« Nous sommes dans un moment compliqué pour la démocratie, et nous devons nous armer d’une grande vigilance »

Interview : Dr Avinaash Munohur, Politologue

* ‘Le problème fondamental est que nous n’avons pas grand-chose à proposer comme alternative à notre situation actuelle’

* ‘Les idéologies qui ont porté le PTr et le MMM ne fonctionnent plus… avec la même efficacité’

* ‘Le MSM est au pouvoir dans un contexte où les partis de l’opposition n’ont plus rien à offrir pour enchanter les masses’


La Covid-19 a bousculé les habitudes économiques, sociales et politiques, tout en déclenchant une prise de conscience accrue des limites des systèmes de gouvernance dans le monde contemporain. Tel est le cas à Maurice aussi. Dr Avinaash Munohar, politologue et partenaire d’un cabinet spécialisé en conseil en affaires publiques, nous en dit plus…


Mauritius Times: Après l’affaire MedPoint et les procès contre Navin Ramgoolam durant le dernier mandat du gouvernement, nous voilà suspendus aux différentes affaires devant les tribunaux – l’affaire de ‘Constituency Clerk’ et l’enquête judiciaire dans le meurtre de Soopramanien Kistnen ; et il y a d’autres probablement par rapport à l’affaire St Louis ou les ‘Kistnen Papers’… Ce qui fait que le débat politique, la vie politique en général, se déroule à l’ombre des procès en cours. Est-ce une tendance préoccupante ou est-ce normal dans une démocratie ?

Dr Avinaash Munohur: Qu’il y ait enquêtes et poursuites, cela témoigne du bon fonctionnement du judiciaire, et donc d’un aspect important du fonctionnement de la démocratie.

Le problème, c’est que, comme vous le suggérez, nous avons l’impression que le débat politique est réduit aux séances des différents procès en cours. Il y a fondamentalement trois problèmes à cela :

  1. Les Mauriciens perdent de plus en plus confiance en leurs politiciens, ce qui accentue un sentiment de défiance palpable.
  2. La capacité d’action de nos élus est réduite, justement à cause de cette défiance.
  3. Et enfin, nous ne parlons plus des choses qui comptent vraiment dans l’espace politique. Les enjeux sociaux, économiques, sécuritaires et environnementaux sont entièrement passés sous silence.

Et, pour moi, le plus grand danger pour la démocratie est là. Les affaires ont tendance à réduire les enjeux de l’espace politique à des questions de droits – qui sont souvent obscures pour les non-initiés –, ce qui ne permet pas de faire émerger les vrais problèmes que vivent les Mauriciens et face auxquels la politique se doit de trouver des solutions. En quelque sorte, la dimension de la délibération – qui est essentielle au bon fonctionnement de la démocratie — ne fonctionne plus.

* Cette situation découle d’un certain blocage au niveau de certaines institutions – c’est du moins la perception. Comment réagissez-vous à cela ?

Peut-être que cette situation découle d’un blocage initial de certaines institutions, mais elle produit elle-même encore plus de blocage. Du moment que les institutions ne fonctionnent plus de la manière dont elles devraient fonctionner – c’est-à-dire qu’elles doivent réguler la vie sociale et politique, tout en produisant des solutions aux problèmes des citoyens à travers le processus de délibération politique –, alors la défiance va encore plus s’accentuer, ce qui provoquera encore plus de blocage. C’est un cercle vicieux qui peut devenir dangereux.

* L’impression qui se dégage présentement, c’est que l’espace politique paraît être aussi dans une situation de blocage, et ceci n’est pas sans rappeler certains moments clés de l’Histoire de notre pays. Quel est votre diagnostique de cette situation ?

Nous sortons d’une année 2020 qui était bien évidemment difficile à bien des égards et nous entrons dans une année 2021 où nous allons voir et vivre les conséquences économiques et sociales de la Covid-19.

