Energie géothermique : Attention au mauvais choix

By Sydney Selvon

Dans un précédent article sur l’énergie géothermique à Maurice, et aussi dans une lettre au Premier ministre et aux dirigeants de l’Opposition, j’avais souligné l’importance de cette forme d’énergie pour sauver le pays d’une crise dans le secteur énergétique lorsque le pétrole arrivera à manquer ou deviendra trop cher durant le reste de ce siècle. Le gouvernement m’a répondu positivement à ce propos.

En fait, le gouvernement m’a fait savoir dans un e-mail qu’il a demandé à une compagnie italienne de forer un trou d’un demi-kilomètre de profondeur pour tester le gradient de la hausse de température à mesure qu’on descend en-dessous du niveau du sol. Cependant, les usines géothermiques produisant de l’électricité en Nouvelle Zélande, par exemple, puisent cette énergie au-delà de 3 ou 4 kilomètres sous la terre, voire 6 ou 7 kilomètres ou même, selon les Américains, 10 kilomètres.

Il est certain, alors, que nous aurons à creuser à de grandes profondeurs pour exploiter l’énergie géothermique. Mais, comme me le disent mes amis ingénieurs en Nouvelle Zélande, il faudra choisir la technologie la plus efficiente, notamment un système déjà en opération dans plusieurs pays, particulièrement le Japon et la Nouvelle Zélande.

Le système d’exploitation consiste à utiliser les nappes d’eau souterraines pour injecter l’eau vers les zones les plus proches du magma super-chaud dans les profondeurs de la planète, produisant de la vapeur dont provient l’énergie qui tournera les turbines des générateurs d’électricité. Souvent, cette vapeur est décrite comme ‘sale’ et très corrosive, ce qui provoque des coûts énormes de maintien et de production. Il y a aussi le fait que les températures obtenues ne sont pas suffisamment élevées.

Pour résoudre ces problèmes, les ingénieurs utilisent un système plus avancé, considéré comme un système perpétuel de production énergétique. La raison en est que non seulement la vapeur produite par l’eau injectée dans le puits géothermique est refroidie et se re-condense en eau qui est alors rendue aux nappes souterraines, on a créé un deuxième circuit avec le gaz appelé pentane. Ce qui se passe alors, c’est qu’au lieu de faire tourner les pales du générateur directement par la vapeur, on utilise la chaleur de la vapeur pour faire ‘exploser’ ce gaz extrêmement volatile dont le volume se multiplie violemment par 500 pour cent. C’est la force de cette explosion qui actionne directement le générateur pour le faire tourner.

Et ce gaz est lui aussi refroidi et revient perpétuellement à son stade liquide initial pour être réinjecté indéfiniment dans le moteur. Dans ce circuit fermé ou hermétique, on n’a pas besoin de pentane additionnel, le gaz étant perpétuellement refroidi et réinjecté. C’est un ‘binary system’ perpétuel de production énergétique, si exception est faite des arrêts, nécessaires pour la maintenance.

Il est donc extrêmement important que les dirigeants mauriciens étudient la viabilité des systèmes qui devront s’imposer lorsque les résultats du forage expérimental projeté par le gouvernement seront connus. Moins la température sera élevée, plus le deuxième système avec un gaz comme le pentane s’imposera. En Nouvelle Zélande, une compagnie employant cette deuxième méthode est très demandée pour ce genre d’exploitation géothermique en raison de la plus grande viabilité technologique et financière offerte par celle-ci.

A Maurice, il existe, je le répète, des endroits dans le lagon mauricien où une eau très chaude vient en force des entrailles de la terre, en été comme en hiver. Ces endroits sont appelés populairement ‘dilo bouilli’. Preuve que notre sous-sol recèle beaucoup de chaleur géothermique.


* Published in print edition on 22 June 2012

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