Analyse des élections à Maurice : Candidats, candidates, programmes et contexte économique
|Par A. Bartleby
À l’approche des élections à Maurice, la question du choix des candidats, des candidates et du programme électoral devient centrale dans les débats publics. En effet, dans une démocratie, le vote ne se limite pas seulement à un choix entre différents partis politiques, mais il reflète également les aspirations et les attentes des électeurs (1) pour l’avenir du pays.
Les électeurs, de plus en plus attentifs aux réalités de leur vie quotidienne et à la gestion des affaires publiques, choisiront les candidats, les candidates et les programmes qui, selon eux, seront les mieux à même de garantir la prospérité et la stabilité de Maurice. P – Financial Times
Le choix des candidats et des candidates: Un enjeu crucial
Le premier élément à considérer est le choix des candidats et des candidates, souvent déterminant pour les électeurs. Un candidat, homme ou femme, n’est pas seulement un porte-parole des idées de son parti, mais aussi un représentant de sa circonscription. Les électeurs aspirent à découvrir des candidats ou des candidates qui incarnent à la fois des compétences techniques et une intégrité morale. Ils doivent pouvoir se projeter dans un candidat ou une candidate, le(la) voir comme un défenseur de leurs intérêts et ils s’attendent à ce qu’il ou elle incarne une figure de confiance.
Dans l’idéal, les qualités personnelles d’un candidat ou d’une candidate, tels que l’honnêteté, la capacité d’écoute et l’engagement envers la communauté, sont des facteurs essentiels. À Maurice, où les relations sociales et communautaires sont profondément ancrées, le lien personnel entre l’électeur ou l’électrice et le candidat et/ou la candidate peut influencer le vote plus que les affiliations politiques traditionnelles.
En pratique, il n’est pas toujours évident pour les électeurs de juger les qualités intrinsèques d’un candidat ou d’une candidate sans parcours préalable, ni de savoir comment il se comportera face aux tentations du pouvoir.
Le programme électoral : Un contrat avec les électeurs
Le programme électoral doit idéalement être le second pilier du choix des électeurs. Un programme bien élaboré doit répondre aux préoccupations immédiates de la population tout en offrant une vision claire et réaliste pour l’avenir. Cependant, les électeurs ne prêtent souvent pas assez attention aux propositions concrètes sur des sujets comme l’économie, l’éducation, la santé et l’environnement, qui touchent directement leur vie quotidienne.
Il ne suffit pas de présenter 200 pages de propositions variées que les électeurs n’auront pas le temps de digérer mais il est essentiel de fournir un calendrier de mise en œuvre et de préciser le coût pour les contribuables. Les promesses doivent être réalistes et soutenues par des plans appropriés. Les électeurs deviennent de plus en plus critiques face aux propositions déconnectées de la réalité ou aux promesses électorales qui semblent manquer de substance. Les récents exemples de projets comme le métro léger, l’eau 24h/24 et la méritocratie dans les nominations ont laissé un arrière-goût de promesses non tenues.
La durabilité des alliances politiques
Dans le contexte mauricien, les alliances politiques sont souvent nécessaires pour obtenir une majorité. Cependant, pour qu’une alliance perdure, plusieurs conditions doivent être réunies. Tout d’abord, des objectifs communs sont essentiels. Une alliance ne peut fonctionner que si les partis partagent des objectifs similaires et une vision cohérente du développement national. Cette vision partagée doit se traduire par une synergie entre les équipes qui mobilisent les bases et convainquent les indécis.
Ensuite, une communication efficace est indispensable. Une communication transparente et continue est nécessaire pour maintenir la cohésion au sein de l’alliance, surtout en période de crise ou de désaccord. La flexibilité est également cruciale. Les membres de l’alliance doivent être capables de faire des compromis, surtout lorsque des enjeux politiques ou économiques nécessitent des ajustements.
L’engagement et la confiance mutuelle sont également des prérequis importants pour une coopération durable. L’engagement des membres envers l’alliance et la confiance entre eux sont essentiels. Enfin, le partage du pouvoir joue un rôle clé. Une répartition équitable des responsabilités et du pouvoir au sein de l’alliance est cruciale pour éviter des tensions internes qui pourraient fragiliser l’unité.
