U.C.

Nouveau départ  

Chacun pourra trouver dans les résultats des urnes des sujets de satisfaction, semble-t-il. L’Alliance sociale, en s’ouvrant au MSM, rajeunit et renouvelle son équipe d’élus, lui conférant une palette de compétences et de sang neuf pour affronter les défis qui nous guettent au tournant. L’audace de modernité voulue par le leader de l’Alliance de l’Avenir dans le choix de ses candidats dans certaines circonscriptions a été sanctionnée par l’électorat Ainsi, la confiance faite aux femmes dans l’engagement politique se voit récompensée, ne serait-ce que par le tour de force réussi au No.4 et il est réconfortant de voir le nombre de femmes élues ou occupant de hautes responsabilités aux affaires de l’État Indéniablement, la preuve est faite, si besoin était, qu’il n’est nul besoin de se cacher derrière des faux-fuyants et des prétextes machistes pour éviter une participation plus active des femmes à la gestion du pays et ce, dans des ministères importants. 

C’est avec sa grande dextérité habituelle que le PM a constitué son nouveau Conseil des ministres, exercice traditionnellement de haute voltige, et a procédé à la nomination de la phalange des PPS qui devront se déployer sur le terrain. Les soucis pour le pays ne manquent pas et le gouvernement se devait de se mettre au chantier aussi rapidement que possible. C’est chose faite.   

Quant à la stratégie ouvertement communalo-castéiste du MMM et de ses suiveurs, mieux vaut l’oublier rapidement. Les élections sont derrière nous, mais c’est un grand soulagement pour le pays qu’elle a été de courte durée Néanmoins, le MMM peut se féliciter que cette « stratégie des barricades », Bérenger dixit, pour honteusement divisive qu’elle ait été, lui permette de doubler ses élus à l’Assemblée nationale, même s’il dégage désormais un air de parti ethniquement, sociologiquement et géographiquement réduit à quelques places fortes. C’est sa force résiduelle et sa grande faiblesse. 

Le peuple est de plus en plus admirable et éclairé. L’Alliance de l’Avenir est plébiscitée, avec un nombre confortable de députés, pour diriger les affaires du pays alors que sur les bancs de l’Opposition, le MMM, s’il arrive à se dépêtrer de ses bouderies immédiates de mauvais perdant, pourrait exercer ce rôle de vigilance dans lequel il excelle. Au-delà de cet aspect de mouche du coche, l’on s’attend aussi à ce que cette opposition puisse articuler de façon cohérente son projet alternatif de société et ne se contente pas de la critique démagogique en colmatant en dernière heure un assemblage de promesses et de vœux pieux non chiffrés.  

On attendra surtout durant les cinq prochaines années qu’elle puisse tout au moins proposer un “shadow budget” à chaque échéance annuelle, permettant à la population de jauger du sérieux de ceux qui prétendront gouverner demain. Car qui peut douter que M. Bérenger ne soit présent aux échéances de 2015, promettant de « sauver » le pays ou de le mener vers un eldorado imaginaire? Celui qui a survécu à la plus longue succession d’échecs électoraux, du « rotin bazar » de 2003, aux générales, municipales et villageoises de 2005, a son engagement personnel dans la déroute d’Ashock Jugnauth à la partielle de Quartier Militaire-Moka et à la nouvelle défaite cuisante aux générales de ce mois-ci, continuera à nous épater, n’en doutons pas. Avec ou sans successeur dynastique… 

Quant au gouvernement nouvellement constitué, l’attente est surtout grande au niveau des Finances. La crise de la zone Euro nous rappelle combien est fragile la reprise mondiale et combien précaire est notre situation de dépendance sur des facteurs extérieurs hors de notre contrôle. Il importe au nouveau titulaire des Finances, Pravind Jugnauth, de se montrer fin politique mais aussi habile gestionnaire de l’économie nationale sur une mer agitée.  

Son premier défi déjà sera de s’entourer de conseillers capables et non de courtisans politiques pour épauler ses cadres et ses fonctionnaires. Le deuxième sera de passer en revue les organismes tombant sous sa tutelle pour s’assurer de la cohérence pour mettre en œuvre la politique du gouvernement. En parallèle, il faudra un état des lieux pour préparer le prochain exercice budgétaire dans le cadre de la politique générale définie par le Cabinet et le « Discours du Président ». En attendant il faudra gérer les impondérables et les urgences. Bref, du pain sur la planche…

U.C.

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