“On vit présentement le calme qui précède la tempête politique »

Interview : Dharam Gokhool

Remake MMM-MSM : ‘Un accord à l’israélienne ne sera pas rentable électoralement pour le MSM…

…The MMM will take the bigger share of the cake’


L’électorat mauricien est une force tranquille. La population vote pour une alternance quand elle est insatisfaite de la performance  du Gouvernement sortant. Voilà aussi une République qui a déjà voté pour un accord entre deux partis pour le partage du pouvoir. Elle est aussi capable de donner une deuxième chance à un gouvernement tout en surveillant les agissements des hommes et des femmes politiques à l’issue du scrutin. Mais le fait de donner une deuxième chance a souvent été le synonyme d’un échec cuisant pour la société mauricienne : il est peu probable que les Mauriciens souhaitent encore renouveler cette expérience.  Quelles sont les attentes de l’électorat aujourd’hui ? Dharam Gokhool, Pédagogue et ancien ministre de l’Education, nous en parle. 


 

Mauritius Times : Au-delà de l’obligation de répondre à l’appel de la plainte constitutionnelle de Rezistans ek Alternativ contre la déclaration d’appartenance ethnique des candidats, le Gouvernement mené par le MSM se doit de présenter un projet de réforme électorale pouvant lui permettre de satisfaire les exigences du MMM en vue d’un arrangement politique pour les élections de 2019. Et, la dernière position de Paul Bérenger confirmant la satisfaction du MMM sur l’introduction d’une dose de proportionnelle – « ce sera mieux que rien » a-t-il dit, indique que les choses sérieuses en termes de « koz-kozé » MMM-MSM pourraient débuter aussitôt la réforme présentée. Voyez-vous les choses évoluer dans ce sens-là ?

Dharam Gokhool : Après plus de 50 ans d’indépendance, après de nombreux rapports des spécialistes et du Parlement mauricien, après d’éternels débats publics sur la réforme électorale, après plusieurs projets de loi proposés sur le sujet (et n’oublions pas le Draft Bill for Electoral Reform du gouvernement MSM-MMM en mars 2005 et les engagements de l’Alliance Lepep dans son manifeste électorale pour approfondir et moderniser notre démocratie), voilà que le Gouvernement Lepep – coincé entre la plainte constitutionnelle de Rezistans ek Alternativ et les impératifs d’une échéance électorale prochaine – vient proposer cette réforme.

Au vu du timing et la façon anti-démocratique de procéder – kui vider– on ne peut occulter les préoccupations électoralistes du côté du MSM. Le « koz-kozé » d’antan du côté du MMM n’est pas à écarter non plus.

Cest vrai que ces derniers temps, Bérenger a été très virulent envers le MSM et les Jugnauths (et avec raison). Il a affiché sa détermination pour mener le MMM seul aux prochaines élections et confronter le MSM sur plusieurs fronts, surtout sur la question de money politics. S’il change de posture pour « re-koz kozé » avec le MSM, le 40-50% de l’électorat (surtout les jeunes) qui sont en mode observation, lui feront payer un prix électoral très fort.

Mais le « koz kozé » MMM-MSM n’est pas à écarter complètement. Nous connaissons tous la manière d’agir de Bérenger, que ce soit avec les autres partis ou le type d’attachement qu’il porte aux « intérêts supérieurs du pays ».

N’oublions pas qu’à chaque fois qu’il a négocié une alliance électorale, il a considéré — d’abord et avant tout – ses intérêts personnels. Du moins, c’est ce qui ressort le plus quand on fait une analyse des arrangements électoraux qu’il a négociés dans le passé.

* Reste cependant à convaincre les militants de la justesse d’un « remake » avec ce même MSM qui, selon les dires de Paul Bérenger, pas plus tard que vendredi dernier, lors d’un congrès à La Tour Koenig, incarnerait « la fraude, les scandales et l’incompétence… MSM sé Money Politics, bez kasse… ». Bérenger saura convaincre les militants, diriez-vous ?

Il se chuchote que Pravind Jugnauth prépare un « clean-up campaign au karcher » au sein du MSM, et s’il se matérialise, le MMM pourrait bien revendiquer la paternité d’une telle démarche et monter un marketing agressif pour rallier ses militants à un « Re-ReMake MSM-MMM ».