Comme de nombreux autres pays, nous faisons face à des défis immenses. Ils sont économiques, sociaux, sécuritaires, institutionnels et environnementaux.

Il serait un peu innocent de venir dire que c’est uniquement la crise de la Covid-19 qui a exposé ces défis. Ils étaient en réalité déjà présents, mais peut-être de manière latente. De ce fait, la pandémie de Covid-19 a produit un phénomène d’accélération de l’exposition, de la mise en lumière même, des fissures dans la structure de notre système de gouvernementalité.

Une première question qui peut être posée est la suivante : est-ce que notre système de gouvernement a, dans sa forme et dans son état actuel, les capacités et les capabilités politiques et institutionnelles de répondre à ces défis ?

Tout système politique – qui est incarné dans une constitution mais également à travers les institutions et les pratiques produites par ces dernières – produit une certaine capacité d’action de la puissance publique dont l’objectif est de répondre à un moment historico-politique donné. De ce fait, notre système politique vient clairement du « moment 1968 » dont les impératifs étaient une émancipation des rapports de pouvoir du colonialisme et l’impératif de la construction de l’État moderne – construction qui s’est ancrée dans le cadre opératif de la social-démocratie et de l’État-providence.

Est-ce que nous sommes toujours dans ce moment aujourd’hui en 2021 ? C’est-à-dire, est-ce que les objectifs de la puissance publique sont toujours les mêmes qu’il y a quelques décennies ? Je pense personnellement que non. Je pense bien plutôt que nous sommes dans un moment qui appelle à une autre manière de penser, à une autre manière de percevoir, de comprendre et d’analyser le politique.

Nous avons besoin de faire évoluer la logique qui anime la construction de l’espace politique dans notre système de gouvernement, ce qui – à son tour – produira une évolution dans la manière dont nous construisons et mettons en place nos politiques publiques.

Le chantier est immense, mais c’est à travers ce questionnement que nous pourrons trouver les clés qui débloqueront certaines situations politiques. Ces dernières peuvent aujourd’hui nous sembler amorphes. Mais je suis optimiste de ce point de vue, je pense qu’un ‘shift’ est déjà en train de se produire dans la construction de l’espace politique à Maurice. Il s’agit d’un processus long et lent, mais il est déjà présent.

* Ce blocage sur le plan politique est-il lié à la question de leadership au sein des principaux partis du pays, en particulier le PTr et le MMM ?

Ce blocage est systémique et concerne toute la structure du pouvoir et de la gouvernementalité à Maurice – ce qui englobe aussi bien l’État, ses institutions, le gouvernement, les partis politiques, les acteurs économiques, sociaux, etc.

C’est tout un monde qui est en train de se métamorphoser, qui est en train d’entamer un processus de destruction créatrice qui nous mènera vers un autre cycle politique et un autre cycle de développement.

De ce point de vue, les partis politiques sont un maillon – parmi bien d’autres – d’une chaîne qui ne fonctionne plus très bien. Et je ne pense pas qu’un simple renouvellement des leaders politiques pourrait suffire à mettre en place un processus de renouvellement sérieux. Le problème fondamental est que nous n’avons pas grand-chose à proposer comme alternative à notre situation actuelle.

Je ne vois actuellement aucune proposition politique capable de se positionner comme une alternative crédible, sérieuse et solide face aux défis et aux challenges qui nous guettent, et ceci que ce soit au niveau des partis traditionnels ou des nouveaux mouvements politiques qui apparaissent.

La volonté de changement est réelle, mais nous ne savons pas à quoi ressemble ce changement. D’ailleurs, les termes « vision pour Maurice » et « politique autrement » apparaissent souvent, mais ils ne signifient rien. Ce sont des slogans qui restent creux malheureusement.

* Vous pensez doncque l’espace politique est en train de subir un shift ? « Shift » générationnel, de leadership ou dans la conception de la chose politique et des méthodes ?

