« Il serait souhaitable que Bérenger et Ramgoolam annoncent qu’ils vont tirer leur révérence »
|Interview: Rabin Bhujun, Managing Editor d’ION News
‘Je ne dirais pas que la victoire de Pravind Jugnauth était impossible à prédire. Cette législative était en fait une présidentielle’
‘Deux possibilités distinctes semblent se dessiner pour le MMM et le PTr. Premièrement, une alliance de l’un d’entre eux avec Jugnauth. Deuxièmement, une nouvelle entente PTr/MMM’
Quelques semaines après les élections, il est temps que chaque parti politique fasse son bilan. Nous sommes au 21e siècle mais tous les partis politiques l’ont-ils compris ? Tout porte à croire que les stratégies employées par le MSM ont été plus efficaces que celles des autres groupes politiques en lice. Qu’est-ce que le MSM avait que les autres n’avaient pas dans ce contexte ? Rabin Bhujun décortique les éléments qui pourraient nous éclairer à ce propos.
Mauritius Times : Ce n’est pas de sitôt que nous allons avoir les explications recherchées par le biais des pétitions électorales déposées par les partis de l’opposition, car l’examen des questions litigieuses par le judiciaire va prendre du temps. Mais, en attendant, des questions subsistent, comme celles du citoyen qui se demande si c’est bien la première fois “qu’on découvre ces ‘choses bizarres’, ou ont-elles toujours été là et personne ne s’en souciait ? » Qu’en pensez-vous ?
Rabin Bhujun : Je lis aujourd’hui un article de Week-End, daté du 10 décembre 1995. On y rapporte une anecdote cocasse. Un « canvasser » de la Commission électorale, croyant bien faire, avait inscrit Sir Anerood Jugnauth et sa famille dans la circonscription Vacoas/Floréal au lieu de La Caverne/Phœnix, ayant estimé qu’il habitait alors à Clarisse House, résidence officielle du Premier ministre.
Quelques années plus tôt, en 1991, des urnes vides s’étaient retrouvées en balade, une nouvelle fois à cause d’un manque de vigilance. C’est un rappel utile : les erreurs humaines et les petites négligences ont toujours existé.
Les petites négligences peuvent néanmoins prêter à conséquence. C’est ce qui explique probablement comment quelques bulletins se sont retrouvés dans la nature, ou alors pourquoi certains électeurs paraissent avoir été «désinscrits» en dépit du bon sens. Mais, mis bout à bout, je ne crois pas que ces incidents ont fait dérailler le processus électoral.
On a aussi créé des polémiques que les réseaux sociaux – devenus une fabrique à suspicion ‑- ont contribué à transformer en théories du complot. J’ai rencontré la «dame à la règle» récemment. Elle trépigne d’impatience à l’idée d’expliquer aux juges, si besoin est, comment elle a soigneusement rangé ses bulletins. De même, il semble y avoir une explication claire à l’immense majorité des cas d’électeurs «désincrits». Les affidavits du Commissaire électoral et de l’Electoral Supervisory Commission devraient donc apporter des réponses à de nombreuses questions et faire taire quelques théories farfelues soulevées dans les pétitions électorales. Après, ce sera à la Cour suprême de nous dire ce qu’elle conclut.
Avouons toutefois qu’il était prévisible qu’une certaine suspicion et défiance s’installent dans le pays au lendemain des législatives. On mesure peu, en temps normal, la nature inique de notre système ‘First Past The Post’ (FPTP). Après tout, une majorité absolue des votants (53%) se sont prononcés contre un camp politique. Mais celui-ci a néanmoins obtenu une victoire confortable avec uniquement 37% de soutien dans les urnes. Le vrai scandale, c’est que notre système de scrutin basé sur le seul FPTP existe toujours.
* Par ailleurs, il n’y a pas qu’à Maurice mais partout ailleurs des questions sont posées et des appréhensions sont évoquées quant à la sous-traitance de la conduite des campagnes électorales à des professionnels des technologies nouvelles, tant locaux que ceux venant de l’étranger, ou même opérant à des centaines de kilomètre du pays, d’où les « calls for transparency of political campaigning ». Voyez-vous les partis politiques et les institutions responsables de l’organisation des élections à Maurice suffisamment équipés pour assurer l’équité et la transparence du processus électoral ?
Si vous faites allusion à une opération à la Cambridge Analytica durant la dernière campagne électorale, je crois que nous n’avons rien vécu de cette ampleur ou de cette précision. Je craignais personnellement le pire : des deep fakes ainsi que des campagnes bien orchestrées de fake news. Au final, je n’ai vu passer qu’un deep fake rudimentaire d’un ancien député tireur de langue. Quant aux fake news, ils n’ont pas été si nombreux et n’ont pas fait plus de dégâts que cela. J’ai l’impression que les fake news ont davantage circulé une fois le dépouillement achevé.
