Vina Ballgobin

Flic en Flac : Victoire citoyenne pour l’environnement ?

 

— Vina BALLGOBIN 

 

Après avoir deproclaim une partie de la plage de Flic en Flac le 6 juillet 2002, le Ministry of Housing and Lands loue avec un clearance approprié, le 11 août 2003, une partie de cette plage (6,753m2) à Cono Cono & Co. Ltd (promoteur) pour construire un bâtiment industriel (un restaurant). Le promoteur fait une demande pour un development permit auprès du Black River District Council.

 

 

En 2004, un an plus tard, le Black River District Council informe le promoteur que sa demande est rejetée pour plusieurs raisons.

 

– Le Ministry of Environment ne recommande pas le projet. (Le Integrated Coastal Zone Management – ICZM – ayant émis un avis défavorable à ce projet.)

– Il existe déjà des problèmes de pollution, de surpopulation et d’érosion de la plage publique et un tel projet augmenterait encore plus ces difficultés.

– Les « Forces Vives » et le « Village Council » de Flic en Flac avancent plusieurs raisons pour démontrer leur opposition à un tel projet.

 

En 2005, le promoteur fait appel auprès du Town and Country Planning Board qui l’informe que le Black River District Council a été sollicité pour considérer de nouveau sa demande en tenant compte des nouveaux paramètres définis par le « New Outline Scheme » et le « Design Guidance » pour le développement sur le coastal frontage land.

 

En 2006, le Ministry of Environment and National Development Unit soumet son PER (Preliminary Environment Report) au promoteur qui dépose une nouvelle demande au Black River District Council avec un nouveau planning clearance du Ministry of Housing and Lands. Cette demande est rejetée pour les raisons ci-dessous :

– Le Council ne recommande pas le PER du Ministry of Environment.

– Objections solides des résidents de Flic en Flac.

– Réserves importantes du Integrated Coastal Zone Management – ICZM.

– Rejet de ce projet par le Ministry of Environment.

– Surpeuplement de la plage de Flic en Flac, manque de parking et d’espace de loisirs.

 

Le promoteur fait appel auprès du Judge in Chambers. Entre-temps, le Business Facilitation Act entre en vigueur et le cas est référé au Town and Country Planning Board qui révise la décision du Black River District Council en avançant les raisons ci-dessous :

– Le Black River District Council ne doit pas utiliser des arguments concernant l’environnement car ceux-ci ont déjà été considérés dans un PER par des autorités compétentes.

– Les arguments concernant la plage publique ne concernent pas cette portion de plage car celle-ci a déjà été deproclaimed.

– L’espace-parking a été considéré par le promoteur.

– Le promoteur va restreindre le nombre d’étages du bâtiment à construire.

 

Suite à cette décision du Town and Country Planning Board, les résidents de Flic en Flac font appel en se fondant sur trois critères logiques :

– Quand une partie de la plage est deproclaimed, elle n’est plus concernée par les graves problèmes environnementaux locaux : surpopulation, pollution, manque de parking ?

– Le Town and Country Planning Board peut-il décider que le Black River District Council ne doit pas considérer les problèmes environnementaux alors que cela fait partie, voire, est à la base même de ses fonctions et de ses attributions ?

– Le Town and Country Planning Board néglige les problèmes associés à l’érosion, alors que ce problème affecte beaucoup la plage de Flic en Flac.

 

En 2009, le Town and Country Planning Board estime que le permis demandé par le promoteur est de nature commerciale, restreinte à la construction d’un restaurant et propose, de ce fait, un hearing entre les deux parties. Le 25 mars 2010, les décisions du juge sont clairement énoncées :

– Il est normal que le Black River District Council prenne en considération les doléances des habitants de la localité même si la plage a été deproclaimed.

– Toute construction commerciale influence l’environnement, notamment en termes de surpopulation, pollution, manque de parking.

– Un PER n’impose aucune sorte d’obligation sur le Black River District Council. Cette institution est autonome dans sa manière de considérer les problèmes liés à l’environnement.

– Il existe un problème d’interprétation à propos du PPG et de la distance d’une construction du « high water mark ».

Mai 2010 – Le promoteur fait appel.


Questions des citoyens…

1/ Certains promoteurs refusent de comprendre que l’environnement de notre île est sous stress. Pourquoi ?

2/ Les lobbys, entourant ces promoteurs, considèrent que nos terres leur appartiennent et qu’ils peuvent user et abuser de nous pour faire avancer leur projet. A qui bénéficient la politique de copinage ?

3/ Aucun gouvernement ne relève les dysfonctionnements de certaines institutions. Est-ce que c’est le mot d’ordre des financeurs des partis politiques ?

4/ Aucun gouvernement n’a eu le courage de proposer des solutions pour contrôler tous les types de malpractice. A quand une harmonisation entre les diverses institutions de l’Etat en matière d’environnement pour éviter tant d’affaires de la sorte en cour de justice ?

5/ Les règlements sont connus de tous mais leur non-respect, sous différents gouvernements, n’a jamais entraîné des sanctions systématiques. Ce gouvernement va-t-il renforcer les capacités des fonctionnaires non-corrompus pour défendre légitimement les biens de l’Etat mauricien, sans peur de représailles de certains du monde politique et du secteur privé traditionnel?

6/ Tout promoteur allant à l’encontre des règlements de la République de Maurice et des revendications citoyennes en matière d’environnement, doit être dénoncé. L’Attorney General continuera-t-il la campagne d’information auprès du petit peuple afin de renforcer la capacité des citoyens à combattre les cas de malpratice sur le sol mauricien (son prédécesseur avait fait connaître la Constitution de Maurice à la masse ; Résistance et Alternative fait connaître les règlements et lois entourant les élections) ?

 

Une note positive : Nous, les Mauriciens engagés, nous pensons, disons et agissons pour la justice sociale car le Père de la Nation nous a donné l’éducation gratuite pour atteindre cet objectif. Aux fonctionnaires intègres, aux hommes de loi et aux Juges imbus de probité, aux citoyens courageux et honnêtes de Flic en Flac, aux citoyens engagés incorruptibles et à tous ceux de bonne volonté qui soutiennent discrètement et en silence chaque action citoyenne pour promouvoir la vie dans un pays moderne où ce serait le règne de l’équilibre écologique et du respect de la biodiversité terrestre et marine. Un seul mot : Merci !  

Vina BALLGOBIN

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