Je sais que cela peut sembler contradictoire contradictoire en raison des blocages évoqués plus tôt, mais je pense que oui. Nous sommes actuellement dans une situation qui produit – pour utiliser une image chère aux marins – une situation où les lames de fond sont en train de bouger même si nous ne voyons pas grand-chose à la surface.

Les grands idéologues américains nous ont vendu cette fameuse fable de la fin de l’histoire et de l’avènement d’un monde unifié sous l’hégémonie du système néolibéral à partir du milieu des années 1980. L’idée était que les contradictions idéologiques entre capitalisme et socialisme – qui ont animé les luttes et la construction politique de la majeure partie des 19ème et20ème siècles – avaient laissé place à un système unique qui aurait la capacité de résoudre tous les antagonismes et toutes les problématiques politiques, sociales et économiques qui se présenteraient à lui.

Nous savons que cette vision des choses souffre d’un échec flagrant depuis au moins le début du 21ème siècle. Mais nous savons également que les tendances idéologiques qui ont animé les mouvements politiques au siècle dernier n’ont plus aucun sens aujourd’hui. Ceci ne signifie pas que nous ne sommes pas dans un moment politique bouillonnant, bien au contraire. Ceci signifie plutôt que d’autres tendances, d’autres pôles idéologiques émergent et se renforcent.

Nous pouvons facilement constater une polarisation de plus en plus accentuée entre deux tendances : d’un côté le projet néolibéral qui se confronte de plus en plus à des barrières, à des résistances et à des situations où il ne fonctionne plus tout à fait ; et de l’autre, à l’approfondissement des tendances identitaires extrêmes et réactionnaires.

Pour dire les choses autrement, nous voyons d’un côté la tendance à la dérégulation et à la privatisation des biens communs de plus en plus accentués – le néolibéralisme –, et de l’autre, une réaction violente à cette dérégulation qui s’appuie sur un conservatisme fondé sur des notions historiques de l’identité, du religieux et de la culture.

Nous ne sommes pas épargnés par ces tendances à Maurice, et celles-ci prennent une forme précise chez nous. Nous savons que la construction de l’espace politique passe par la matrice de l’identité à Maurice, ce qui signifie que notre multiculturalisme n’est pas uniquement un trait anthropologique de la société mauricienne, mais bel est bien un instrument de gouvernement qui se trouve au cœur de la construction des espaces politiques. Ceci a pour conséquence que nous nous devons être d’une vigilance extrême quant à la tendance identitaire et réactionnaire qui peut prendre comme une trainée de poudre.

Nous voyons, également, de manière de plus en plus visible, les conséquences d’un néolibéralisme devenu punitif pour beaucoup de Mauriciens. Un réel exemple de cela est la transformation urbaine qu’ont produites les IRS/RES/PDS/Smart Cities…

L’apparition de ces ghettos pour riches a fait exploser le prix de l’immobilier, avec pour conséquence le fait que des jeunes ont de plus en plus de mal à se loger et à devenir propriétaires d’un logement, ce qui produit de facto des situations de précarité.

Alors que nos parents avaient accès à la propriété privé et devenaient propriétaires de leur logement, notre génération ne cesse de s’endetter afin de conserver un niveau de vie convenable dans un pays où la distance entre les gagnants et les perdants de l’économie devient de plus en plus visible.

Et c’est face à ces situations, à ces problèmes, à ces blocages que nous devons pouvoir proposer des politiques et des réformes qui permettront à la puissance publique de redevenir efficace dans la production de la justice sociale et de l’inclusion afin que chaque Mauricien puisse avoir les armes et les outils nécessaires pour construire sa vie dans la dignité.

Et, de ce point de vue, oui, l’introduction d’autres modes d’analyses et d’autres méthodologies dans l’élaboration des politiques publiques pourrait être salvateur.

* Comment voyez-vous les partis politiques évoluer dans ce ‘shift’ de l’espace politique ?

