Quand les élus dérapent : la parole politique en crise
|Eclairages
Par A. Bartleby
Les récents incidents impliquant l’usage de jurons ou d’un vocabulaire agressif par des politiciens locaux ont choqué l’opinion publique, d’autant plus que ces dérapages proviennent de figures ayant une longue carrière politique. Ces événements ravivent un débat récurrent sur le respect et la dignité attendus des élus dans l’espace public et au sein des institutions démocratiques.
L’histoire politique mauricienne a déjà connu des épisodes “durs”, comme lorsque le regretté Sir Anerood Jugnauth avait utilisé le mot “piss” (pisser) envers l’opposition, marquant les esprits par un vocabulaire inhabituellement cru. D’autres incidents ont émaillé la vie politique, impliquant notamment divers hommes politiques, que ce soit dans les couloirs et même au sein de l’Assemblée nationale, sur des estrades politiques, ou encore dans les fameuses vidéos “Missié Moustass” diffusées durant la dernière campagne électorale.
Dérapages récurrents
Un cas récent a ravivé le débat sur le langage utilisé par les responsables politiques : celui du leader du MMM et de certaines de ses déclarations visant des membres de l’Opposition ainsi que des journalistes. Bien que Paul Bérenger ne soit pas particulièrement réputé pour sa réserve, plusieurs de ses interventions récentes, tant au Parlement que dans l’espace public, ont suscité des réactions critiques, y compris au sein de son propre camp. Ses propos, parfois jugés tranchants ou peu conciliants semblent alimenter un certain malaise au sein de l’Alliance du Changement.
Les incidents se sont enchaînés ces dernières semaines. Cela a commencé par une déclaration sèche et méprisante à un journaliste, présent pour recueillir ses impressions sur le Budget 2025-2026. Bérenger a lancé un cinglant : « Pran kritik-la, al lakaz ! » (Prends la critique et rentre chez toi !). Une sortie perçue comme symptomatique d’un mépris persistant envers la critique.
Au Parlement, le ton s’est durci. Le 20 juin, lors d’un débat houleux, il a traité le député Adrien Duval de « cochon ». Face au tollé général, il fut contraint de retirer ses propos trois jours plus tard. Quelques jours plus tard, le 27 juin, lors de l’examen budgétaire du ministère des Infrastructures publiques, Paul Bérenger a perdu à nouveau son sang-froid et a lâché :« You are an imbecile » (Tu es un imbécile) à l’intention d’Adrien Duval.
Mardi 8 juillet, une nouvelle scène éclate en pleine séance. Le député Franco Quirin se retrouve dans le viseur de Paul Bérenger, qui enchaîne les remarques cinglantes : « Li pa ti politisien li… Al get toi dan laglas ! » (Il n’était pas politicien lui… Va te regarder dans le miroir !), suivi du mot « vermine » (canaille). Ce duel verbal a suscité une certaine irritation, soulevant la question de la dignité de la fonction parlementaire.
Un débat international : Authenticité contre décorum
La question de savoir si les politiciens doivent utiliser un registre fleuri ou vulgaire en public est un débat complexe aux dimensions légales, éthiques et culturelles. Si l’usage des jurons est souvent protégé par la liberté d’expression dans de nombreuses démocraties occidentales, la réaction du public est fortement divisée.
Bien que la légalité de l’usage de profanités soit souvent établie (à condition qu’elles ne soient pas obscènes ou incitant à la violence), le fait de le permettre légalement ne se traduit pas par une acceptation sociale. Les politiciens sont tenus à des normes de conduite plus élevées en tant que représentants publics et modèles potentiels.
Les réactions du public sont nuancées. Pour certains, le vocabulaire cru (brut) peut renforcer l’image d’un politicien, le rendant plus « authentique » et « terre-à-terre ». Cela peut être perçu comme un signe d’engagement émotionnel ou de sincérité.
À l’inverse, pour beaucoup, jurer en public est perçu comme relevant d’une attitude non- professionnelle, manquant de jugement et trahissant un manque de respect pour les institutions. L’usage d’exclamations vulgaires, surtout dans des contextes formels comme au Parlement, est souvent considéré comme une rupture des normes attendues.
Les réactions varient selon les pays. Au Royaume-Uni et en Nouvelle-Zélande, les Parlements appliquent des règles strictes sur le « langage non parlementaire ». Les incidents de jurons attirent fréquemment l’attention et peuvent entraîner des mesures disciplinaires.
