qu’aucun gouvernement ne se fera hara-kiri en s’engageant dans une consolidation fiscale juste avant les élections. D’ailleurs, à peine la délégation du FMI partie, le gouvernement a augmenté la pension de vieillesse pour tous les retraités… C’est dire qu’il fait fi des recommandations du FMI.

Le FMI recommande aussi que la banque centrale se tient prête à resserrer le taux d’intérêt dès que l’inflation revient à la charge. C’est une critique à peine voilée du FMI contre la politique accommodante de la Banque de Maurice dans une situation très inflationniste.

L’endettement et l’inflation sont les deux grandes faiblesses de l’économie mauricienne, conséquence des politiques de l’argent facile et de l’émission monétaire suivies ces dernières années. On a eu droit à une très forte croissance monétaire, mais très peu de progrès économique et de progression du pouvoir d’achat.

* Quelles sont donc les initiatives politiques et économiques clés que la République de Maurice devrait envisager pour renforcer sa résilience économique à l’avenir, en tenant compte des recommandations des institutions financières internationales ?

Je pense que l’indépendance de nos institutions, notamment économiques et judiciaires, vis-à-vis du pouvoir politique est extrêmement importante à la bonne marche de nos services financiers et de notre économie en général. Des interventions politiques dans un domaine aussi sensible que le secteur bancaire sont susceptibles de mettre en péril la crédibilité de notre juridiction en tant que centre financier, et ce, car tout ce qui se passe dans la finance est projeté au niveau international, et c’est ce qui intéresse en premier lieu les investisseurs étrangers. L’île Maurice n’est pas un pays déconnecté du reste du monde en matière de flux de capitaux.

Par ailleurs, les problèmes rencontrés par le Bureau du Directeur des poursuites publiques (DPP) avec les autorités politiques et policières déteignent sur l’image de Maurice à l’étranger. Il est dangereux de piétiner le principe de la séparation des pouvoirs. L’état de droit est une condition fondamentale du bon fonctionnement de l’économie. Nos institutions judiciaires constituent les meilleurs atouts pour Maurice d’attirer des investissements directs étrangers.

* Cette mandature actuelle, tout comme la précédente, n’a pas engendré de grandes réformes économiques ni de discipline. Toutefois, étant donné la générosité débridée affichée par le gouvernement actuel malgré la situation de la dette publique, pourrions-nous être confrontés à de mauvaises nouvelles dans les années à venir ?

Certainement, les mauvaises nouvelles sur le plan économique ne tarderont pas à se manifester. Une crise économique est en cours de réalisation. La question n’est pas de savoir si, mais quand elle aura lieu, et quelle en sera son ampleur.

Lorsque nous serons confrontés à la dure réalité économique, nous nous rendrons compte que les données économiques étaient faussées. Le principal indicateur qui préoccupe le Fonds monétaire international (FMI), ce n’est pas le taux de croissance, qui est une construction statistique, mais le niveau des réserves officielles, ce qui relève du concret.

La presse fait des gros titres sur les « Rs 327 milliards de réserves du pays ». Or, des réserves internationales calculées en roupies n’ont aucune signification, car nous ne payons pas nos importations en roupies ! Ensuite, ces réserves sont gonflées par les emprunts externes de la Banque de Maurice, qui se chiffrent à Rs 65 milliards, et par les devises, d’une valeur de Rs 21 milliards, que les banques commerciales gardent auprès de la Banque centrale. Et puis, une bonne part des réserves est sous forme d’actifs extérieurs détenus jusqu’à l’échéance.

Donc, nous n’avons pas beaucoup de réserves internationales en termes de liquidités. C’est que explique la raison pour laquelle le FMI recommande fortement à la Banque de Maurice de reconstituer ses réserves en devises. Et c’est ce qui explique aussi qu’elle laisse glisser la roupie.

 * Croyez-vous que les futurs défis économiques seront le résultat de problèmes systémiques persistants depuis des années, ou seront principalement influencés par les politiques actuelles ?

Les défis économiques relèvent à la fois de problèmes systémiques et de politiques gouvernementales. Dans le premier cas, on note le faible taux d’activité des femmes (moins de 50% de femmes actives viennent sur le marché du travail), la décroissance démographique, une productivité multifactorielle médiocre au niveau national (croissance moyenne de 0,6% par an entre 2012 et 2022), des investissements peu productifs, un manque de diversification de l’économie, et l’inefficacité de certains services publics, notamment portuaires, entre autres.