Je pense que les idéologies qui ont porté des partis comme le Parti travailliste et le MMM ne fonctionnent plus. Ou du moins, ces idéologies ne fonctionnent plus avec la même efficacité et avec les mêmes potentialités. Nous parlons ici d’un challenge qui est propre à toutes les gauches à travers le monde.

D’une certaine manière, la gauche a toujours représenté le rêve et l’enchantement – pour ne pas dire l’utopie – alors que la droite se cantonne à une pragmatique s’appuyant sur des valeurs conservatrices et dans la volonté de résister à un changement qui n’a, selon elle, pas encore fait ses preuves.

Au sortir d’un ensemble d’expériences socialistes et postcoloniales, il est inconcevable de penser la gauche selon les modalités historiques propres au 20ème siècle. Mais ceci ne signifie pas qu’un espace de proposition n’existe plus pour les partis politiques qui s’inscrivent dans cette tendance – comme le sont le PTr et le MMM.

Mais ce qui est certain, c’est que toute la rhétorique autour des tribuns nous ayant conduits vers l’indépendance ou encore la lutte des classes à travers l’engagement syndical ne sont absolument plus d’actualité. Ces moments se sont longtemps évanouis et ne représentent plus rien politiquement au regard d’un nombre de plus en plus important de Mauriciens.

Le MSM, lui, est dans une autre situation : celle d’être au pouvoir dans un contexte où les partis de l’opposition n’ont plus rien à offrir pour enchanter les masses. À un moment où ils participent tout autant que la majorité gouvernementale au désenchantement des masses même. Ceci revient à dire que, tactiquement, le MSM est en position de force puisqu’il restera au pouvoir tant qu’il n’en sera pas délogé par une proposition politique qui saura rallier la majorité des Mauriciens. Et nous sommes forcés de constater que cette proposition a du mal à émerger, et c’est le moins qu’on puisse dire.

* Vous semblez donc confirmer que nous sommes dans une situation de blocage politique. Mais est-ce que ce moment n’est pas porteur de potentiels aussi ?

Je crois que nous sommes actuellement dans un moment de recherche à Maurice. Nous nous cherchons. Nous cherchons déjà une issue pour une situation politique qui est vécue comme compliquée et bloquée par beaucoup de citoyens mauriciens. Mais je pense que nous cherchons également quelque chose de plus profond, de plus porteur aussi politiquement : nous cherchons à quoi ressemblera notre avenir.

Je parle ici bien de l’avenir et non du futur. Le futur est un concept de physique quantique lié au temps qui passe de manière inexorable. Le futur est ce qui nous arrivera quoi que l’on fasse. L’avenir relève, pour moi, beaucoup plus du rêve et de l’imaginaire puisque l’avenir signifie, désigne, définit même, à quoi pourrait ressembler ce qui nous arrivera dans le futur. De ce fait, l’avenir est un concept politique puisqu’il questionne le devenir du peuple, de l’État, des institutions, de nos patrimoines historiques et écologiques, etc.

Et je pense sincèrement qu’il y a, actuellement, un désir réel – profond peut-être – de questionner notre avenir alors même qu’un futur désenchanté semble nous être promis. Et là où les choses deviennent vraiment intéressantes, c’est que cette réflexion sur notre avenir trouve des points d’articulations concrets.

Les rassemblements qui ont suivi l’échouage du Wakashio s’inscrivent clairement dans la volonté d’une part grandissante des Mauriciens de vouloir voir se mettre en place une politique efficace pour la protection de nos côtes et de nos littoraux.

Nous voyons un nombre grandissant de nos compatriotes se mobiliser pour des enjeux sociaux aussi, par exemple, quid de la multiplication des ONGs qui se mobilisent pour lutter contre la prolifération des drogues, contre les violences domestiques ou encore pour l’égalité des genres.

Il y a une conscience nouvelle qui émerge au travers de ces luttes. Et ce réveil des consciences ne peut qu’être porteur d’importants potentiels politiques pour l’avenir.