L’importance du contexte et des stratégies de campagne
Il est également important de reconnaître que le choix des candidats, des candidates et le programme électoral ne sont que deux des nombreux éléments influençant les résultats d’une élection. Le contexte politique et social, l’efficacité des campagnes électorales, et même le rôle des médias et des réseaux sociaux peuvent jouer un rôle déterminant.
Les électeurs, de plus en plus informés et exigeants, attendent des candidats, des candidates et des partis politiques qu’ils abordent les véritables enjeux de manière sincère et pragmatique. Les campagnes électorales doivent non seulement convaincre, mais aussi mobiliser, inspirer et donner confiance aux électeurs.
En somme, à l’approche des élections à Maurice, les partis politiques doivent non seulement choisir leurs candidats et leurs candidates avec soin et élaborer des programmes réalistes, mais aussi naviguer habilement entre les dynamiques d’alliances et les attentes complexes d’une population diverse et attentive. Les résultats de cette élection dépendront en grande partie de la capacité des partis à présenter des candidats et des candidates crédibles et à offrir des solutions concrètes aux problèmes du pays.
Le contexte économique et son impact sur les électeurs
À l’approche des élections à Maurice, il est aussi essentiel de prendre en compte le contexte économique, qui influence directement les préoccupations des électeurs. Les récentes décisions des autorités, bien accueillies par certains comme un soutien aux plus démunis, soulèvent quand même des questions cruciales. En effet, ces mesures budgétaires, malgré leurs bonnes intentions, engendrent des interrogations importantes sur leur efficacité et leur impact à long terme.
Le budget présenté il y a trois mois, malgré une présentation enthousiaste, a-t-il été perçu comme un réel changement ou simplement comme un rattrapage après un exercice budgétaire décevant? Les dépenses importantes hors budget peuvent créer des incertitudes à propos de l’avenir économique du pays. Il est crucial de se demander si ces décisions permettront de stabiliser l’économie ou si elles introduiront de nouvelles difficultés.
De plus, le secteur privé continue de ressentir les effets des hausses de salaires imposées dans un contexte de crise de popularité. Beaucoup estiment que les politiques ne devraient pas bouleverser les budgets ou les prévisions d’embauche de manière aussi fréquente. Bien que certains ajustements puissent être répercutés sur les consommateurs, d’autres – comme les PME – ne disposent pas toujours de la flexibilité nécessaire pour absorber ces coûts.
Le problème de la relativité salariale, déjà perturbé par les augmentations précédentes, s’aggrave avec ces nouvelles mesures. Les syndicats expriment leur mécontentement, soulignant l’absence de solutions concrètes pour résoudre les disparités salariales croissantes. La crédibilité des programmes électoraux est donc mise à l’épreuve, surtout lorsqu’il s’agit de promesses qui semblent déconnectées de la réalité ou manquent de plans concrets.
Enfin, la gestion de l’inflation reste un défi majeur. Malgré les conseils des économistes indépendants et des institutions internationales telles que la Banque mondiale et le FMI, chaque série d’augmentations semble alimenter une spirale infernale de hausse des prix. La dépréciation de la roupie de 50 % et la perte de confiance dans la stabilité de la monnaie exacerbent la situation économique, augmentant l’incertitude pour les électeurs et leur préoccupation à propos du maintien de leur pouvoir d’achat.
Conclusion
À l’approche des élections à Maurice, le choix des candidats et des candidates, le programme électoral, la durabilité des alliances politiques, et le contexte économique sont des éléments cruciaux qui influenceront le résultat. Les partis politiques doivent naviguer habilement entre ces facteurs pour répondre aux attentes des électeurs, qui sont de plus en plus exigeants et informés.
Pour réussir, les partis doivent présenter des candidats et des candidates crédibles, élaborer des programmes réalistes et cohérents, et établir des alliances solides. En parallèle, ils doivent être conscients de l’impact des décisions économiques récentes sur les citoyens et proposer des solutions concrètes aux problèmes actuels. Les résultats de cette élection dépendront largement de la capacité des partis à adresser ces enjeux de manière efficace et à offrir une vision claire pour l’avenir du pays.
Les électeurs, de plus en plus attentifs aux réalités de leur vie quotidienne et à la gestion des affaires publiques, choisiront les candidats, les candidates et les programmes qui, selon eux, seront les mieux à même de garantir la prospérité et la stabilité de Maurice pour les années à venir.