Aux États-Unis, les réactions sont souvent polarisées. Tandis que certains politiciens sont critiqués pour leur vocabulaire, d’autres, notamment ceux se présentant comme « anti-establishment », trouvent que l’usage de profanités peut résonner avec leur base électorale, étant perçu comme un rejet des formalités politiques et un signe de frustration réelle.
Les lignes rouges de la rhétorique politique
Malgré une tolérance publique variable, il existe des « lignes rouges » claires qui, une fois franchies, entraînent une condamnation généralisée et peuvent nuire gravement à la réputation d’un politicien.
La ligne la plus significative est l’usage de profanités dérogatoires ciblant des individus ou des groupes. Les jurons constituant une insulte directe, visant des collègues, le public ou des communautés spécifiques, sont largement considérés comme inacceptables. L’emploi de termes racistes, sexistes ou hautement offensants est clairement hors de question et peut avoir de graves conséquences politiques et sociales.
Le contexte est également crucial. L’usage de mots forts pour exprimer une frustration ou souligner un point peut être plus toléré que le recours à un vocabulaire gratuit ou agressif.
Le débat sur la manière de communiquer des politiciens reste ouvert. Si les cadres légaux protègent souvent la liberté d’expression, les attentes sociétales et les normes éthiques exigent que les politiciens maintiennent un niveau de décorum. Les réactions publiques sont profondément divisées, reflétant une tension entre le désir d’authenticité et l’exigence de respectabilité. Cependant, il existe un consensus clair : l’usage de propos ciblés, dérogatoires ou discriminatoires, est une limite que les élus ne devraient jamais franchir.
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L’accord sur les Chagos envenime les finances britanniques : Hillingdon tire la sonnette d’alarme
L’accord sur l’archipel des Chagos, estimé à 30 milliards de livres sterling, met les finances britanniques sous forte pression. Selon le Daily Express, le Conseil de Hillingdon est déjà furieux d’avoir dû dépenser 500 000 livres sterling pour accueillir les Chagossiens arrivant à Heathrow, dénonçant un soutien gouvernemental insuffisant.
En effet, le Conseil de Hillingdon, situé à Londres, est au cœur d’une controverse financière après avoir été contraint de supporter les coûts liés à l’arrivée massive des Chagossiens au Royaume-Uni. Selon un rapport exclusif de Lotti O’Brien dans l’édition d’hier du Daily Express, l’autorité locale est furieuse d’avoir dû assumer une dépense de près de 500 000 livres sterling pour l’accueil de ces nouveaux arrivants.
Le Conseil de Hillingdon rapporte que 400 Chagossiens sont arrivés à l’aéroport d’Heathrow l’année dernière. Bien que ces insulaires détiennent des passeports britanniques et aient le droit légal de s’établir dans le pays, ils ne sont pas éligibles au soutien accordé aux réfugiés et aux demandeurs d’asile. Par conséquent, l’autorité locale doit prendre en charge les frais d’hébergement, d’administration et d’aide à l’intégration.
Le conseiller de Hillingdon, Ian Edwards, a exprimé son indignation, affirmant que le soutien financier du gouvernement britannique, limité à seulement 10 jours après l’arrivée et s’élevant à 70 000 livres sterling, est “clairement insuffisant”.
“Nous avons dépensé un demi-million de livres sterling jusqu’à la fin du dernier exercice financier pour soutenir les Chagossiens”, a déclaré M. Edwards à GB News. “C’est aux résidents de Hillingdon de payer le reste.” Le Conseil a déboursé plus de 508 000 livres sterling entre juillet 2024 et mars 2025 et prévoit un coût annuel de 1,2 million de livres sterling face aux arrivées continues.
Accord financier colossal au détriment du contribuable britannique
Cette crise locale intervient dans le sillage de l’accord signé en mai par le gouvernement travailliste de Keir Starmer, qui a transféré la souveraineté de l’archipel des Chagos à la République de Maurice. Le Daily Express et certains politiciens conservateurs ont constamment critiqué cet accord, soulevant des inquiétudes quant à son coût colossal pour les contribuables britanniques et aux risques perçus pour la base militaire stratégique de Diego Garcia.
Le coût total de l’accord est estimé à un “stupéfiant” 30 milliards de livres sterling sur sa durée de vie. Ce montant inclut le loyer pour la base de Diego Garcia, dont le détail se décompose comme suit : 165 millions de livres sterling par an pendant les trois premières années, puis 120 millions de livres sterling par an pour les 10 années suivantes, avant de passer à 120 millions de livres sterling plus l’inflation pour les années 14 à 99.