* Pensez-vous que ces potentialités pourront se transformer en des pôles de développement et de croissance pour Maurice ?

D’une certaine manière, toute la question est là puisque les potentiels et les questionnements politiques doivent trouver des articulations et des incarnations concrètes dans le domaine de l’économique.

Par exemple, cela ne sert strictement à rien de parler d’écologie si on ne démontre pas que la conversion écologique ne sera pas porteuse de croissance, d’emplois et de bénéfices divers pour le pays et pour la population.

Et cela ne sert à rien de proposer des politiques liées à la conversion écologique sans qu’il n’y ait un plan d’action et une stratégie de financement qui répondent aux impératifs de transparence et de bonne gestion de la gouvernance moderne.

Nous pouvons dire exactement la même chose de la modernisation de l’industrie touristique, de la réindustrialisation, du développement océanique durable, de la conversion énergétique, de l’économie digitale, etc.

Ce qui compte, c’est de réconcilier les revendications actuelles avec les impératifs du développement économique. C’est un immense challenge que de réussir cette rencontre dans la multiplicité des domaines concernés. Mais à travers cela, nous pourrons convertir les potentialités actuelles en pôles de développement. Ceux-ci auront le potentiel de produire une transformation de notre pays.

Nous devons pour cela explorer les différentes avenues qui s’offrent actuellement à nous : évolutions technologiques, les transformations de la géopolitique régionale, les nouvelles formes du travail, etc.

* Vous parlez de la géopolitique régionale. Est-ce que la position géostratégique de Maurice dans l’océan Indien peut constituer une force afin de permettre à notre pays de passer à l’étape supérieure de son développement ?

Il est indéniable que les grandes puissances régionales sont en train de profiter de la Covid-19 pour repositionner leurs intérêts et pour façonner d’autres alliances. Le traité commercial que nous venons de signer avec la Chine est un excellent exemple de cela.

Nous savons que le gouvernement mauricien est également en train de négocier un accord commercial avec l’Inde. Nous savons également qu’une part de plus en plus importante des FDI transitant par l’économie mauricienne est issue de pays émergeants, notamment la Russie, l’Arabie saoudite et un nombre important de pays africains.

Tout ceci est en train de redessiner la cartographie géopolitique et diplomatique pour Maurice. Il ne s’agit pas ici de renier les liens d’amitiés, qui sont forts et parfois vibrants, avec nos partenaires historiques comme la France ou la Royaume-Uni. Mais un autre monde se dessine dans l’océan Indien, et Maurice – État océanique de près de 2 millions de km2 – aura tout à gagner en jouant la carte du multilatéralisme et de la multipolarité des jeux d’intérêts géopolitiques.

Donc oui, notre position géostratégique est d’une importance capitale pour nous. A nous maintenant de savoir utiliser cette arme pour avancer nos intérêts nationaux sans compromettre la souveraineté de nos territoires et de nos patrimoines.

* Sommes-nous donc dans une situation où nous pouvons rester optimistes quant à l’avenir de la démocratie à Maurice ?

Je pense que nous devons être extrêmement vigilants. Nous entrons de plus en plus dans une phase de la construction globale où l’insécurité va s’approfondir – insécurité civile, insécurité alimentaire, insécurité sanitaire, etc., – et ceux-ci ont un potentiel de disruption.

Nous voyons également que la concurrence pour le contrôle des ressources, des matières premières et des espaces économiques d’avenir produit des potentiels belliqueux entre les puissances économiques – la guerre commerciale que Trump a menée contre la Chine en est un exemple.

Nous savons aussi que les outils de contrôle policier ont atteint un tel degré de sophistication que le rêve de Jeremy Bentham d’une surveillance généralisée d’une population est aujourd’hui une réalité – avec tout le potentiel d’abus de pouvoir qui sont liés à ces technologies.

Donc oui, nous sommes dans un moment compliqué pour la démocratie, et nous devons nous armer d’une grande vigilance.


* Published in print edition on 26 January 2021

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