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À l’occasion du 78e anniversaire de l’indépendance de l’Inde
Revisiter la Partition de l’Inde – Une affaire précipitée et bâclée
En août 1947, l’Inde britannique obtient son indépendance des Britanniques et se divise en deux nouveaux États : l’Inde et le Pakistan. L’Est du Pakistan est depuis devenu le Bangladesh. Dans les années précédant l’indépendance, l’idée de diviser la région en deux États distincts – l’Inde et le Pakistan – a émergé. L’Inde était principalement constituée de régions hindoues, tandis que le Pakistan comprenait surtout des zones musulmanes.
Radcliffe, président de la commission des frontières, n’avait, comme l’écrit Nayar dans son livre Scoop, “aucune règle fixe à suivre lorsqu’il a tracé les frontières entre l’Inde et le Pakistan”. P – YouTube
La partition de l’Inde a contraint des millions de personnes à quitter leurs foyers pour se déplacer vers l’autre État. Il s’agit de la plus grande migration forcée de l’histoire, sans lien avec la guerre ou la famine. Dans un rapport publié dans l’Economic Times, Surabhi Sarda décrit comment la partition de l’Inde, marquant la fin du Raj britannique, a été une affaire précipitée, voire bâclée.
Lord Mountbatten, le dernier vice-roi britannique et gouverneur général de l’Inde, a déclaré qu’il souhaitait une Inde unifiée. Il a affirmé avoir tout tenté pour empêcher la partition, regrettant même cette décision mais se trouvant sans choix. En s’adressant au journaliste Kuldip Nayar, Lord Mountbatten a admis qu’il ne pouvait pas “maintenir” le pays et avait dû accélérer le processus d’indépendance.
La date de l’indépendance a été avancée du 6 juin 1948 au 15 août 1947. Les Britanniques avaient désormais la tâche ardue de diviser une Inde en deux parties, en deux nations indépendantes – l’Inde et le Pakistan – et ce, en seulement 36 jours.
Fait intéressant, l’homme choisi pour cette tâche était Sir Cyril Radcliffe, qui n’avait jamais mis les pieds en Inde auparavant.
Bien que tracer une ligne entre l’Inde et le Pakistan puisse sembler simple en théorie, cette ligne, établie il y a 78 ans, continue de façonner les relations entre les deux nations. Radcliffe, président de la commission des frontières, n’avait, comme l’écrit Nayar dans son livre Scoop, “aucune règle fixe à suivre lorsqu’il a tracé les frontières entre l’Inde et le Pakistan”.
Radcliffe, un avocat de l’Inner Temple, nommé président de deux comités de délimitation des frontières, devait diviser les Sikhs et les Hindous d’une part, et les Musulmans d’autre part, de manière à ce que la majorité des premiers restent en Inde et les seconds au Pakistan.
À partir du 8 juillet 1947, Radcliffe, surnommé “arbitre neutre”, a commencé son travail de délimitation des frontières.
Le cartographe a résidé principalement en isolement. Cependant, il partageait souvent des repas avec des personnalités comme le commandant militaire britannique Claude Auchinleck, qui traversait une période difficile, Lord Mountbatten, le gouverneur du Pendjab Sir Evan Jenkins, et divers autres membres distingués de la haute société britannique. Pourtant, il n’a parlé de ses plans à personne.
Nayar écrit que Radcliffe est arrivé préparé, ayant lu une grande quantité de documents. En fait, le travail de Radcliffe était presque terminé lorsque le vice-roi Archibald Wavell, en février 1946, a pressenti ce qui allait arriver au sous-continent. Conscient du besoin imminent, il a préparé méticuleusement un plan de délimitation avec V.P. Menon et Sir Benegal Rau avant d’être remplacé par Mountbatten.
Quand l’Inde a failli obtenir Lahore
« Lahore méritait d’aller en Inde », a déclaré Cyril Radcliffe à Nayar, ajoutant que les Pakistanais devraient lui être reconnaissants. Alors, pourquoi n’a-t-il pas donné la ville, qui était le principal centre culturel du Nord de l’Inde à l’époque, à l’Inde ? (Lahore est la capitale et la plus grande ville de la province pakistanaise du Pendjab. C’est la deuxième plus grande ville du Pakistan après Karachi.)
L’arbitre neutre s’est rapidement rendu compte que l’Inde avait déjà Calcutta, mais donner Lahore aussi, qui avait une majorité de Sikhs et d’Hindous, laisserait le Pakistan sans grande ville.