Des géants comme Facebook et Google mettent désormais des équipes à la disposition des institutions chargées d’administrer les élections dans les démocraties, et ce, afin de prévenir l’utilisation abusive de leurs plateformes. A ma connaissance, le Commissaire électoral a eu des discussions à ce sujet avec des représentants de Facebook en visite à Maurice au tout début de la campagne électorale. Mais avec seulement 30 jours pour préparer des scrutins en pleine période d’examens, je doute que les efforts et le temps nécessaires aient été consentis pour identifier toutes les dérives possibles et définir un protocole d’intervention précis et détaillé pour chaque cas de figure.
A mon sens, on se trompe toutefois de débat. Autant la sphère des réseaux sociaux indiquait la tendance en 2014, autant en 2019, la tendance qu’elle semblait montrer était trompeuse. Je n’ai pas eu l’impression que le MSM ait consenti à des efforts démesurés pour être présent sur Facebook notamment. Par contre, Navin Ramgoolam était all over the place sur internet. On ne pouvait pas s’aventurer sur un site ayant une section Google Ads sans apercevoir le leader du Parti travailliste. Je pense que la campagne du MSM a été mieux administrée car elle s’est focalisée sur ce qu’il fallait: le terrain. Pendant que les Israéliens obsédaient certains, en toute discrétion, des Indiens ont probablement été d’un apport beaucoup plus décisif ailleurs, en appliquant des méthodes déjà testées ailleurs afin de «granulariser» l’électorat et ses attentes ; et pour ensuite déterminer des stratégies parfois spécifiques à une localité pour «convertir» des votants clairement identifiés. C’est ce qui a contribué à faire tomber Ramgoolam ici ou à faire élire Obeegadoo, avec panache, là.
* En ce qui concerne les partis politiques eux-mêmes, on a noté dans certains pays un affaiblissement des partis traditionnels et le phénomène s’accélère. A Maurice, le PMSD est réduit à servir de parti d’appoint ; le phénomène s’accélère pour le MMM, et il n’y a que le Parti Travailliste qui parvient à maintenir sa présence en tant que ‘challenger’ du pouvoir en place sur l’échiquier politique. Qu’en est-il du long terme pour ces deux partis historiques, selon-vous ?
Dans tous les cas, à Maurice les formations traditionnelles ont rassemblé plus de 9 votants sur 10 lors des législatives tandis que les nouveaux partis ont réalisé de très faibles scores. Ceci n’augure rien de bon pour le renouvellement de notre paysage politique.
Aussi bien en économie qu’en politique, on ressasse avec conviction la théorie des cycles. Mais le dernier grand parti national à avoir pris naissance ex nihilo, c’était le MMM, il y a 50 ans. Tous les autres partis, y compris le MSM, ne sont que des scissions/dissidences des formations préexistantes. C’est à se demander si la majorité des Mauriciens ne sont pas des hypocrites qui réclament en permanence que de nouvelles forces émergent pour ensuite les bouder royalement quand ils vont dans l’isoloir.
Sinon, oui, les Travaillistes maintiennent en effet leur position de challenger car même s’ils ont subi huit 3-0 dans le Greater Hindu Belt des circonscriptions 4 à 14, l’écart entre le 3e élu de l’Alliance Morisien et le 4e candidat travailliste est relativement faible dans la plupart des cas. A l’exception notable de Piton/Rivière-du-Rempart et Vieux-Grand-Port/Rose-Belle. Sur le plan national donc, et même dans son bassin de soutien traditionnel, le PTr réussit un score plus qu’honorable en dépit de l’apport minime du PMSD. Mais faut-il encore le rappeler ? Ce n’est pas le PTr qui a perdu, c’est d’abord un échec personnel de Navin Ramgoolam.
* Que faut-il pour que le PTr et le MMM puissent espérer sortir de l’auberge ? « Réinvention » ou « démocratisation »… ça fait un peu cliché. Faut-il aller plus loin et secouer l’arbre lui-même ?
Aucun arbre n’a poussé sous les deux grands chênes que sont Bérenger et Ramgoolam. Le souci, maintenant, c’est que leurs racines sont pourries et les prochaines bourrasques électorales les terrasseront.
En cela, le PTr et le MMM passent par la même phase. Chez les mauves, on aime dire que Bérenger est le meilleur atout mais aussi la grande faiblesse du parti. Chez les rouges toutefois, il est difficile d’affirmer, valeur du jour, que Navin Ramgoolam est leur meilleur atout.
Ce serait toutefois simpliste de ne voir qu’un problème de leadership chez le MMM et le Parti travailliste. En effet, il ne suffit pas d’étêter les deux partis pour qu’ils se réinventent et regagnent en popularité par magie. Les travaillistes et les militants ainsi que les cadres des deux partis doivent maintenant formuler une vision claire de ce qu’ils veulent accomplir après un changement de leadership.
