Etudes supérieures et internationalisation : Enjeux du 21e siècle

Plusieurs étudiants népalais protestent contre les institutions établies à Maurice ces derniers temps. Certains ont eu recours à une grève de la faim pour réclamer justice. D’autres ont fait appel à des avocats pour prendre leur défense. D’autre part, l’Open University of Mauritius (OUM) ouvre une antenne hors du campus de Réduit. Dans ce contexte, nous proposons d’apporter un éclairage sur le phénomène nommé internationalisation des institutions offrant une formation supérieure.

 

Les traditions de l’enseignement supérieur

Il existe différents types d’institutions au niveau tertiaire. Un bon nombre d’universités de bonne réputation ont l’habitude d’attirer l’élite estudiantine du monde entier. Ces institutions préfèrent que les étudiants se déplacent pour rejoindre les bancs de l’université sur son lieu d’implémentation depuis sa création (souvent datant du Moyen Age). Bien entendu, le coût de telles études est très élevé pour les étudiants qui choisissent de quitter leur ville, leur village, voire leur pays. Il y a aussi les contrôles administratifs avant l’obtention d’un visa et le renforcement des contrôles d’immigration dans le pays d’accueil. Ces universités sont des centres de production et de diffusion de savoirs savants. Les experts de différents domaines sont à la pointe de la recherche dans leur domaine d’études. Ils tiennent à demeurer des temples du savoir.

 Avènement de la mondialisation

La mondialisation de l’économie a des répercussions sur le monde, devenu un village global avec un marché international hyper-compétitif. Dès lors, les institutions de niveau supérieur s’adaptent aux nouveaux enjeux économiques, sociaux et politiques. Dans certains pays, comme la France et l’Allemagne, il y a eu des coupures drastiques dans les budgets alloués aux universités. Les étudiants anglais ont manifesté avec vigueur pour protester contre la hausse du coût des études universitaires. Certaines universités décident d’ouvrir leurs portes à un plus grand nombre d’étudiants locaux ou étrangers en ayant recours à diverses stratégies.

Si le FDI fait partie des enjeux où l’étudiant est considéré comme une « marchandise », il existe aussi une autre manière de concevoir l’accès à l’éducation. Il s’agit de développer le Monde de la connaissance ou un Monde qui rentre de plein pied dans le monde de la compétence ou, alors, créer des « universités internationales ». Les universités doivent servir les besoins administratifs et économiques de l’Etat-Nation et participer activement au développement de l’identité nationale. Il s’agit de pratiquer l’internationalisation, c’est-à-dire s’étendre sur son territoire et/ou voguer au-delà de ses frontières.

Le nombre d’étudiants étrangers dans les pays de l’OECD a doublé au cours des 20 dernières années au début du 21e siècle. Six pays accueillent une large part des étudiants étrangers : les USA (30%), la Grande Bretagne (14%), l’Allemagne (13%), la France (9%), l’Australie (7%) et le Japon (4%). Quatre pays anglophones – Main English-Speaking Destination Countries (MESDCs) – (USA, UK, Australie et Canada) sont très prisés. En 2009, il y avait plus de 3,4 millions d’étudiants hors de leur pays. L’UNESCO pense que le chiffre atteindra 7 millions vers 2020.

Autres pays très prisés par les étudiants :

 

The Times Higher Education Supplement Top Non-MESDC Universities, 2005

2005 Rank 2004 Rank University Country
10 27 Ecole Polytechnique France
15 17 Beijing University China
16 12 Tokyo University Japan
21 10 ETH Zurich Switzerland
22 18 National University of Singapore Singapore
24+ 30 Ecole Normale Supérieure France
31 29 Kyoto University Japan
34 32 École polytechnique fédérale de Lausanne Switzerland
41 39 Hong Kong University Hong Kong
43 42 Hong Kong University of Science and Technology Hong Kong
45 47 Heidelberg University Germany
48 50 Nanyang Technological University Singapore
50 41 Indian Institutes of Technology India