Toutefois, face à un Parti Travailliste requinqué, le MSM ne pourra pas se présenter à l’électorat avec une formule de partage du poste de Premier ministre. L’épisode 2000-05 avec cette formule de partage n’a pas été très concluant. Bérenger sait aussi que ce ne sera pas partie facile pour le MSM face au Labour dans les régions rurales.

Quant à Bérenger, il pourrait présenter aux militants, une « winning-formula » avec les deux options : aller seul ou aller en alliance avec le MSM.

* Donc, au-delà des questions touchant au partage des tickets et, en cas de victoire, celles portant sur les portefeuilles ministériels et autres nominations, c’est principalement l’introduction d’une dose de proportionnelle qui intéresserait le MMM, plus que le poste de Premier ministre, semble-t-il.

Dans le premier cas, avec une dose de proportionnelle, le MMM pourrait tirer ses marrons du feu dans les régions urbaines en tablant sur une retombée positive de la proportionnelle aussi bien qu’une représentation féminine, déjà affichée. Il faudra aussi miser sur le « mercator » des alliances post-électorales.

Dans le deuxième cas, Bérenger pourrait bien cibler un rapport de force post-électorale en faveur du MMM. Il va s’assurer que Rajesh Bhagwan se procure tous les exemplaires du prochain livre de Jean Claude de l’Estrac intitulé Jugnauth-Bérenger : Ennemis intimes’ et les distribue gratuitement aux militants en leur conseillant de « pran un pé patience » en attendant les négociations post-électorales.

Si le MMM affiche une certaine satisfaction par rapport à l’introduction d’une dose de proportionnelle, il est évident que ce ne sera pas difficile de rassembler un certain nombre d’arguments pour convaincre les militants, soit pour l’une ou l’autre option.

* Si Paul Bérenger obtient ce qu’il recherche depuis toujours : la proportionnelle, et en poussant le MSM dans cette direction, et se présentant aux prochaines élections générales aux côtés du MSM dans le cadre d’un accord à l’israélienne pour le partage du ‘prime ministership’, c’est foutu pour le PTr, selon vous ?

Vous avez raison de souligner que Bérenger recherche depuis toujours la proportionnelle. Mais comme je vous l’ai déjà dit, dans le cadre d’un rapprochement MSM-MMM, un accord à l’israélienne ne sera pas rentable électoralement pour le MSM face au Parti Travailliste. The MMM will take the bigger share of the cake.

Au contraire, un Parti Travailliste, reformée avec un programme répondant aux aspirations de la population, en particulier, celles de la jeune génération (les milléniaux), sera un adversaire redoutable contre une alliance MSM-MMM et aurait des fortes chances de remporter les élections.

J’ajouterai aussi que l’électorat composé de jeunes s’attend à ce que le parti au pouvoir apporte la stabilité politique et économique au pays. Je doute fort que les accords à l’israélienne ou toutes sortes d’arrangements post-électoraux les intéressent d’une manière ou d’une autre.

* Qu’en sera-t-il au cas où le MMM opterait de se présenter seul aux élections, dans une lutte à trois, après qu’il ait voté le projet de réforme électorale du MSM introduisant la proportionnelle ? Verra-t-on un ‘repeat’ de 1976 ?

J’ai toujours pensé que, sans la proportionnelle, notre système électoral favorise des alliances pré-électorales.

Mais, à mon avis, avec une dose de proportionnelle, le MMM pourrait se présenter seul aux élections. C’est une option à ne pas écarter à ce jour. Dans ce cas, les alliances auront lieu après les élections, comme en 1976.

* On sait que très souvent c’est durant la dernière semaine d’une campagne électorale que les intentions de vote se précisent ou qu’il y a un sursaut d’une majorité de l’électorat en faveur d’un parti ou d’une alliance quelconque. Qu’est-ce que les échos venant du terrain vous informent sur le ‘mood’ de l’électorat vis-à-vis du MSM présentement ?

Je vais répondre à votre question en quatre temps.