En plus de cela, le Royaume-Uni a accepté de verser 45 millions de livres sterling par an pendant 25 ans pour le développement à Maurice, ainsi que 40 millions de livres sterling pour un fonds fiduciaire chagossien.
Sans soutien des Etats-Unis, les contribuables britanniques seuls responsables
Par ailleurs, le Daily Express a révélé le 3 juillet 2025 que le gouvernement travailliste a confirmé que les États-Unis ne contribueraient pas aux coûts de cet accord de 30 milliards de livres sterling.
Lors d’une séance à la Chambre des Communes, le Secrétaire d’État fantôme à la Défense des Conservateurs, James Cartlidge, a demandé si les États-Unis, qui utilisent conjointement la base de Diego Garcia, participeraient aux frais. M. Doughty a admis publiquement que si les États-Unis contribuent aux opérations de Diego Garcia, ils “ne contribuent pas aux coûts de l’accord du traité”.
Cette révélation a renforcé l’argument des critiques selon lequel le gouvernement de Keir Starmer fait supporter l’intégralité du fardeau financier aux contribuables britanniques, soulevant des préoccupations quant à la viabilité à long terme de l’accord et à son impact sur les finances publiques.
En définitive, cet accord historique, censé résoudre le différend de longue date sur l’archipel des Chagos, génère de nouvelles tensions financières à l’échelle locale et nationale au Royaume-Uni. L’exemple du Conseil de Hillingdon, confronté à un fardeau financier inattendu et à un soutien gouvernemental jugé insuffisant, met en lumière les conséquences immédiates de cette politique. Alors que le gouvernement travailliste de Keir Starmer défend l’accord, le fait que le Royaume-Uni assume seul le coût estimé à 30 milliards de livres sterling pour le maintien de la base de Diego Garcia, sans contribution américaine, reste une source majeure de controverse. Cette situation continue d’alimenter l’indignation des contribuables britanniques et fournit des arguments de poids à l’opposition conservatrice, qui dénonce un accord qui serait selon les Conservateurs “démesurément onéreux”.
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Fin d’une ère : Quand le monde démonte ses symboles coloniaux
Dans une tendance mondiale significative, les villes du monde entier s’attaquent de plus en plus aux symboles de leur passé colonial et les démantèlent, reflétant une prise de conscience sociétale plus large des injustices historiques et un désir de récupérer les récits nationaux. Ce mouvement, qui a pris un essor considérable suite aux manifestations antiracistes mondiales déclenchées par la mort de George Floyd, continue de se développer alors que les communautés cherchent à décoloniser leurs espaces publics.
Les changements se manifestent sous diverses formes, allant du renommage de rues et de places publiques importantes au retrait ou à la modification de monuments controversés. Ce changement marque un consensus international croissant selon lequel les symboles publics devraient refléter des valeurs inclusives et honorer des figures pertinentes pour la véritable identité d’une nation et ses luttes pour la libération.
Transformations notables à travers les continents
Aux États-Unis, des mesures concrètes ont été prises pour aborder les figures historiques litigieuses. Au Colorado, le mont Evans, nommé d’après un gouverneur impliqué dans le massacre de Sand Creek, a été officiellement renommé mont Blue Sky en 2023, honorant ainsi l’héritage amérindien. De même, l’État du Minnesota a adopté un nouveau sceau et aussi un nouveau drapeau, officiellement, le 11 mai 2024, s’éloignant des motifs jugés problématiques pour leurs représentations historiques.
L’Afrique a connu des actions particulièrement décisives à cet égard.
- Le Burkina Faso, par exemple, a renommé l’avenue Charles de Gaulle de Ouagadougou en boulevard Thomas Sankara le 15 octobre 2023, une démarche célébrant une figure clé de l’indépendance du pays.
- Le Niger a emboîté le pas le 15 octobre 2024, Niamey étant témoin de plusieurs renommages, notamment l’avenue Charles de Gaulle devenant avenue Djibo Bakary et la place Monteil se transformant en place Thomas Sankara.