Deux possibilités distinctes semblent se dessiner pour les mauves et les rouges. Premièrement, à terme, une alliance de l’un d’entre eux avec Pravind Jugnauth. Ce qui serait une solution de facilité et augmenterait au passage les chances du leader du MSM de rester au pouvoir pendant un mandat additionnel.
Deuxièmement, une nouvelle entente PTr/MMM. Bérenger verrait d’ailleurs volontiers Arvin Boolell diriger un tel regroupement. Ce rapprochement ne pourra toutefois se faire sans que les rouges et les mauves ne règlent séparément leurs problèmes internes, notamment la question du leadership.
Aussi bien pour le MMM que pour le PTr, la bataille pour le leadership peut s’éterniser en une longue guerre de tranchées. Car dans les deux partis, certains opportunistes croient que le fait d’être bien né justifie leur ambition démesurée. Tandis que d’autres, comme Arvin Boolell, sont trop attachés au consensus, et finissent par être perçus comme étant trop mous pour prétendre au leadership.
Ce qui aide à relancer les hostilités.
Dans l’idéal, il serait souhaitable que Bérenger et Ramgoolam annoncent qu’ils vont tirer leur révérence – Charge à leur parti de créer une période de transition souple – laquelle pourrait, par exemple, prendre la forme d’une direction collégiale composée de trois cadres. On leur donnerait les 2-3 prochaines années pour qu’ils fassent leurs preuves pour ensuite se présenter devant les délégués de leur parti respectif pour briguer le leadership. Cela éviterait une transition brutale et précipitée qui pourrait laisser des séquelles au sein des deux partis, conduisant, c’est bien possible, les frustrés à aller frapper à la porte du MSM.
* Quelle opinion faites-vous du leadership de Navin Ramgoolam en 2019 ? ‘Liability’ ou ‘asset’, selon vous ?
Sans hésitation : ‘Liability’. Comme de nombreuses personnes qui l’ont vu à l’œuvre, durant les précédentes élections, je n’ai pas reconnu le leader du Parti travailliste durant ces législatives. Il a prôné un discours de rajeunissement et de rupture mais s’est entouré d’une équipe dépassée par les enjeux. On voulait un Ramgoolam plus sage et pausé, changé. On a eu droit à un chef de guerre irascible, imprévisible et trop sûr de lui. A se demander d’où lui venait cet excès de confiance en soi ! On attendait une liste de candidats de haut vol, le casting final a été décevant.
* Un de nos correspondants a soutenu que le Parti Travailliste est trop important pour notre démocratie pour qu’on le laisse à l’abandon comme son quartier général au Guy Rozemont Square, et d’ajouter : « From the ashes, the Phoenix will, must rise ». Comment réagissez-vous à cela ?
Je reformulerai légèrement. En disant que notre démocratie est bien trop importante pour que la faiblesse des deux principaux partis de l’opposition favorise la mue du MSM en un quasi parti unique qui a vocation de gagner les 2 prochaines législatives. Ce n’est pas parce que le MSM suscite une forte adhésion populaire, mais parce l’opposition est moribonde.
* Il faut reconnaitre toutefois que le MSM a confondu à la fois journalistes, politologues et autres observateurs politiques mais aussi ses adversaires politiques avec sa victoire aux dernières élections générales avec un score de 37%, ce qui lui a donné le pouvoir en face des 55% combinés du PTr et du MMM. Pas si mal pour un parti qui ne se vante pas d’un fonctionnement démocratique, mais qui quand même a remporté plusieurs élections, alors qu’on se disait que pour gagner les élections de 2019, il lui fallait une alliance avec un grand parti ?
On redoutait – ou on rêvait – d’une situation comme celle d’après les législatives de 1976. Il y a un mois, on a compris qu’une lutte à trois pouvait aussi porter au pouvoir une majorité parlementaire stable. De manière cynique, on peut d’ores et déjà conclure que dans 5 ans, hormis des changements cataclysmiques au sein de notre paysage politique, seuls deux grands blocs s’affronteront car chacun voudra mettre toutes les chances de son côté.
Par contre, je ne dirais pas que la victoire de Pravind Jugnauth était impossible à prédire. Cette législative était en fait une présidentielle. Elle s’est jouée entre le leader du MSM et celui du PTr. Jugnauth a pris les devants en faisant un grand ménage dans le sillage de l’attribution des investitures. Déjà débarrassé du boulet MedPoint, le leader du MSM n’avait qu’à s’opposer frontalement à Ramgoolam. Dont il n’a pas manqué de marteler les deux handicaps : sa vie personnelle dissolue et les Rs 220 millions trouvées dans ses coffres.