  1. Affront à l’intelligence de l’électorat

Sur le plan éthique et moral, l’électorat a été très déçu. Je vous donne un exemple. L’équipe plébiscitée par l’électorat a apporté en cours de route un changement au niveau des responsabilités au plus haut niveau de la hiérarchie gouvernementale.

L’Alliance Lepep avait ainsi présenté le tandem SAJ/V.Lutchmeenaraidoo : SAJ comme Premier ministre et VL comme ministre des Finances. Mais, sans consultation préalable avec ce même électorat, et sans aucune considération pour le vote sacré du peuple, cette alliance a renoncé à son engagement envers la population. Il pourrait y avoir deux explications possibles.

  • Cela reflète les manquements au niveau de l’alliance quant à la distribution des responsabilités ministérielles. Est-ce que le MSM se serait rendu compte de l’incompétence de ces deux élus et aurait décidé de modifier la configuration ?
  • C’est un acte illégitime et immoral pour uniquement satisfaire des aspirations et des besoins personnels.

Dans les deux cas, la population a pris bonne note de cette entorse aux principes démocratiques de la République.

Ensuite, le MSM avait mené une campagne tambour battant concernant le fameux nettoyage de la pourriture. Mais, une fois au pouvoir, il y a eu régulièrement de nombreux scandales de favoritisme, de népotisme et de corruption. En fait, l’électorat a été témoin non seulement de promesses non tenues mais il a vu un accroissement de ce type de scandales.

Arriver au pouvoir by default, et non pas by design, est la recette pour des dérives pouvoiristes.

  1. Une économie en détresse

Le MSM n’a pas tenu plusieurs de ses engagements comme promis. Par exemple, il y avait celui d’apporter le deuxième miracle économique. De plus, la performance du Gouvernement n’a pas été à la hauteur des espérances de la population.

On n’a qu’â feuilleter le manifeste électoral de novembre 2014. Nombreux sont les chantiers où l’incompétence et l’amateurisme règnent en maître. Economie, industrie, agriculture, infrastructures publiques, économie bleue, combat contre la pauvreté, fléau de la drogue…

  1. Atteinte au Brand Image de la République

Plusieurs secteurs ont été atteints par une forme subtile de décadence. La dégradation et l’incompétence à un haut niveau sont palpables dans plusieurs domaines : l’éducation, la diplomatie, etc.

Les institutions de l’Etat mauricien, telles que la Présidence, le prime ministership, et pour ce qui est du Parlement, un certain nombre de ministres et plusieurs honorables membres de l’Assemblée nationale sont sous les feux des projecteurs pour des manquements allégués, graves et embarrassants, avec des échos sur le plan international…

D’autre part, en ce qui concerne la plupart de nos institutions, le rapport Afrobarometer 2018 établit un indice de confiance inquiétant.

Tous ces scandales écorchent l’image de notre population et de notre République. C’est sans précédent !

  1. Mesures électorales défavorables pour la société

Ajoutons à tout cela, les interférences dans les institutions, l’indiscipline, l’insécurité et l’inquiétude qui continuent de gagner du terrain. Je dirais même qu’il y a eu une augmentation exponentielle des cas de violence.

Les quelques rares mesures et projets dont le Gouvernement se bombe la torse n’arrivent pas à atténuer le découragement, la frustration et la colère de la population. Ce même Gouvernement avait fortement critiqué les mesures prises par l’ancien gouvernement Ramgoolam mais a été obligé de se référer aux anciennes mesures prises, les a légèrement modifiées pour essayer de calmer les esprits. Prenons deux exemples : le permis à points et les speed cameras.

En conclusion, comme vous pouvez le constater, le mood de l’électorat est de sanctionner ceux qui n’ont pas honoré leur engagement. Mais cela ne veut pas dire que ce même électorat va cautionner aveuglément n’importe quel autre parti qui aspire à arriver au pouvoir aux prochaines élections.

* Le rapport de la commission d’enquête sur la drogue ne semble pas avoir le même choc psychologique que celui de Sir Maurice Rault déposé en 1986 – c’est presque oublié. Et, malgré les nombreuses casseroles que le Gouvernement traîne derrière lui, à ce jour, il semblerait que l’opposition ne représente toujours pas un danger pour l’alliance gouvernementale. Y aurait-il des données politiques qui pourraient bousculer de manière significative la donne politique ?