- Le Mali a également entrepris une initiative de renommage complète dans sa capitale, Bamako. Le 25 décembre 2024, le Premier ministre Abdoulaye Maiga a supervisé le renommage de nombreuses rues, remplaçant des noms coloniaux comme la rue Faidherbe par la rue Mamadou Lamine Drame, et l’avenue CEDEAO par l’avenue de l’AES, signifiant une rupture décisive avec les liens coloniaux et régionaux.
- Le Sénégal a également fait un mouvement similaire, renommant le boulevard Général de Gaulle de Dakar en boulevard Mamadou Dia le 3 avril 2025.
L’Australie a été un point focal de ces discussions, en particulier autour des monuments dédiés aux figures associées à la colonisation. À Melbourne, le monument de James Cook dans les Edinburg Gardens a été retiré en mai 2025suite à des actes de vandalisme répétés. Plus significativement, le monument de John Batman à Melbourne a été renversé le 25 janvier 2025, avant l’Australia Day, soulignant les griefs profonds entourant les figures centrales de l’expansion coloniale. La statue du roi George V à Melbourne a également été considérablement vandalisée, sa tête ayant été retirée en juin 2024, soulignant les sentiments forts contre ces symboles.
L’Inde, ancienne colonie britannique, s’engage activement dans la décolonisation de ses noms de lieux. Fort William à Kolkata a été officiellement renommé Vijay Durg en février 2025. Au même moment, à Ajmer, le King Edward Memorial a été transformé en Maharishi Dayanand Memorial Vishranti Grah, et le lac Foy Sagar a été renommé lac Varun Sagar en avril 2025 ; toutes ces mesures visant à éliminer la nomenclature coloniale au profit de noms reflétant le patrimoine indien et les héros nationaux.
Même en France, l’ancienne puissance coloniale, le débat prend de l’ampleur. Un développement significatif à Biarritz implique une décision de changer le nom du quartier “La Négresse”, avec “Rue de l’Allégresse” comme nouveau nom proposé, démontrant une réévaluation interne des termes historiquement problématiques.
Bien que le rythme du changement puisse varier, le mouvement mondial de réévaluation et souvent de remplacement des symboles coloniaux dans les espaces publics est une indication claire d’une conscience historique en mutation. À mesure que de plus en plus de villes et de nations adoptent ces transformations, les échos du colonialisme s’estompent pour laisser place à des récits qui représentent mieux la diversité des histoires et des identités nationales.
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Mauritius Telecom : Un nouveau cap entre innovation technologique et responsabilité nationale
Alors que le monde des télécommunications subit des transformations sans précédent propulsées par l’avènement de l’Intelligence Artificielle, Mauritius Telecom se positionne comme un acteur résilient et ambitieux. Les récents bilans financiers et les annonces stratégiques du groupe témoignent d’une volonté affirmée de s’inscrire dans l’avenir, en misant sur l’innovation, l’efficacité et le capital humain, tout en devant redéfinir sa place en tant qu’entreprise d’État.
Au 30 juin 2025, Mauritius Telecom a enregistré un chiffre d’affaires record de 13 milliards de roupies mauriciennes (Rs), soit une croissance de 2,3 % par rapport à l’année précédente. Cette performance, dans un secteur en constante mutation, souligne la résilience de l’opérateur national. Bien que le résultat net ait connu un léger recul à Rs 1,09 milliard, principalement en raison d’une hausse des charges opérationnelles, le groupe affiche un EBITDAaL solide de Rs 4,5 milliards.
L’EBITDAaL (Résultat Avant Intérêts, Impôts, Dépréciation et Amortissement, et après Loyers) donne une image plus précise de la rentabilité opérationnelle d’une entreprise, en intégrant l’impact économique complet de ses contrats de location, une considération d’autant plus pertinente avec l’application des normes comptables modernes. Ce chiffre témoigne de la capacité de Mauritius Telecom à générer des flux de trésorerie opérationnels robustes.
Une transformation axée sur l’efficience et l’humain
Dans un contexte où les géants mondiaux des télécommunications restructurent leurs opérations pour gagner en agilité, Mauritius Telecom s’engage dans une nouvelle phase de transformation graduelle. L’objectif est clair : atteindre une efficience comparable aux meilleurs standards internationaux. Cela passe notamment par une réduction maîtrisée du ratio des coûts salariaux, actuellement à 17,5 % du chiffre d’affaires, un chiffre qui se situe au-dessus de la moyenne internationale du secteur (8 à 12 %).