La stratégie était simple, efficace et payante. Le bassin électoral dans lequel pêchent ces deux leaders récompense deux traits de caractère : la respectabilité et la prévisibilité. Jugnauth a lourdement capitalisé sur son image d’homme lisse et travailleur auprès de cet électorat, qui offre d’habitude un soutien clair au camp qu’il choisit.
Pendant ce temps, notamment avec sa manie de mal choisir ses mots, le «bandit» Ramgoolam n’a pas su améliorer son image. Certainement pas, en tous cas, avec sa campagne online qui l’a fait paraitre distant et sombre par moments.
Imprévisible, aussi, Ramgoolam s’est entêté à faire des cachoteries sur la circonscription où il allait se porter candidat quelque jours à peine avant le Nomination Day alors qu’il a eu 5 longues années pour arrêter son choix.
C’est à se demander si Ramgoolam avait vraiment envie de gagner ces élections.
* Faut-il reconnaitre que notre système électoral basé sur le principe de ‘First The Post’ est sans doute un facteur déterminant dans la victoire du MSM surtout dans le contexte d’une lutte à trois, mais il y a aussi l’électorat et ses attentes du ‘Guvernman’. Ce qui semble plus important pour lui, au-delà des facteurs liés à l’ethnicité, c’est son portefeuille… On n’est plus dans les années 50 ou 60 avec les grandes luttes pour l’indépendance ou celle par rapport à la lutte des classes. Le MSM a compris cela, semble-t-il ?
La question du pouvoir d’achat est en effet critique. D’un côté, la société de surconsommation induit des achats qui étaient considérés inutiles il y a encore 10-15 ans. De l’autre, tandis que l’espérance de vie de nos séniors augmente, leurs besoins en soins et diverses prises en charge croissent également de manière significative. Mais en même temps, leurs revenus – surtout s’ils n’ont pas été fonctionnaires et ne disposent donc pas d’une retraite adéquate –sont souvent insuffisants pour subvenir à leurs dépenses essentielles.
Les propositions des Travaillistes et du MSM en matière de la consolidation du pouvoir d’achat étaient assez similaires. Mais déjà installé au pouvoir, fort de la mise en place de la Negative Income Tax, du salaire minimum et d’une première augmentation importante de la pension de retraite universelle, le « un tiens » proposé par Pravind Jugnauth a probablement pesé plus lourd électoralement que les « deux tu l’auras » promis par Navin Ramgoolam. L’électeur mauricien, nous le savons bien, est un grand pragmatique.
* En ce qui concerne le facteur ethnique, il y a deux discours. D’une part, il y a le soutien surtout d’une partie de l’élite au combat de Resistans ek Alternativ contre la déclaration de l’appartenance ethnique pour le besoin de candidature aux élections. D’autre part, on s’en tient aux symboles ethniques dans les nominations à la tête des institutions du pays. Au-delà des réserves exprimées par les partis de l’opposition, on entend des murmures désapprobateurs venant de cette même élite suivant la nomination de Pradeep Roopun comme Président de la République. L’attention est focalisée sur ce dernier, pas sur Eddy Boissézon qui lui occupe désormais le poste de Vice-Président. Comment réagissez-vous à cela ?
L’attachement à la valeur républicaine de l’égalité n’est pas l’apanage des élites, elle est partagée par un grand nombre de compatriotes. La question de la déclaration de l’appartenance ethnique et de l’abolition du Best Loser System (BLS) a toujours suscité l’incompréhension et la peur chez ceux qui pensent que les minorités ne seront pas adéquatement représentées au Parlement si on abolit le BLS.
Il y a des raisons historiques à cette méfiance mais également une explication plus prosaïque : la population ne fait pas confiance aux discours de nos hommes politiques quand ils prônent l’égalité.
Ce qui nous amène justement au choix du Président et de son adjoint. Le débat ne se situe pas au niveau de la probité du sympathique Pradeep Roopun. J’ai l’impression que le Premier ministre ne comprend pas lui-même la critique qui lui est adressée. C’est le signal qu’il envoie en choisissant Roopun et Boissézon qui importe. C’est contre son attitude régalienne qu’on a justement le devoir de s’offusquer.
Le choix de Jugnauth nous ramène à une fatalité : il faut faire partie du sérail, il faut être de la mêlée et avoir bien servi le maître pour prétendre occuper de hautes fonctions, comme celle de chef de l’Etat. Paradoxalement, ce poste suppose qu’on soit justement au-dessus de la mêlée. Au-delà de l’appartenance ethnique des deux heureux élus, c’est le fait qu’ils étaient hier encore la main dans le cambouis politique qui indispose tant de Mauriciens.
* Published in print edition on 6 December 2019
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