L’association pARTage fête ses 10 ans :

Exposition artistique ARTchipelago à l’IFM de Rose-Hill

Le 20 juin 2014, l’association pARTage a célébré ses dix ans et l’année internationale des Small Island Developing States (SIDS). Dans ce contexte, l’association a regroupé plusieurs artistes autour du concept d’archipel lors d’un atelier de travail de 15 jours. C’était l’occasion de rencontres multiculturelles, de partage d’idées et d’expériences débouchant sur une conférence et une exposition d’œuvres de 26 artistes mauriciens et étrangers intitulée « ARTchipelago ».

Exposition : L’exposition a eu lieu à 18H00 à l’Institut Français de Maurice (IFM) le vendredi 20 juin. A travers cette exposition, les artistes souhaitent sensibiliser le public aux défis des petits Etats insulaires dans le monde, ceux-ci étant les premières victimes du changement climatique. Si Maurice se souviendra pendant longtemps encore des « flash floods », les Seychelles ont vécu des inondations et des glissements de terrain. A Moroni, le village de Mahalé a tendance à se détacher du reste de l’île car une crevasse s’installe progressivement tout autour du village. Ce phénomène a commencé depuis le 29 mars dernier et s’amplifie. Environ 200 familles ont été évacuées par l’armée et les sapeurs-pompiers. Les travaux des artistes nous rappellent que la beauté des îles est fragile et précaire. Par conséquent, le sens de responsabilité de chaque citoyen envers la planète est nécessaire pour assurer l’avenir des générations futures.

Artistes de la République de Maurice : Elizabeth de Marcy Chelin, Gerard Foy, Sultana Haukim, Nirmal Hurry, Krishna Luchoomun, Neermala Luckeenarain, Arvind Ombika, Mala Ramyead, Jacques Désiré Wong So (Rodrigues) et Shiraz Bayjoo (UK/Mauritius).

Océan Indien : Geneviève Alaguiry (Réunion), Mounir Allaoui (Comores/Réunion), Franco Clerc (Madagascar), Barry Antoine Gertrude & Morel Rita (Seychelles), Sharlene Khan & Jill Trappler (Afrique du Sud)

Europe & autres pays : Monica de Miranda (Portugal), Nicola Gear (Ecosse/Grande Bretagne), Myriam Mechita (France), Monika Frycova (République Tchèque/Islande), Maja Godlewska & Marek Ranis (Pologne/Etats-Unis), Pasi Janne Jarvinen (Finlande), Malin Lennstrom-Ortwall (Suède/Norvège), Mohammad Rahman (Bangladesh)

Conférence : Une conférence a eu lieu le samedi 14 juin 2014. Un des intervenants, Marek Ranis, artiste et Assistant Professor au Département des Arts et de l’Histoire de l’Art au College of Art & Architecture, University of North Carolina, a décrit plusieurs régions où les Eskimos souffrent à cause de la fonte des glaces. Pour sensibiliser le public, Marek Ranis s’inspire du Larsen Ice Shelf, structure restée stable depuis 12,000 ans en Antarctique, mais dont le secteur B (Larsen B) s’est effondré en 2002. Il a démarré son projet Albedo (en latin, blanc) en 2004. Il tente de faire prendre conscience des cinq éléments dans l’esthétique : la beauté, le sublime, le tragique, le laid et le comique. Les travaux artistiques représentent un moyen, entre autres dispositifs, d’expliquer la fonte des glaces, le réchauffement climatique, et la montée du niveau des océans au grand public, et de faire entendre la voix des Indiens d’Amérique, notamment de l’Alaska, sur l’érosion affectant les zones côtières et la manière de vivre des habitants.

Ci-dessous le témoignage d’un Yupiak du village d’Akiak en Alaska [http://www.climatestories.us/stories/all/detail/2]

« Everything is changing so quickly. Lakes are drying, new insects are appearing, permafrost is melting, berries are disappearing, storms are fiercer, and polar bears are drowning. Our temperatures are increasing, our ice is melting, our oceans are acidifying, and our sea levels are rising.

Our villages are quite literally being swept away into the sea because of coastal erosion. My family’s house in the village where I was born fell into the river, and a cemetery with the remains of village elders has had to be moved. We lost a community hospital to erosion.

People are moving further inland and to higher ground, away from where they were born and where our people have lived for generations. Because infrastructure is so expensive, far too many people from these villages are becoming climate change refugees.

We’re fighting as hard as we can to preserve our traditions in this changing landscape, and to adapt. In fact, we are installing wind power in very remote communities. Some of the small villages are assessing biomass facilities using forestry waste. Some are analyzing geothermal power plants.

I have joined other tribal leaders from around the country in testifying before Congress, asking the federal government to help us and to act to combat climate change. Because we are so remote in Alaska, we must tell people what is happening there.

Our traditions have withstood the test of time. But if we want to preserve them for generations into the future, we must address the threats from climate change.”

Selon le Président de l’association pARTage, Krishna Luchoomun, son équipe a élaboré plusieurs projets dans le domaine des arts et de la culture depuis novembre 2003, date officielle de son enregistrement et lancement. Les échanges ont été très fructueux au niveau du grand public mais aussi dans le secteur éducatif. Plusieurs étudiants de la School of Fine Arts du Mahatma Gandhi Institute (MGI) ont eu l’occasion de rencontrer des enseignants et étudiants tant sur le plan local, régional qu’international lors des séminaires de partage. Ils ont ainsi été largement exposés aux réalités sociales et artistiques du monde entier. Beaucoup ont découvert et/ou mieux appréhendé les réalités régionales. Toutefois, Krishna Luchoomun déplore le manque d’intérêt des institutions pour les projets artistiques et l’absence d’aides CSR pour les soutenir financièrement. Tout projet artistique est donc un parcours du combattant. Par ailleurs, le soutien et la solidarité de la famille, des collègues et des amis sont nécessaires pour la pérennisation des actions de l’association pARTage.

A noter que les sponsors pour l’évènement du 20 juin étaient la Commission de l’Océan Indien (COI), le Hennessy Park Hotel, l’IFM, le ministère des Arts et de la Culture et la Standard Bank. Le représentant de la Standard Bank a insisté sur l’importance de promouvoir les arts et la culture dans toute société multiculturelle. D’ailleurs, c’est l’un des objectifs majeurs de cette banque en Afrique du Sud.

Espérons que les membres de l’association pARTage continueront à offrir une plateforme dynamique et interactive aux artistes locaux, régionaux et internationaux afin qu’ils puissent faire valoir leurs œuvres et sensibiliser le grand public aux défis du 21e siècle.


 

* Published in print edition on 27 June 2014

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