Cependant, cette quête d’efficience ne se fait pas au détriment du capital humain. Le succès de cette transformation repose, avant tout, sur les équipes de Mauritius Telecom. Veemal Gungadin, Chief Executive Officer (CEO) du groupe, l’a souligné : « L’humain reste notre première richesse. C’est par l’investissement dans nos talents que nous réussirons notre transformation. Nous voulons offrir des perspectives d’avenir solides à nos collaborateurs tout en renforçant la compétitivité de l’entreprise. »
Le groupe réaffirme son engagement à créer un environnement de travail stimulant, inclusif et valorisant, fondé sur le développement des compétences et la reconnaissance. Les négociations salariales en cours s’inscrivent dans un dialogue social respectueux, visant une solution équilibrée qui tienne compte des réalités économiques et des enjeux de transformation.
Cette démarche de redressement de l’efficience de Mauritius Telecom met en lumière un débat plus large concernant les entreprises d’État (SOE) à Maurice. Contrairement aux entreprises privées, qui sont soumises à la “destruction créatrice” du capitalisme en cas de défaillance, les SOE, telles qu’Air Mauritius ou Duty Free Paradise, ont souvent été perçues comme moins agiles face à la détérioration de leurs services et de leur rentabilité.
Pourtant, une entreprise d’État a une double mission : fonctionner sur des bases commerciales saines et servir l’intérêt public, allant au-delà de la simple recherche de profit. Elles sont censées prévenir l’émergence de monopoles privés et favoriser le progrès social, sans se limiter à une Responsabilité Sociale d’Entreprise (CSR) de façade.
Les échecs passés de certaines SOE mauriciennes ont parfois nourri un jugement généralisé sur leur inévitabilité à la défaillance. Pourtant, le problème réside moins dans leur statut public que dans la qualité de leur gestion et la vision à long terme des ministères de tutelle. Trop souvent, ces entreprises ont été dirigées par des individus inadaptés ou des conseils d’administration déconnectés des réalités de terrain et des dynamiques de marché, rendant les ajustements nécessaires tardifs, voire impossibles.
L’intelligence artificielle et la 5G Advanced
Par ailleurs, l’ambition de Mauritius Telecom s’ancre fermement dans les piliers de la nouvelle économie numérique. Le groupe accélère ses investissements dans des domaines clés tels que l’intelligence artificielle, la cybersécurité, le cloud, l’automatisation et la fintech. Ces chantiers structurants visent à positionner Mauritius Telecom comme un acteur régional de premier plan, capable d’exporter son expertise et de renforcer l’attractivité technologique de l’île Maurice. C’est ici que sa mission d’entreprise d’État prend tout son sens : non seulement elle cherche la performance, mais elle doit aussi créer l’infrastructure et l’écosystème nécessaires au développement national.
Une illustration majeure de cette stratégie a été le tout premier « All My.t Business AI Summit », tenu au début du mois au Swami Vivekananda Convention Centre. Cet événement, qui a rassemblé plus de 1 000 professionnels, a permis d’explorer l’impact transformateur de l’IA sur les entreprises. Lors de ce sommet, Mauritius Telecom a marqué les esprits en annonçant le lancement de mytGPT, se positionnant ainsi comme un pionnier de l’intelligence artificielle souveraine à Maurice. mytGPT permettra aux organisations de déployer des capacités avancées d’IA tout en garantissant la sécurité et la confidentialité des données, celles-ci restant hébergées localement.
En parallèle, Mauritius Telecom, déjà précurseur dans le déploiement de la 5G à Maurice, s’apprête à franchir une nouvelle étape avec l’arrivée prochaine de la 5G Advanced (5G-A). Il s’agira d’une première non seulement pour Maurice, mais également pour l’Afrique, témoignant de l’audace technologique du groupe.
Sous la direction de Sarat Lallah, qui a précédemment présidé MT en tant que Président du conseil d’administration et occupé le portefeuille de ministre des Télécommunications, ainsi que de Veemal Gungadin, le nouveau PDG, Mauritius Telecom a l’opportunité de consolider sa position de leader dans l’industrie des télécommunications et de l’IA émergente, tant au niveau local que régional. En combinant une gestion financière rigoureuse, des investissements stratégiques dans les technologies de pointe et un engagement fort envers ses employés et sa mission d’intérêt public, le groupe mauricien se prépare à écrire un nouveau chapitre de son histoire, défiant ainsi les critiques passées sur la gestion des entreprises d’État.
Mauritius Times ePaper Friday 11 July 2025
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