They Said So – Ils ont dit

Jocelyn Chan Low: ‘Bien malin celui qui peut prédire les résultats des élections !’

Une lutte triangulaire était la norme de 1959 à 1982. A l’exception de 1967, les ‘élections de l’indépendance’, toutes les élections, incluant celle de 1982 étaient des luttes triangulaires. Il est vrai qu’en 1963, le PMSD n’avait pas proposé de candidats dans certaines circonscriptions pour laisser carte blanche à l’IFB face au PTr-CAM, mais il n’y avait pas d’alliance formelle entre les deux partis. En fait, si la politique va tourner autour du jeu des alliances à partir de 1983, c’est, en grande partie, dȗ au MSM qui, ne disposant tout au plus que de 20% de l’électorat, va très habilement faire et défaire des alliances stratégiques pré-électorales au gré des élections pour rester au pouvoir.

Il est vrai que dans la conjoncture actuelle, l’issue des élections générales reste toujours incertaine alors qu’en 1982, on pouvait prédire facilement un raz de marée MMM-PSM face au PAN (Parti de l’Alliance Nationale) mené par SSR d’un côté et du PMSD de l’autre.

Aujourd’hui, il y a eu un rétrécissement des hardcore des partis et un accroissement du nombre d’indécis. Ajoutons à cela les migrations de population des villes vers les régions côtières, l’impact du déplacement et de la concentration des artisans de l’industrie sucrière vers certaines circonscription à la faveur du VRS et la progression des évangéliques dont on connait très peu leur identité politique… Bien malin celui qui peut prédire les résultats des élections même en zone rurale !

(Mauritius Times – 28 octobre 2019)


 Lindsay Rivière:Bérenger ne ‘sauvera’ pas Jugnauth d’une défaite’

Il faut savoir et se souvenir que le courant ne passe pas du tout entre Pravind Jugnauth personnellement et Paul Bérenger. Le PM a couvert d’insultes le leader du MMM depuis des années (tout récemment encore l’appelant ‘escroc intellectuel’ et ‘requin-moustache’ au Parlement. Il est clair qu’il ne veut pas l’avoir entre ses pattes au gouvernement ou encore laisser Bérenger lui voler sa victoire en 2019, alors même qu’il commence à s’affranchir de son père et à prendre le pays bien en main.

Quant à Paul Bérenger, il a un profond mépris pour Pravind Jugnauth ; il l’a souvent traité de ‘petit crétin’ tout en le pensant et il ne l’a jamais jugé à sa hauteur ou digne de la fonction de Premier ministre. Certes, Paul Bérenger en a beaucoup contre Sir Anerood Jugnauth mais il respecte son vieil adversaire. Avec Pravind, ce n’est pas le cas. Il estime qu’ils ne jouent pas dans la même ligue.

Il y a autre chose : Paul Bérenger préfèrera toujours le PTr au MSM, d’ailleurs pour son plus grand malheur! Il ne ‘sauvera’ pas Pravind Jugnauth d’une défaite, surtout si celle-ci parait inexorable. Aujourd’hui, avec les élections à trois de 2019, Bérenger a une occasion unique d’en ‘finir’ avec Pravind Jugnauth et le MSM, de régler tous ses comptes historiques avec le parti orange, de se venger de toutes ses humiliations aux mains des Jugnauth.

Enfin, considérons une dernière chose: Si le MSM est battu par le Parti Travailliste en sièges et en suffrages, et si le MMM réalise une très bonne performance, le parti mauve retrouvera son statut d’un des deux plus grands partis politiques du pays et Paul Bérenger redeviendrait Leader de l’Opposition face à son ami Navin Ramgoolam et à Xavier Duval. C’est là un scénario qui arrange et le MMM et le PTr, tant Bérenger que Ramgoolam.