Source: Times Hager Education Supplement

Moyens de s’internationaliser

1/ Accords de partenariat et de coopération : Il s’agit d’assurer la mobilité des enseignants ou des étudiants pour une durée déterminée. Le premier pays à créer l’internationalisation est l’Australie. Mais une mauvaise préparation de la population à l’accueil de nombreux étudiants étrangers de langues et cultures différentes sur le territoire australien a donné naissance à plusieurs problèmes : rejet des étudiants étrangers, montée de la violence, …

 

Australian On-Shore and Off-Shore International Students

2001 2002 2003
Total On-Shore 83,992 131,639 151,884
Total Off-Shore 28,266 53,419 58,513
Total 112,258 185,058 210,397

Source: Australian Vice-Chancellors Committee http://www.avcc.edu.au/documents/publications/stats/International.xls

 

Beaucoup d’étudiants de l’Asie, notamment, ont tendance à opter pour les études aux USA. En Amérique du Nord, les étudiants asiatiques représentent environ 2/3 du nombre total d’étudiants.

2/ Echanges d’enseignants et d’étudiants-doctorants : L’accent est mis uniquement pour la recherche. En général, les meilleurs d’entre eux obtiennent des bourses et trouvent un emploi au sein de leur université d’accueil.

3/ Partage d’un curriculum : Deux ou plusieurs universités échangent les programmes ou une partie de leurs programmes en fonction de leur domaine d’expertise. Parfois, il y a la création d’un syllabus spécial après le tri de modules appartenant aux curricula de chaque pays.

 4/ Programmes d’échanges pour les étudiants : Ces programmes sont orientés vers l’éducation interculturelle, la connaissance de l’Autre. Ceux-ci sont de plus en plus recherchés. Par exemple, la Chine a signé des partenariats avec des universités anglophones très connues. Les étudiants chinois découvrent la/les cultures occidentales tout en renforçant leurs connaissances linguistiques. Ils apprennent aussi à mieux connaître et à comprendre, entre autres, les mentalités, les habitudes, les croyances… Il s’agit pour eux de développer de nouvelles compétences pour faire face à la compétition sur le marché international. Cela facilite aussi les échanges non seulement sur le plan économique mais aussi diplomatique et interculturel. Aujourd’hui, on ne préconise pas uniquement la mobilité des pays du sud vers le nord mais aussi la mobilité nord-nord dans le contexte européen (Programme Socrates-Erasmus) et sud-sud pour les pays décolonisés.

5/ Ouverture de branch campuses : Il y a plus de 200 branch campuses dans le monde. Une université-mère ouvre des antennes sur le territoire national ou dans un pays étranger. Toutefois, le coût des études demeure élevé. Prenons Singapour où les autorités sont en faveur de l’internationalisation. Plusieurs institutions y ont ouvert leurs portes : INSEAD (business), Chicago Booth School of Business, NYU’s Tisch School of the Arts, German Institute of Sci and Tech, Johns Hopkins (médecine), Georgia Institute of Technology (engineering), Stanford, Waseda, SJTU, Cornell and Duke (médical), … Tout comme Singapour, la Chine a déjà signé une Convention de Coopération avec les universités les plus en vue de l’Australie.

Mais, dans certains pays, il semblerait que le quality control ne soit pas aussi fiable que dans les institutions-mères. La qualité de l’enseignement dispensé reste soumise à des critiques, notamment à cause de la variété des systèmes éducatifs et l’absence de transparence, et aussi l’existence de « rogue providers (degree mills), « rogue quality assurance », « accreditation agencies (accreditation mills) », « selling (or buying) of fake degrees ». L’on parle de la « McDonaldisation » des universités.

Il demeure aussi l’épineux problème d’assurer la qualité des enseignants, sachant que les pays développés eux-mêmes éprouvent des difficultés à retenir les meilleurs enseignants-chercheurs. La concurrence et les facilités accordées pour la recherche rendent ce domaine très instable. Etant donné que les Etats-Unis offrent des perspectives importantes pour la recherche notamment, il y a un phénomène de brain-drain que ce soit en Europe ou en Asie.