C’est un paradoxe : le Gouvernement est acculé par des casseroles en série et va bientôt subir les conséquences du « incumbency factor » mais l’Opposition n’arrive pas à capitaliser et à mobiliser les déçus du régime en place.

De son côté, le Gouvernement vit dans l’illusion de sa majorité numérique, et pense que son bilan axé sur quelques gros projets sera suffisant pour calmer la colère et l’inquiétude grandissantes en termes de recul social.

D’un autre côté, nul ne peut proposer des solutions si l’on continue de faire du surplace. Pour parodier Einstein, c’est impossible de résoudre des problèmes en gardant le même état d’esprit que celui dans lequel on se trouvait lorsqu’on les a créés.

Disons qu’on vit présentement le calme qui précède la tempête politique à venir.

* On ne sait pas si la direction de ce parti serait en train de travailler sur une option quelconque au cas où les choses se compliqueraient pour son leader dans l’affaire Medpoint. Mais qu’est-ce qu’un dénouement favorable pour Pravind Jugnauth aurait comme conséquences pour le MSM – et pour l’adversaire commun du MMM et du MSM, c’est-à-dire le PTr, dans ce cas-là ?

C’est évident que le MSM peaufine un Plan B au cas où la décision prise au Privy Council serait défavorable à Pravind Jugnauth.

Au cas contraire, si c’est un heureux dénouement pour lui, la carte politique sera redéfinie. Pravind Jugnauth pourrait émerger comme un adversaire redoutable pour son éventuel challenger. Il aura les coudées franches pour remodeler son parti et aller à la conquête du pouvoir avec plus de confiance et d’autorité.

Dans ce cas-là, les états-majors des partis de l’opposition auront à sortir de leur « comfort zone » et à retourner à leur boardroom respectif pour repenser leurs stratégies.

Chacun aura à faire preuve de courage, de créativité et d’innovation. Ce sera peut-être un mal pour un bien, pour le pays.

* En attendant, les observateurs politiques nous disent que la majorité silencieuse saura faire son choix en temps et lieu, et qu’il faut compter avec cela. Voyez-vous un transfert graduel de soutien du type « Vaut mieux Travailliste » vers le PTr, et cela « by default »?

Valeur du jour, l’alternative crédible n’est pas au rendez-vous. La majorité silencieuse observe. Elle attend toujours des propositions avec des équipes crédibles et intègres.

Les états-majors des partis de l’opposition passent plus de 80% de leur temps à critiquer et à répéter ad nauseam ce que la population connait déjà à travers les medias traditionnels et virtuels. Ils attendent des propositions concrètes et directes concernant leurs préoccupations.

Laissez-moi vous donner quelques exemples où je n’ai pas entendu les ténors de l’opposition venir de l’avant avec des propositions solides.

  • Plus de 25% de notre population souffre de problèmes psychiatriques. Nos vieux – une majorité – vivent dans isolement.
  • La natalité est en baisse. Nous dépensons des milliards à guérir les maladies et non pas à les prévenir.
  • Les étrangers envahissent différents secteurs de notre économie et monopolisent les unskilled et semi-skilled jobs.
  • Nos plages rétrécissent.
  • La qualité de nos services publics se dégrade. Pour chaque service public, il y un service privé payant – par exemple, les leçons privées qui prospèrent.
  • La pauvreté ne recule pas.
  • Le fléau de la drogue non plus.

 

Pourquoi ? Income and wealth accumulation is widening the divide beteween the rich and the poor.

* Au fait, à bien voir, rien n’a changé au niveau de nos principaux partis politiques depuis décembre 2014 malgré la désastreuse défaite qu’ont connue et le MMM et le PTr. Le MSM, c’est une affaire de famille ; et on voit davantage des proches de Paul Bérenger intégrer le MMM. Le PTr demeure sous l’emprise de son leader, comme les autres partis. L’électorat avait pourtant sanctionné ces deux leaders politiques, non ? ‘The only constant is No Change’ ?

Une situation de statu quo, surtout dans un domaine aussi dynamique que la politique, est signe d’un grave dysfonctionnement institutionnel. C’est aussi un signe de déficit démocratique.