(Mauritius Times – 11 octobre 2019)


 

Catherine Boudet: Vers une éthique de la promesse électorale

La promesse électorale reste une pratique acceptée dans la culture politique du fait d’un électorat demandeur et d’un cadre légal relativement souple. Néanmoins, les récents débats enflammés sur les réseaux sociaux autour de la pension à Rs 13,500 montrent que cette conception des choses est graduellement en train de changer à Maurice, et ce, même si on est encore loin des législations de pays comme les Philippines qui sont allés jusqu’à criminaliser la pratique du cadeau électoral. Ainsi, aux Philippines l’article 261 du Omnibus Election Code déclare la promesse électorale envers le public comme illégale et répréhensible, déclarant coupable de délit.

Dans le cadre mauricien, il est toutefois utile de rappeler que le Code de Conduite Electoral publié en 2010 par la Electoral Supervisory Commission stipule dans son article 3.2.g « Duty of Participants » que dans l’exercice de leur campagne électorale, les candidats devront s’abstenir « d’avoir recours à des promesses électorales mensongères et irréalisables ». A charge donc pour les candidats d’argumenter la faisabilité et la budgétisation de leurs promesses aux électeurs.

Devançant les cadres légaux, le débat public dessine graduellement les contours de la légitimité de l’offre politique à Maurice et d’une éthique de la promesse électorale.

(Mauritius Times – 11 octobre 2019)


Sada Reddi: ‘From paymasters, financial backers want to become players in their own right’

In the past, the financial backers were content to pull the strings from behind the curtain and reduce government to being a mere puppet in their hands. They preferred to remain invisible and one could only come across their shadows in the corridors of power. At present they seem to have even lost their former scruples, and a few of them can hardly resist the temptation to stand as candidates. From paymasters, they want to become players in their own right.

Financial institutions too have joined the fray and become involved in money politics in their own way. They try to buy off potential candidates, deter others from standing as candidates of parties they do not approve of and even seek to win them by lightening any of their financial liabilities. No wonder some candidate may allegedly easily win the lotto without buying any ticket, and this as fast as lightning.

With so many shifty candidates around, the selection of candidates has become a headache for the party leadership. This explains the caution exercised by party leaders in their choice of candidates. Some may go to the other extreme of valuing loyalty over competence and disregarding the unanimous voices of the electorate even when such voices are well known. Wrong choices will be catastrophic for the party’s interests and eventually for the national interest. In what is going to be a major election that will decide our democratic future, some parties may continue to reward loyalties but not by putting them on the battlefront where they could spell disaster for the party.

 (Mauritius Times – 11 October 2019)


Kugan Parapen: ‘Beware of surprises!’

I strongly refute the ‘three-cornered electoral battle’ appellation of the upcoming elections. I believe that the 2019 elections can be the time when Mauritius finally moves into multipartism.

I have always been an ardent advocate of post-electoral coalitions as they serve a better purpose than the fake pre-electoral recipes we have been served with since 1976. 2014 was a stark reminder that pre- electoral alliances do not always add up. It is thus a logical step that most political parties stand on their own feet at the upcoming elections.

We believe that they will be a multi-cornered electoral battle as opposed to a three-cornered one. Beware of surprises! 

 (Mauritius Times – 4 October 2019)


Manou Bheenick: ‘A sitting government doesn’t give up without a fight’

A sitting government, no matter how incompetent, doesn’t give up without a fight. That’s just not cricket! They will fight tooth and nail, armed as they will be with a war chest of unequalled proportions. The opposition parties, all of them, are seriously disadvantaged on this score.

The opacity surrounding large public sector projects may have a direct incidence on party funding, especially when you factor in the fact that the main contractor for the largest, most opaque, and most expeditious project of this regime was actually blacklisted for reasons of corruption and barred from bidding for World Bank projects. (…)

The silent majority is slowly coming out of its shell. The fear factor that kept even dyed-in-the-wool party stalwarts from attending public party rallies because of the risk of severe reprisals against them, or their families, or their businesses, by the state machinery is rapidly dying out…

(Mauritius Times – 2 August 2019)


* Published in print edition on 6 November 2019

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