6/ Online et distance learning : Certaines universités misent sur les nouvelles technologies au lieu de l’ouverture de branch campuses pour développer des cours de qualité irréprochable mais peu chers et accessibles au monde entier, dans les pays développés ou en voie de développement. Parfois, les sessions en face-à-face sont prises en charge par un partenaire local.

World class quality education

Nous savons tous que l’université nationale de Singapour est parmi les cent premiers dans le World Ranking. Pourquoi alors les autorités singapouriennes tiennent-elles autant à avoir des institutions étrangères de qualité sur leur territoire ? Pourquoi recherchent-elles toujours un World class quality education pour leurs citoyens ?

Dans le cas des pays en voie de développement qui souhaitent implémenter l’internationalisation de l’éducation supérieure de manière contrôlée comme Singapour, il s’agit de mieux protéger les étudiants (du pays ou de l’étranger) de la désinformation, et aussi de la piètre qualité de l’enseignement et des programmes. Ainsi, le système d’accréditation doit être revu à travers un partenariat renforcé avec des institutions telles que le National Assessment and Accreditation Council, créé par la University Grants Commission de l’Inde en 1994; le Singapore Quality Class for Private Education Organisations, créé en 2003 conjointement par le Singapore’s Economic Development Board et le SPRING Singapore (Standards, Productivity and Innovation Board); et (3) le South African Higher Education Quality Committee, un sous-comité du Council on Higher Education en Afrique du Sud, créé après le Higher Education Act 1997.

 University of Oxford

Oxford is the oldest university in the English-speaking world and lays claim to nine centuries of continuous existence. As an internationally renowned centre for teaching and research, Oxford attracts students and scholars from across the globe, with almost a quarter of our students from overseas. More than 130 nationalities are represented among a student population of over 18,000. (…) There is no clear date of foundation, but teaching existed at Oxford in some form in 1096 and developed rapidly from 1167, when Henry II banned English students from attending the University of Paris. Oxford is one of Europe’s most innovative and entrepreneurial universities. Drawing on an 800-year tradition of discovery and invention, modern Oxford leads the way in creating jobs, wealth, skills and innovation for the 21st century. The leading UK university for knowledge transfer and commercial spin-outs, Oxford was also the UK pioneer in developing a university intellectual property policy. Each year, Oxford welcomes students with great potential, at both undergraduate and graduate level, from all over the globe. Our students are attracted by the chance to study at an internationally-renowned seat of learning, with a centuries-old reputation for outstanding academic achievement and innovation.

Source : http://www.topuniversities.com/universities/university-oxford/undergrad

 

 * * *

 ‘Singapore is a big hitter’

It’s small, but in the worlds of higher education and research, Singapore is a big hitter. (…) A whole series of global reports have recognized Singapore as a world leader in research and innovation. To name a few, it ranked third in the INSEAD Global Innovation Index 2012, first in the Innovation and Information Technology Foundation’s 2011 Innovation and Competitiveness report, and second in the World Economic Forum’s Global Competitiveness Report for 2011-12.

 Universities in Singapore

As you’d expect, behind all this innovation lies an excellent higher education system, which is making its presence felt in the QS World University Rankings. In the rankings by subject for 2012, the National University of Singapore (NUS), displays a breadth of high performance not many universities can rival.

Subjects in which NUS is now ranked within the global top ten include mechanical engineering, geography, law, computer science, accounting and finance, materials science, pharmacy, communication and media studies, statistics and modern languages.

Singapore has more than one string to its bow, however. NUS is joined in the QS rankings by Nanyang Technological University (NTU) and – albeit in a smaller range of subjects – by Singapore Management University.

The country is also embracing collaborations with top universities in other countries, which is leading to even more attractive options for prospective students.

Among these is the newly established Singapore University of Technology and Design, developed in partnership with Massachusetts Institute of Technology, US, and Zhejiang University, China.

Also set to open are the Lee Kong Chian School of Medicine, a collaboration between NTU and the UK’s Imperial College London, and Yale-NUS College – the country’s first liberal arts college, established in partnership with Yale University, US.

 

Source : http://www.topuniversities.com/where-to-study/asia/singapore/guide

 

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