Un gouvernement a la responsabilité d’approfondir la démocratie et non pas de la rétrécir. C’était un des principaux engagements de ce Gouvernement. Malheureusement, il ne l’a pas honoré.

Avec la tentative avortée de l’introduction du Prosecution Bill et maintenant en court-circuitant un vrai débat public sur le projet de loi sur la réforme électorale, ils sont en train de provoquer davantage l’opinion publique. Et nous le savons tous : la population a une aversion pour l’opacité.

Quant aux partis de l’Opposition, ils ne saisissent pas l’occasion pour s’ouvrir davantage vers les 40-50% des indécis. Ils souffrent d’un dysfonctionnement qui favorise une sorte de pensée unique où le « divergent thinking » si essentiel pour la santé et l’efficacité de toute organisation est absente.

C’est aussi une raison expliquant que les 40-50% d’indécis se tiennent, eux, à l’écart de la chose politique. Par ailleurs, les « milléniaux » rejettent cette culture de tout décider pour eux et de tout imposer sur eux.

Je ne crois pas dans un « big bang change » à la Trump ou Macron. Il se peut qu’une dose de proportionnelle ouvre la voie à de nouveaux partis qui pourront se positionner sur l’échiquier politique.

Mais, cela étant dit, et tenant compte des expériences politiques d’autres pays, je préfère que des changements s’opèrent à l’intérieur des partis politiques existants.

* Dans une interview au Mauritius Times, Joseph Tsang Man Kin déplorait la prédominance ou la domination de la « particratie » et du « leadercratie » dans la vie politique à Maurice comme dans d’autres pays ailleurs. Qu’est-ce qui pourrait expliquer cet état de choses à votre avis ?

C’est un phénomène historique, culturel et idéologique. Notre système politique est calqué sur un modèle politique où le pouvoir est centralisé.

La centralisation découle d’un « scarcity mentality ». La démocratisation est basée sur un « abundance mentality ».

C’est une structure et un mode de fonctionnement industriel, basés sur le « divide and rule principle ». Ceci n’est pas en phase avec une société post-industrielle, où il n’est pas seulement nécessaire mais essentielle de mobiliser toutes les ressources humaines et intellectuelles pour faire progresser la société.

D’autre part, laissez-moi vous citer ce dicton déjà célèbre: « Politicians often think of the next elections; statesmen think of the future generation. »

Sans un « political paradigm shift », nous allons rater notre rendez-vous avec l’avenir de notre République.

* On s’est déjà posé la question à propos du renouvellement de la classe politique à Maurice : la toute dernière génération d’hommes politiques qui se présentent plutôt comme des technocrates n’a pas été vraiment encourageante ; il y a même eu de grosses déceptions. A quoi pourrait ressembler le monde politique de demain ?

Charles Gave, économiste et financier, a expliqué ceci : ceux qui font de meilleures études ne sont pas les plus intelligents. Et ils ne sont pas nécessairement de bons décideurs. A regarder de près, la dernière cuvée de nos honorables membres de l’Assemblée nationale, donnerait la preuve de l’hypothèse de Charles Gave.

A mon avis, il y a quatre types d’individus qu’on rencontre dans le monde politique :

  • ceux qui sont motivés par des convictions fortes pour servir la société ;
  • ceux qui motivés par des calculs pour se servir de la politique pour des intérêts égoïstes et personnels ; et
  • ceux qui débutent avec des convictions pour être au service de la société mais qui deviennent des proies faciles des dérives pouvoiristes ;
  • ceux qui débutent avec des convictions pour être au service de la société mais qui sont aussi des opportunistes.

Nous vivons une crise par rapport à notre culture politique. Puisque c’est la population qui décide de ses choix politiques en démocratie, elle doit assumer pleinement ses responsabilités citoyennes, ou subir ses conséquences.

Il faudrait aussi que les responsables de nos institutions ne soient pas instrumentalisés par des « vested interests ». C’est un gros défi du monde actuel mais, malheureusement, il n’y a pas de solution facile. Sauf s’il y a un sursaut national d’envergure parmi la classe politique aussi bien que parmi les citoyens pour redonner à la politique ses lettres de noblesse.


* Published in print edition on 13 September 2018

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