Radcliffe a même déclaré qu’il favorisait les Musulmans par rapport aux Hindous lorsque Nayar a dit à un Radcliffe irrité que les Musulmans au Pakistan se plaignaient de son alignement sur l’Inde. « Si les aspirations de certains n’ont pas été satisfaites, » a déclaré Radcliffe, « la faute doit être trouvée dans les arrangements politiques avec lesquels je ne suis pas concerné. »
La question concernait également Ferozepur, Gurdaspur et Ziratehsil, dont certaines parties étaient dominées par des Musulmans. Nayar écrit dans son livre que les Pakistanais accusaient Mountbatten d’avoir exercé des pressions sur Radcliffe pour attribuer à l’Inde les tehsils de Ferozepur et de Zira. Cependant, Radcliffe a nié cette accusation, affirmant qu’il avait seulement été pressé pour le rapport qu’il avait soumis le 13 août.
Il convient de noter que Ferozepur et Gurdaspur étaient essentielles pour l’Inde en matière d’irrigation et servaient de point de connexion avec le Cachemire respectivement. Mais, au grand désespoir de l’arbitre neutre, il n’était même pas “au courant” du Cachemire.
En réalité, il avait presque donné une partie de Ferozepur au Punjab occidental, c’est-à-dire au Pakistan, selon le projet initial, mais cela a été modifié et inclus dans l’Inde après que Mountbatten fut « trop disposé à satisfaire les dirigeants indiens », comme l’a dit l’écrivain pakistanais Aziz Beg dans son livre Jinnah and His Times.
Selon Beg, la décision de donner ces deux districts au sous-continent indien n’était pas de Radcliffe mais de Mountbatten, après que Nehru eut clairement expliqué la gravité de la situation révélée par Bikaner et il l’avait pressé de modifier la délimitation.
Soumission et décision de ne jamais revenir
La soumission de Radcliffe a été faite le 13 août, mais les résultats ont été annoncés seulement le 16 août 1947. Que s’est-il passé pendant ces trois jours ?
Sir Zafrullah Khan, ministre des Affaires étrangères du Pakistan, a allégué que des modifications avaient été apportées au “Radcliffe Award” au Conseil de sécurité, suite à quoi le Premier ministre britannique Clement Attlee a demandé à Philip Noel-Baker, secrétaire d’État aux Affaires du Commonwealth, d’enquêter sur ces allégations. (Dans le contexte historique de la Partition de l’Inde, le “Radcliffe Award” fait référence à la décision de délimitation des frontières entre l’Inde et le Pakistan prise par Sir Cyril Radcliffe.)
Dans le rapport à Attlee, il a été noté que l’arbitre neutre Radcliffe avait admis avoir montré le “Radcliffe Award” aux autorités de Delhi, y compris Lord Ismay et Lord Mountbatten, après quoi il avait été révisé. Christopher Beaumont ICS, qui avait servi comme secrétaire de la Commission Radcliffe au Pendjab en 1936, a révélé que les frontières avaient été secrètement redessinées pour favoriser l’Inde.
Lorsque Nayar, en 1971, a demandé à Radcliffe s’il était satisfait de la manière dont il avait tracé les lignes de frontière entre l’Inde et le Pakistan, le cartographe a déclaré qu’avec le temps dont il disposait, il ne pouvait pas faire mieux. « Je n’avais pas d’autre choix ; le temps dont je disposais était si court que je ne pouvais pas faire mieux. Avec le même délai, je ferais la même chose. Cependant, si j’avais eu deux ou trois ans, j’aurais peut-être amélioré ce que j’ai fait », a déclaré Radcliffe.
Radcliffe a quitté l’Inde le 14 août 1947 pour ne jamais revenir dans le pays qu’il avait divisé. L’avocat, connu pour son intégrité, a également refusé ses £5 000 de frais. Lorsqu’on lui a demandé s’il souhaiterait un jour visiter l’Inde, sa réponse a été tout à fait prévisible : « Dieu nous en garde. Pas même s’ils me le demandaient. Je soupçonne qu’ils me tireraient dessus immédiatement – des deux côtés. »
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La cour thaïlandaise écarte le Premier ministre pour violation de la constitution
Une cour thaïlandaise a écarté le Premier ministre Srettha Thavisin pour avoir nommé dans son cabinet un ancien avocat qui avait été emprisonné. La Cour constitutionnelle a jugé que M. Srettha avait violé les « règles d’éthique » avec « une démonstration de comportement défiant ».
