La charpente conceptuelle : Vedanta

Tree of Knowledge

Survol de l’hindouisme

L’hindouisme est considérée comme étant la plus ancienne religion de l’humanité, et a été révélé en Inde aux sages ou rishis sous la forme de sons sacrés ou mantras en sanskrit.

Longtemps transmis par voie orale, les mantras furent compilés en quatre groupes, les Védas, par le guru Vyasa, il y a au moins 5000 ans.

Globalement, les Védas comprennent deux sections : la plus longue est le Karmakanda, suivie du Jnanakanda. Karma veut dire action, et kanda section ; le Karmakanda contient donc des détails à propos des rituels et autres actions que nous avons à accomplir dans notre vie mondaine. Si l’on emploie une terminologie moderne, l’on pourrait dire que le Karmakanda est la partie ‘opérationnelle’ des Védas.

Par contre, le Jnanakanda (jnana = connaissance) contient les idées maîtresses et les principes qui sont à la base des pratiques et coutumes détaillées dans le Karmakanda. A noter que gyan et vidya, aussi, se référent à la connaissance, et sont souvent utilisés à la place de jnana.

Ce corpus de connaissance a été réuni dans des textes nommés les Upanishads, et puisque ces Upanishads se retrouvent vers la fin (‘anta’) des Védas, on les désigne aussi par le terme Vedanta. Vedanta est considéré comme étant la vraie charpente conceptuelle de l’hindouisme que l’on peut schématiser comme indiqué ci-dessous.

Il y a un Etre Suprême, Brahman, qui est à l’origine de toute la création. Invisible, immuable et éternel, Brahman est l’Unique Vérité de tout se qui existe (sat), Pure Intelligence (chit) et bonheur parfait ou Béatitude Divine (ananda).

Ce même Brahman est au cœur de la personnalité humaine ; ainsi individualisé, on le nomme Atman.

Tout ce qui est créé est préservé pour un certain temps et finalement détruit. On pourrait prendre l’exemple d’une plante qui commence par une graine, devient une jeune plante, grandit encore et, ensuite, vient à sa fin, c’est-à-dire elle est détruite ou elle meurt, laissant toutefois des graines qui recommencent le cycle.

Ce perpétuel cycle de création, de préservation et de destruction est commun à tout ce qui a été créé par Brahman, de par sa puissance de création ou mayashakti à travers Brahma, de préservation à travers Vishnu, et de destruction à travers Shiva.

Puisque, pour créer, il faut du savoir que l’on doit acquérir, Brahma est associé à Saraswati, déesse de la connaissance et de la sagesse. De même, pour préserver, il faut de la richesse, donc Vishnu est associé à Lakhsmi, déesse de la richesse ; et Shiva est associé à Parvati, dont la puissance ou shakti aide Shiva dans sa tâche de destruction.

Soulignons que destruction ne signifie nullement dévastation : c’est capital de comprendre cet aspect de la destruction dans une logique du cycle précité de création-préservation-destruction.

Précisons que la création est faite de 5 éléments : le feu, l’air, la terre, l’eau et l’espace. Dans cette optique, la destruction veut dire dissolution par Shiva d’un objet créé, qui inclut le corps humain, en ces 5 éléments primordiaux, pour ensuite les réunir dans de nouvelles entités de création. C’est dans ce sens essentiellement que l’on se réfère à Shiva comme destructeur.

On pourrait dire que la dissolution est le procédé par lequel l’acte final de destruction est achevé.

Et puisqu’en faisant cela, les cinq éléments sont rendus disponibles de nouveau à Brahma pour que ce dernier renouvelle la création, Shiva est considéré comme le lien essentiel entre la destruction et la création. De là à dire qu’il est celui qui détruit et qui crée, il n’y a qu’un pas, d’où l’importance suprême de Shiva dans ce cycle cosmique de l’existence.

Le but de la vie humaine

L’homme, étant considéré comme le sommet du vivant, chaque humain se doit de découvrir et de connaître son Atman : Atmavidya ; et aussi obtenir la connaissance de Brahman : Brahmavidya. On appelle cela la Connaissance Suprême ou paravidya/paramgyan, et celui qui arrive à la posséder un paramgyani – ou gyani/jnani tout court.

A ce stade, deux grandes questions sont posées : (1) Est-ce que tout le monde peut devenir un paramgyani ? (2) Pourquoi d’ordinaire ne reconnaissons-nous pas l’atman en nous et ne faisons-nous pas l’expérience de Brahman?

Pour la première question : Absolument, répond l’hindouisme, n’importe qui peut accéder à la Connaissance Suprême, paramgyan.

En ce qui concerne la deuxième question, c’est parce que dans notre ignorance, nous nous identifions seulement avec notre corps qui change sans cesse : enfance, adolescence, âge adulte et, finalement, vieillesse et puis la mort. L’enveloppe épaisse de la matière du corps nous leurre et cache l’atman, de même que l’opacité du mental agité nous cache Brahman tel un nuage épais qui cache le soleil tout-puissant. Mais pourtant le soleil est, Brahman est.

On voudrait bien rester toujours jeune, beau ou belle, en bonne santé, vivre le plus longtemps possible, et si possible ne pas mourir afin de continuer à jouir de la vie. Mais la cruelle réalité est que les changements et les souffrances de toutes sortes, y compris les maladies, sont inévitables. Ils nous causent douleur, peine et chagrin et, inéluctablement, nous mènent vers la mort qui fait peur.

Alors quelle est la solution à cette condition humaine de peur, de souffrance, de chagrin – causée par ces changements incontournables ?

Il s’agit, d’abord, accepter le postulat que nous ne sommes pas uniquement ce corps changeant, mortel. Ensuite, c’est comprendre et vivre la réalité, la vérité que nous sommes un atman immuable – qui ne change pas – donc impérissable, éternel. En d’autres mots, il nous faut obtenir Atmavidya et Brahmavidya.

Comment ? Bien sûr, comme pour toute connaissance, c’est à travers l’esprit, le mental. Un mental serein et non agité, en éveil comme Shiva en méditation.

Pour arriver à cet état mental, et puis faire le saut au paramgyan, on passe par le chemin du yoga, qui est en quatre étapes ou voies ascendantes :

Bhaktiyoga – la voie de la dévotion;

Rajayoga – la voie de la méditation ;

Karmayoga – la voie de l’action désintéressée;

Jnanayoga – la voie de la connaissance.

 

Comme le dit le Swami Suddhananda: ‘La connaissance est la culmination de la dévotion et la dévotion est l’accomplissement de la connaissance.’

Pour de plus amples renseignements, veuillez contacter:
ngopee@intnet.mu

 


* Published in print edition on 15 March 2014

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