Dans le second cas, les politiques inflationnistes du gouvernement, avec l’expansionnisme budgétaire, le laxisme monétaire et les augmentations salariales continues, ont fini par créer une instabilité permanente des prix. Les accalmies dans l’évolution des prix sont rares. Qu’on ne vienne pas mettre cela uniquement sur le dos de facteurs exogènes ! La politique monétaire de la Banque de Maurice est principalement responsable de cette situation chaotique des prix.

Les problèmes systémiques et de politiques conjoncturelles doivent être réglés de concert. De bonnes politiques monétaires et fiscales aideront à la réalisation de réformes économiques. Aucune réforme structurelle n’apportera des fruits sans un environnement monétaire stable.

* la pandémie de la Covid-19 avait créé de nouvelles opportunités de changement de nos structures économiques, telles que la consolidation du rôle de l’État en tant que régulateur des marchés, l’instauration de nouvelles pratiques de gestion tant dans le secteur public que dans le privé, ainsi que la promotion d’une société plus égalitaire. Malheureusement, le pays n’a pas saisi l’occasion de réaliser cette rupture. Le conservatisme a-t-il prévalu dans cette situation ?

Le gouvernement a effectivement raté une occasion en or d’appliquer une politique de rupture durant la pandémie de la Covid-19. Il n’a pas voulu monnayer les aides publiques contre une démocratisation du secteur privé, qui avait pourtant bien besoin de l’argent des contribuables pour survivre à la crise.

Au contraire, avec la création de la Mauritius Investment Corporation, le gouvernement a renforcé le conservatisme du pouvoir économique en sauvant les grands groupes sans leur demander une ouverture accrue de leur actionnariat. Voyez aujourd’hui les milliards de bénéfices qu’ils font, et pour autant ils ne sont pas taxés davantage. Alors que la Banque de Maurice, elle, doit dévaluer la roupie pour recapitaliser son bilan, mis à mal précisément par les investissements de la MIC et par le don de Rs 60 milliards accordées au Trésor public.

Un nouveau gouvernement devrait casser ce lien incestueux entre l’État, le grand secteur privé et la Banque centrale afin de mieux utiliser l’argent public.

* Parlons des prochaines élections générales, potentiellement dans trois à six mois. Le gouvernement actuel cherche à sécuriser un soutien électoral en proposant des avantages matériels, donnant ainsi un avantage au MSM au pouvoir. Cette situation laisse-t-elle présager une issue largement prévisible pour les élections ?

Les élections générales se tiendront très probablement en mai, en l’absence d’un cinquième budget. S’il devait y avoir un autre budget, pourquoi appliquer déjà la pension de vieillesse à Rs 13 500, plutôt que dans le prochain budget ? De fait, le gouvernement n’aura pas les moyens de venir avec des mesures budgétaires plus généreuses que la pension de vieillesse à Rs 13 500 et le revenu minimum garanti de Rs 18 500.

Il faut vraiment être un piètre politicien pour ne pas capitaliser tout de suite sur les gains politiques de ces deux grands « cadeaux monétaires », et attendre pour organiser les législatives après un dernier budget quand ceux-ci seront oubliés et anéantis par l’inflation.

Je ne suis pas sûr que les gens votent sur la seule base de la pension de vieillesse et du revenu minimum garanti. J’entends de plus en plus de personnes exprimer leur exaspération du gouvernement actuel quoi qu’il fasse. Les hausses de prix, la mauvaise gestion du pays et l’usure du pouvoir semblent prendre le dessus des avantages matériels. L’issue des prochaines législatives devient de moins en moins prévisible pour l’alliance au pouvoir.

* Quoi qu’il en soit, ce sera finalement aux électeurs de décider s’ils souhaitent reconduire le gouvernement actuel ou opter pour l’opposition, ce qui illustre la nature démocratique des élections et le rôle essentiel des électeurs dans la formation du gouvernement, n’est-ce pas ?

 Les élections, disait Jean François Revel, ne sont que la porte d’entrée de la démocratie. Est tout aussi important ce qui se passe entre deux élections en termes de libertés civiles, de libertés politiques et de libertés économiques. La liberté du citoyen n’est pas un acquis, mais un combat permanent, qui ne dure pas seulement le temps d’une élection.

Maurice est une démocratie électorale où l’on vote librement. L’argent joue un rôle croissant dans les élections, souvent qualifié de « money politics », mais il devient moins déterminant quand le vent du changement a soufflé. La démocratie, c’est la voix du peuple, pas la force de l’argent.


Mauritius Times ePaper Friday 22 March 2024

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