À 62 ans, Srettha, au pouvoir depuis moins d’un an, est le troisième Premier ministre en 16 ans à être évincé par cette même cour. Il sera remplacé par un dirigeant intérimaire en attendant que le parlement thaïlandais se réunisse pour élire un nouveau Premier ministre.
« Je suis confiant dans mon honnêteté… Je suis désolé, mais je ne dis pas que je suis en désaccord avec le jugement », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse juste après le verdict. La décision de la cour est définitive et ne peut pas être contestée.
Le limogeage de M. Srettha signifie qu’il suit le chemin de nombreux autres partis et administrations en Thaïlande – renversés par le pouvoir disproportionné de la Cour constitutionnelle du pays.
La politique en Thaïlande n’est pas réputée pour son éthique ; la corruption est courante et des ministres ayant des condamnations plus graves ont été autorisés à servir par le passé.La plupart des Thaïlandais considéreront cela comme un verdict politique, bien que les exacts contours de ceux qui ont poussé à cette décision ne soient pas encore clairs.
En mai, la cour avait accepté une pétition déposée par environ 40 sénateurs demandant la destitution du Premier ministre en raison de sa nomination de PichitChuenban – qui avait précédemment été condamné à six mois de prison pour tentative de corruption. Mercredi, cinq des neuf juges ont estimé que M. Srettha avait effectivement violé l’éthique de son bureau en nommant un avocat ayant une condamnation criminelle dans son cabinet, bien que ce dernier ait démissionné après seulement 19 jours.
Le vote pour un nouveau Premier ministre impliquera de nombreuses négociations en coulisses, alors que la Thaïlande lutte pour relancer son économie en difficulté.Les espoirs que le pays se remettait des turbulences politiques, y compris de deux coups d’État militaires qui l’ont secoué au cours des deux dernières décennies, se sont révélés prématurés.
Srettha est devenu Premier ministre en août dernier, mettant fin à neuf ans de gouvernement dominé par l’armée en Thaïlande. Son nom a également été le résultat d’un compromis politique qui a écarté le jeune et réformiste du « Move Forward Party », qui avait remporté le plus de sièges et de votes lors des élections générales de l’année dernière.C’était une victoire spectaculaire qui avait suscité l’espoir d’un nouveau départ pour la Thaïlande, mais le « Move Forward Party » a été bloqué dans la formation du gouvernement par le sénat nommé par l’armée.
Le deuxième plus grand gagnant de l’élection, le « Pheu Thai Party », a alors conclu un accord avec d’autres partis conservateurs pour former une coalition dirigeante sans le « Move Forward Party » – et M. Srettha s’est retrouvé aux commandes. De plus, la semaine dernière, la Cour constitutionnelle a dissout le « Move Forward Party » pour avoir fait des promesses électorales non constitutionnelles et a interdit à 11 dirigeants du parti de faire de la politique pendant 10 ans.
La décision de la Cour constitutionnelle thaïlandaise souligne l’importance des tribunaux constitutionnels dans la résolution rapide des conflits politiques. Pour maintenir la stabilité et l’intégrité des gouvernements, il est crucial que ces institutions agissent promptement et efficacement pour trancher les différends et appliquer les normes constitutionnelles. Une réponse rapide est essentielle pour éviter la prolongation des crises politiques et garantir le bon fonctionnement des institutions démocratiques.
Il est essentiel que les cours constitutionnelles, bien que chargées de veiller à la conformité avec les principes constitutionnels, n’exercent pas un pouvoir disproportionné. Un pouvoir excessif de ces institutions pourrait en effet exacerber l’instabilité politique plutôt que de la résoudre. Un équilibre judicieux entre les pouvoirs judiciaires et politiques est crucial pour éviter que ces cours ne deviennent des instruments de blocage ou de manipulation politique. La clé est d’assurer une indépendance et une impartialité suffisantes tout en veillant à ce que ces institutions ne perturbent pas le fonctionnement démocratique et la stabilité politique du pays.
- Afin de faciliter la lecture du présent texte, nous avons employé le masculin comme un genre neutre pour désigner aussi bien les femmes que les hommes pour le terme « électeurs ». Toutefois, nous avons choisi de mettre l’accent sur l’importance d’avoir à la fois des candidats et des candidates, idéalement à parité, au sein des partis politiques.
Mauritius Times ePaper Friday 16 August 2024
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